Communiquer suppose que ceuxqui participent à la communication puissent se comprendre par-delà les limites de mondes vécus divergents, et ce parce que, visant un monde objectif commun, ils sont guidés par la prétention à la vérité, c'est-à-dire par la validité inconditionnée de leurs énoncés.
Dans la mesure donc, où les références au monde sont toujours médiatisées par le langage, cela explique que l'objectivité du monde, supposée dans l'action et dans la parole, se ramène en fin de compte à l'intersubjectivité qui sous-tend la compréhension partagée entre ceux qui rennent part à la communication.
Il n'a pas pu prévoir le changement de structure de l'espace public dominé par les mass media électroniques, dégénéré au niveau sémantique, occupé par des images et des réalités virtuelles ; il n'a pas pu pressentir le détournement que subirait la "parole" comme moyen des Lumières, à la fois dans le sens de l'endoctrinement muet et dans le sens de l'usage trompeur du langage.
Kant n'avait pas prévu que les tensions sociales d'abord renforcées à la suite d'une industrialisation capitaliste accélérée pèseraient sur la politique intérieure en déclenchant des guerres civiles, et orienteraient la politique vers un impérialisme belliqueux.