Citations de K. L. Slater (141)
Il s'agit juste de poser les bonnes questions aux bonnes personnes. Qui, quand et pourquoi, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir.
Je lui serre la main, captivée par la couche de poudre sur son visage et son rouge à lèvres violet. Quand ses yeux gris croisent les miens, j'éprouve la curieuse impression que ce n'est pas moi, mais en moi qu'elle regarde.
Personne ne nous prête attention, bien sûr. C’est juste cette part sombre de moi-même qui revient me hanter, comme si mon inconscient refusait d’admettre que, pour une fois, tout va bien dans la vie.
Une idée me vient alors, une sorte de révélation, si vous préférez : cette femme, c'est comme un cancer dans notre existence. Elle en a pris possession, on l'a autorisée à s'y déployer, et maintenant nous avons un vrai problème.
On ne sait pas toujours comment on va réagir à l'irruption soudaine d'une tragédie dans l'existence.
Maintenant qu'elle a cessé de parler, il n'y a plus que le tic-tac de la pendule, le souffle rauque du respirateur et l' air épais, écoeurant, qui se dépose à la surface de ma peau, tel un vernis toxique.
Mais ses questions l'avait fait se sentir toute drôle à l'intérieur, comme si on lui avait aplati au fer à repasser son joli petit cœur rose et gonflé. Maintenant, elle avait l'impression qu'une crêpe grise pendait dans sa poitrine.
Jamais je ne pourrai te dire à quel point je suis désolée d’avoir douté de toi, Freya. Tu vivais un cauchemar, et je n’ai fait qu’aggraver les choses.
Pourquoi les gens oublient-ils facilement les indispositions physiques dont on a souffert, alors que les troubles psychologiques passagers vous collent à la peau jusqu’à la fin de votre vie ?
Tout le monde se rappelle votre « période difficile », qui plus est en Technicolor, et la tête de la bête immonde resurgit périodiquement pour vous rappeler que même les êtres les plus proches et les plus chers seront toujours en état d’alerte rouge au moindre signe de rechute.
En un sens, un mariage qui résiste au temps, c’est comme embarquer pour un long voyage. Il arrive un moment où l’on s’aperçoit qu’il n’est plus vraiment fait pour soi. Pourtant, chaque fois que l’occasion de changer de cap se présente, on reste où on est, parce que c’est plus facile. Et l’on finit par arpenter le même vieux chemin tout en regardant les autres vivre autour de soi.
L’espace d’une seconde ou deux, l’absence de David remplit la pièce comme un brouillard impénétrable.
— Nous, on ne reçoit jamais de fessée, déclare Noah d’un ton solennel, brisant le maléfice. Parce qu’on n’est jamais vilains.
Ben fait mine de s’étrangler avec son café.
— Ah bon ? Et la semaine dernière, alors, quand tu n’as pas recouvert le sol de papier journal alors que je te l’avais demandé des centaines de fois, et que le tapis de ta chambre s’est retrouvé éclaboussé de peinture ?
— C’était un accident artistique, proteste Noah en prenant un air blessé.
La lecture l'aidait. Une partie de son cerveau était au moins happée par l'histoire, si le livre était bon. Elle se sentait en sécurité quand elle le tenait de ses deux mains, y voyait une sorte de talisman.
Contrairement aux gens, les livres ne guettaient pas ses réactions, ne lui posaient pas de questions, ne soupiraient pas de dépit.
Je suis en train de descendre l’escalier quand j’entends un léger grognement : mon ventre crie famine. De fait, je n’ai pas mangé depuis hier, mais dès l’instant où je pense à la nourriture, mon esprit se ferme, révolté.
Je suis déjà passée par là. Autrefois, au milieu de l’horreur, le fait de contrôler ce que j’avalais me donnait l’impression de maîtriser ma vie. Je sais maintenant que cette pensée n’est pas rationnelle et qu’elle semblerait absurde à toute personne sensée. Mais je me connais assez pour admettre que c’était ma réalité.
Son rire est tout sauf discret et son humour un peu rude, typique du nord-est de l’Angleterre, suffisent à eux seuls à agacer tout bibliothécaire : ne sommes-nous pas réputés pour notre amour de la tranquillité et des chuchotements ?
Maintenant, je ressemble plus à un félin gracieux qu’à un petit cochon.
Les gens ont la mémoire longue, par ici. Interrogez n’importe quel mineur et il vous désignera sans se faire prier les « jaunes », ceux qui refusèrent de faire grève en 1984.
La nourriture joue un rôle déterminant dans ma vie, et cela depuis toujours. Elle m’accompagne constamment, comme une amie inconditionnelle.
Ni que votre quotidien paisible peut voler en éclats en l’espace d’un battement de cœur.
J’ai été si happée par mes problèmes – il me semblait parfois que mes pensées négatives allaient m’engloutir – que je devais déployer de gros efforts pour assurer le minimum au quotidien.