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Citations de Kae Tempest (191)


SIGH

I saw the best minds of my generation destroyed by payment plans.

SOUPIR

J’ai vu les plus beaux esprits de ma génération détruits par des crédits à la consommation.
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Tu es le fou au coin de la rue
Le vieux, qui sent mauvais
Qui fait la queue pour de l’éléctricité
Avec des os d’oiseaux dans ta barbe.

Tu avances malgré tout, titubant,
Chancelant dans la rue
Convoquant un oracle
Trop flemmard pour se présenter.

Alors qu’on se compose en ligne
Les yeux rivés sur nos téléphones,
Toi, tu es lumineux et terrifiant,
Souffle et chair et os.

Tirésias – tu nous enseignes
Ce que cela signifie : de tenir bon.

(pp.59-61)
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Leur collège était un collège normal, avec des histoires de cul, de la drogue et les cas sociaux habituels, des crises d'hystérie et des enguelades épiques. La moitié des gamins n'avaient jamais vu la mer mais tous savaient à quoi ressemblaient un joint.
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L'agence pour l'emploi le tue. L'amour pour Becky le tue. Retrouver Chaque soir la chambre qu'il occupait petit garçon, ça le tue aussi. Tout le tue, et pourtant sa vie ne finit pas de n'en plus finir: le matin arrive et il est encore là, les yeux ouverts. Vivant.
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Ça vous rentre dans la peau. On n'en prend pas conscience tout de suite, seulement quand on regarde ce qu'on a toujours connu, ce qu'on laisse derrière soi, par les vitres de la voiture.
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Kae Tempest
P 139-
Alors Lâche ton téléphone.
Écoute les oiseaux.
Fais un feu dans un coin tranquille.
Sois attentif aux détails quand tu embrasses la personne que tu aimes.
Quand tu demandes à tes voisins des nouvelles de leur santé.
Quand tu traverses la rue, que tu remplis la gamelle du chat ou que tu achètes des tomates.
Quand tu dis adieu à ton père ou à ta mère au crématorium.
Quand la situation devient floue, change de focale.
Tu ne peux pas changer de focale ?
Alors n’en change pas.
« Je dois », ça n’existe pas. « Il le faut », ça n’existe pas.
Simplement, « J’essaie ». « Je choisis. »
Marche sous une pluie battante les épaules bien droites.
Sois attentif aux détails quand on t’emmène toutes sirènes hurlantes à l’hôpital, pendant que tu te vides de ton sang après un avortement.
Inspire à pleins poumons, expire lentement.
Sois attentif aux détails quand tu t’es fait virer de chez toi et que tu dois dormir dans le parc.
Quand tu veux conduire les enfants à l’école mais qu’ils ont planqué leurs chaussures alors que vous êtes déjà en retard, et que l’un d’eux s’est peinturluré de feutre bleu.
Quand ta tante tombe malade mais que tu ne peux pas la voir pour cause de Covid-19.
Sois attentif aux détails quand tu lances une cagnotte en ligne pour une torsoplastie.
Quand tu te sens apathique, change de focale.
Sois attentif aux détails quand tu démarres en marche arrière dans un accès de colère et que tu te prends un poteau.
Quand tu obtiens l’augmentation tant attendue.
Quand une odeur te rappelle un ami décédé et que tu suis son sillage un moment dans la rue.
Fais une virée sur la côte et admire la mer.
Promène-toi en forêt au petit matin.
Passe une journée entière sans dérivatifs.
Personne ne fait grand cas de ce que tu as dit ni du ton que tu as employé pour le dire. Tous ces gens sont trop occupés à se prendre la tête sur ce qu’ils ont dit eux, ou sur le ton qu’ils ont employé. Même s’ils t’étrillent sur les réseaux sociaux, ils n’en veulent qu’à eux-mêmes et, par ailleurs, ce n’est pas l’opinion des autres qui te définit.
Qu’est-ce qui te définit, alors ?
Cet instant précis, là, maintenant.
Lâche prise.
Chaque bonjour lancé à tue-tête, chaque voiture qui cale, chaque sirène qui hurle, chaque enfant qui braille, chaque chien, chaque renard, chaque radio. Cette cacophonie qui nous enveloppe, c’est la vie, ce sont les gens qui vivent. Pas un bruit de fond. Non, c’est tout près. Là devant, bien au centre. Tu vois toutes ces fenêtres, tous ces immeubles ? lève les yeux. Il y a de la vie là-dedans. Fais un pas de côté. Détache-toi de toi-même. Règle ta fréquence sur les autres. Sur les branches qui oscillent, la pluie qui s’abat soudain, les motifs que dessinent les vagues. Sur la façon dont ces deux-là se prélassent dans l’herbe. Sur cet autre qui squatte un banc, les mains jointes et les yeux au ciel. Sur ces trois qui attendent au passage piéton, l’une jouant avec les cheveux de l’autre. Sur ce gamin, là, qui se bat avec ses sacs de courses trop lourds et qui essaie de rattraper les jambes puissantes de sa mère. Voilà. C’est ça. C’est ça qui est beau.
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Kae Tempest
P 128- lorsque l’apathie me gagne, comment me connecter ? impossible. En revanche, je peux essayer d’aménager un environnement favorable à la connexion pour le cas où elle se présenterait. L’abstinence digitale peut aider. Ne pas toucher à mon portable une journée entière me remet en phase avec mon esprit et m’aide à affuter mes sens. Jeuner aide aussi. Gouter un aliment après une journée sans manger me permet de mesurer la valeur des actions du quotidien. (…) la solitude est aussi salutaire.
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Kae Tempest
P 91- si tu te laisses définir par la validation des autres, tu n’auras d’autre choix d’en faire de même quand ils te désavoueront. Si leur opinion influence la tienne, si c’est leur approbation que tu recherches, si le but de ton ascension, c’est de te hisser au-dessus de ce qui te bloque, une connexion créative profonde saura te rappeler que rien de tout cela ne te caractérise, qu’à bien y réfléchir, rien de tout cela n’a d’importance. Si tes convictions s’effritent dès que cette validation t’est refusée, ce ne sont pas vraiment des convictions, c’est une posture. Et ta posture se délitera à la première mise en question.
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Kae Tempest
P 78- et la prochaine fois que je m’apprêterai à porter un jugement lapidaire sur ceux qui me sont les plus proches et les plus chers parce qu’ils auront trouvé un moyen de me pique au vif, serai-je capable de leur accorder la même indulgence (qu’à un inconnu) ? seront-ils les protagonistes de leur propre histoire, ou bien les figurants de la mienne ?
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P 69- après l’avoir conçu et accompagné jusqu’au seuil de l’âge adulte, le rôle qu’un parent joue dans l’avenir de son enfant est relégué à l’arrière-plan. L’enfant doit devenir qui il est, et ce sera un état transitoire parce qu’il se renouvellera à chaque rencontre.
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DEUX. A tous les coins de rue des ombres se terrent,
TROIS. Personne se moquera de toi si personne sait que tu souffres.
DEUX. On veut changer,
UN. Mais changer nous est étranger
TROIS. Et à force de tourner en rond on devient aliénés,
DEUX. On sourit,
UN. Mais nos sourires sont forcés,
TROIS. Et on oublie nos épiphanies
UN. À l’instant même où elles ont surgi.
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L’espoir fait vivre, mais pas longtemps.
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SILVER : Je suis une ancienne droguée.
CHESS: Qui ne l'est pas?
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Fatiguée et triste, le vrai visage des gens qui ne se pensent pas observés. L'anonymat de la rue permet de baisser la garde sans risque. ( p 279 )
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- ça fait des années qu'il n'a pas travaillé, explique Harry. Il trouve ça indigne de lui.
Pete lance un regard noir à Harry et proteste lentement, d'une voix émue. " Je ne trouve pas ça indigne de moi, c'est simplement que j'en ai marre, j'en ai marre de ce foutu salaire minimum et des contrats de crevard. Bosser jusqu'à pas d'heure sans arriver à payer le loyer, sans mettre un penny de côté. Je veux une carrière comme tout le monde. ( p 157 )
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Il y a toujours eu des héros
et toujours des méchants,
les enjeux peuvent avoir changé
mais rien n’est si différent.
Il y a toujours eu de l’avidité, du chagrin et de l’ambition, du courage, de l’amour, du péché, de la contrition –
nous restons ces mêmes êtres des commencements, vivant toujours
dans notre fureur, dans notre crasse et nos frictions,
des odyssées quotidiennes, des rêves, des décisions…
Les histoires sont là si tu y prêtes attention.
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Il n’y a peut-être pas de monstres à tuer,
ni plus aucune dent de dragon à semer,
mais ce qui reste c’est l’écoulement
de la pluie le long des gouttières,
ce qui reste ce sont les murmures des cinglés.
Ce que nous avons ici
est une toute nouvelle palette de mythes :
la parabole de ton pote qui aurait pu tout faire
mais qui a fini junkie.
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Aux temps anciens
les mythes étaient ces histoires qu’on utilisait pour se raconter.
Mais comment expliquer cette façon de nous haïr,
comment expliquer ce que nous avons fait de nous,
la façon dont, en deux, nous nous brisons,
la façon dont nous compliquons ce nous ?

Nous sommes pourtant toujours mythiques,
Coincés pour toujours entre le pitoyable et l’héroïque.
Nous sommes encore divins ;
c’est ce qui nous rend si monstrueux.
Mais c’est comme si nous avions oublié que notre propre valeur excédait de loin celle de l’ensemble de nos biens.
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Trouve ton talent, traque- le, enferme-le dans une cage, donne la clef à celui qui a le pognon et félicite toi pour ton courage.
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Dehors, personne n'a jamais chanté pour moi.
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