Mitigée par ce roman dont la couverture s'annonçait prometteuse. Comme d'habitude, je me lance dans ma lecture sans avoir lu la quatrième de couverture, pour ne pas être influencée. Je découvre alors un parti pris original, une narration qui s'adresse directement à son personnage et donc à nous, lecteurs. Un tu qui remplace notre il, devenu affreusement banal après cette lecture. Un tu omniprésent, qui tente d'instaurer une étroite intimité avec ce jeune héros, paumé et fou amoureux d'une femme plus âgée et dépressive.
Pourtant, cette singularité du style m'a dérangée, trop intime, justement. Une impression d'être en décalé, à l'extérieur de l'histoire de la première à la dernière page. La position de voyeur ne m'a pas plu, cette façon de décrire chaque gestes et chaque émotions m'a laissé indifférente. Comme si l'auteur m'intimait de ressentir aussi profondément les malaises des personnages, comme si je devais, par ce tu, m'identifier à cet irlandais. Au contraire, son immaturité et sa jeunesse m'ont donné envie de lui donné des claques. Oui, il m'a répugné, cet homme capable de rêver, qui étouffe et qui, pourtant, se complaît dans son misérabilisme.
Reste une écriture magnifique, un style propre à Karl Geary. Des mots qui s'enchaînent avec naturel, comme s'ils coulaient de source. Une narration déroutante mais qui a le mérite de rester en mémoire, de bousculer les habitudes de lecture.
A lire ou à délaisser, je ne saurais dire...
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