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Critiques de Karl Geary (55)
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Vera

"Vera de Karl Geary m'a profondément déçu. L'ennui persistant, la longueur excessive ont fait de cette lecture une épreuve. Incapable de laisser un livre inachevé, j'ai souffert jusqu'à la fin, impatiente de passer à quelque chose de plus captivant. La disproportion entre la taille du livre et la longueur de l'histoire a rendu cette expérience particulièrement laborieuse."
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Vera

Vera c'est le genre d'histoire d'amour pour laquelle ch'peux pas être objectif tu sais.



Le genre d'histoire d'amour qui correspond trop à l'image destructrice que je m'en fais, parce que planqué sous ma casquette, faut bien avouer que le romantisme noir pointe souvent sa tronche pour me lécher la partie du cerveau qui génère les émotions.



L'Irlande, enfin Dublin. Autant vous dire que vous allez bouffer de la claque sociale. Vera n'est pas qu'une histoire de cul qui termine mal, c'est aussi l'envie de sortir de sa condition sociale, avant toute différence ethnique ou sexuelle, comme si Dieu-le-père avait décidé de cracher par terre, que dans ce tas de glaires certaines personnes étaient nées là, par hasard, maudits dès la naissance, et dont il est impossible d'aller tracer sa route ailleurs.



Pour moi dans tous les bons romans ou toutes les bonnes nouvelles irlandaises, y'a toujours Brendan Gleeson qui joue un rôle. Et là je trouve que ça colle hyper bien avec le père de Sonny. Et Pete Postlethwaite dans le rôle du boucher, à cause de sa gueule paternaliste aussi dure qu'humaine. Et y'aurait Jessica Chastain parce qu'elle est bankable, mais que j'ai retrouvé quelque chose de Vera en elle. C'était beaucoup plus facile de placer ces tronches là plutôt que de s'identifier, et du coup de pas avoir envie de faire un remake de la fin de Thelma et Louise en refermant le bouquin.



Karl Geary m'a fait penser à la manière qu'à Gus Van Sant de suivre ses personnages, de les toucher du doigt pour les mettre en lumière mais de façon beaucoup moins chiante. Il y a un quelque chose d'Elephant dans la narration, à suivre Sonny, en le tutoyant comme un spectateur collé à son cul, alors qu'au fond on a un peu envie de lui foutre la paix, à cet ado bien sensible qui détonne dans tout ce fourbi irlandais des familles.



Sa rencontre avec Vera va rapidement glisser d'Elephant au film Restless, du même réalisateur (le truc où tu chiales comme une madeleine à la fin, en mille fois mieux que Nos étoiles contraires - que j'ai pas lu mais je m'en fous).



Vera fait figure de diamant brut, écorchée, d'un autre univers, qui débarque dans la vie de Sonny en faisant péter tout sur son passage, avec dommages collatéraux à la clé.



Bien sûr il y a les histoires de cul niaises, celles qui vous donnent envie de sortir de vos sushis pour aller acheter une bonne grosse dose de chamallows roses chimiques. Et puis il y a Vera.



Et moi je trouve que tout ça tu vois, ben c'est du joli joli.



Be kind, rewind, and read it.
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Vera

Tu regardas par la fenêtre. Il pleuvait dehors, dors. Pourtant tu n'avais pas sommeil, la nuit se faisait noire, la pluie froide. Elle dégoulinait le long de la vitre, laissant des traces à travers le reflet du clair de la lune. Tu enfilas un vieux sweat, odeur de sueur et de cigarettes. Ta veste. Tu sortis, sous la pluie, sous la nuit, les cheveux trempés en quelques secondes, les os à essorer. Pas d'étoiles ce soir, des nuages lourds et noirs. Un brin de lumière aux détours de cette rue, réverbères fatigués, tu t'y dirigeas, comme un zombi perdu dans ce coin obscurci. Tu entras, lumières tamisées, t'attendis à un vacarme, avant de comprendre que la tempête emmena le calme. Un pub au milieu de la nuit, au milieu de la pluie. Assis au comptoir, on te servit une pinte, sans même te regarder, l'habitude des gens, des vies, des nuits. Une envie, le regard par terre, poussière de cendres et de sciure, tes pieds s'engagea vers le fond du bar, à droite du comptoir, la porte des toilettes, celle de gauche, MESSIEURS écrit en gros, et des bites en train d'éjaculer dessinées au feutre. Pisser à gros jets, plaisirs saccadés.



Tu retournas t'asseoir sur ce haut tabouret de bois, marqué par des années de culs et de cigarettes écrasées. A point nommé, la bière coula le long de ton gosier. Elle te fut salvatrice, cette ambre dorée car t'apporta ce sentiment d'humanité. D'appartenir à un clan, au milieu des tiens. Dans le silence de la nuit, où un vent apporta le fumet de la tourbe irlandaise. Ta vie ainsi résumée, un verre et tu sortis un bouquin. Des poèmes de T.S. Eliot pour repenser à elle, cette femme plus âgée au sourire encore plus engagée :



L'aube point, et un nouveau jour

S'apprête à la chaleur et au silence. Le vent de l'aube

Ondule et glisse sur la mer. Je suis ici

Ou là, ou bien ailleurs. En mon commencement.



Le commencement fut ce jour où tu croisas, tout timide, ce premier regard, les yeux qui plongèrent dans les yeux. Le jour où tu caressas ses jambes où tu embrassas son ventre, ses mains se glissant autour du tien. Le silence régnait dans la pénombre du jour, de la chambre illuminée juste par deux chandelles. Tu écoutais son souffle, tu sentais son cœur, tu respirais son désir. Un désir impatient comme attendu depuis tant d'années, malgré ton jeune âge, car au fond de toi, tu étais vieux, bien plus vieux que ton visage laissait paraître, les rides de la vie incrustées à l'intérieur de toi.



Le ciel commença à peine à se lever, des rayons de lumière à l'horizon. Toujours au comptoir, pas un regard pour le pauvre type en face de toi. Ah non, c'est un miroir, normal. La pluie martelait encore le macadam, dans une cadence plus légère, voyait la danse improvisée des quelques personnes ivres cherchant leur chemin du retour. Tu as oublié depuis combien de temps tu fus assis là, combien de fûts le tavernier a dû changer en cette soirée, plongé dans les poèmes d'Eliot que tu découvris cette nuit :



Le matin s’ouvre à la conscience

D’un relent de bière éventée

Qui monte, vague, de la rue

Jonchée de sciure martelée

Par tous les pieds boueux qui gagnent

Les zincs de l’aube.



Elle était blonde ou brune, cette pinte à la douce amertume, cette femme au prénom en a. Depuis que tu as échangé son regard au bord d'une route, évidence ou hasard, tu n'as cessé de penser à elle, de l'imaginer même quand tu étais seul dans ton lit, tu la caressais de ton imagination, l'enveloppait de ton âme. Elle te proposait un verre de vin, une pinte, tu sortais deux verres de whisky, finir ivre dans son lit, ivre de désir et de son parfum. Vous vous soûliez tous les deux, peut-être pour oublier vos histoires de solitude, c'était peut-être ça l’histoire d'amour que tu attendais. Tant pis pour la gueule de bois du lendemain. Tant pis si elle se retourna et ne te montra plus que son dos aux longs cheveux noirs.



Un violent rayon de soleil vint percuter l'ombre du pub, à travers les carreaux sales de Dublin. L'heure. Quelle heure, d'ailleurs ? Le tic-tac de l'horloge s'est tu depuis des heures, masqué par la musique sortie des deux enceintes en face de toi. Cette nuit tu as eu le droit à ta play-list favorite, musique enchaînée à la guitare déchaînée. With or without you, la bande à Bono me plongea ainsi un peu plus dans la dépression solitaire du type devant son premier verre. Sinead O'Connor, crane rasé, Nothing compares 2 U, oui, nothhing, nothing, rien... pas même la seconde pinte qui m'accompagna tristement. Le folklore irlandais continua ses complaintes, Mark Lanegan presque irlandais et une nouvelle pinte. The gravedigger's song. Des têtes déjà croisées au bout d'un comptoir, à la lumière du jour ou des néons. Separate Ways, la guitare de Gary Moore entra en scène et je bus dans son regard jusqu'à me noyer d'amour et de chagrin. Triste fin.





Bon, les amis, je vous laisse, une bière m'attend, c'est la Saint Patrick, putain.
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Vera

"Vera" est une histoire d'amour et aussi et peut-être surtout une ambiance.

C'est une histoire d'amour peu conventionnelle, lui , Sonny est un jeune adolescent de 16 ans, elle, Vera est une femme de plus de 30 ans, lui vient d'un milieu social pauvre, elle des quartiers chics. Rationnellement , histoire peu probable mais l'amour est rarement rationnel. Et puis ici cela donne une force fragile. Oui, ces termes peuvent sembler antinomiques mais c'est ainsi que j'ai ressenti leur histoire.

C'est aussi pour Sonny le moment de l'éveil de l'amour, de l'apprentissage du désir qui se fait progressivement à travers la découverte de la peau, de la blancheur d'un cou,de la douceur d'un sein.

Le milieu dans lequel évolue nos deux héros, et particulièrement celui de Sonny est très cinématographique. Je n'ai eu aucun mal à m'imaginer Sonny dans sa famille ou encore dans la boucherie où il fait un apprentissage.

Ne connaissant pas l'auteur, j'ai fait ma curieuse et j'ai alors découvert que c'est un acteur et scénariste, rien d'étonnant donc que ce roman soit si visuel.

Je n'ai cependant pas apprécié l'emploi du "tu" pour nous parler de Sonny, était-ce pour nous impliquer davantage ? Je ne sais pas mais cela m'a déstabilisée tout au long de ma lecture qui est cependant restée très agréable jusqu'à la fin, fin qui m'a surprise et émue.
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Vera

Sonny, 16 ans, travaille dans une boucherie après l'école. Il économise. Il souhaite quitter ce à quoi il est destiné.

Vera, trentenaire, bourgeoise pour qui la vie ne parle plus.



Une plongée dans le Dublin pauvre, gris et triste avec Sonny. Une plongée dans la dépression avec Véra.



Ce roman, c'est la rencontre de ces deux personnages. C'est intense et puissant. Les émotions découlent sur nous sans retenue. La lenteur de la narration rend plus palpable l'amour et la force de l'émoi décrit dans le texte. Chaque phrase, chaque mot se déroule devant nous avec une certaine langueur. J'ai aimé ce temps de lecture hors du temps.



Le récit est écrit à la deuxième du singulier. J'avoue que cette construction m'a quelque peu dérouté au début. Cela rend une atmosphère assez étrange et en tant que lectrice, je me suis sentie en retrait.



Une lecture atypique qui m'a sortie de ma zone de confort et que j'ai beaucoup aimé découvrir.

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Vera

Lorsque Sonny, 16 ans, apprenti boucher rêvant d'autres horizons, croise le regard de Vera, trentenaire vivant dans les quartiers chics de Dublin, à Montpellier Parade, il est ébloui par sa beauté. Vera s'exprime peu mais sait écouter Sonny comme personne ne l'a fait jusqu'à présent.

J’ai aimé : L’histoire émouvante de cet amour volé au temps, une histoire d’amour pathétique même. On sent très bien dès le départ que ça ne peut que mal se terminer mais c’est plus fort que soi, on VEUT savoir !

Je n’ai pas aimé : La narration à la deuxième personne du singulier qui m’a gênée tout au long de ma lecture. Je dirais « Dommage » !

Mais malgré ce petit bémol ce premier roman est parfait roman d’amour qui prend très vite des allure de roman noir


Lien : https://collectifpolar.com/
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Vera

Cette histoire d'amour ne pouvait être qu'une histoire d'amour qui finit mal. C'est une histoire entre un gamin de 16 ans apprenti boucher et une femme mûre bourgeoise et dépressive. Mais c'est une vraie histoire d'amour car Sonny est un garçon sensible et généreux, fou d'admiration et prêt à tout donner à cette femme qui a tant perdu.

C'est sombre et triste et très émouvant.
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Vera

Sonny, seize ans, est un jeune Irlandais d'origine modeste. Son père, maçon, gagne à peine de quoi nourrir la famille, et d'autant moins qu'il aime « investir » dans les paris en tous genres. Et quand le besoin s'en fait sentir, Sonny lui donne un coup de main. C'est justement lors d'un chantier qu'il rencontre Vera, une femme vivant dans les quartiers chics de Dublin, belle, mystérieuse et bien plus âgée. Pour lui, le coup de foudre est immédiat. Pour elle, l'approche sera plus lente...



Voilà un roman bien déstabilisant. Déstabilisant d'abord par l'emploi de la deuxième personne du singulier tout au long du récit, un procédé qui m'a complètement empêché de tomber en empathie avec le héros. Oui, même si le titre porte le nom de Vera, il aurait très bien pu prendre celui de Sonny.

Déstabilisant ensuite car ce roman suinte de mal-être, de misère, d'avenir sombre.

Enfin déstabilisant car les non-dits sont pléthore. La famille de Sonny est un mystère : pourquoi ce mutisme entre son père et sa mère, pourquoi des frères si absents vis à vis de lui. Et la vie de Vera un gouffre insondable d'ignorance.



Je n'ai pas trouvé cette histoire d'amour intense et sublime, comme dit sur la quatrième de couverture. Ou alors seulement du côté de Sonny qui découvre un autre monde en la personne de Vera, un rêve accessible dans lequel il peut enfin se révéler et se relever. Mais la personnalité éthérée de Vera ne permet pas de lui associer ces adjectifs, elle subit plutôt l'engouement du jeune homme. Ceci dit, outre l'histoire d'amour, je qualifierai aussi ce roman de roman social. le monde implacable de Sonny où tout semble déjà écrit, où l'avenir est tout tracé est une vraie peinture des milieux défavorisés.



Voilà, je vous ai livré mon ressenti bien mitigé sur cette lecture. Je vous laisse libre de vous forger le vôtre :0))

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Vera

Un roman avec une belle plume, qui nous fait vivre les émotions et les sentiments des deux personnages principaux.

On ressent la misère sociale où vit cet adolescent en plein échec scolaire, et qui se cherche. Par sa rencontre avec cette femme adulte, il entrevoit quelque chose me semble t'il. Mais ces deux personnages sont malheureux et créent malgré tout une bulle d'amour.

Petit bémol pour ma part, l'auteur a choisi d'utiliser le "tu" en type narratif et cela m'a gêné. J'avais l'impression d'être ce jeune garçon en mal d'être.

Une jolie histoire sans retour...
Lien : https://lacabanedemeslivres...
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Vera

L’auteur a sans doute voulu faire preuve d’originalité en faisant raconter cette histoire par une voix off, extérieure au roman, qui tutoie le personnage principal. Je ne sais pas ce que cela donne en version originale, mais en français, l’emploi systématique du passé simple rend le récit, lourd, peu naturel : cela m’a franchement agacé.

Et le fond ne compense malheureusement pas la forme. On a du mal à cerner les deux personnages principaux. Sonny est un jeune qui vit dans un milieu défavorisé. Son esprit est-il limité ? Peut-être. Il n’aime ni l’école, ni la boucherie où l’on tente d’en faire un apprenti. Il passe son temps à errer, à voler, à boire. Et rencontre Vera, dont on sait moins encore : belle « bourgeoise » bien plus âgée, qui vit seule, pour autant que l’on puisse parler de vivre tant elle semble indifférente à tout. On apprend qu’elle a voulu se suicider. Sonny devient obsédé par Vera, l’admire, veut devenir son chevalier servant, en tombe amoureux. Classique et normal. Mais que pousse donc Vera à accepter sa présence, à la souhaiter même jusqu’à l’initier à l’amour physique. (Pourquoi faut-il donc toujours passer par la case « sexe ?)

A la fin du récit, le côté humain apparaît plus clairement. Mais ce n’est que dans les toutes dernières lignes que l’on comprend mieux Vera. C’est un peu tard pour en faire un bon roman. Selon moi évidemment. J’ai trouvé les personnages potentiellement intéressants mais trop peu approfondis.

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Vera

C'est un premier roman? Alors j'espère lire encore d'autres belles oeuvres de cet auteur, même si cette histoire d'amour ressemble parfois à une histoire de désenchantement, même si les personnages ne sont pas des héros magnifiques: Sonny est un ado paumé, mal dans sa vie et avec ses parents, mal en cours; Vera est une écorchée vive, belle et sensuelle ,aux yeux de Sonny. Leur histoire vaut vraiment la peine d'être lue. L'utilisation, par l'auteur, du tutoiement, nous rapproche un peu plus de Sonny.
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Vera

Sur le chantier de rénovation d’une maison, Sonny, bel adolescent issu d’une famille défavorisée, rencontre Vera, la propriétaire, en tous points différente de lui. Leur histoire d’amour hors norme et tragique donne matière à ce subtil roman d’apprentissage.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Vera

L'originalité de ce récit réside dans le choix de la deuxième personne du singulier pour relater le destin/parcours de Sonny , ce qui surprend mais donne l'impression d'inclure le lecteur, créant une proximité. Ce jeune homme de seize ans conjugue ses études avec un job dans une boucherie en fin de journée.Ses rencontres avec son amie Sharon, une confidente, sont gangrenées par l'alcool, le tabac. Ses menus larcins lui valent une exclusion.

C'est en aidant son père qu' il croise Vera,la propriétaire de la maison. Intrigué, mais aussi attiré par cette anglaise mystérieuse, il essaye de la deviner en s'introduisant chez elle, en son absence. Les livres vont être sa façon de fuir son milieu défavorisé, s'isolant dans la remise pour lire. Il découvre le bonheur de faire la lecture à Vera, hospitalisée, après avoir intenté à ses jours. Elle lui ouvre la voie de la peinture ( National gallery) et la porte du désir.

L'auteur brosse une fresque de L'Irlande , avec ses maisons de briques rouges, son système hospitalier qui n'est pas à envier ( 8 lits dans une même pièce), à l'époque où fumer dans une salle cinéma est autorisé. Sa ville miracle,Knock, le Lourdes irlandais.

Un récit traversé par une multitude de bruits : cliquetis de la bouilloire, murmure, bruissement d'un sac plastique, crissement de cailloux sous les pas, vrombissement de moteur, le son atroce du téléphone, bruit de succion, ... Saluons la traductrice Céline Leroy qui a su rendre palpable l'atmosphère, les odeurs et la sensualité.

Karl Geary signe un roman sonore, initiatique,cinématographique, touchant, qui alterne dialogues ( parfois crus) et descriptions d'une extrême précision.Il y campe deux solitudes cabossées, aux milieux socialement opposés, qui ont su s'apprivoiser, puis s'aimer. Deux êtres sensibles, attachants et un combat : Eros versus Thanatos qui tient en haleine.
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Vera

Une des grandes surprises de la rentrée littéraire de l'an passé, sorti en poche cette année et qu'on aurait largement pu intégrer dans notre revue de poches spécial rentrée littéraire de la semaine passé.



Acteur irlandais reconnu- qui a notamment joué chez Ken Loach, et on y sent d'ailleurs une même filiation dans ces personnages brisés mais tellement humains - Karl Geary a sans doute convoqué ses souvenirs d'adolescence pour faire naître Sonny, le personnage principal de «Vera » son tout premier roman et un vrai coup de maitre.



C’est une triste ballade irlandaise que nous chante là dans cette peinture d’une Irlande ouvrière.

La narration peut déconcerter au départ. dans sa narration : Karl Geary, emploie en effet la deuxième personne du singulier pour parler à Sonny Knolls, jeune homme de 16 ans que nous suivons tout au long d’un livre et c'est à lui auquel l'auteur s'adresse au fil du roman en l'appelant «tu»).



Le roman de Karl Geary a la particularité d’être tout entier à la deuxième personne du singulier., et après un petit temps d'adaptation, le pari est largement réussi tant le romancier capte son attention et finalement le met en attente d’une révélation.



Lorsque Sonny rencontre Vera, bourgeoise plus âgée que lui, mais bele et énigmatique c’est un coup de foudre charnel, qui se transforme assez vite en amour pour cette femme que plus rien ne rattache à la vie.



Une relation singulière que Sonny va s’acharner à protéger coûte que coûte, y compris lorsque ses parents s’en mêlent.

Entre eux se déroulera relation improbable, dévastatrice qui nous amène vers un dénouement qui vous bouleversera. et puis Dublin., au fil de ces quarante chapitres, bien rythmés,a quand même sacrément de l'allure...



UN roman formidable et également un excellent sujet pour un film.. de Ken Loach....cqfd
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Vera

Je n 'ai pas grand chose à dire au sujet de se livre

Comme il fait 276 pages je l'ai terminé mais bon.

Cette histoire d'un adolescent de milieu défavorisé amoureux d'une femme bourgeoise beaucoup plus agée traîne en longueur.

Les scènes de sexe reviennent bien trop souvent et n'apporte aucun intérêt au roman.



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Vera

Non !
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Vera

Le début du roman n'est pas tout de suite convaincant: la narration à la deuxième personne du singulier est quelque peu déroutante. Mais, très vite le récit prend de l'ampleur et se « dévore » rapidement, Sonny, le personnage central, jeune adolescent rêveur fragilisé par sa condition sociale des quartiers pauvres de Dublin est émouvant dans sa quête d'identité et d'amour, Vera, l'énigmatique et belle femme dont s'éprend Sonny est tout aussi boulversante. L'ensemble des autres personnages ont également une forte présence, notamment la mère de Sonny et Sharon, l'adolescente rebelle amie de Sonny. En bref, une galerie de portraits réalistes et délicats, une grande « histoire d'amour qui se finit mal » et un très beau roman initiatique. Karl Geary sera un écrivain à suivre !

Mon coup de coeur pour ce premier semestre 2018 de découvertes littéraires !
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Vera

Mon obsession cette année est de découvrir un maximum d’auteurs irlandais. Je suis tombée sur ce titre de la rentrée littéraire 2017 en le rangeant au travail (à la médiathèque) alors que je ne l’avais même pas vu passer lors de sa sortie. Les avis étant globalement très bons – voire dithyrambiques pour certains – j’étais assez confiante et curieuse de me plonger dans ce premier roman.

Force est de constater que, si je n’ai pas détesté, j’ai été un peu désappointée par ma lecture. Le style m’a surprise et on est loin, à mon avis, de l’histoire d’amour inoubliable ; même si, effectivement, c’est une relation ayant un impact énorme sur les deux personnages qui la vivent.



Vera – le titre original est Montpelier Parade, du nom d’un quartier de Dublin – est un roman d’apprentissage, un roman initiatique mettant en scène un jeune garçon de 16 ans, Sonny et cette fameuse Vera, une femme taciturne et solaire, belle et énigmatique.

Sonny vit dans une famille très modeste, dans un quartier populaire de Dublin. Son père, travailleur dans les chantiers, dépense toute sa paie dans des paris ; sa mère, femme au foyer, dépérit dans sa cuisine à attendre que tous ses hommes rentrent ; et ses deux frères aînés semblent déjà perdus, sans aucun espoir d’avenir. Sonny est à un moment charnière de son existence. Peu passionné par l’école, peu motivé par son apprentissage dans la boucherie du coin, l’adolescent est sur une pente glissante. Il pourrait facilement tomber dans la délinquance et suivre le modèle familial : une vie misérable, sans lueur d’espoir. Mais Sonny possède un certain éclat, une lueur qui attire tous les espoirs sur lui. S’il sait prendre les bonnes décisions, c’est un adolescent qui peut s’en sortir.



C’est justement alors que tout se joue pour lui que Sonny fait la rencontre improbable de Vera, alors qu’il donne un coup de main à son père sur un chantier dans les beaux quartiers. Vera a plus du double de son âge, elle est riche, elle est belle, elle est brillante, elle est inaccessible. Et pourtant, Sonny ne peut s’empêcher de revenir vers elle et de s’accrocher. Cette relation sans avenir va-t-elle le faire sombrer ou au contraire, va-t-elle lui montrer la lumière à laquelle se raccrocher ?

La relation amoureuse est là, comme l’indique la quatrième de couverture et le bandeau. Mais c’est aussi un peu trompeur car ce n’est pas une histoire d’amour à proprement parler, ou en tout cas pas celle qu’on s’attend à trouver avec de telles indications. Je me demande même si ce que ressentent les deux héros l’un pour l’autre est véritablement de l’amour ? D’une certaine façon, oui. Mais Sonny n’est-il pas davantage à la recherche d’un point d’ancrage ? Presque d’une figure maternelle ? Et elle, ne s’accroche-t-elle pas à cet adolescent comme à une bouée de sauvetage ? A la fois ennemis et sauveurs l’un pour l’autre.

Je n’ai pas été insensible à cette histoire qui se noue entre deux êtres marqués par les difficultés de la vie mais je n’ai pas non plus vibré au point d’en faire une histoire inoubliable. Je dirais même que j’ai trouvé certaines longueurs au récit, ce qui m’a parfois fait un peu décrocher.



Mais ce qui m’a certainement déstabilisée le plus dans cette lecture, c’est bien la plume. Ce n’est pas tant l’utilisation du « tu » pour la narration qui m’a bloquée, que son association avec les temps du récit, et notamment le passé simple. Autant au présent, je crois que ça serait passé sans trop de problème et j’aurais même apprécié la proximité avec le héros, comme si on prenait un peu sa place… mais ces « tu » au passé simple… personnellement, je butais sur chaque phrase. Tant et si bien que je crois, qu’au bout d’un moment, je changeais automatiquement le temps de narration dans ma tête pour ne pas être dérangée. Un exemple vaut mieux que dix lignes d’explications : « Tu patientas deux jours avant d’appeler Vera : un bon compromis, d’après toi. Ce fut compliqué, cette attente. Puis tu te demandas si tu n’avais pas trop attendu, et tu courus à la cabine téléphonique après le travail. » Alors peut-être qu’en vo, ça ne rend pas du tout de la même façon mais en français, je trouve que ça coince.



Vera fut donc une lecture en demi-teinte pour moi. L’histoire n’est pas inintéressante et pas dénuée d’émotions – bien que j’en attendais davantage – mais le choix de la narration aux temps du passé et surtout son association avec la deuxième personne du singulier (le « tu »), est décidément quelque chose qui me déstabilise, même si j’en comprends l’intérêt.
Lien : http://bazardelalitterature...
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Vera

Intéressant, c'est la seule chose que je peux dire en refermant ce roman d'amour. Je ne peux pas dire que j'ai aimé ou pas. Ce n'était pas une lecture désagréable. Je suis incapable de cerner ce roman particulier.

De quoi parle t'il? De Véra? De Sonny? Des deux? Sonny jeune irlandais de 16 ans traine dans les rues. Issu d'un milieu social dit populaire, il n'a pas un brillant avenir qui se profile devant lui. Il traine, vole, ne sait pas vraiment ce qu'il attend de la vie, il boit beaucoup et n'est pas intégré dans sa famille. Un jour il rencontrera une bourgeoise Véra pour qui il va se prendre d'affection et d'admiration et de passion surtout, limite malsaine.... Qui est Véra? On sait que c'est une femme d'âge mure et qu'elle va interpeller Sonny. On découvrira une femme énigmatique. Une sorte d'histoire charnelle va naitre entre ces deux blessés de la vie. Mais comme l'annonce le synopsis, il faut attendre la moitié du roman pour un véritable échange entre nos protagonistes. Là où je suis perplexe, je n'ai pas vraiment compris le pourquoi ou le message de cette romance. Quel est le message de l'auteur, son intrigue, sa trame?

J'ai cerné Sonny, sa quête, son envie de comprendre, de plaire mais j'avoue que ce final ouvert me laisse perplexe. Est-ce une manière de décrire un héros atypique? Qu'a apporté Véra à Sonny? De plus cette narration à la 2ème personne me dérange. Il en dégage un roman mystique, l'impression d'avoir Sonny en face de moi.



Comme vous l'aurez compris j'en ressort mi figue mi raisin. Impossible de donner un avis tranché, clair et concis. Il y a de bonnes choses mais pas conquise.

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Vera

J’attendais beaucoup plus ou beaucoup trop. Je ne regrette pas cette lecture mais reste sur un manque de je ne sais quoi ...
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