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Citations de Karl Iagnemma (28)


Tourner les pages de ce livre suscite des vagues de réminiscences, comme si je feuilletais l'album-souvenir d'une vie antérieure.
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Où que se portât mon regard, je ne distinguais que périls et obstacles. Je me voyais au milieu d’une immensité sauvage, nu et solitaire, cerné par les bêtes féroces et des hommes encore plus redoutables. A ce moment-là, en dépit de ces pénibles considérations, mon œil fut irrésistiblement captivé par l’extraordinaire beauté des sporophores d’une jeune mousse.
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C’était de frissons, de désir et de volupté qu’il était affamé, de la tiède moiteur d’un corps féminin.
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Tous les soirs, avant que je parte pour le bureau de l'InfoTech, Alexandra se promène à travers la maison en se débarrassant de son col roulé, de sa jupe mi-longue et de ses collants de bibliothécaire guindée; elle s'allonge alors sur la table de la cuisine, nue et avide. Ses yeux suivent le mouvement de mes mains avec une vivacité d'écureuil pendant que je défais ma ceinture. Dehors, les chasse-neige descendent la rue obstruée par les congères, leurs lames en acier écorchant le bord du trottoir. Alexandra a l'odeur des archives - colle, papier moisi et encre indélébile -, et elle aime le sexe comme un bonhomme de neige aime le froid.
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Emportant une torche, il se pencha pour s’introduire dans une réserve basse, d’où il revient avec une cruche en terre cuite. Il en ôta le bouchon de liège et l’approcha de ses narines.
« Du whisky ! Indien, mais du whisky quand même.
- Calmez votre joie ! Ce n’est qu’un brut de fût maison, bon pour les indigènes. Si vous avez de la chance vous ne perdrez que la vue. »
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Tu sais, toutes les villes américaines sont identiques. Des foules de gens pressés, des odeurs incroyablement tenaces. L’été les rues sont poussiéreuses, l’hiver elles se transforment en ruisseaux de fange. Les voitures sont bruyantes et les pensions crasseuses, et à tous les coins de rues, on voit des dames en robe de soir côtoyer les plus misérables des chiffonniers. Il y a des Irlandais et des Chinois, des Italiens et des nègres, personne ne se connait et tout le monde s’en fiche. On y trouve toutes les choses imaginables, à l’exception de l’air pur.
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Elle était la plus belle femme que Dieu eût jamais façonnée, avec une peau couleur chocolat et des lèvres suaves comme un sirop d’érable.
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À l'ouest s'étend l'obscurité de la forêt d'Ottawa, encore plus noire que la nuit elle-même. Un frisson me passe dans le dos, car une forêt inconnue est semblable à une contrée exotique, avec ses monarques et ses coutumes, ses lois et ses guerres.
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La nuit venue, ses pas le menaient de nouveau sur Franklin Street. Ce n’était qu’une étroite allée au sol d’argile, éclairée de flaques de lumières, résonnant du vacarme des violons désaccordés et peuplés d’Irlandais, de nègres, d’ouvriers et d’avoués. Les hommes étaient ivres, la figure barbouillée de saleté, la chemise tachée de boue et le chapeau mis de guingois. Appuyé contre le pilier d’un auvent, le révérend Stone observait avec un agacement feint leurs allées et venues entre le saloon, la salle de bowling et le bordel. Jamais, il n’avait été témoin d’une telle concentration de sentiments : âpres querelles et éclats de rire, regards empreints de regrets et déclarations d’amour mensongères. Il ne manquait plus qu’un temple et un cimetière, se disait le pasteur, pour que Franklin Street embrasse toute la gamme des émotions humaines.
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J'ignorais que la solitude pouvait prendre des formes aussi diverses. Pourtant, à la mesure que se prolonge mon séjour, j'apprends à distinguer la solitude impatiente d'un vendredi soir sans visiteurs, la solitude désolante d'un dimanche, quand la neige nous retient à l'intérieur, et celle aride et morne d'un lundi matin dans le Bureau désert. Chacune de ces solitudes possède sa propre saveur douce-amère.
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J'ignorais que la solitude pouvait prendre des formes aussi diverses. Pourtant, à mesure que se prolonge mon séjour, j'apprends à distinguer la solitude impatiente d'un vendredi soir sans visiteurs, la solitude désolante d'un dimanche, quand la neige nous retient à l'intérieur, et celle aride et morne d'un lundi matin dans le Bureau désert. Chacune de ces solitudes possède sa propre saveur douce-amère.
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Paresse, gloutonnerie, ivresse, impiété : ce sont là des péchés fort répandus parmi les Indiens.
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Était-il possible de trouver le bonheur à l’état pur, sans qu’il soit allié au chagrin ? Par moments, la chose semblait possible, mais Henderson était souvent persuadé du contraire. Le bonheur était un jeu à somme nulle: pour que quelqu’un y ait accès, il fallait qu’un autre en soit réduit au désespoir.
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Un frisson me passe dans le dos, car une forêt inconnue est semblable à une contrée exotique, avec ses monarques et ses coutumes, ses lois et ses guerres. L’hôte principal d’Ottawa est l’érable à sucre, Acer saccharum, mais même la forêt la plus commune est d’une déconcertante complexité. (À quoi bon, me dis-je quelquefois, faire l’effort d’une classification ? Ces deux arbres sont pareillement des Acer saccharum, mais l’un est courbé tandis que l’autre s’élance vers le ciel. Celui-là est infesté de parasites, et celui-ci est éclatant de santé. Règne, ordre, espèce : comme si un nom alambiqué pouvait rendre compte d’une chose vivante, si simple soit-elle.)
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Karl Iagnemma est scientifique, docteur en génie mécanique.

Il s'essaie à la littérature avec ce recueil de nouvelles et c'est une réussite. Il a un style bien à lui, fluide, drôle, parsemé d'éléments scientifiques ou mathématiques.

Ce recueil ne se lit pas, il se dévore ! J'ai adoré particulièrement "Le rêve du phrénologue" (Homme qui essaie de quantifier le degré d'amativité des femmes en fonction de la forme de leur crâne ). "Règne, Ordre, Espèce " a également résonné particulièrement en moi (Gestion forestière et sensibilité au rendez-vous).

Toutes ces nouvelles sont pleines, entières, intéressantes et prenantes. Deux d'entre elles s'inspirent d'ailleurs de faits réels assez consternants.

Ses personnages sont désabusés et ont peu confiance en eux. Leurs réactions sont peu convenues, parfois à côté de la plaque et pourtant tellement humaines.

Ces histoires sont d'une rare intelligence et la connexion au domaine scientifique est tout simplement géniale !
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Là, je me suit juré que jamais plus je ne ferais l'amour avec un mathématicien.
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Le silence d'un Indien est aussi absolu, aussi insondable que le noir de minuit au cœur de la forêt.
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Le bonheur était un jeu à somme nulle : pour que quelqu'un y ait accès, il fallait qu'un autre en soit réduit au désespoir. Jusqu'à présent, Henderson s'était toujours trouvé du mauvais côté de l'équation.
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Elle était passée accidentellement à la lessive des années plus tôt, mais Henderson avait parfois l'impression de retrouver cette odeur d'Europe de l'Est que possédait Marya, fait d'ail et de feuilles séchées - son parfum.
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Une idée germa dans on esprit et se présenta un matin toute formée, comme un œuf immaculé : la capacité à aimer d'une femme équivaiait à la somme des on amativité, de son attachement et de son habitativité.
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