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Critiques de Karolina Ramqvist (26)
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De pain et de lait

Dans cette fiction autobiographique, Karolina Ramqvist revient sur son enfance et les saveurs qui l’ont façonnée. Des souvenirs culinaires comme une madeleine proustienne nous dit la quatrième de couverture. Pourtant, ce récit écrit à la première personne va bien au-delà de la nostalgie d’u passé fait de brioches à la cannelle et de riz au lait de sa grand-mère. On découvre le désarroi et la solitude d’une enfant qui vit avec sa mère et que celle-ci laisse souvent seule le soir quand elle va retrouver son amant.

La fillette mange pour remplir ce vide en elle.

« De temps en temps elle me préparait des crêpes au sucre. Parce que c’était tout ce que j’étais capable d’avaler en son absence, ce plat est devenu le signe qu’elle allait s’en aller »



Sa vie sociale est difficile, c’est une solitaire. Heureusement, il y a les visites des grands parents et les plats préparés avec amour par la grand-mère. La fillette puis la femme découvre le plaisir de cuisiner pour faire plaisir. Cuisiner, c’est une expérience sensorielle qu’elle tente de nous restituer à travers les odeurs, les saveurs les consistances.

« A force de lire des recettes, j’ai appris à faire à manger, mais j’avais du mal à me mettre aux fourneaux pour moi toute seule. »



Mais la nourriture est aussi un moyen de se protéger contre l’abandon parental, cette mère souvent absente et ce père que la narratrice ne voit que très rarement et qui l’intimide.

Très vite, elle devient boulimique, et vomit le trop d’aliments qu’elle ingurgite.

« Je voulais me remplir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place pour rien d’autre, j’avais l’impression que la nourriture me rattachait au monde, c’était le signe que j’y appartenais. »

Le chemin sera long pour réapprendre à manger normalement.



« Je me suis rendue compte que la cuisine, outre tout le reste, était une forme de bouclier. »

L’auteure ne porte pas de jugement, elle décrit simplement ses sentiments d’enfant délaissée, et ses expériences nourricières. J’ai trouvé que les pages sur sa grand-mère et les plats qu’elle lui préparait sont tendres et pleines de nostalgie.

Par contre, l’histoire traine en longueur et il y a beaucoup de redondances. Le récit est très centré sur la fillette puis sur l’adulte qu’elle est devenue, mais les autres personnages sont assez transparents.

Un récit qui m’a laissée sur ma faim !



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La femme ourse

Une femme écrivain découvre par hasard le destin d’une jeune française qui, en 1542, a été abandonnée enceinte sur une île de l’Atlantique nord, et elle se passionne pour ce fait.

Elle va donc entreprendre des recherches poussées sur cette histoire, à la fois dans des livres, mais aussi en se rendant en France, sur les lieux où vivait cette Marguerite de la Rocque il y a 500 ans.

L’intrigue de départ me tentait, mais j’ai été très déçue par cette lecture, à la fois à cause des réflexions de cette écrivain que j’ai trouvé très centrée sur elle-même et sa difficulté à concilier sa vie de maman de trois enfants et son travail d’écrivain, mais aussi à cause des longueurs interminables qui ponctuent le roman et surtout parce qu’au final, on ne saura presque rien de l’histoire de Marguerite.

J’étais moi aussi intéressée par l’histoire de cette jeune femme abandonnée sur une île et j’aurais aimée apprendre comment elle avait survécu pendant 2 ans toute seule, mais on ne saura rien ou presque à ce sujet.

L’auteure raconte surtout l’obsession et le travail de recherche de l’écrivain, mais cela m’a semblé répétitif et au final, pas très intéressant car elle n’a que très peu de source pour découvrir ce qu’a vécu cette jeune femme, et sa vie a elle et ses soucis de maman qui se pose des questions sur des sujets comme les règles, la grossesse ou la maternité ne m’ont pas passionnées du tout, loin de là.

Lecture très décevante donc, puisque le sujet principal n'est qu'effleuré et que j'ai eu l'impression que l'auteure brassait beaucoup de vent pour rien.

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La femme ourse

La narratrice, elle-même écrivaine, découvre Marguerite de Rocque en pleine discussion avec une amie dans un café. Ce nom va très vite devenir pour elle obsédant, à tel point qu’elle voudra écrire le scénario d’un long-métrage à son sujet – pas un roman, elle l’a promis à son amie -. Mais qui est cette Marguerite de Rocque ? Une jeune femme, au XVème siècle, qui sera abandonnée par son tuteur sur une île déserte du golfe du Saint-Laurent, alors qu’elle est enceinte hors mariage, et qui survivra tant bien que mal à cette mésaventure.



Au fil des recherches, sur Internet, par des lectures, en se rendant directement sur les lieux qui l’intéressent, la narratrice va en apprendre davantage sur Marguerite, va retisser son histoire morcelée, souvent contradictoire, rendue mythique par la capacité de survie de la jeune femme, et même recréer son histoire par ce qu’elle imagine dans les non-dits rencontrés au fil de ses recherches. Elle va de fait écrire le roman qu’elle ne devait pas écrire, tout en réfléchissant sur son propre statut de femme, de mère, alors que ses enfants sont désormais adolescents ou adultes.



La femme-ourse est donc, finalement, le roman d’un roman, un roman plutôt intéressant sur la création, sur la maternité, sur la Femme, qui brouille les codes narratifs et temporels en un espace de cheminement tortueux et parfois perturbant nous permettant d’être au plus près des sentiments, pensées, réflexions de notre narratrice.



Je remercie les éditions Buchet-Chastel et NetGalley pour la découverte.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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La femme ourse

Comment écrire le roman d’une histoire vraie dont on a très peu de sources, qui se situe sur un territoire lointain et à une époque ancienne, avec uniquement des questions sans réponses ? En écrivant le roman du roman, du travail de recherche et d’écriture, et en y intercalant les états d’âmes du romancier.

Une femme romancière suédoise internationalement reconnue (avatar de l’autrice ?), mère de trois enfants dont un petit, nous raconte, au passé, dont on ne sait jusqu’au dernier moment s’il est proche ou lointain (« à l’époque »), comment elle a été littéralement envoutée par le destin extraordinaire d’une femme française du 16e siècle, comment elle tente de raconter le plus fidèlement possible cette histoire, les difficultés qu’elle rencontre, et tout ce que cette femme et son histoire lui renvoient et lui révèlent sur elle-même.

Cette femme du 16e siècle est très mystérieuse et insaisissable, car il semble que les pistes aient été volontairement brouillées sur son identité et son histoire. Il s’agirait de Marguerite de la Rocque, pupille d’un des chefs d’expéditions de la découverte et de la conquête du Canada par Jacques Cartier. Abandonnée avec son amant et sa servante sur une île déserte du golfe du Saint-Laurent en 1542 lors de l’une de ces expéditions, elle y a mis au monde un enfant, et en est revenue. Son histoire a été racontée par Marguerite de Navarre (sœur de François Ier), et par le cartographe du Roi, puis par une autrice américaine dans les années 1970-80 (sources réelles, vérifiables).

Notre romancière nous raconte par le détail son obsession, ses recherches, ainsi que son rapport à l’écriture, à la féminité, à la maternité, à la vie, son isolement, ses angoisses, ses empêchements, ses errances. Elle se perd en conjectures et supputations diverses sur les pensées et les désirs des protagonistes de cette histoire, impossible à saisir ni à affirmer, bien entendu. Elle ne fait que se poser des questions, et nous les livre toutes. Heureusement, elle semble avoir trouvé un peu d’apaisement à la fin du livre. Ouf !

Moi aussi, je suis soulagée d’avoir enfin terminé cette lecture laborieuse. Car l’écrivaine du roman semble avoir eu autant de difficultés à écrire son roman que j’en ai eu à lire celui-ci. J’ai cru ne jamais voir le bout de ces 280 pages, un interminable travail, je me disais sans cesse « mais accouche donc ! »

Malgré un titre et une couverture attractive, un impressionnant travail de recherche historique, une belle écriture, des réflexions très sensibles, une histoire vraie stupéfiante, ce livre névrotique, nombriliste, trop détaillé et trop lent, m’a profondément ennuyée.
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La femme ourse

Lorsqu'elle découvre par hasard l'histoire de Marguerite de la Rocque, Karolina Ramqvist fait le choix d’adopter le ton de l’autofiction pour décrire sa fascination pour cette histoire vraie et sa difficulté à la raconter. Le roman traite surtout de l'impossibilité de raconter cette histoire , des questionnements qui la hantent, de l'obsession qui la dévore, des sacrifices auxquels elle consent.

Le problème vient surtout du fait qu'elle s'identifie à son personnage, en tant que femme essentiellement, en particulier à travers des expériences corporelles , comme les menstruations, la sexualité, la grossesse, l’accouchement et la maternité.

Le destin de Marguerite est certes fascinant. Elle est abandonnée sur une île déserte avec sa servante et son amant , sans doute pour avoir convole avec celui-ci lors de la navigation. Elle perd rapidement ses partenaires ainsi que le bébé qu'elle met au monde, et survit seule pendant 2 ans.

Ce qui passionne et perturbe notre écrivaine, c'est bien sûr la difficulté de trouver des sources fiables et le laborieux travail d'enquête qui vampirise les auteurs de romans "historiques". Elle se rend sur les sites français de la Renaissance, en compagnie de sa fille aînée, comme pour se déculpabiliser d'être à ce point absorbée par son livre. Car la maternité est aussi au cœur de son parcours et de ses interrogations, comment écrire et être mère simultanément...

Certes, le roman est un peu lent lorsque l'auteure laisse libre cours à ses doutes, mais des incursions régulières dans l'histoire de Marguerite nous font oublier les lenteurs.
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De pain et de lait

Je suis déçue d'avoir été déçue par ce livre ! Pourquoi ?



Je l'ai découvert grâce à sa couverture magnifique, créée d'après une œuvre de David Harrison, à la librairie le Grain des mots à Montpellier.



J'ai tout de suite été attirée par les couleurs, par cette nature morte et l'impression de texture des brocs qui ressortaient de la couverture. En fait, ce livre m'a appelée ! 😉



Karolina Ramqvist, autrice suédoise que je ne connaissais pas du tout, une des voix féministes les plus importantes de Suède, nous raconte sa vie à travers le prisme de la nourriture, et des rapports avec sa famille.

Noté "roman" sur la couverture, il s'agit pourtant clairement d'un récit.



J'adore les livres qui parlent d'odeurs et de goûts, et j'ai d'abord eu l'impression avec les 1ères pages, d'être dans la lignée d'une Marie Rouanet ou d'un Dominique Maes, ces auteurs qui rendent hommage aux gourmandises et aux saveurs.



Mais c'est une histoire qui m'a plu... decrescendo !



L'entrée...



L'autrice nous raconte par le menu, si je puis dire, tout ce que sa grand-mère gourmande et gironde lui préparait, petite. J'avais beau me dire que ça se passait en Suède, j'avais l'impression qu'elle nous parlait d'une mama italienne, évidemment avec beaucoup d'amour. Et ça démarrait bien.



Histoires familiales autour de la table (au sens propre comme au figuré, avec cette longue table blanche qui se transmet de génération en génération), liste de mets appréciés, petits trucs de cuisine, descriptions magnifiques comme pour les clémentines, le thé, le pain grillé, etc.



J'ai aimé la recette de riz au lait, qui se mange salé, en Suède, en accompagnement, j'ai aimé le rapport avec ses grands-parents, mais un peu moins avec sa mère qui avait l'air de la délaisser souvent.

Sauf quand celle-ci concoctait des plats et passait des après-midis entiers à regarder les livres de recettes avec son nouveau mec.



Mention spéciale quand Karolina raconte comment elle a réussi à faire, toute petite, sans l'aide de personne, un ragoût pour son grand-père !



" Mon enfance a largement empiété sur ma vie adulte."



Le plat...



Et puis il y a toute cette période où elle nous parle encore (et peut-être un peu trop...) de riz au lait, comme pour cette crise de nerfs face à sa fille qui n'a pas voulu goûter ce plat emblématique de sa propre enfance !

C'est devenu un peu trop récurrent dans le livre, et même si elle continuait à nous donner des recettes, on quittait l'espace purement gourmand, pour rentrer dans sa tête et ses soucis.



Le dessert !



J'ai aimé quand elle a rencontré son père assez tard, car ses parents étaient divorcés depuis longtemps, et qu'elle a découvert qu'il savait très bien cuisiner.



Mais le récit général me paraissait de plus en plus décousu, et je me demandais même comment elle allait réussir à clore ce livre, qu'elle semblait ne pas être décidée à lâcher !



Et puis il y a toutes les pages où elle nous explique ses crises de boulimie puis de vomissements, dont je me serais bien passée. Non pas que je ne comprenne pas, mais je crois que j'étais déçue de la teneur que prenait le livre, par-rapport à ce que j'en attendais.



" La nourriture rendait ma vie réelle, j'adorais ça et, en même temps, j'en avais toujours aussi peur."



Nul doute que plein de gens verront une certaine finesse, dans cette autobiographie, mais pas moi.



Cela demeure un récit familial, d'amour, et de partage.



Mais grâce à la couverture, à ce beau papier et à cette couleur bleu, cela restera pour moi un bel objet que j'aurais plaisir à voir dans ma bibliothèque !
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La femme ourse

Qui est cette femme ourse qui hiberne ? la narratrice, qui se concentre sur la création - l'écriture et la maternité- ou Marguerite de la Rocque qui a été abandonnée enceinte sur "l'île des démons" en 1541 et dont elle cherche à retracer l'histoire ? Les 2 sans doute et on suit les difficiles recherches documentaires de l'une pour reconstituer l'aventure terrible de l'autre.

Des pages très intéressantes mais que c'est long ! Lecture trop fastidieuse que je n'ai pu mener à terme, pressée de lire d'autres romans de cette rentrée littéraire...
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De pain et de lait

Quel rapport avons nous avec la nourriture ?

C'est la question qu'explore l'autrice, et sa réponse n'est valable que pour elle mais nous pousse à nous interroger.

Enfant, quand elle se retrouve seule, que sa mère la laisse le soir, la nourriture évoque pour elle ses grands-parents, une façon pour elle de se sentir moins seule, de se sentir entourée et aimée comme quand elle est chez eux pendant les vacances. La nourriture, c'est aussi quelque chose que l'on transmet, ce sont des gestes que l'on apprend à faire. A travers sa cuisine, c'est toute sa grand-mère que l'autrice se rappelle. C'est aussi une façon de transmettre et d'exprimer son amour. Qu'elle applique à ses enfants. Mais la nourriture, cela peut aussi être une façon d'exprimer son trouble, son manque.

J'ai trouvé ce récit très intéressant par les questions que l'auteur nous pousse à nous poser.

Merci à Buchet Chastel et Netgalley pour cette lecture.
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La femme ourse



En essayant d’écrire l’histoire « vraie » de Marguerite de la Rocque, abandonnée enceinte sur une île de l’Atlantique Nord en 1541, l’auteure Karolina Ramqvist est rapidement confrontée à l’absence de sources historiques fiables permettant d’étayer son récit.

Que faire alors ? Laisser la fiction prendre le pas sur la vérité historique et inventer en grande partie l’histoire de Marguerite, cette « femme ourse » qui donne son titre au roman ? Ou bien faire le constat que ce trop peu d’éléments biographiques sur Marguerite de la Rocque rendent tout récit impossibles et écrire, à la place, un roman sur le roman qui ne s’écrira pas.

Malheureusement pour le lecteur c’est cette seconde alternative qu’à choisie Karolina Ramqvist. Du coup, si vous vous attendiez à un récit d’aventure situé quelque part entre Robinson Crusoe et les récits de Jack London, passez votre chemin, que dis-je, fuyez ! Car à la place, vous aurez droit à l’interminable narration du « roman en train de s’ecrire », où plutôt d’échapper aux tentatives de l’auteure de transformer son sujet en une histoire digne de ce nom.

Tout comme on n’allume pas un bûcher à partir d’un tas d’allumettes, on n’écrit pas un récit d’aventure sur la base d’une poignée d’éléments biographiques glanés sur Wikipedia ou dans d’obscurs essais datant de la Renaissance. Alors, pour meubler ce vide Karolina Ramqvist parle (beaucoup) d’elle même, de son travail d’écrivain, de ses voyages à travers le monde pour animer des conférences, etc. Elle essaie laborieusement de connecter tout cela à son sujet initial en voyant des « signes » qui la connectent à Marguerite de la Rocque partout où elle passe, mais rien ne prend, rien ne fonctionne vraiment.

Au contraire, tout s’effrite, s’étiole, s’égare interminablement dans ce roman qui n’est qu’une suite de digressions nombrilistes sur l’auteure et son (petit) univers créatif.

Grosse déception au final pour ce roman que je suis bien content d’avoir emprunté à la médiathèque de mon village plutôt que de lnacheter. Il y a tellement de lectures passionnantes à faire, ne perdez pas votre temps avec celle-ci !



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La femme ourse

Une nouveauté qui allait valider un auteur suédois alors j ai commencé ce roman

Je m'attendais à autre chose.

Je pensais que les ours allaient être plus présent et que la question de la maternité serait le theme du livre.

Ce livre n en demeure pas moins une lecture agréable qui se lit facilement je voulais savoir qui était cette femme mystérieuse

Beaucou de personnages historiques évoqués très rapidement des références de livres de lieux de personnages qui vous donneront peut-être envie d allet sur internet pour en savoir plus.

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La femme ourse

Definitely one of the best non-fiction books I’ve read this year.



Karolina Ramqvist hears the story of Marguerite de la Rocque from a friend. She starts researching her life, trying to piece together what happened to the young woman. Marguerite’s life is shrouded in mystery. There are very few known historical facts about her. She accompanied her tutor, Jean-François de La Rocque de Roberval, on his expedition to the New World. Subsequently, she was abandoned (whilst pregnant) on The Isle of Demons in 1541. The reasons are unknown. One can only speculate why Roberval behaved like this. There are only three sources discussing the incident and two of them are works of fiction. They diverge from one another, making it impossible to know the truth of what happened. Marguerite survived against all odds. She spent two years on the island before being saved by a passing ship. Her child did not survive.



Marguerite’s grip on Karolina Ramqvist’s imagination is strong. The impossibility to KNOW for sure is frustrating. The possibilities are endless. After investing so much time researching, knowing the truth would not be enough anyway. It is as if Ramqvist wants to reach through time and space and enter Marguerite’s mind. Feel her feelings, explore the wretched island together. Marguerite is no longer just a symbol, a survivor. She’s a real woman. One that was erased from history by her powerful tutor. Her story is valuable. Through these pages, Karolina Ramqvist humanizes Marguerite. Offers her a voice.



The uniqueness of the book resides in its form. This is not just a biography of Marguerite de la Rocque. It is a memoir too. Karolina Ramqvist is writing about herself whilst researching a long-forgotten woman. Ramqvist’s life, her experience as a mother of three, and her struggles as a writer are closely intertwined with her research on Marguerite. It is a slow burn, rich in reflections. I savoured every page.
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De pain et de lait

#Depainetdelait #NetGalleyFrance

Je suis la première sur Babelio à poser une critique sur ce livre que j'ai à peine refermé.

C'est avec frénésie, passion que j'ai lu ce livre, tant le style le rythme sont agréables, mais surtout le fond.

Sous des dehors d'histoire familiale culinaire, l'autrice arrive à nous emporter dans une vraie interrogation sur la nourriture et sa place.

Est-on ce que l'on mange, y a t il transmission générationnelle, ou comble-t-on avec la nourriture plein de choses, de peurs, d'incertitudes, de manques, d'amour non exprimé.

Avec ce livre Karolina Ramqvist explore le rapport à la nourriture d'une famille sur trois générations. Comme Proust avec sa madeleine, on a tous un souvenir d'enfance, d'un plat qui nous est resté en mémoire, et qui si l'on tente de le manger une fois adulte, ne nous donnera pas la même sensation. Affirmation du goût, affirmation de soi, construction de l'adulte en devenir sont les thèmes traités dans ce livre. Un livre fort, mais très sensible, enveloppant parfois comme un doudou, et parfois terrifiant comme un bruit ou une ombre dans la nuit. Nous avons tous besoin de nourriture pour vivre, c'est indéniable, mais elle ne doit pas remplacer un autre ingrédient indispensable à notre vie, comme l'amour, l'échange, la confiance. Ce rite quotidien ne doit pas devenir le moteur d'une existence.

Avec ces deux aliments de base le pain et le lait, présents dans le titre de ce livre, on parle des bases, des fondations, de la création. Un livre à lire.

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De pain et de lait

Tout commence avec l'amertume des clémentines, puis vient l'odeur des brioches après cuisson, celles des épices prêtes à êtres saupoudrées, l'artichaut frit, les crêpes au sucre, le cabillaud à la béchamel, le dégoût des hamburgers, la découverte du cheesecake, la première forêt noire...



Karolina Ramqvist choisit donc la nourriture pour se raconter, ses madeleines de Proust et tous les souvenirs qui gravitent autour.



Le plaisir en grandissant, après avoir observé sa grand-mère puis sa mère cuisiner, de prendre le tablier à son tour et s'y essayer.

Mais bien sûr, lorsque l'on souhaite recréer les plats préférés de notre enfance, même en suivant la recette à la lettre, bien, c'est la frustration qui souvent s'impose : le goût n'y est pas !



Il est pourtant si bon de retrouver la sensation de plénitude fournie par ce goût surgit du passé, avec l'explosion de souvenirs qui l'entoure et se trouvent ravivés le temps d'une bouchée. Manger c'est un peu parfois comme feuilleter un album photo.



Manger à toute vitesse, prendre son temps, avec ou sans couteau, dans un lieu particulier, il y a mille et une façons de manger un même aliment, chacun s'en édifiant son propre rituel.



L'autrice retrace ainsi toute une culture culinaire, une enfance au sein d'une sororité indéfectible qui la lie à sa mère et sa grand-mère, terrorisée par peur de l'abandon de la première et la mort de la seconde.

Elle évoque également une relation lointaine avec son père avec qui elle tente de renouer des liens, et donc le voir cuisiner change ainsi la perception dictée par les aprioris.



Les plats et la manière de les percevoir évoluent donc au fil du récit, contenant le bon comme le mauvais ; ils sont un héritage comme ils sont révélateurs de troubles intérieurs.



Un récit délicieux, qui oscille entre l'autobiographie, le roman et l'essai, qui donne autant envie de cuisiner que de manger, tout en étant aussi intéressant que touchant dans le lien familial lié à un besoin vital qui tisse.
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La femme ourse

L'histoire d'une auteure, un peu débordée par la vie, la maternité, qui souhaite écrire sur la vie d'une jeune fille du XVIè siècle qui aurait été abandonnée seule sur une ile au large du Canada.

Sur le papier, j'aurais pu aimer. Dans la réalisation, non, vraiment pas. Le personnage s'interroge : je pourrais écrire comme ci, je pourrais dire cela, je pourrais leur faire faire ça... Elle ne veut pas en connaitre trop sur cette jeune femme pour continuer à éprouver une sorte d'osmose avec elle, et en même temps, petit à petit, elle lache tout de même des bribes de son histoire.

Pas assez limpide pour moi, je l'ai terminé, mais difficilement.
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De pain et de lait

Ouvrage offert dans le cadre d'une masse critique.

J'ai tout de suite aimé la couverture, ça a l'air futile, mais l'agencement des objets, les couleurs, tout était réconfortant. Tout cela donnait déjà envie de rentrer dans ce récit. Ensuite le thème qui a l'air banal mais qui ne l'est pas tant la nourriture est symbole de tellement de choses . On peut manger pour se remplir, pour se sentir aimé,pour faire plaisir aussi....

La nourriture représente un thème central et est un lien entre les gens. A travers elle, les relations familiales se construisent. C'est un livre extrêmement personnel et à la fois tellement universel. On ne peut s’empêcher de s'y retrouver aussi.

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De pain et de lait

L’autrice revisite ainsi son histoire, mais aussi celle de sa famille proche, sa mère et sa grand-mère [...] Le tout accompagné d’une sauce tantôt nostalgique, tantôt véhémente, relevant un plat parfaitement mijoté.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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De pain et de lait

🍊Manger suscitait des sensations susceptibles de retenir toute mon attention, la nourriture me comblait non seulement physiquement, mais à tous les points de vue, il était presque choquant qu'une action si banale puisse avoir une telle force. Elle stimulait au fond de moi quelque chose qui m'aidait à me sentir vivante, en sécurité, comme n'importe qui sur cette planète.🍊



Dans De pain et de lait, Karolina Ramqvist porte une réflexion analytique sur l'apport de la nourriture dans sa vie. C'est aussi une déclaration d'amour à sa grand-mère et à ses attentions culinaires, qui lui ont permis de trouver réconfort et amour quand ses parents la délaissaient.

À mi-chemin entre l'essai, l'autobiographie, et l'autofiction, ce livre nous fait saliver et nous rappelle combien la nourriture peut être un refuge, une expérience sensorielle incroyable, une affaire d'odeurs, de toucher, de goût, d'émotions profondément ancrées et d'héritage générationnel.



Les crêpes n'ont jamais eu autant la saveur de l'abandon, le riz au lait celui de cet amour clarté qui réchauffe à l'intérieur et qui prend une ampleur terrible, les clémentines celui de la première découverte de la saveur douce et acidulée, sucrée et piquante à la fois.



C'était un ouvrage réflexif qui m'a amenée à m'interroger sur ce legs qui nous construit, sur ces émotions qu'on associe à un repas, sur ce sentiment pleinement satisfaisant de créer un havre gustatif et de l'offrir à notre entourage.



Au-delà de cela, c'est aussi un moyen pour l'autrice d'aborder à demi-mot cette relation d'amour-haine pour la nourriture, son besoin existentiel d'absorber et de se remplir pour combler le manque d'attention parentale dont elle souffre. C'est une thérapie que nous livre Karolina Ramqvist, touchante, poignante, et en même temps très froide distante. Combien de fois ai-je eu envie de la réconforter face à l'absence et l'abandon de sa mère ? Avec @zaza_danslemetro qui a été ma partenaire de lecture, nous étions horrifiées par le traitement qu'elle subit.



🍊Quel est ton souvenir culinaire le plus marquant ?



TW : nourriture, TCA (boulimie, hyperphagie), relations mère-fille



Merci @editionsbuchetchastel pour l'envoi 🫶
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De pain et de lait

Manger. On ne pense jamais à ce que représente cette habitude évidente, ce geste millénaire, ce réflexe primitif. On a des plats, des jolis couverts, des maniques trouées, des recettes de grands-mères, des assiettes dépareillées dans lesquelles on mange tous les jours, l’air de rien. Karolina Ramqvist y pense, elle. À la nourriture, à outrance, depuis toujours.



Elle explore trois générations de gourmandise. Sa grand-mère, végétarienne avant l’heure, qui a connu la guerre et la privation, et sa recette espiègle de riz au lait. Sa mère, plus frugale, qui s’étonne à peine lorsque la petite engloutit treize clémentines. Et puis ses propres souvenirs de douceur, d’amertume, d’acidité. D’inquiétude aussi. “Un matin, lorsque je suis entrée dans la cuisine, ma mère m’a dit qu’il n’y avait ni lait ni pain. Plus rien.”



“Affamée non seulement de nourriture mais du reste”, Karolina prend conscience de la puissance et de la richesse de la cuisine. Le réconfort d’un bol de bonbons. Le pouvoir de consolation des brioches préparées par une grand-mère - “si j’avais un coup de blues, il me suffisait d’en manger quelques-unes.” L’odeur du pain grillé, capable à elle seule d’effacer les querelles et les chagrins. “La cannelle et la pomme râpée. Le crissement des noisettes que je coupais en morceaux et frottais les unes contre les autres, leur forme et leur couleur. La manière dont tout fusionnait.” L’importance de l’alimentation, celle qui est bonne pour la santé, l’autre qui est bonne tout court. Les bavardages à table comme nulle part ailleurs. L’espoir qu’on place dans une petite assiette pleine d’amour. La déception face à une main d’enfant qui la repousse, dédaigneuse. La joie lorsqu’un convive se ressert. Comme nos goûts changent lorsqu’on grandit ou lorsqu’on rencontre quelqu’un. L’apprentissage des saisons, celle des huîtres et celle des asperges. La désolation de dîner seul. Le corps qui réclame ou qui rejette. Toutes ces choses qu’on n’arrive pas à exprimer et qui terminent dans nos ventres.



Il faut des années à Karolina pour comprendre que la nourriture est pour elle une prison. “À la moindre difficulté, j’en venais à penser à quelque chose à manger, n’importe quoi.” Dépendance, trouble alimentaire, addiction, difficile de mettre des mots sur cette faim insatiable qu’elle tente en vain d’apprivoiser. Sur cette sensation de vide malgré l’abondance.



Reste l’autre sensation. Celle de la délectation. Celle qu’on a reçue en héritage ou apprise. Celle qui nous envahit après un bon repas, ou après un bon livre, les mains croisées sur le ventre, les yeux mi-clos, un soupir de ravissement aux lèvres.
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De pain et de lait

Au début du livre, je pensais que l’autrice souhaitait nous partager sa propre représentation, son amour pour l’alimentation et la cuisine. Au fil des pages et à travers la nourriture, on découvre une histoire familiale. Mais les bons plats ne sont pas qu’un prétexte, ils sont les fibres du tissu des relations qui unit chaque membre.



Tout d’abord, je garde en tête la description des moments dans l’enfance, avec la découverte de nouvelles saveurs, par exemple les clémentines qui, aussitôt épluchées, aussitôt mangées et toute disparues. À titre personnel, je me poste encore souvent devant mon assiette, en me disant « à la fin du repas, ça sera vide », ou devant une corbeille de fruits « après les avoir mangé, il y aura de la place ». Ça me surprend moi-même, cette fascination pour l’alternance des flux de denrées alimentaires, entre vide et plein.



Au-delà de l’enfance, ce livre aborde toutes les sphères de nos vies, qui sont touchées par l’alimentation : entre intime et public, entre souvenirs et fabulation, entre découvertes et répétition, entre plaisir et dégoût, entre sain et malsain. Elle décrit l’aliment jusque dans sa digestion, et les dimensions sensorielles, auditives et olfactive, générées par les pets.



Pour l’autrice, le pain et le lait est un rituel quotidien, ancré dans un lieu sécurisé, à l’intérieur, dans la cuisine. Le paquet de lait représente même une première expérience de lecture. Alors, quand il y a une rupture dans le rituel, l’absence se ressent et amène des découvertes ou des déceptions lorsque le goût projeté n’est pas retrouvé. Nous posons aussi des attentes sur les aliments que nous n’avons pas consommé depuis plusieurs années, nous avons évolué, notre goût s’est transformé et il est parfois difficile de renouveler l’expérience sensorielle et gustative.



Les situations de consommation sont aussi décrites de manière unique, en particulier : les gourmandises associées à de mauvais moments, des aliments dégustés avec certaines personnes, l’absence à ce que l’on mange ou encore la simple odeur perçue ou le goût ressenti ravivant des émotions.



Ce qui est troublant, c’est qu’il se dégage une sensation de familiarité avec ce qui nous est conté, on a seulement à remplacer les plats et on se retrouve avec nos propres souvenirs. On attend donc un événement qui sort du commun, du connu. Tout fait sens sur la fin du livre, on comprend alors la singularité du rapport de l’autrice à l’alimentation, à la cuisine. Ainsi, cette sensation de familiarité s’envole, mais nous a permis de pleinement entendre son histoire intime et personnelle.



J’ai été profondément touchée par ce livre et par cette histoire, dont je ne souhaite pas tout dévoiler, mais aussi par le style de l’autrice, car c’est remarquablement bien construit et écrit.
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La femme ourse

Je n'ai absolument pas compris ce roman, dont l'intérieur ne correspond pas à ce qui en est dit en présentation. Il faut plus de la moitié du roman pour entrer dans le vif du sujet, et en attendant on se perd dans des considérations sur la condition d'écrivain, de femme, de mère. Mais ceci sans profondeur, juste une nana qui se plaint de son quotidien. Quant à l'histoire de fond, en fait il n'y a pas de base historique fiable, donc ça se perd en conjectures, aucun intérêt. Quant au style, je l'ai trouvé navrant de platitude.

Raté !
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