Katee Robert

Le porte-jarretelles encadrait son sexe délicat à la perfection, comme un joyau offert. Quelles que soient les circonstances, Gideon aurait été incapable d’y résister et, de toute manière, il n’essaya même pas. Il fit doucement passer une des jambes de Lucy sur son épaule, dans une position qui la laissait à sa merci.

Sa carrière reposait sur sa capacité à lire dans les pensées des gens et à trouver le candidat idéal pour chaque client. Mais, en ce qui concernait Lucy, il avançait à l’aveugle. Il avait presque l’impression d’être de retour au lycée, quand il essayait maladroitement d’exprimer ses sentiments sans se faire ridiculiser en public.Pourtant, cette fois, l’enjeu était bien plus élevé…

Avait-elle franchi la limite ? Où était la limite ? Elle ne savait plus… Coucher ensemble était une chose, même s’ils n’avaient même pas réussi à faire les choses convenablement : à chaque fois, elle était bien trop concentrée sur son plaisir pour retenir ce qu’il essayait de lui apprendre. Quand elle s’était rendue à la soirée qui aurait dû être son second rendez-vous, elle était plus pressée de voir si Gideon allait tenir ses promesses sensuelles que de rencontrer son prétendant.Et maintenant, elle devenait jalouse.

Il y a beaucoup de zones d’ombre dans les relations de couple, mais sur ce point-là, c’est très clair. À moins que les deux personnes tombent d’accord pour violer la règle dans des circonstances extrêmes, c’est une ligne rouge que personne ne doit jamais franchir.

Tout ce qu’elle voulait, c’était aller s’isoler dans un coin ou disparaître une bonne fois pour toutes ! Ils traversèrent la route et continuèrent leur chemin le long des hautes façades. Lucy profita de ce moment de silence pour essayer de comprendre ce qui ne tournait pas rond chez elle.Facile ! Je suis jalouse quand Gideon passe du temps avec d’autres femmes.Non, pas juste passer du temps. Avoir de longs rendez-vous de travail, sans doute en tête à tête, à l’autre bout du pays.

Lucy passa sa main dans le creux de son coude et se mit en marche à côté de lui comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Mais peut-être était-ce le cas, en fin de compte. Elle ne savait plus. Ces derniers jours, elle avait l’impression de voir le monde à l’envers et de se laisser porter par le courant sans même y songer.

Elle paraissait plus que décontractée, avec ses cheveux lâchés qui flottaient en vagues souples sur ses épaules — elle semblait détendue. Paisible.

Il aurait aimé avoir le temps de se raser mais, comme il ne risquait pas de croiser des relations de travail dans la journée, sa barbe de trois jours ne serait pas gênante. Une fois enveloppé dans sa serviette, il prit le temps d’examiner le contenu de sa valise. Lucy avait enfilé une tenue simple et confortable, ce matin ; elle risquait d’être gênée s’il mettait l’un de ses costumes. L’autre option qui s’offrait à lui risquait de le mettre un peu mal à l’aise…

Elle avait l’air pimpante, heureuse. Ses cheveux étaient rassemblés en une queue-de-cheval basse. Elle portait un legging noir et un pull bleu assorti à ses yeux. En l’entendant approcher, elle leva la tête vers lui et lui sourit.
— Bonjour !
— Bonjour.

Lucy ne pensait pas pouvoir s’endormir après ce qui venait de se passer, mais la chaleur de ce corps contre elle et la sécurité qu’il lui inspirait la bercèrent bien vite. En quelques minutes à peine, elle sombra dans un sommeil profond et paisible.

Lucy était incapable de penser. De bouger. De respirer. Tout son être brûlait, toute sa peau s’enflammait au contact du corps de Gideon et de son sexe entre ses cuisses. La tension monta encore, incontrôlable, la transformant en bête sauvage centrée sur son propre plaisir.

Il la pénétra d’un seul mouvement sans cesser de l’embrasser. En cet instant, ils étaient aussi proches que possible l’un de l’autre. Une tension monta en Lucy, inexorable, mais le corps de Gideon la maintenait si bien en place qu’elle ne pouvait rien faire d’autre que trembler de désir sous lui. Le moindre mouvement de son amant attisait la flamme et, finalement, elle ne put retenir un gémissement impatient.

Il glissa les doigts dans ses cheveux et guida son visage jusqu’à ses lèvres pour l’embrasser avec une tendresse qui n’assouvissait pas vraiment son désir brûlant — un désir que lui seul pourrait satisfaire. Il prit le temps de se réhabituer à sa bouche avant de descendre dans son cou et sa gorge.

Le sexe n’est pas une corvée dont on se débarrasse rapidement pour passer à autre chose. Si tu vois vraiment les choses de cette manière, alors il y a un problème quelque part.

Pourquoi était-ce si difficile de dire ce genre de choses à voix haute ? Elle était adulte ! Elle aurait dû être capable d’exprimer ses désirs avec honnêteté sans avoir peur que Gideon lui éclate de rire au nez ou la rejette.

Lors d’une première rencontre, les femmes jugent souvent un homme sur la manière dont il traite le personnel du restaurant. Si nous sortions ensemble, ce que tu viens de faire m’aurait dissuadée de t’accorder un deuxième rendez-vous — et on n’en est même pas à l’apéritif !

Physiquement et émotionnellement. Il lui avait offert un orgasme incroyable et avait respecté la panique qui l’avait poussée à fuir.Elle s’attendait à beaucoup de choses, mais pas à cela. Comment gérer ce Gideon, si différent de l’homme dont elle se souvenait ?Dans quel pétrin est-ce que tu t’es fourrée, ma grande ?

Il leur avait fallu du temps pour en arriver au sexe, quand ils avaient commencé à sortir ensemble, et Jeff avait toujours paru impatient, comme s’il avait sans cesse hâte de passer à l’étape suivante. De plus, il avait l’esprit de compétition et se sentait obligé de la faire jouir plusieurs fois dès qu’ils se retrouvaient dans le même lit. Finalement, la tension qu’il lui imposait avait fini par étouffer une partie de son désir et elle en était arrivée au point de craindre leurs moments d’intimité. Les choses avaient changé quand ils avaient fini par coucher ensemble, mais d’autres problèmes étaient aussi apparus.
C’est ennuyeux.
Pas inspirant.

Si elle avait pris du plaisir à être à cheval sur lui, ce n’était rien comparé à ce qu’elle éprouvait à présent, coincée entre le canapé et lui, sentant son sexe se frotter au sien. Il remonta lentement vers ses hanches puis redescendit.Le désir qu’elle avait étouffé en laissant ses peurs la contrôler s’enflamma de nouveau, plus vite encore que la première fois. Comme si son corps n’attendait qu’une chose : qu’elle lâche les rênes et profite de ce moment pour ce qu’il était. Du pur plaisir. Sans arrière-pensées.Elle se cambra pour se coller un peu plus à cet homme enivrant.

Il l’embrassa de nouveau. Jusqu’à présent, ses baisers avaient alterné entre douceur et passion, mais elle n’avait pas pensé un seul instant qu’il ait pu se retenir — jusqu’à cet instant. Cette fois, il l’embrassa comme si elle était sienne, avec une fièvre qui la poussa à répondre.