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Critiques de Katja Oskamp (19)
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Marzahn, mon amour

Des soins de pieds aux soins de l'âme…



Ce livre pourrait passer inaperçu, avec son petit format, ses couleurs pastel discrètes, et son histoire si simple, celle de la reconversion d'une femme écrivaine en pédicure. Pas de quoi casser trois pattes à un canard pourraient penser certains, et pourtant… « Merzahn, mon amour » est un livre touchant, tendre et poignant qui illumine les relations de soin et d'attentions tissés entre Katja, devenue pédicure donc, et ses patients et patientes au coeur du quartier de Marzahn, la plus grande cité d'immeubles en préfabriqués dans l'ex-RDA. de ces vies ordinaires et simples, de ces gens âgés pour la plupart, cabossés ou malades pour d'autres, dont la femme écoute patiemment la voix pendant la séance de soin, émerge le merveilleux, l'humanité incrustée dans les tranches d'histoire, celle de l'avant et de l'après réunification. Katja, par son écoute patiente, son dévouement, soigne les pieds mais aussi l'âme de ses patients.



Ce livre est un bijou, un petit soleil, une parenthèse enchantée de bienveillance et d'humanité, un livre simple qui se lit d'une traite et qui apporte beaucoup de chaleur, comme savent souvent nous offrir les éditions Zulma.



Si j'ai bien compris, cette expérience de reconversion est véritablement celle de cette auteure, Katja Oskamp qui, en mars 2015, alors que son manuscrit a été une nouvelle fois refusé par différents éditeurs, décide de participer à une formation de pédicure. Elle est entre deux âges, au mitan de sa vie, elle décide de devenir pédicure pour que, quitte à devenir invisible à cet âge, autant pouvoir être libre de faire ce qu'on a envie. Et elle, son désir, c'est de soigner ce qu'il y a de plus intime chez l'autre : les pieds. Soin hautement symbolique, les pieds étant ce qui permet de marcher, de se dresser ; et le soin procuré aux pieds étant un soin quasi christique d'une humilité absolue. Avec son diplôme en poche, elle va rejoindre le cabinet d'esthéticienne de son amie Tiffy dans ce quartier populaire de Marzahn à la périphérie de Berlin. Commence alors la ronde des clients. Un chapitre, un client, une consultation et une tranche de vie.



« Herr Paulke est l'un des premiers à avoir emménagé là, il habite le quartier depuis 1983 : un autochtone de Marzahn, un prolétaire, aujourd'hui un vieillard, mais avec un savoir-vivre qui lui colle à la peau, faisant des blagues fatalistes et arborant de l'humilité face aux ravages de l'âge. Une pagaille asymétrique domine son visage : strabisme, verrues, tâches de vieillesse, dentier courbé et de travers, un méli-mélo datant de différentes époques. Les genoux totalement esquintés. Arthrose. Lors du premier contact quand je les ai mis dans l'eau et les ai lavés, ses pieds m'ont épouvantée. Puis je n'ai pas tardé à les aimer. Ses pieds étaient bouffis, la peau brunie et écailleuse, sillonnée de milliers de veines violacées aux trajectoires aléatoires. On aurait dit des pierres érodées ».



Au fil des dix-huit chapitres, Katja nous présente l'état des pieds de chaque client, leur histoire et, à chaque chapitre, part belle est faite au quartier qui se colore peu à peu sous nos yeux. Les simples et laides tours se parent de végétation, de vie, de cris d'enfants, d'échange. Construite à l'époque comme une cité idéale, nous voyons en effet au-delà du côté aseptisé auquel elle nous fait penser de prime abord. C'est un hommage rendu à ce quartier qui devient beau sous la plume de Oskamp, un hommage qui vient du coeur, un véritable cri d'amour pour cette cité habitée par des gens simples.



« Je compose un hymne à Marzahn et ses habitants, à ces gens qui y ont déménagé il y a quarante ans et qui terminent courageusement leur vie avec un déambulateur, un appareil à oxygène et le minimum retraite, qui ne parlent à personne parfois pendant des jours entiers, qui nous vident leur coeur assoiffé quand ils viennent à l'institut, qui s'abreuvent avec reconnaissance à chaque geste de tendresse et qui sont heureux dans ce lieux où ils ne sont pas considérés comme les débiles de la nation ».



Les citations disent mieux que ce que je pourrais tenter d'expliquer. Un livre qui fait du bien en ces temps troubles où nous recherchons où se terre l'humanité. Ce livre en est remplit, à ras bord. Sans mièvrerie ni pathos, l'auteure s'effaçant derrière les habitants, les rendant dignes, beaux, tout simplement humains, une fois leurs peaux mortes délicatement enlevées par l'habileté pétillante de l'auteure.



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Marzahn, mon amour

Un des plus beaux romans que j'ai pu lire de cette rentrée littéraire.

Il se déroule dans un cabinet de de podologie, situé au cœur d'un quartier de l'ex Berlin-Est, construit à l'époque comme une cité idéale.



Au mitan de sa vie, Katja se reconvertit comme pédicure.

Des soins des pieds aux soins des âmes, il n'y a qu'un pas qu'elle franchit allègrement, pleine de bonté et de bienveillance dans les tranches de vie existentielles de ses patients qu'elle nous rapporte comme des instants suspendus de tendresse humaine.



Ce livre est un enchantement ! Un véritable concentré d'humanité, tour à tour délicat, insolite ou tragique, mais toujours digne. Des vies ordinaires qui deviennent un peu les nôtres et confinent à l'universel.
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Marzahn, mon amour

La romancière devenue podologue



Dans ce roman aux forts accents autobiographiques, Katja Oskamp raconte comment elle reconvertie en podologue et a soigné quelque 3800 pieds dans le quartier de Marzahn à Berlin. Son institut de beauté est alors devenu le poste d'observation intime de ses clients et ses collègues.



Le 2 mars 2015, peu après son quarante-cinquième anniversaire, la narratrice fait un douloureux constat. Sa «vie était devenue fade: un enfant envolé, un mari malade, une carrière douteuse d’écrivaine.» Aussi décide-t-elle de prendre un nouveau départ. Elle va suivre une formation de podologue. Au sein de ce centre de formation, pompeusement appelé «Académie», elle croise une infirmière, un Russe et un Géorgien, tous conscients qu’ils ne doivent pas rater cette seconde chance. Ensemble, ils apprennent l’anatomie du pied, les infections et les problèmes de motricité, avant de passer aux travaux pratiques, avec la pince à peau ou le scalpel. Une fois son diplôme en poche, la narratrice va rapidement trouver un emploi dans un institut de beauté dans le quartier de Marzahn. C’est là, à l’est de la ville, au milieu de la plus grande cité de l’ex-RDA, vitrine du régime ou ghetto de béton, c’est selon, qu’avec ses collègues Tiffy et Flocke, elle va pouvoir commencer sa nouvelle carrière.

Ajoutons que sa réussite n’est pas vraiment saluée par son entourage: «j’ai reçu en pleine face du dégoût, de l’incompréhension et une pitié difficile à encaisser.» Mais, elle s’accroche. Mieux, elle va vite trouver des avantages à cette nouvelle vie. Car la romancière sommeille derrière la podologue qui comprend vite qu’elle ne fait pas que soigner les pieds de ses patients. Au bout de leurs orteils, c’est toute leur vie qu’elle découvre et qu’elle va nous faire partager en découpant en deux les chapitres qui suivent, racontant d’une part les soins qu’elle prodigue et d’autre part en dressant les portraits de ses voisins de Marzahn.

C’est ainsi qu’on va suivre le parcours d’un employé qui fabriquait des ampoules électriques au sein du Combinat Narva, d’un ancien fonctionnaire du parti, d’un artisan, d’un petit commerçant ou encore d’un ingénieur qui ont tous été – symboliquement – broyés par la chute du mur. Et si leurs pieds ne sont pas dans un très bon état, leur moral est à l’avenant, d’autant que l’âge n’arrange rien à l’affaire. Alors ils se débrouillent avec leurs souvenirs, essaient de s’en sortir avec leurs faibles moyens. Les laissés pour compte de l’ex-RDA ont appris à se débrouiller.

Avec ce sentiment que si tout n’était pas rose, loin de là, au sein de l’ancien régime, sa chute a aussi entraîné la perte de valeurs de solidarité et de cohésion sociale auxquelles ils tenaient. Le capitalisme est arrivé avec sa brutalité et sa violence économique. D’où cette ostalgie revendiquée.

En suivant le parcours de Katja Oskamp, on comprend qu’elle se place de leur côté. Après plusieurs romans, elle voir son manuscrit refusé par une vingtaine éditeurs. Et comme son mari, l'écrivain Thomas Hürlimann, est atteint d'un cancer, elle sera contrainte de changer de vie et deviendra effectivement podologue et soignera quelque 3800 pieds ou 19000 orteils. L’humour venant ici panser des plaies encore douloureuses.

On conservera de cette déclaration d'amour aux habitants de Marzahn, cette idée que dès que l’on parvient à tisser des liens, de bavardages en confidences, on réussit à avancer dans la vie.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.



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Marzahn, mon amour

18 Chapitres et autant de portraits. Des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux qui viennent soigner leurs pieds…et leurs âmes.

Par la bienveillance d'une écoute. D'un geste. D'une parole.

La pédicure, écrivaine en pause d'écriture, les fait revivre. les soigne. Les bichonne. Et raconte , avec minutie et tendresse, dans de minuscules récits ces vies minuscules.

C'est drôle, mélancolique parfois. C'est la vie d'un quartier délaissé, Marzahn, à Berlin est, qui garde sa fierté. Bouleversé par la réunification. Et toujours debout.

C'est un zeste de sociologie et beaucoup de psychologie. Un hymne à la vie, à un quartier, à ses habitants.

Et c'est joliment raconté 😍

Merci à Babelio et aux éditions Zulma pour l'envoi de ce livre lors de la masse critique de septembre

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Marzahn, mon amour

Voilà un petit livre qui fait du bien et pourtant je ne le qualifierais pas de « feel good », il ne contient pas que du bonheur ou de tristes histoires qui se terminent bien. Toutefois le sentiment d’humanité y est présent, toujours, à couvert.



Une écrivaine en perte de vitesse se reconvertit en pédicure et s’installe dans un des quartiers les plus populaires de Berlin appelé Marzahn, un ensemble de grands immeubles auparavant situé à Berlin Est. C’est dans l’intimité de son cabinet qu’elle nous raconte ses soins et ses rencontres avec chacun de ses patients. D’ailleurs les pieds de ces derniers racontent souvent leur propre histoire car ils ont été façonnés par une vie, et dans ce quartier, la plupart des vies n’ont pas été faciles. Alors notre pédicure, dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle est l’autrice du livre, soigne les pieds et laisse s’épancher les âmes. Tous repartent soulagés, dans leur corps et dans leur tête.



Quels que soient ses patients et leur histoire, jamais la pédicure ne juge, elle écoute, soigne leurs pieds mal en point, réconforte ensuite avec massages et douceur. Ainsi au fil des chapitres dix-huit vies défilent et autant d’aventures humaines.



Un livre original, vraiment attachant sans être mièvre, très humain grâce au regard plein de bienveillance et presque de tendresse de la narratrice.



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Marzahn, mon amour

Katja est écrivaine mais, n’arrivant pas à en vivre, a décidé de se reconvertir en pédicure. Son cabinet est installé au pied d’une tour de dix-huit étages au cœur d’un ancien quartier de Berlin-est, Marzahn. Son affaire marche bien ; les clients, âgés pour la plupart, se succèdent, seuls ou en famille pour les moins autonomes. Dans chaque chapitre, la pédicure brosse un portrait touchant, en soulignant souvent la rudesse de la vie qu’ont connu ses clients : métiers pénibles pour la majorité car Marzahn reste encore aujourd’hui un quartier pauvre, la guerre, la fuite pour les personnes d’origine étrangère, la maladie.



Par respect sans doute, elle les appelle toujours Herr ou Frau devant leur nom et je remercie le traducteur de ne pas avoir traduit cela car ça plonge le lecteur « dans la VO ». Je définirais le roman comme social et autobiographique. Il n’y a pas de suspens, juste une belle écriture décrivant l’histoire et le quotidien de personnes touchantes, pas toujours chanceuses, et une déclaration d’amour de l’auteure à ce quartier qui l’a vue grandir.

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Marzahn, mon amour

« …mais peut-être que parfois la beauté du monde se concentre sur un seul et unique ongle. »

(p. 99)

Une romancière, et si l’on comprend bien, c’est l’auteure elle-même, Katja Oskamp, décide un beau jour de mars 2015, faute d’avoir réussi à convaincre un éditeur d’accepter ses nouveaux manuscrits, de participer à une formation de pédicure. Et la voici, bientôt, titulaire de son nouveau diplôme, rejoignant le cabinet d’esthéticienne de son amie Tiffy dans le quartier populaire de Marzahn, un arrondissement périphérique de Berlin, connu pour avoir été la plus grande cité de préfabriqués de l’ancienne RDA (un quartier, dont elle apprendra, d’ailleurs, de la bouche d’un de ses premiers clients, qu’il a été bâti sur « la merde de Berlin », un vaste champ d’épandage). Affirmant devant la fille d’une de ses anciennes collègues romancières que, « chez les gens, pieds et mains sont assortis », elle s’aperçoit rapidement surtout que les pieds sont trop souvent les miroirs de l’âme… Son cabinet de pédicure, dirigé par la « secrète ambition de voir chaque client repartir plus enjoué qu’il l’était en arrivant », devient, dès lors, le refuge de tous les éclopés de la vie du quartier et de quelques indésirables, dont elle s’efforce de repérer le défaut de la cuirasse. Chaque chapitre évoque une consultation, dont le patient ressort les pieds réparés et le cœur redressé, et l’on s’enchante du gai savoir psychopédicurologique de Frau Oskamp ! La journée de congé au Spa des trois collègues de l’institut au Spa du coin achève de nous réjouir, faisant oublier les détails plus graves de la vie quotidienne du quartier, le harcèlement d’un petit fonctionnaire maniaque à la retraite (qui « n’a pas plus de contact avec ses pieds qu’avec sa famille »), le suicide d’une voisine russe ou les maladies trop lourdes de certains visiteurs.

Marzahn, mon amour est une comédie pleine de charme, distillant de vraies leçons de vie dans une verve délicieuse, tant la podologue a la langue bien pendue. Et sans doute cette expérience aura-t-elle contribué à guérir ses inhibitions de romancière… Toujours est-il que Katja Oskamp donne ici envie de fréquenter autant ses romans que son cabinet de podologie à Marzahn !

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Marzahn, mon amour

18 portraits de femmes et d'hommes qui entre dans ce salon d'esthétique où Katja soigne les pieds et les cœurs, écoute ces personnes qui ne reçoivent plus guère d'attention.

Arrivée à un tournant de sa vie, Katja abandonne l'écriture et tente une reconversion, elle poursuit une formation et obtient son diplôme de pédicure. C'est dans un quartier de Marzahn dans l'ex Berlin-Est que Katja décide de pratiquer sa nouvelle activité au sein du cabinet d'esthétique de son amie Tiffy, elle y prodigue des soins, soigne les pieds comme les blessures à l'âme. 

Chaque client lui raconte un bout de son histoire, partage un peu de son existence et bien souvent des malheurs que chacun surmonte à sa façon.



Ce livre est une petite merveille d'humanité, une comédie qui mêle le dramatique au comique, des situations touchantes qui m'ont fait découvrir le quartier de Marzahn. 
Lien : https://stemilou.over-blog.c..
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Marzahn, mon amour

Ne pouvant vivre de sa plume, l'écrivaine Katja Oskamp devient pédicure et c'est dans un salon de beauté du quartier berlinois de Marzahn qu'elle exerce, aux côtés d'une masseuse et d'une manucure. En plus d'un métier qui l'épanouit, elle trouve là une source d'inspiration pour d'émouvants portraits de gens simples, dignes, courageux ou exaspérants. Chaque chapitre nous présente un(e) autre client(e) dont Katja Oskamp ausculte et soigne les pieds, écoute les récits de vie, les récriminations, les confessions ou même les propositions indécentes. À Marzahn, les client(e)s du salon sont pour la plupart des personnages âgées qui vivent chichement dans les gigantesques immeubles en cages à lapin érigés dans les années 1980 par la RDA pour donner une image de modernité. On est loin du Berlin des clubs branchés qui attire la jeunesse.



Katja Oskamp lance ici un cri d'amour à ce quartier mal-aimé et à ses habitant(e)s. Elle nous livre un récit plein d'humanité et de tendresse. J'ai été très touchée par ces destins (pas si) banals qui nous font découvrir la vie au quotidien en ex-RDA et dans l'Allemagne d'aujourd'hui. Et j'ai beaucoup souri aussi car Katja Oskamp a un indéniable sens de l'humour qu'elle sait parfaitement doser pour ne pas verser dans la sensiblerie.




Lien : https://des-romans-mais-pas-..
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Marzahn, mon amour

MARSHAN, MON AMOUR de Katja Oskamp

La narratrice écrivaine, dans la quarantaine, après des années sans succès, qui se sent seule avec un mari malade et un fils sorti du nid, se reconvertit en pédicure. Ses clients lui confient leurs pieds mais aussi leur âme...

Elle décrit avec bienveillance et humour les rencontres qu'elle partage avec sa clientèle, issue de la grande cité de préfabriqués de Berlin Est, Marzahn, un quartier où tout le monde semble se connaitre et où chacun a eu un parcours de vie parfois difficile. Elle connait ses clients sur le bout des orteils !

Un délicieux petit roman joyeux et plein d'humanité.

Chaque chapitre offre un portrait authentique finement ciselé et la vie de chaque personnage, pleine de turpitudes, devient palpable grâce à un style simple et vivant.

Un sujet original, des personnages touchants, un texte limpide font de ce roman un excellent moment de lecture.

A déguster sans hésiter.
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Marzahn, mon amour

Portrait en pied, d’une grande humilité des habitants, ordinaires et magnifiques, d’un quartier de Berlin-Est, de tout un territoire comme il se construit, comme on s’en souvient, après la réunification. Roman humble et léger, Marzahn, mon amour séduit par le ton pétillant avec lequel son autrice s’efface derrière les témoignages dont se constitue ce roman. À travers cette histoire d’une romancière entre deux âges, un rien paumée, qui décide de devenir pédicure, Katja Oskamp parvient à recréer la beauté d’un quartier, la franchise de ses habitants, le courage quotidien de composer avec une existence dont l’autrice sait nous restituer la saveur et la douleur.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Marzahn, mon amour

Une écrivaine, la quarantaine, sur le déclin, se lance dans une reconversion de pédicurie. Elle apprend le métier avec 4 autres personnes, et elle s'installe à Marzahn, où elle soigne les pieds des personnes aussi âbimées par la vie. On suit alors les différents RDV de la narratrice, ainsi que les histoires des patients de la narratrice, entre la personne handicapée en fauteuil amoureuse et l'allocataire qui se rend au RDV avec ses deux assistantes sociales.

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce roman, ces histoires de vie, le suivi dans le temps des patients, et la relation qui se noue entre les patients et la pédicure. j'ai aussi beaucoup aimé les courts chapitres et la façon de voir les choses de la narratrice, au mitant de sa vie. Une belle histoire.
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Marzahn, mon amour

Katja Oskamp est une autrice et dramaturge allemande. En 2015, arrivant alors à l’âge de 45 ans, elle décide de changer radicalement de vie. Après avoir reçu de nombreux refus de la part des éditeurs, elle ne se laisse pas abattre et entame une formation pour devenir pédicure. 3 milliers de pieds soignés plus tard, Marzahn, mon amour voit la lumière du jour – un témoignage drôle empreint d’une certaine mélancolie retraçant son expérience.



Ainsi, début mars 2015 un petit groupe de femmes – "des mères entre deux âges, dociles et appliquées (…) réduites à une note de bas de page de leur propre vie" – se retrouve à Charlottenburg et sous l’oeil de la formatrice Gitta, elles apprennent tout ce qui est exigé pour le travail de pédicure, allant des noms de tous les os du pied (il y en a 28) jusqu’aux champignons et varices. Dans la vie privée, Katja Oskamp se heurte à l’incompréhension (voire au dégoût) de son entourage, tant le fait d’avoir troqué la plume contre une râpe est inhabituel (l’inverse aurait été sans doute mieux perçu ), mais elle persévère et est embauchée dans un institut de beauté à Marzahn.



Marzahn, un quartier de Berlin, faisait autrefois partie de Berlin-Est. Dans les années 70, on y a construit de nombreux immeubles de préfabriqués en béton dont les habitants deviendront alors des futurs clients de Madame Oskamp. Ceux-ci apprécient deux réels avantages de l’institut : le voisinage avec un salon de toilettage pour les compagnons à quatre pattes et (surtout) l’absence de marches pour y accéder. Ils rangent leurs déambulateurs et béquilles de côté, piochent un petit Ferrero Rocher dans un bocal et s’installent confortablement dans le fauteuil.



Les clients donneront leurs noms aux chapitres et le bal est ouvert par Frau Guse. Dès les premières pages, le lecteur se rend compte que le livre sera un véritable défilé de personnes très variées, que ce soit physiquement ou psychologiquement (et de toutes les couleurs, en parlant des cheveux – on est en Allemagne et le rose fuchsia n’est jamais très loin !). Alors que les pieds sont dans une bassine d’eau chaude, le fauteuil se transforme en un canapé de psychologue. Tandis que certains clients se détendent, d’autres parlent de leur problèmes de santé ou de leur passé et Katja Oskamp apprend très vite quelle approche employer pour quel client et s’adapte, tel un caméléon.



Il y a aussi des collègues, comme Flocke qui a passé toute sa vie dans des bars berlinois comme serveuse. Capable de gérer toutes sortes de clients, même ceux qui ont trop bu, et nettoyer les toilettes à la fin du service sans ciller, elle s’adapte rapidement à son nouveau milieu professionnel (il lui a juste fallu de changer de langage !) avec un pragmatisme désarmant.



Avec Marzahn, mon amour, l’autrice nous offre une mosaïque de vies des gens simples du quartier. Le ton oscille entre la légèreté et la gravité, on parle des petites choses du quotidien, mais aussi de la grande Histoire (un chapitre d’ailleurs est consacrée à Gerlinde Bonkat qui a fui la Prusse orientale en 1947 à l’âge de 9 ans). La vie de tous les jours, le travail, les enfants, les finances, la vie de couple, la condition féminine… et évidemment les pieds et leurs soins (dans tous les détails, je vous préviens). Je vous conseillerais de faire d’abord votre pédicure chez Katja Oskamp, puis aller faire un tour dans Le café sans nom chez Robert Simon (et pas l’inverse, s’il vous plaît). Construits sur un principe semblable et en racontant (avec une certaine tendresse) la vie de leurs clients et habitués, les deux livres captent de grands et petits moments de la vie.
Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Marzahn, mon amour

Le sujet n'est pas tellement glamour : pieds, pédicure, RDA... Ça ne ferait pas pencher la balance vers un bon moment et pourtant... J'encourage chacun à lire ce roman qui est une formidable lecture.. Il contient en effet un ingrédient magique, la tendresse de la narratrice pour chacun de ses patients. Elle n'efface pas leurs défauts ni ne gomme les traits mais elle les accueille avec bienveillance.

Ce genre de lecture me fait du bien. J'aime lire des histoires de personnes qui aiment les gens. C'est une force immense, trop souvent délaissée. Moi-même, j'ai souvent du mal avec certains de mes semblables. Pourtant la gentillesse est une arme d'acceptation massive dont nous avons besoin.

Dans ce livre, chaque chapitre (ou presque) et l'histoire d'un patient. Il représente une vie avec son lot d'épreuves et nous laisse entrevoir l'Histoire dans l'histoire.
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Marzahn, mon amour

Un grand merci aux Editions Zulma (que j'apprécie particulièrement) pour l'envoi de ce livre reçu dans le cadre de la masse critique.

Je dois avouer que c'est une sortie qui m'avait fait de l'oeil.

J'adore les tranches de vie, la littérature étrangère, savoir comment ça se passe "ailleurs".

Ce livre correspond donc tout à fait à mes attentes et je n'ai pas été déçue bien au contraire.

Nous sommes à Marzahn, un quartier populaire de Berlin, Katja travaille dans un institut de beauté où elle est pédicure.

Katja répare les pieds mais surtout elle écoute. Ses clients sont plutôt âgés et sont abimés par la vie.

Chapitre après chapitre on fait donc la connaissance de ces hommes et ces femmes, de leur passé, de leurs blessures.

On sent que le ciel est gris, que la vie n'est pas très rose. On sent le poids de la solitude et du labeur.

Mais pour autant c'est une lecture agréable, Katja met du coeur à l'ouvrage et profite de ces moments partagés pour leur offrir une douce parenthèse.

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Marzahn, mon amour

Katja, presque la cinquantaine, décide de changer de voie. Une formation de quelques semaines et voilà celle qui n'était alors qu'écrivain en demi-teinte, devenue pédicure professionnelle. Nouvellement employée dans un centre esthétique d'un petit quartier de Berlin, elle accueille chacun de ses clients, habitués ou non avec la même gentillesse et écoute. Elle soigne les pieds tout en soignant les plaies de la vie. Chaque chapitre est l'occasion de donner la voix à l'un de ses patients. C'est tout un quartier, une époque qui s'anime, se raconte et défile sous nos yeux.

Un texte plein de pudeur, tendre et réaliste à la fois.




Lien : https://www.librairie-intran..
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Marzahn, mon amour

J’ai assez rapidement abandonné la lecture de ce roman qui pour moi n’en est pas un. Il s’agit plus d’une succession de nouvelles qui ont pour point commun une narratrice, pédicure bienveillante à l’écoute de ses clients et attentive à leurs problèmes de pieds, dans un salon en ex-RDA. Ca ne m’a pas intéressée du tout.
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Marzahn, mon amour

Dans ces années de l’entre-deux, après la crise de la quarantaine et à l’aube de la cinquantaine, la narratrice perd pied. Au milieu de ce grand lac qu’est la vie, elle ne touche plus le fond et ne voit plus le large. Ces romans ne rencontrent pas le succès souhaité. Sa fille est partie pour ses études.

Alors, pour écrire une nouvelle page à un âge où on voudrait qu’elle laisse sa place, la narratrice se lance dans une formation. De l’écriture, elle passe à la pédicure.

Pendant plusieurs semaines, elle se forme pour devenir podologue. Quand elle reçoit son diplôme, elle ressent énormément de fierté et ignore les critiques.

A Marzahn, dans un quartier de Berlin, elle soigne et prend soin des pieds des habitants. Entre les bains de pied, les soins, les ongles coupés et les talons massés, la narratrice recueille les confidences et les bouts de vie de ses patients. Des histoires ordinaires, des secrets universels, des destins un peu cabossés, chaque personne qui s’assoit dans ce fauteuil rose et plonge ses pieds dans le bac, se raconte. Et la narratrice écoute, rassure, conseil. Des pieds soignés et un cœur soulagé.

Ce rendez-vous, chaque habitant de Marzahn l’attend et le note avec minutie dans son agenda. Et la narratrice, avec douceur et professionnalisme, devient la confidente de ses patients.

Un livre touchant sur les liens qui se crée au sein des quartiers. Une histoire qui met en avant l’humain et l’amitié.

Des tendres confidences, une nouvelle page et une découverte d’un quartier de Berlin, ancienne cité de la RDA.

Chaque chapitre raconte la vie d’un patient et dévoile celle de la narratrice.

Une jolie comédie.


Lien : https://www.quandleslivresno..
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Marzahn, mon amour

C’est parfois drôle, parfois triste et mélancolique.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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