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Citations de Kazuaki Takano (56)


Être condamné à la peine capitale, c'est avoir déjà disparu de ce monde.
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D'un côté, les japonais veulent punir de mort les criminels foncièrement inhumains, de l'autre, ils voient d'un œil mauvais ceux qui parlent ouvertement de le faire. C'est ça qui est sournois chez ce peuple qui cloisonne autant ce qu'il pense et ce qu'il montre aux autres.
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— Une fois qu'on a été en taule, on ne peut plus porter de montre. Ça rappelle trop les menottes.
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Il marchait avec le même collègue dans l'enceinte du centre de détention lorsqu'ils tombèrent sur une petite construction de couleur ivoire qui se dressait au milieu d'un bosquet. Elle avait le charme d'une maison de gardien dans un parc forestier.
— Qu'est-ce-que ce bâtiment ? demanda innocemment Nangô.
— Le lieu d'exécution.
Malgré lui, Nangô s'immobilisa. C'était donc là qu'on pendait les condamnés. La solide porte métallique évoquait un conte pour enfants cruel.
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Comme l'avait proclamé un penseur chinois du IIIè siècle avant notre ère, l'humain est une créature qui "ne peut manquer de se battre dès lors qu'il éprouve le manque".
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Honorer l'âme de la victime ne la fera jamais revenir. Et puis, si on est jugé sur ce genre de choses, ça veut dire que les riches à la larme facile s'en sortent mieux que les autres, non?
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Jun'ichi posa une question qui le taraudait depuis longtemps :
- Est-il vraiment possible de juger du repentir d'autrui ? Est-ce que quiconque peut savoir si un criminel se repend sincèrement ?
Un léger sourire aux lèvres, Sugiura répondit :
- La jurisprudence montre que les critères de jugement sont nombreux : si les indemnités accordées à la famille de la victime sont importantes ou non, si l'accusé a versé des larmes devant la cour, s'il a monté un autel dans sa cellule et s'il prie devant tous les jours...
- Honorer l'âme de la victime ne la fera jamais revenir. Et puis, si on est jugé sur ce genre de choses, cela veut dire que les riches à la larme facile s'en sortent mieux que les autres, non ?
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Si la valeur de la vie d'un criminel est inversement proportionnelle à la gravité de son crime, dans ce cas... Un frisson lui parcourt l'échine. Dans ce cas, sa vie à lui, qui s'était rendu coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort, était-elle à ce point déniée de valeur ?

p.160
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Eisenhower avait prévu que les choses évolueraient de la sorte. Lors de son ultime discours présidentiel, il avait averti les citoyens du danger que représentaient les complexes militaro-industriels, mais il ne fut pas écouté. Tant qu'il existait, un peu partout dans le monde, des firmes pour tirer des bénéfices des guerres, il n'y aurait aucune raison pour que celles-ci cessent un jour d'éclater.

p.504
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Kazuaki Takano
La Mort arrive à neuf heures du matin.
Ryo Kihara le savait. Une fois seulement, il avait entendu ses pas.
Ce jour là, il avait d'abord perçu le bruit sourd d'une porte en métal grinçant sur ses gonds, semblable au grondement de la terre. Quand l'air avait cessé de vibrer, l'atmosphère dans sa cellule avait changé du tout au tout. Les portes de l'enfer s'étaient ouvertes, et le véritable effroi, celui qui ne laisse pas même le corps frémir, s'en échappa.
Le couloir silencieux résonna bientôt d'une multitude de pas : une file de gardiens avançait, plus longue et plus rapide que Kihara ne l'aurait imaginé.
- Ne vous arrêtez pas !
Le prisonnier était incapable de regarder la porte. Assis, comme il se doit, à genoux au milieu de sa cellule de confinement, il fixait ses doigts tremblants sur ses cuisses.
- Ne vous arrêtez pas, par pitié !
Une puissante envie d'uriner afflua dans son bas ventre. Plus les pas approchaient, plus ses genoux tressautaient. Il ne pouvait empêcher sa tête trempée de sueur de s'incliner vers le sol.
Le bruit des semelles battant les carreaux du couloir s'intensifia. Jusqu'à atteindre sa cellule. En quelques secondes, son cœur sur le point d'éclater fit circuler son sang à une vitesse folle, au même rythme que ses poils se dressaient sur sa peau.
La procession ne s'arrêta pas.
La Mort dépassa sa porte, fit encore neuf pas, puis marqua l'arrêt.
Le temps de comprendre qu'il avait la vie sauve, Kihara reconnut le glissement d'une trappe de surveillance, puis le cliquetis d'un verrou métallique. Il devait s'agir, non pas de la cellule voisine, mais e la suivante. Une voix grave appela :
"Numéro 190, Ishida"
La voix du surveillant-chef ?
"C'est l'heure. Sors."
En guise de réponse, un cri affolé.
"Hein ? Moi ?
- Oui, suis nous."
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De toutes les êtres vivants, les humains sont les seuls animaux capables de perpétrer des génocides au sein de leur propre espèce.
C’est d’ailleurs ça qui définit l’homme. L’humanité, c’est la cruauté.
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L’effrayant, ce n’est pas l’intellect, et encore moins la force armée.
Le plus effrayant au monde, c’est la personnalité de celui qui les emploie.
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Un morceau de cuir noir gainait la partie qui entrerait en contact avec le cou du condamné. En la voyant briller d'un éclat si vif, Nangô eut l'impression d'inhaler l'odeur même de la mort.
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_ La jurisprudence montre que les critères de jugement sont nombreux : si les indemnités accordées à la famille de la victime sont importantes ou non, si l'accusé a versé des larmes devant la cour, s'il a monté un autel dans sa cellule et s'il prie devant tous les jours...
_ Honorer l'âme de la victime ne la fera Jamais revenir. Et puis, si on est jugé sur ce genre de choses, cela veut dire que les riches à la larme facile s'en sortent mieux que les autres, non ?
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- L'histoire de la science a été façonnée par des gens qui n'ont jamais dit "c'est impossible".
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- [...] Ne croyez vous pas que, comme notre inclination au bien dépasse légèrement notre inclination au mal, nous réussissons péniblement à sauver la face, à rester des "hommes qui s'entraident" ?
- Pas du tout. Tout cela n'est qu'économie.
Heisman se montrait d'une dureté obstinée envers ses congénères. Il développa :
- Il y a entraide parce qu'il est lucratif de s'entraider. Un exemple simple : l'aide publique au développement des pays industrialisés n'a d'autre but que de permettre à terme d'investir dans les pays en développement. Tôt ou tard, l'Afrique sera suffisamment développée pour garantir assez de ressources et de consommateurs. Allons plus loin : prenez les traitements médicaux. Dans ce domaine le profit passe avant tout le reste, même dans le développement de traitements contre les maladies graves. Les remèdes aux affections les plus rares ne sont pas développés faute de débouchés assez juteux.

p.729
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Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays utilisent ensemble un système planétaire d'écoute clandestine appelé Echelon. En Extrême-Orient, des antennes de surveillance sont placées sur la base japonaise de Misawa, et de gigantesques satellites de captation d'ondes électriques survolent l'Indonésie. Même les câbles sous-marins sont interceptés : il n'existe aucun moyen de communication sûr.
Kento resta interdit. Il se rendait compte qu'il avait vécu en ignorant absolument tout de la marche du monde. Les gens n'auraient-ils que le droit de vivre à l'intérieur du petit enclos construit par une poignée de dominants ? Si encore ces derniers assuraient leur protection au quotidien, il n'y aurait pas lieu de se plaindre ; or ceux dont il était question n'étaient pas des dieux pleins de miséricorde, mais des humains. Il y avait en eux assez de brutalité pour réduire en bouillie quiconque les mettait de mauvaise humeur. Et c'était précisément ce qui arrivait à Kento en ce moment même. Il était choqué de constater à quel point les Etats-Unis étaient les premiers à fouler au pied les droits humains les plus fondamentaux. Les "communications privées" n'étaient plus qu'un lointain souvenir.
- Comme Echelon peut aussi être employé à des fins d'espionnage industriel, la Commission Européenne a soulevé ce point en assemblée, mais sans réussir à apprendre grand-chose sur le système.
Kento cracha soudain le malaise qu'il ressentait :
- Ça fout les jetons. En fait, la prétendue démocratie avec laquelle les Etats-Unis nous rebattent les oreilles, ce n'est rien d'autre qu'une vaste plaisanterie.
- Je suis d'accord, mais ce n'est pas seulement les Américains. Rien de ce que font les hommes n'est parfait. Le droit, l'économie, tout système quel qu'il soit est imparfait. C'est comme avec un programme informatique mal fichu : chaque fois qu'on repère un bug, il faut appliquer un patch pour le corriger. Si l'humain était vraiment un "Homo sapiens", un "homme qui sait", le monde devrait être meilleur dans cent ans.
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A vingt-cinq ans, exalté, Nangô n'avait qu'une idée en tête : grimper les échelons. Il avait compris que le monde de la surveillance carcérale était une société de classe où soumission et obéissance étaient de mise. A moins d'occuper le haut de l'échelle, on était impuissant. C'est pourquoi il fit le premier pas en ce sens.
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- Ne vous cantonnez pas dans l'apprentissage de l'Histoire. L'Histoire embellit la réalité : elle transforme les carnages commis par des imbéciles soumis à leurs pulsions de domination en récits héroïques.
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Que ce fût pour manger plus que les autres, mette de côté davantage ou obtenir un membre du sexe opposé plus désirable, l'être humain est capable d'écraser cyniquement ses semblables.
P275
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