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Critiques de Kike Ferrari (17)
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De loin on dirait des mouches

Zweig a écrit Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, et Ferrari six heures dans la vie d'un pourri.

Si de loin on dirait des mouches, de près c'est un bon polar argentin atypique, avec pour personnage principal une vraie raclure de bidet comme on en voit peu

Machi est un homme d'affaire véreux, violent, infidèle, cocaïnomane et parvenu. L'argent, sa BMW, ses costumes Armani, ses chaussures Upper and Linning, son parfum Terre d'Hermès peinent à dissimuler le nouveau riche inculte et agressif qui maltraite sa famille, ses maîtresses et ses employés.

Alors qu'il roule dans sa chère voiture, un pneu le lâche et il s'aperçoit que dans le coffre se trouve un cadavre au visage méconnaissable.

A partir de cet instant, Machi doit changer ses plans. D'abord ne pas se faire arrêter avec un mort dans son véhicule, ensuite se débarrasser du cadavre et surtout trouver qui a voulu lui faire porter le chapeau pour cette exécution.

C'est là toute l'intrigue de De loin on dirait des mouches. Kiki Ferrari s'attache à décrire les pensées nauséabondes de Machi qui ressasse son passé, se remémore ses bassesses, et se concocte un petit programme réconfort lorsqu'il sera enfin débarrassé de l'encombrant macchabée non identifié.

Comme Machi est un « pelotudo » de compétition, le petit séjour du lecteur dans son esprit répugnant n'est pas une partie de plaisir. Proche de la dictature, il a régulièrement fait assassiner ses ouvriers syndiqués. Infidèle, il a trompé sa femme jusque dans le lit conjugal. Autant dire que sa liste d'ennemis est aussi longue que les lignes de coke qu'il sniffe à longueur de journée.

De loin mon dirait des mouches est donc le récit d'une journée dans la vie d'une ordure sans état d'âme, qui permet à Kike Ferrari de dresser un portrait peu flatteur de la société argentine, où corruption et immoralité fleurissent, le tout à un rythme d'enfer.

Je remercie les Editions Albin Michel pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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De loin on dirait des mouches

On peut dire que ça roule pour le señor Luis Machi

Une BMW dernier cri, des cigares hors de prix,

des petites extra et une Rolex, normal quand on a réussi sa vie...

Mais un imprévu va bouleverser sa folle ascension,

il va devoir soulever le pied du plancher

un pneu de son bolide a crevé sur l'autoroute.

Ce qu'il va découvrir en cherchant son cric dans son coffre arrière n'est pas joli joli...

Un corps défiguré, les mains attachés à des... menottes en velours rose.

petit détail qui lui donne des suées à sa chemise Armani,

son jouet auquel il tient énormément pour ses petites sauteries...

Qui a bien pu lui remplir si aimablement son coffiot ?

A y réfléchir, la liste est aussi longue que son bras....

Ce roman noir argentin de Kike Ferrari décape.

C'est la fête au macho Machi qui va devenir parano

pour trouver un endroit paisible où se débarrasser du cadavre gênant.

A travers lui, ce sont les Self Made Man argentins de son espèce qui sont visés. Les nouveaux riches qui ont profité de l'ère opulente des dictateurs pour s'en mettre plein les poches.

Il a le même profil, arrogant , méprisant...

la même panoplie Versace, Dupont, Mont-Blanc etc...

Il crèche dans le même quartier ultra sécurisé gardé

par des hommes de mains vraiment vilains

qui ont une haine viscérale du Che...même mort sur un tee-shirt

Un auteur à ranger à coté de l'excellent Massimo Carlotto

De loin on dirait des mouches, un titre qui ne trompe pas !
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De loin on dirait des mouches

Luis Machi a réussi et il en profite. Les plus belles filles se vautrent dans son lit, la meilleure cocaïne lui gonfle les narines.

Luis Machi a réussi et il l'affiche. Ses costumes, griffés, viennent d'Italie, ses cigares de Cuba, sa montre est suisse et sa femme vient ''de la haute''. Luis Machi a réussi et il s'offre tous ses caprices. Le dernier en date : une BW flambant neuve dont il a lui même choisi les sièges, doux comme une peau de bébé.

Louis Machi a réussi et il tombe de haut lorsqu'il découvre un cadavre dans le coffre de sa BM. Un homme mort d'une balle en pleine face, un corps sanguinolent attaché par une paire de menottes en fourrure rose.

Alors Luis Machi panique, s'énerve et s'interroge. Qui ? Pourquoi ? Comment ?

Luis Machi a réussi et il n'a pas d'ennemis. Alors qui a décidé de lui gâcher la vie avec ce cadavre ? Son chef de la sécurité un brin sadique ? Un concurrent mécontent ? Un employé vindicatif ? Sa femme ? Son fils ? Son futur gendre ? Un fantôme venu du passé ?

Luis Machi a réussi mais il est tout seul. Il ne peut plus faire confiance à personne. Lui qui est arrivé au sommet sans jamais se salir les mains va devoir se débarrasser de l'encombrant cadavre et effacer les preuves compromettantes, pour pouvoir rentrer chez lui, les mains toujours propres et l'esprit léger.



De loin on dirait des mouches et de près on dirait bien que Luisito est dans la panade. Jusqu'au cou. Et c'est bien fait pour lui ! On se délecte des ennuis de ce parvenu sans foi ni loi qui a réussi en écrasant, en dénonçant, en humiliant. Look bling-bling de nouveau riche, cocaïnomane, mari infidèle, père intransigeant, patron tyrannique, ce Luis Machi est détestable et on aime le détester. A travers ce personnage de chef d'entreprise, Kike Ferrari égratigne la société argentine et les puissants corrompus, corruptibles, amoraux, immoraux qui se sont enrichis durant la dictature et ont continué leurs magouilles en graissant la patte des politiciens élus.

Six heures dans la vie d'un pourri, à le regarder s'engluer, s'enfoncer, s'angoisser, récolter ce qu'il a semé. Six heures jubilatoires malgré la noirceur du personnage et de son monde. Une très belle découverte.
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De loin on dirait des mouches

Le señor Luis Machi est un enfoiré de sale parvenu qui ne se prend pas pour de la merde mais considère tout le monde comme des résidus de chiottes sales, alors qu’en fait, c’est lui qui l’est.



Oui, Machi est un type abject, avec des airs de Trump dans sa manière qu’il a d’envoyer tout le monde au diable, de leur couper la parole, de raccrocher avant, de donner des ordres et de se vanter que lui, il est parti de rien et qu’il a réussi.



Pourtant, on s’amuse de le voir s’empêtrer les pieds, non pas dans un tapis, mais dans un cadavre.



Certains ont des cadavres dans le placard, lui, c’est dans le coffre de sa BM. Menotté, en plus, le cadavre… Le but des prochaines heures sera de ne pas se faire prendre avec le cadavre, s’en débarrasser et trouver qui le déteste à ce point-là que pour vouloir lui faire porter le chapeau.



Ils sont légions ceux qui aimeraient foutre en l’air quelques heures de la vie de Machi. Il s’est essuyé les pieds sur tout le monde, a trompé sa femme, a traité ses maîtresses comme de la merde, ses employés encore plus, jamais de remerciements et j’en passe. Sa carte des méfaits est longue.



Ce roman noir et déjanté vous propose de faire un voyage dans la tête d’un salopard, de ne rien rater de ses pensées monstrueuses, de ses souvenirs, de ses rails de coke et de son esprit limité, comme peu l’être celui de Trumpinette pour tout ce qui touche à la culture, à la lecture et à tout ce qui ne l’intéresse pas.



Machi a beau jouer au macho, on devine les blessures de la jalousie sous son arrogance, lui qui est parti de rien, lui qui n’a pas un nom en deux parties, comme son épouse, lui qui n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, comme elle.



Lui qui, comme beaucoup d’autres, ont profité de la dictature argentine pour s’en mettre plein les poches. Lui qui, comme tous ces nouveaux riches, n’a aucun poids sur la conscience. La quoi ? La conscience ? Pardon, ce mot n’existe pas dans son dico perso.



Enfin bon, il a sa Rolex, donc, il a réussi sa vie, n’est-ce pas ? Plus des costards italiens taillés sur mesure, des cravates en soies d’Italie, des cigares, des vins et des alcools de choix. Un vrai bling-bling qui sniffe de la coke comme d’autres se mouchent le nez un jour de rhume.



Si je vous en parle, c’est parce que tandis que notre pute de fils cherche à se débarrasser du macchabée, il pense déjà à tous ces petits plaisirs qu’il va s’offrir en rentrant chez lui.



Oui, Luis Machi est abject, arrogant, pédant, mal élevé, sans conscience, salopard, harceleur, trompe sa femme, baise autant qu’un croisement improbable entre DSK et le Rocco des films X, méprise tout le monde et puis se demande qui a bien pu lui en vouloir pour lui jouer un coup de pute de la sorte.



C’est justement parce qu’il est tout ça que l’on se délecte en le voyant se démener, vitupérer, s’énerver, crier, mordre sur sa chique et tenter d’être poli de temps en temps, afin de ne pas se faire trop remarquer et même courber l’échine devant des flics… Le tout durant quelques heures qui seront les plus longues de sa vie et qui feront le plaisir des lecteurs, témoins de sa déchéance.


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De loin on dirait des mouches

C'est l'histoire d'un truand sud-américain qui a plutôt réussi dans sa branche, mais qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. C'est un héros que l'on déteste vite, il est imbuvable, il n'aime personne sauf sa propre personne, il trahit comme il respire, ne pardonne rien ni personne et aime ses bagnoles plus que femme et enfant....Par dessus le marché, on comprend également que fasse à des situations qui le mettent en danger, il se découvre poltron.

Une belle merde quoi.

Les premières pages ne m'ont pas trop rassuré sur la qualité de ce livre, mais cela c'est dissipé au fil du récit. Ça n'est pas ici que vous trouverez le moyen de calmer vos ardeurs littéraires, mais ça n'est pas vraiment ce que l'on cherche lorsque l'on se plonge dans ce style de roman. J'ai plutôt bien accroché à l'histoire et la fin laisse poindre un sourire accompagné d'un " yes ! bien fait pour sa gue..e "

Parce que oui, l'envie de mettre des gifles au personnage principal est souvent présente.

Un petit bouquin qui vous fera passer un bon moment.
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De loin on dirait des mouches

Je ne m'attendais pas à rencontrer un tel petit bijou, savant mélange d'humoir noir et de récit d'aventures pathético-comique.



Nous suivons le señor Machi qui est l'incarnation même du type véreux. Il est violent, perfide, profiteur, cupide, vulgaire, vaniteux et cherche toujours à asseoir encore plus son pouvoir. Mais voilà, le sort ou plutôt quelqu'un a décidé de lui faire passer une très très mauvaise journée.



Pendant qu'il roulait dans sa grosse voiture, fier comme un paon et jugeant les autres, ses pneus crèvent. Il ouvre son coffre et découvre, horrifié, un cadavre complètement défiguré. Commence alors une journée infernale pour cet homme. Que faire du corps ? Qui est-il ? Et surtout qui l'a mis là ? Forcément quelqu'un qui connaît. À travers de nombreux flashbacks qui reprennent des moments clefs de son existence, nous découvrons cet homme pourri et surtout nous voyons en même temps que lui que tout son entourage a des raisons de lui en vouloir.



Quand on a vendu son âme au régime dictatorial argentin puis qu'on a construit son empire sur le sang, les larmes et la sueur des autres, viens un jour où l'on doit payer. Et c'est ce jour que nous narre Kike Ferrari avec beaucoup d'humour noir, des dialogues vivants et un rythme sec. Ce roman se dévore d'une traite, on ne peut s'empêcher de rire tellement le señor Machi est tourné en ridicule. On jubile de voir cet homme se dépatouiller comme il peut et payer enfin tout le mal qu'il a pu faire. La fin est splendide, et d'un machiavélisme savamment dosé.



Un petit bijou
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De loin on dirait des mouches

Machi est une belle ordure. C’est un égocentrique, un parvenu dont l’ascension tient aux relations qu’il a cultivées pendant la dictature, un patron autoritariste, un harceleur, un mari adultère, un père indigne… un vrai sale con. C’est avec surprise que, alors qu’un pneu de sa BMW vient de crever sur l’autoroute, il découvre dans le coffre de sa voiture un cadavre défiguré attaché avec les menottes en fourrure rose qu’il a coutume d’employer lors de ses jeux sexuels extraconjugaux. De toute évidence quelqu’un à placer ce mort ici afin de le faire accuser du meurtre. Mais qui ? Dès que Machi commence à réfléchir, il doit se rendre à l’évidence : la liste est bien longue de ceux qui voudraient le voir tomber.

C’est une excellente idée qu’ont eu les éditions Albin Michel de rééditer ce roman paru initialement en France chez feues les éditions Moisson Rouge en 2012. Kike Ferrari s’y empare d’un motif classique du roman noir – ce cadavre encombrant dont on peine à se débarrasser – et offre ainsi un cynique et réjouissant portrait en creux de la société argentine des années 2000.

C’est qu’en cherchant qui voudrait bien le voir plonger, Machi passe en revue ses méfaits et toutes les rancœurs ou haines qu’il a pu susciter. Maîtresse humiliée, mari trompé, garde du corps ambitieux, employé brimé, et toute sa famille qui le hait avec un bel ensemble… autant de personnes qui ont peut-être vu là l’occasion de le faire choir et de montrer que même en Argentine les salauds ne peuvent pas toujours s’en sortir.

Et en même temps qu’il se pose ces questions, Machi écume la ville à la recherche de moyens pour à la fois dissimuler le cadavre qui pourri dans son coffre et détruire les éléments qui ont été déposés pour le faire accuser. Ce faisant, Machi perd de sa superbe, doit se plier aux règles de la société : il va falloir être poli avec les vendeuses, avec le standardiste de l’assurance, et même se taire et courber l’échine face à deux agents de police qui exigent un pot de vin. Bref, redevenir ce qu’il aurait toujours dû être : rien. Adopter un profil bas. Se remettre en question ? Bien entendu que non. Machi reste Machi, même lorsqu’il est acculé, et c’est aussi ce qui fait que l’on prend un indéniable plaisir à le voir sombrer.


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De loin on dirait des mouches

De la violence gratuite, des personnages dégueulasses moralement. Si vous aimez ça, vous adorerez.

Je ne trouve pas que le style (traduction) sorte du lot, le ton est plutôt brut, peu métaphorique, argotique un peu... Bof.

Pas l'impression d'en apprendre tellement sur l'Argentine, malgré-bien que l'histoire et l'auteur s'y placent.

Bref, si ceci est considéré comme un chef d'oeuvre, il est quand même bien temps de remettre certains compteurs à zéro.
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De loin on dirait des mouches

Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 174 pages sur ma liseuse.

Alors tout avait tout pour me plaire Machi homme d'affaire argentin sans scrupules. Riche,magouilleur,arrogant voilà de quoi cet homme est fait. Jusqu'au jour un grain de sable va enrayer tout son royaume. Qui a pu lui faire cela, comment faire pour s'en débarrasser, donc nous allons suivre son road movie. Mais voilà 174 pages c'est largement suffisant tout ça pour se poser la question à la fin QUI???? ET POURQUOI car je n'en sait toujours pas plus à la fin de ma lecture à moins que j'ai loupé un truc.

Bref ma lecture sera vite oubliée ça s'est sur mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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De loin on dirait des mouches

Publié pour la première fois il y a une dizaine d’année par les éditions Moisson Rouge qui s’étaient fait une spécialité de faire découvrir de jeunes auteurs latinos. « De loin on dirait des mouches » a fait l’objet d’une nouvelle traduction il y 2 ans chez Albin Michel. C’est à cette occasion que j’ai reçu ce titre, une fois mis le nez dedans je me suis tout de suite aperçu que j’avais lu ce livre. Alors je suis allez ressortit mes notes de l’époque.

Oui mais alors que nous raconte « De loin on dirait des mouches » :

Le senor Machi, un entrepreneur sans scrupules, découvre le cadavre d'un homme sans visage dans le coffre de sa BMW. Récit de six heures de la vie de ce personnage étouffé par sa propre prétention qui va devoir trouver le moyen de se débarrasser au plus vite de ce corps.

Voici le premier polar de ce jeune auteur argentin traduit en Français. L’auteur nous propose un court roman sous forme de polar satirique. Son style tonique et son écriture fleurie donne du rythme à ce polar social. Une véritable satire sociale sur les nantis de la dictature argentine. Une attaque en règle contre la bourgeoisie en place. Une diatribe bien sentie. C’est sans concession, c’est réjouissant et grinçant à la fois. Une fort belle découverte. J’attends son prochain roman avec impatience….

Aujourd’hui je pourrais rajouter, d’ailleurs j’attends encore ! Et avec encore lus d’impatience tant ce roman policier noir sous forme de fable a su marquer mon esprit.


Lien : https://collectifpolar.com/
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De loin on dirait des mouches

Ferrari Kike – "De loin on dirait des mouches" – Albin Michel / Livre de poche, 2019 (ISBN 978-2-253-18141-5)

– traduit de l'espagnol (Argentine) et révisé par Tania Campos, publié en 2017.



Un roman acquis pour voir un peu ce que produit la littérature argentine de suspens.

Une intrigue de type "poursuite infernale", le personnage central tombant constamment de Charybde en Scylla, y compris et surtout lorsqu'il se croit enfin sorti d'affaire. La mécanique est bien menée, ça se lit quasiment d'une traite.

Ceci étant, la trame reste fort mince.



Attention : peu recommandé pour les âmes sensibles en raison de nombreuses scènes macabres ou violentes.





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De loin on dirait des mouches

Scarface à la sauce Kike Ferrari.





"Il jette le stylo par la fenêtre et observe dans le rétroviseur un camion rouler dessus, le faisant rouler en une myriade d'éclats. Il lui semble surréaliste d'avoir tremblé en le trouvant, quand il le voit maintenant - dans le rétroviseur - réduit en une multitude de débris; de loin on dirait des mouches. Des mouches devenues folles. Un peu gênantes sans doute, mais qui n'effraient personne."



Sauf que ce ne sont pas des mouches, mais bien des débris provenant d'un stylo trouvé sur un cadavre. Cadavre qui se trouvait dans le coffre de la voiture de Machi, le personnage principal de ce fulgurant roman noir argentin. Détail qui a son importance: ce n'est pas Machi qui a mis ce cadavre dans sa propre voiture. Alors est-ce un piège, une machination destinée à faire tomber le caïd argentin ? Oups pardon, excusez-moi, Machi n'est pas un caïd, enfin Machi ne se considère pas comme un truand, mais plutôt comme un self-made-man, un nouveau riche qui fait des affaires, légales un peu, illégales beaucoup. Et Machi est persuadé de ne pas avoir d'ennemis, mais beaucoup d'amis.



Pourtant au fur et à mesure qu'on avance dans ce roman, et qu'on découvre le passé et le présent de Machi, on s'aperçoit très très vite d'une chose: Machi a beaucoup, beaucoup d'ennemis. Parce que Machi est une pourriture de la pire espèce, qui n'hésite jamais à manipuler et à trahir son prochain. Et qui s'est enrichi en collaborant avec la dictature argentine. Alors plus dure sera la chute !



Gros, non plutôt énorme coup de coeur pour ce court roman noir que j'ai dévoré d'une traite. L'argentin Kike Ferrari dresse le portrait réaliste et surtout terrifiant d'un truand sans scrupules qui se prend pour un homme d'affaires méritant. L'auteur dépeint également une société de plus en plus inégalitaire.



De loin on dirait des mouches est une véritable claque, l'auteur mène son récit frontal à un rythme d'enfer, à coups de phrases courtes assénées comme des uppercuts. Un style d'écriture économe, incisif, teigneux, des chapitres courts qui ne laissent aucun répit aux lecteurs. Une intrigue taillée au couteau, et d'une ironie et d'un réalisme à faire froid dans le dos. Au final, un polar décapant et noir comme le cauchemar, de la part d'un auteur qui ne nourrit plus aucune illusion sur son pays.
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De loin on dirait des mouches





” Dans la boîte à gants se trouve le Glock .45 que lui a offert son ami Loco Wilkinson. Il le sort, vérifie qu'il est chargé et que la sécu n'est pas enclenchée. Puis, le flingue pointé vers le sol et la bête de la paranoïa à l'affût, il avance vers le coffre pour prendre un chargeur de recharge.
 Et alors l'histoire commence. “







Machi, un entrepreneur véreux, corrompu jusqu'à l'os. Il a fait fortune sous la dictature argentine et s'est fait au passage un paquet d'ennemis. Vu son comportement odieux, vulgaire et arrogant comme tout parvenu. Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'on ai tenté de le piéger en lui fourguant un cadavre dans sa bagnole de luxe.






” Depuis combien de temps est-il mort ? 
Mais surtout, que vient foutre ce cadavre dans sa BM à deux cent mille dollars ? Et comment est-il arrivé là ? “






Et malgré ses millions, et ses gros flingues il se retrouve dans une sacré galère. 





” Qui peut m'en vouloir à ce point ? Se lamenta-t-il. Je suis un type puissant après tout. Mais la brèche est ouverte et le doute menace de s'y engouffrer. “





La nuit risque d'être longue, il va enfin connaître l'enfer qu'il a tant infligé aux autres.





” C'est vraiment bizarre ce qui m'arrive, pense-t-il, et il serait vraiment bizarre de croire qu'il ne s'agit là que de coïncidences, évidemment. Mais ce qui serait encore plus bizarre, c'est que ce soit un complot contre moi. “ 





Le salaud va devoir payer et régler son ardoise avec cette drôle d'infortune qui lui tombe dessus.






Ce que j'en dis :


Il suffira seulement de six heures pour assister à la chute d'un dictateur, un odieux connard. 
Dans son coffre il découvre une véritable bombe qui va lui exploser sa vie. 
Le compte à rebours a commencé pour la mise à mort d'un salaud qu'on ne regrettera pas
Un régal, noir, déjanté servi par une plume qui fait mouche, atypique et soignée. 


Une nouvelle plume d'Argentine talentueuse, un concentré de noirceur qu'il fut bon de déguster. 


Bien serré, bien servi, ce roman noir a tout pour vous plaire.


Un Road movie d'enfer qui sort des sentiers battus à une vitesse non autorisée. 


Vivement le prochain. 


Je remercie les Éditions Albin Michel et Masse Critique de Babelio pour cette merveilleuse découverte.





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De loin on dirait des mouches

Machi est un homme qui vu de l’extérieur semble tout avoir. La gloire, la fortune, le pouvoir. Une femme ravissante et une bardée de jeunes prostituées sous sa botte prêtent au moindre de ses désirs. Rien ne lui résiste, il n’a pas d’ennemis (à sa connaissance), tout le monde lui envie ce qu’il possède lorsqu’il file devant leurs yeux à bord de sa BMW à deux cents milles balles. Enfin jusqu’à ce qu’il crève un pneu sur l’autoroute et fasse connaissance avec le ravissant cadavre défiguré et attaché dans son coffre.



Commence l’angoisse de l’homme traqué. À l’affût de l’ennemi, se sentant observé sans pouvoir en être certain, Machi tombe dans une spirale infernale pour tenter de trouver une solution à son problème. Comment dégager ce macabé de sa splendide voiture, qui lui a fait un coup pareil mais également pourquoi ? L’homme qui se disait aimé et admiré de tous va finalement faire la liste de ceux qu’il a évincé, jetté, ou encore détruit au court de sa propre ascension. Le pourri jusqu’à l’os qu’il incarne voit son socle de marbre commencer à se briser sous le poids de ses méfaits. C’est violent, implacable, très hot, sans temps mort. Bienvenue dans le monde derrière l’image, nimbé du blanc de la drogue, du rouge du sang, du vert de la corruption, et du bruit des talons que font les fleurs de pavés. Un éclair fugace dans la vie de cet homme et vous trouverez un cadavre caché dans le placard …



De loin on dirait des mouches, celles qui attendent et guettent la blessure pour venir pondre afin que leur progéniture vive et profite du cadavre prochain. Des mouches folles comme dit l’auteur, qui volent avec frénésie dans un ballet sans forme ni ordre, un chaos innommable et insondable. Un peu comme Machi également, une mouche qui va de droite et de gauche dans la panique de l’instant. Quand on referme ce livre, on se dit « merde, c’est déjà fini, et comme ça? Ah non non non » sauf que si, à nous d’imaginer la suite et la fin de Machi, à supposer que son calvaire voit un jour une issue, un temps mort.
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De loin on dirait des mouches

Imaginez un instant que vous soyez en panne sur l'autoroute avec une petite crevaison . Jusque là , ça va , c'est embêtant mais on peut gérer .

Sauf que , quand vous ouvrez le coffre pour prendre le cric et la roue de secours , vous découvrez un cadavre sanglant , avec le visage défiguré .

C'est ce qui arrive au senor Machi , adepte de tous les trafics , macho invétéré , entouré par des employés et un garde du corps très très louches .

Il se comporte comme un parvenu , sniffe régulièrement des lignes de coke , roule en BMW , porte des costumes Armani , n'hésite pas à amener ses maîtresses dans le lit conjugal , il est violent , il se comporte comme un dictateur avec tout son entourage . De toute évidence , il n'a pas que des amis .

C'est une dangereuse équation : comment se débarrasser discrètement d'un cadavre , en évitant à tout prix les témoins indiscrets et surtout les flics . Malheureusement pour lui , au cours de son périple , le senor Machi tombe sur deux flics véreux . Dans ces cas-là , il n'y a guère qu'une solution , leur faire des cadeaux et accorder un don sous la forme de liasses de billets de couleur pour les bonnes oeuvres de la police .

La question qui hante le senor Machi , c'est de savoir qui veut lui faire porter le chapeau pour cet assassinat , il y a quand même tout un faisceau d'indices qui oriente l'enquête vers lui , notamment la paire de menottes en velours rose qui lui sert pour ses petites sauteries se retrouve aux poignets du cadavre .

Dire que l'on éprouve de la compassion pour cette ordure serait abusif , au contraire on aimerait le voir plonger une fois pour toutes .

De toute évidence , l'auteur de ce polar se plait à dénoncer ces nouveaux riches qui se sont fait des couilles en or sur le dos de toute la société argentine (et des pauvres en particulier) , en profitant du régime des dictateurs et de leur ultralibéralisme .

Alors , si le senor Machi se fait prendre avec un cadavre dans le coffre ou dans l'armoire où il range ses cravates en soie , on ne va pas pleurer , et tout son fric , ses putes , sa Rolex , sa BMW et ses lignes de coke ne le sauveront pas du bras armé de la justice .

C'est le moins que l'on puisse espérer .

Je tiens à remercier les Editions Albin Michel et Babelio pour l'envoi de ce brillant polar .



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De loin on dirait des mouches

Balayeur dans le métro de Buenos Aires, Kike Ferrari publie un quatrième roman, De loin on dirait des mouches dont le protagoniste est un entrepreneur qui a fait fortune sous la dictature. Un homme sans foi ni loi qui va connaître un retour de flamme.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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De loin on dirait des mouches

Qui sont ces insectes qui sont en train de nettoyer le corps de l’Argentine en même temps que l’esprit putrescent de senor Machi, alors qu’il cherche lui-même à se débarrasser d’un cadavre dans son coffre ?



Reprenons.



Comment l’Argentine est-elle morte ? Pourquoi Machi va-t-il mourir ? Qui va nettoyer derrière ?



Kike Ferrari, né en 1972, balaye dans le métro de Buenos Aires. Syndiqué, métalleux et grand lecteur, il obtient plusieurs prix en Amérique latine. Que de lejos parecen moscas, titre exquis tiré de Borges, écrit en 2009, est d’abord traduit chez Alvic pour la première fois en France en 2012. De loin on dirait des mouches vient en début d’année de rejoindre les « Grandes traductions » d’Albin Michel. Et, me direz-vous, que peut-il vous chaloir le livre d’un marxiste inconnu, écrit il y a dix ans en Argentine ? Sans doute rien, mais vérifions. Lire la suite sur mon blog Si Tous Moi Non :
Lien : https://pamelaramos.fr/de-lo..
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