Amelia est un gros thriller de près de 600 pages, qui a fait partie de la sélection du Prix des lecteurs du Livre de Poche en 2017. Et pour cause : c’est un très bon roman policier, qui se lit avec facilité et rapidité.
Amelia, une jeune lycéenne, se suicide du haut de son établissement scolaire. Sa mère, Kate, est mortifiée par cette tragédie, d’autant qu’elle n’avait repéré aucun signe avant-coureur laissant présager cette mort. Peu de temps après le suicide d’Amelia, Kate reçoit de mystérieux textos anonymes lui disant que sa fille ne s’est pas tuée seule. Il n’en faut pas plus à la pauvre mère pour relancer l’enquête : accompagnée de l’inspecteur Thompson – Lew -, ils vont fouiller l’ordinateur et le téléphone d’Amelia et vont y découvrir de terribles secrets. Kate pensait connaître sa fille, mais il n’en est rien.
La narration alterne entre passé et présent, entre Kate et Amelia, avec un chapitre consacré à l’enquête de Kate, suivi par un autre qui remonte dans le passé d’Amelia, où l’on découvre la vie personnelle de la jeune fille, ses camarades d’école et les mésaventures qui jalonnent sa scolarité. L’histoire se dessine donc pas à pas et suit l’enquête en cours. Viennent s’ajouter à ces points de vue des extraits des textos échangés par Amelia avec ses amis, des statuts Facebook qu’elle a publiée, des mails envoyés par Kate, ainsi que des extraits du journal polémique du lycée : GraceFully. Autant d’éléments qui viennent dynamiser le récit.
D’apparence calme et studieuse, Amelia aime lire, jouer au hockey et ne s’intéresse pas aux garçons, contrairement à sa meilleure amie Sylvia. Bien que très différentes, les deux jeunes filles se connaissent depuis la maternelle, traînent toujours ensemble et se confient sans détour l’une à l’autre. Sauf qu’un beau jour, sans en avertir Sylvia, Amelia s’est laissé endoctrinée par un club secret et très sélect de sororité, des jeunes femmes qui se prénomment les Magpies. Pour être digne d’appartenir à ce club secret, Amelia va devoir réaliser des défis tous plus extravagants les uns que les autres. D’abord intimidée, la jeune fille va se prêter au jeu, pour prouver son courage, sa détermination et pour impressionner Dylan, une mystérieuse demoiselle qui a pris Amelia sous son aile. Elle va braver les règles de bonne conduite, se dévergonder et passer outre les avertissements du proviseur Woodhouse sur son comportement changeant. Le tout sous le nez de sa mère, trop accaparée par son travail pour déceler quoique ce soit chez sa fille.
Ce livre est accessible au grand public, mais est certainement à visée plus adolescents, puisqu’il traite des dangers de certaines fréquentations, ainsi que des défis lancées lors de bizutages, mais aussi des dangers d’Internet et des réseaux sociaux. Des thématiques contemporaines, déjà maintes fois abordées dans d’autres romans pour adolescents, mais qui prouvent une nouvelle fois qu’il vaut mieux radoter pour imprégner les esprits de nos jeunes plutôt que de devoir subir les pots cassés après coup.
Autres thématiques intéressantes abordées par Kimberley McCreight, c’est l’acceptation de l’homosexualité chez les adolescents, acceptation par soi d’abord, puis par ses proches ensuite, puis la découverte de sentiments nouveaux, jusqu’à refoulés. L’auteure aborde aussi la question de la parentalité, très importante pour que les jeunes puissent se construire convenablement. Kate a bâtie une histoire pré-fabriquée sur le supposé père d’Amelia, alors que celle-ci n’a jamais vraiment cru à son mensonge. Des années plus tard, la vérité risque d’éclater au grand jour, faisant plus de dommages que d’intérêts.
Un très bon thriller, haletant et surprenant, qui place en son centre les sororités, les dangers des bizutages, l'amitié, les difficultés de l'amour, la nouveauté du sexe et les secrets écrasants. J'ai beaucoup aimé !
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