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Lorris Murail (Autre)Natalie Zimmermann (Autre)
EAN : 9782277213550
410 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.84/5   1360 notes
Résumé :
Ce recueil de nouvelles regorge d'inventions et de violence. Le fantastique et l'horreur surgissent au détour des réalités les plus familières. Ainsi…

Quand un tueur à gages rentre de voyage, mission accomplie, et qu'il découvre des soldats de plomb, il a envie de sourire, non ? Il aurait tort…
Quand des camions mènent un train d'enfer sur le parking de votre motel et vous assiègent, n'y a-t-il pas de quoi devenir fou ? Surtout quand on s’aperç... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (97) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 1360 notes
Mon troisième recueil de nouvelles signé Stephen King, les deux premiers étaient constitués de titres longs voire de novellas pour certaines (Brume et Différentes saisons).
Ici il s'agit de vingt courtes nouvelles, toutes nettement orientées horreur ou épouvante et plus où moins scénarisées, du bon et du moins bon. J'ai pour ma part préféré les histoires thriller/épouvante avec des titres comme : "La corniche", "L'homme qu'il vous faut" ou encore "Le dernier barreau de l'échelle" qui est probablement la plus touchante du lot.
J'ai bien aimé aussi certains titres plus orientés horreur comme : "La presseuse", "Petits soldats", "Poids lourds" et "Cours Jimmy, cours".
Quant aux autres nouvelles ma foi, je les aies déjà à peu près oubliées, ce recueil se révélant assez inégal au final, ce qui est logique avec autant de titres proposés.
Notons qu'une fois encore, le King nous offre un petit bonus en introduction avec une préface instructive, une façon de créer une connivence avec le lecteur que j'ai bien aimée.
J'ai lu ce recueil en quatre mois, à raison d'une nouvelle intercalée entre deux titres longs, une habitude désormais, j'ai toujours un recueil en cours.
Il me reste à dire que j'ai bien aimé, même si j'ai nettement préféré les deux premiers recueils lus et leurs textes plus longs et plus travaillés.
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Stephen King est pour moi une énigme. J'avoue qu'il a du talent, une imagination. Ce que je lui reproche ce sont ces longueurs pas souvent justifiées, ce rythme lent où il ne se passe pas grand-chose, son style littéraire souvent familier et son obsession pour la religion. J'aimerais bien être prendre plaisir comme ceux et celles qui écrivent des articles, critiques plus que positif sur cet auteur. Je suis frustré. Je m'ennuie bien souvent lors de ma lecture. Pourtant, il ne manque pas grand-chose. Il est capable de basculer dans la folie par certains moments comme j'ai pu m'en apercevoir avec « Shinning ».
Stephen King c'est très populaire, tout le monde a au moins lu un de ces livres, c'est un peu comme Windows®, non en fait, c'est comme Apple®, il faut que ses fans se jettent sur le dernier de ses écrits.
J'ai envie de comprendre, d'apprécier comme tous ses adorateurs. C'est pourquoi, j'ai souhaité lire ses nouvelles, un format court qui, je l'espère, devrait gommer ces longueurs indésirables.

« Danse macabre » est un recueil qui regroupe vingt nouvelles, une préface de John Dann MacDonald – que je ne connais pas – ainsi qu'un laïus de l'auteur sur le thème de la peur.

→ Celui qui garde le ver (Jerusalem's Lot)
Il s'agit de lettres écrites par Charles. Oh que je me suis ennuyé durant cette lecture. J'ai retrouvé tout ce que je déteste, à savoir le manque de dynamisme, des longueurs et le récit centré sur la religion. C'est comme « Salem » mais en plus ennuyeux. J'espère que le reste du recueil n'est pas comme ça.

→ Poste de nuit (Graveyard shift)
Alors là, il m'a bluffé. Après la désillusion de la première nouvelle, j'ai été comme hypnotisé par ce récit. On suit un gars qui travaille de nuit. Il est mal payé et accepte de faire des heures pour quelques dollars de plus. J'ai bien aimé cette ambiance un peu claustrophobie, cette tension entre le personnage central et son responsable. J'ai trouvé cela immersif. Bref, tout aurait été parfait sauf cette fin un peu absurde.

→ Une sale grippe (Night surf)
Trois individus se trouvent sur une plage. Ils sont visiblement les derniers humains sur la planète. Une grippe virulente a sévi sur toute la planète. Ça se lit bien. Je reste toutefois mitigé. La narration se fait du point de vue d'un des survivants. Son langage est familier voire vulgaire. Pourtant l'auteur emploie des phrases construites quand il s'agit de décrire le paysage. du coup, j'avais l'impression d'avoir une autre narration. Un final abrupt plutôt décevant pour se dire tout ça pour ça. Dommage puisque le concept était intéressant.

→ Comme une passerelle (I am the doorway)
Début délicat, j'ai apprécié le voyage dans le système solaire. L'auteur s'est bien renseigné. Par contre, le retour sur Terre m'a laissé perplexe. Son personnage principal devient fou et la lecture est de plus en plus laborieuse.

→ La presseuse (The Mangler)
Après un début plutôt poussif, l'histoire commence à prendre une tournure intéressante. J'ai surtout apprécié le passage avec l'homme chargé de maintenance sur l'engin. La fin est bien également.

→ le coque-mitaine (The bogeyman)
C'est un homme qui se confie à un thérapeute. L'ensemble est une histoire toute mignonne. Ça se lit bien et vite. J'ai bien aimé et cette fin qui fait sourire.

→ Matière grise (Grey matter)
L'avantage avec celle-ci, c'est qu'elle est courte. Rien à dire de spéciale puisqu'il n'y a rien d'exceptionnel dessus.

→ Petits soldats (Battleground)
Voilà une histoire qui aurait pu être mieux développé. C'est dommage parce que c'est original. J'ai trouvé la chute ratée.

→ Poids lourds (Trucks)
J'ai eu du mal à rentrer dans le récit pour au final une sombre histoire de révolte machine contre l'espèce humaine. La mécanique prend vie. Je trouve que Theodore Sturgeon a mieux réussi avec Killdozer.

→ Cours, Jimmy, cours (Sometimes theu come back)
Oh comme je me suis ennuyé durant cette lecture. Nous suivons un professeur d'une classe difficile. Les trente pages m'ont paru bien longues.

→ le printemps des baies (Strawberry spring)
Encore un texte ennuyeux mais qui a l'avantage d'être court. Au final, c'est lu et vite oublié.

→ La corniche (The ledge)
Pas sur la même structure scénaristique mais sur un fond proche de « Running man », « La corniche » est avant tout une lutte contre la puissance. Bien évidemment, j'ai été happé par cette nouvelle puisque j'ai le vertige. La moindre vue du haut d'un gratte-ciel à la télé me donne des sueurs froides. M'imaginer à la place du personnage principal fut une situation délicate. L'histoire est captivante pour un rendu très bon. C'est la deuxième nouvelle que je trouve excellente dans ce recueil.

→ La pastorale (The lawnmower man)
Texte court sans saveur qui a juste eu le malheur d'être à la suite d'une très bonne nouvelle. Aussitôt lu et aussitôt oublié. Je ne me rappelle même plus de l'histoire.

→ Désintox inc. (Quitters inc.)
Voilà un excellent texte. J'ai beaucoup apprécié cette histoire. C'est assez difficile de classer le texte dans un genre bien défini. Sur le thème de l'addiction de cigarettes. Stephen King est un fumeur depuis de longues années. On trouve régulièrement des fumeurs comme personnages dans ses récits. J'ai découvert un texte prenant teinté d'une parcelle d'humour. Dommage que l'ensemble de ses écrits ne soit pas aussi bon.

→ L'homme qui vous faut (I know wath you need)
Une étudiante amoureuse d'un ouvrier voit sa vie bouleversée. C'est exactement ce type de textes que je déteste. C'est trop dans les réflexions de problèmes psychologiques. de plus, les rêves, enfin plutôt les cauchemars, prennent une place importante au début de l'histoire. Lu en diagonale et j'étais pressé de passer à autre chose.

→ Les enfants du maïs (Children of the corn)
Ben voilà encore un récit lent où il ne se passe pas grand-chose d'intéressant. À vrai dire, le début m'a laissé de marbre et je me suis laissé dériver. Là-dessus je ne peux pas réellement la critiquer.

→ le dernier barreau de l'échelle (The last rug of the ladder)
Voyage dans les souvenirs d'enfance, ce récit immersif se veut mélancolique et émotif. le résultat est bon et j'ai bien aimé cette histoire un peu triste bien que j'aie eu du mal à y rentrer.

→ L'homme qui aimait les fleurs (The man who loved flower)
Une histoire toute mignonne. Je n'ai ni détesté, ni adoré non plus.

→ Un dernier pour la route (One for the road)
Voilà la suite de « Salem ». J'ai eu une appréhension au début de ma lecture. Je n'avais pas envie de retrouver les longueurs du roman. L'auteur mise une fois de plus sur l'ambiance et je dois avouer que c'est réussi. Toutefois j'ai noté quelques invraisemblances. L'un des personnages raconte que la ville fut détruite intégralement par un incendie. Quelques lignes plus bas, il raconte qu'il va de temps en temps s'abriter dans une maison abandonnée.

→ Chambre 312 (The woman in the room)
Le recueil se termine comme il a commencé par une nouvelle ennuyeuse.

Un recueil inégal en qualité, mais peu d'écrivains sont capables d'écrire des nouvelles différentes avec autant de qualité. Toutefois dans l'ensemble se trouvent de très bons textes voir excellent. Il y a un certain envoûtement qui fait que j'ai eu envie de continuer le récit et que j'ai été déçu d'arriver à la fin. J'ai retrouvé ces longueurs inutiles dans d'autres textes et c'est bien dommage. On peut le remercier d'avoir été un pionnier de l'épouvante en France. J'abhorre ces lecteurs qui se disent lecteur d'horreur, mais qui ne lisent que Stephen King. L'horreur ne se résume pas à Stephen King – bon auteur, mais pas l'excellence. Il me reste encore des pépites à trouver et de nouveaux écrivains à découvrir.
À noter que Stephen King jouit d'une haute popularité dans le monde du cinéma – ce qui appuie certainement ma thèse « de l'auteur qui faut lire parce qu'il est connu ». Je fus stupéfait de constater que les nouvelles de ce recueil ont été portés/interprétés/inspirés 33 fois à l'écran.
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"Danse Macabre" est un de mes recueils préférés puisque c'est aussi un des premiers que j'ai lu dans les années 90. Jadis, je le lisais tard le soir, seul dans mon lit, à la lueur d'une petite lampe de chevet et la fenêtre grande ouverte par une chaude nuit d'été.
L'ensemble des nouvelles sont incroyablement variées, les concepts sont amusants, contenant une bonne dose d'humour pour aller de pair avec la tristesse et notamment la terreur. le Maître nous transporte encore une fois du comique au tragique, de la joie à la peine et nous fait comme toujours, directement entrer dans l'intrigue. Vingt nouvelles en forme d'inventaire de nos peurs les plus enfouies, vingt récits serrés, efficaces et terrifiants, dont les chutes diaboliques résonnent comme un ricanement grinçant tout au fond de notre esprit. Voici donc mon avis personnel sur les vingt petites perles Kingiennes dont quelques unes sont vraiment géniaux et d'autres un peu moins.

- "Celui qui garde le ver" : Je suis directement tombé sous le charme de cette nouvelle au style épistolaire et au influence Lovecraftienne qui est également une préquelle à "Salem". Je trouve déjà que la forme, les lettres qu'écrit le protagoniste et les extraits du journal de son majordome, offre un excellent effet qui immerge tout à fait dans le XIXe siècle. Et de plus, cette nouvelle contient une vraie angoisse, une menace latente, sourde et diffuse qui à mon sens, est tout juste vraiment parfaite. Une excellente mise en bouche pour la suite que l'on connaît aujourd'hui avec "Salem". Une totale réussite magistrale, servie avec une chute réjouissante.
- "Poste de nuit" : C'est une histoire typique des débuts Kingiens, où le banal sert d'assise au fantastique et à l'horreur pure. le genre d'histoire que l'auteur aurait du mal à écrire aujourd'hui et qui marque bien la différence entre un Stephen King "jeune" et à celui qu'il est devenu de nos jours, c'est-à-dire, plus mature. Une nouvelle efficace, dégueulasse par certains aspects, glauque à souhait et assez trash, surtout la façon dont les rats sont décrits. J'ai bien kiffé.
- "Une sale grippe" : Mouais, mouais... Une nouvelle qui est plutôt une prémisse au roman "Le Fléau" d'une certaine façon, que le Maître avait
essayé de rendre originale par un traitement des personnages et des dialogues et qui en fin de compte, ne m'a pas vraiment emballé. On ressent l'ambition du jeune auteur qui aurait essayé de se démarquer tout en nous offrant autre chose qu'une simple histoire de pandémie "fin-du-mondesque" mais qui au final, manquait un peu le coche tout en faisant trop. Je n'ai pas accroché, mais la note d'intention est là.
- "Comme une passerelle" : En revanche, celle là j'ai bien kiffé. Un sujet assez original et traité de façon comme l'histoire précédente mais
d'une manière différente. L'idée de la "passerelle" humaine pour des êtres d'un autre monde, avec ces yeux monstrueux qui poussent sur les mains,
est assez aberrante dans son genre, je trouve. J'ai beaucoup aimé aussi le côté totalement étranger des choses les plus banales de notre quotidien, vues par des aliens... tout cela doit leur sembler étrange, mystérieux et invraisemblable... terrifiant ! Comme à l'accoutumée, Stephen King a toujours su trouver les mots adéquats pour retranscrire cette bizarrerie, cette "horreur" avec son talent et sa verve coutumière. Une très bonne histoire.
- "La presseuse" : Hum, bof. Autant la première partie de l'histoire était assez excitante et sordidement macabre, autant j'ai trouvé que la
suite la plombait, avec ces trips de démonologie-exorcisme complètement à côté de la plaque (c'est juste mon opinion personnel hein). Je ne dis pas ça parce que je suis athée, mais simplement parce que le Maître ne m'avait jamais habitué à ça et que j'ai trouvé cet aspect un peu trop "terre-à-terre" - dans le domaine du fantastique - et "facile". Ça fait un peu trop grosse ficelle de série B et indigne de l'imagination fertile d'un auteur qui a toujours su créer et prendre des chemins inattendus pour nous terrifier. Eh bien là je dois dire, même mes petits doigts de pied n'ont pas frémi. Dommage.
- "Le Croque-mitaine" : Sympathique histoire assez horrifique mais pas renversant non plus. J'ai eu comme l'impression de regarder un épisode pas
très inspiré des Contes de la Cryptes. Mais heureusement que la qualité de la plume est bel et bien là, même si je n'ai pas adhéré à fond à la trame. A une exception près, la fin est assez terrifiante.
- "Matière grise" : Là on retombe sur du très bon King, flippant et un poil glauque, on croirait presque sentir l'odeur de la moisissure et entendre le son spongieux de la "chose" infestée par ce mal étrange. Aucune réelle explication n'est donnée, on suit seulement la transformation progressive du bonhomme en cette chose informe qui donne la nausée. Flippante, bien écrite et plutôt dérangeante par certains aspects - le "dédoublement" à la fin - cette histoire se boit comme du petit lait.
- "Petits Soldats" : Marrant. Je ne vois pas quoi dire de plus sur cette sympathique petite nouvelle, qui pourrait s'avérer complètement anecdotique s'il n'y avait pas ce petit côté cruel et méchant, amené par la plume toujours aussi prenante du grand bigleux du Maine.
- "Poids lourds" : Une esquisse de huis-clos apocalyptique très réussie ! A la base le pitch ne m'emballait pas plus que ça, que je trouvais l'idée plutôt plate et sans intérêt. Et pourtant, dès les premières lignes, j'ai été happé dans cette histoire de destruction mécanique et assez pernicieuse dans son genre, où les véhicules sont habités des plus malveillants desseins. Les passages où les trucks se mettent à "barrir" (avec leurs klaxons) et à "dialoguer" avec les assiégés m'ont vraiment fait froid dans le dos ; et je ne parle même pas de la fin, pessimiste à souhait. Bref, cette nouvelle est vraiment horrible, menée de main de maître par un Stephen King qui sait toucher la corde sensible. Excellent !
- "Cours Jimmy, cours : Un concept plutôt intéressant mais dont j'ai trouvé le traitement un peu bancal, comme dans "La Presseuse". le King et l'ésotérisme oui, mais le King et la théologie de comptoir, non ! Mais pour rattraper le tout, je dois dire que j'ai quand même bien aimé le portrait du héros, hanté par son passé et poussé à des actes assez extrêmes pour enrayer le processus. Bien, mais pas suffisant pour rattraper le sentiment mitigé que m'a inspiré le reste.
- "Le Printemps des baies" : J'ai eu du mal à accrocher à celle-ci, malgré une atmosphère mélancolique et brumeuse assez réussie. Mais ce récit ne jouant surtout que pour son "twist" final (et vu que celui-ci m'a semblé assez convenu), j'ai eu du mal à rentrer dedans. Mais au niveau de la plume et du style c'est du tout bon, s'émancipant un peu du style fantastique-horreur basique. Donc je dis oui sur la forme, mais moyen sur le fond - c'est déjà pas si mal après tout.
- "La Corniche" : Quel beau saligaud ce Steevie ! Était-ce possible d'écrire une histoire aussi vicieuse ? Venant du Maître, ça ne devrait pas m'étonner, mais celle-ci est quand même bien perverse dans son genre. Et honnêtement, je m'attendais pas à ça et j'ai été très agréablement surpris. Tension constante, Némésis crapuleuse à souhait et ambiance "sur la corde". Une intrigue savoureuse.
- "La Pastorale" : Tordue et plutôt plaisante dans son genre, cette nouvelle est aussi l'occasion pour le King de rendre hommage à une de ses grandes influences. C'est assez grotesque et décalé par rapport au reste, mais aussi un brin malsain et c'est tout à fait le genre de sentiments que j'aime ressentir en lisant du fantastique. C'est du très bon.
- "Desintox, Inc." : On s'aperçoit dans cette nouvelle, toute l'ampleur du talent de notre conteur favori qui nous a pondu une très bonne
histoire avec un côté assez glauque et malsain, mais traité de façon bien différente, avec un petit soupçon de "Big Brother" ou de "The Box" bien flippant, avec ces dernières lignes aussi sombres que les poumons d'un cancéreux. Pernicieux et machiavélique à souhait. J'ai absolument adoré.
- "L'Homme qu'il vous faut" : Là par contre, on est (pour moi en tout cas) dans le domaine de l'anecdotique ; en plein dans le mille. Des idées sympas mais je n'ai pas du tout adhéré. Une prochaine fois peut-être ?
- "Les Enfants du maïs" : Partant d'une introduction simple et à priori "inoffensive", le récit ne cesse de franchir peu à peu les grades d'une
folie collective et meurtrière. Ça aurait pu être une histoire cliché et baignant dans un bain de sang inutile, mais à la place, elle se transforme en survival cru et viscéral, rendue assez dérangeante par les gosses. On est dans la folie propre de ces régions rurales et reculées, où la loi et la raison n'ont pas droit de cité. Et cette espèce de "totem" monstrueux à la fin, dont on ne connait pas trop l'origine, renvoie au symbolisme halluciné de cette communauté religieuse qui a littéralement pété un plomb. On est dans la fiction, mais quand on voit les tueries dont certaines sectes sont à l'origine, on ne peut s'empêcher d'y songer. Peu probable, mais plausible néanmoins. Ça fait quand même froid dans le dos, n'est-ce pas ? En tout cas, c'est une nouvelle qui m'avait bien plu.
- "Le dernier barreau de l'échelle" : Attrayant pour l'écriture du King, mais je n'ai pas vraiment été pris dans l'histoire. A classer dans la catégorie des "histoire de" (hum... pourquoi pas, ceci dit ?). J'ai bien aimé quand même les passages de saut dans le foin. le Maître arrive toujours a restituer la beauté des images, même dans les choses les plus simples, grâce à sa plume. Mais cela n'a pas suffit. Je pense que le registre "drame intimiste", n'était pas encore vraiment maîtrisé à l'époque. Ma foi, tant pis hein !
- "L'Homme qui aimait les fleurs" : Bof... elle est où l'histoire, là ? Je n'ai même pas envie d'en dire d'avantage que je me suis méga-ennuyé.
- "Un dernier pour la route" : Et là, je dis oui ! On retrouve le Stephen King fantastique qui prend son sujet à bras-le-corps, enthousiaste, ne faisant qu'un avec son histoire. Moi qui suis un grand amateur de vampire, j'ai trouvé l'intrigue totalement réussit et bien faite, avec un lien sympathique entre le premier récit du recueil et le roman "Salem". Dès le début de sa carrière, l'écrivain aimait se créer son univers propre, avec ses différents embranchements et ramifications, où on pouvait retrouver des personnages ou des lieux d'une histoire à l'autre. Et ça, ça me fera toujours autant plaisir. Puis sinon, la nouvelle se situe chronologiquement après "Salem".
- "Chambre 312" : Une histoire assez amère et douloureuse sur l'euthanasie qui dérange un brin, tout en nous mettant à la place du personnage. On le comprend, on n'adhère pas forcément, mais on ne peut pas lui jeter la pierre tant ses motivations sont simplement humaines. Mais ça n'enlève pas cet arrière-gout désagréable de la bouche, lorsqu'on ferme le bouquin. Au final, je ne sais pas trop si j'ai vraiment trop aimé cette histoire ou non, mais elle ne laisse pas insensible, là c'est sûr et certain.

En bref, chaque nouvelles sont des pures bijoux de virtuosité, assez courtes certes, mais quelques-unes sont Ô combien passionnantes et condensées d'angoisse et d'horreurs. Un recueil vraiment abouti avec des récits aussi variés que terrifiants puis des suspenses bien entretenus. Il est vraiment l'un des plus riches en émotions diverses. A lire au fond de votre lit avec en guise, une lampe torche. Enjoy !
Je le recommande hautement à tous les fans du grand Master King et à tous les amateurs de récits d'épouvante. Indispensable.
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Cette critique contient des spoilers.

Compte tenu de l'oeuvre colossale de Stephen King, en dépit des trois romans et des deux recueils de nouvelles que j'ai lus de lui, il est évident que je ne suis encore qu'une simple amatrice de son univers d'épouvante et de suspense dont je n'ai exploré qu'une part infime, partant qu'il a déjà publié plus de trois cents récits – parmi lesquels on compte pas moins d'une soixantaine de romans ! Stephen King, indubitablement, écrit beaucoup et régulièrement – j'ignore s'il se fixe un quota de mots à respecter à la fin de chacune de ses journées, avec des horaires stricts et des pauses martiales, mais je peux néanmoins affirmer que son rapport à l'écriture est d'un allant volontaire, c'est à dire que sa plume fait preuve d'une capacité logorrhéique surprenante, n'hésitant pas, par exemple, à prolonger les avant-propos de ses ouvrages sur plusieurs pages en discourant humblement sur le motif et la manifestation de ses peurs intimes, détaillant l'origine du génie relatif de ses inspirations et rappelant sa fervente affection pour le fidèle lecteur. Bien sûr, ces notes sont adressées à une assistance qu'il sait déjà conquise, puisqu'elles sont souvent révélées à l'occasion de la réédition de ses oeuvres et ont dès lors été rédigées a posteriori de son succès, peut-être à la demande de son éditeur pour qui chaque phrase inédite de ce Stephen King prodige fait sans doute miroiter un succulent profit : quel écrivain oserait introduire son récit par le biais d'anecdotes personnelles – qui n'auraient suscité aucun intérêt s'il s'était s'agit d'un individu anonyme – et de digressions appréciatives sur le contenu des récits qui suivront, sinon un auteur dont la fameuse célébrité l'autorise à répondre de la sorte à l'avidité d'une foule de fans ?

Le mouvement, à présent, est initié, au point que tout ce que produit Stephen King est désormais attendu, plébiscité avant même d'avoir atteint l'étal des librairies : un faux pas ne parviendrait pas à interrompre cette inertie-là, qu'il suffit simplement d'alimenter fréquemment et sans trop varier la texture et l'intitulé du menu – la qualité du goût, elle, n'a plus tant d'importance. Je me figure cette gigantesque entreprise de vente comme une course effrénée aux devants de l'impatience du lecteur qui a fait de Stephen King une marque estampillée de l'horreur, du polar et du glauque, et qui exige qu'on satisfasse sa quête de sensations morbides par de nouvelles créations aux titres sombrement évocateurs, invoquant spectres et démons, morts-vivants et bêtes monstrueuses, contribuant à entretenir le mythe qu'un livre de cet auteur constitue invariablement une promesse de délicieuse angoisse. Une oeuvre de Stephen King se manipule toujours avec précaution, car on sait de renommée que l'on ne sortira pas indemne de cette aventure-là et que bientôt, si l'on y prend pas garde, nos nuits seront agitées des délires hallucinés de revenants et de machines habitées par le Malin.

Ce n'est que tardivement que j'ai enfin osé entamer un ouvrage de Stephen King, étant de nature à m'effrayer vivement d'une violence trop crue ou des anormalités obsédantes des ouvrages paranormaux ou des films d'horreur.

Or, Stephen King, il me faut à présent l'écrire, n'est jamais parvenu à me faire peur.

« Danse macabre » compte vingt nouvelles, parmi lesquelles j'ai sélectionné – sans souci de limiter le nombre des textes élus – six récits que j'estime nettement supérieurs. Quelques-uns de ceux que je n'ai pas retenus n'ont à mon avis par leur place au sein de ce recueil, dont la quatrième de couverture prétend que « l'horreur rôde dans les lieux les plus surprenants et prend les formes les plus inattendues » : « La chambre 312 », par exemple, décrit l'inhumanité de la fin de vie et la volonté de recourir à l'euthanasie, sans que l'on puisse pour autant y associer une impression d'épouvante telle que la suggérait la maison hantée de la page de couverture ; « le dernier barreau de l'échelle » est plutôt l'histoire d'un drame que la conséquence d'un « mal (qui) se cache souvent sous une apparence innocente » comme le prédisait le résumé ; et « Petits soldats », où des figurines miniatures s'animent et mènent un assaut à taille réduite sur leur possesseur, tient plus d'une nouvelle teintée d'humour que de l'exposé sanguinaire. Quant aux reste des récits écartés, il manque aux uns de la longueur – de l'épaisseur, les personnages existant à peine et se confondant entre les textes, les évènements se précipitant vers un dénouement attendu, « classique » ; une interruption impromptue au moment de la confrontation ultime avec un rat géant, une presseuse infernale, un croque-mitaine –, aux autres de la finesse et du style dans l'écriture – on ne discerne guère plus de soin et d'art dans les dialogues que dans la narration, les premiers se targuant d'être simples et directs au possible, l'ensemble demeurant professionnel quoique de peu de conséquence, partant qu'une nouvelle, par son format bref, doit logiquement être plus audacieuse et plus constante qu'un roman. Lorsque l'auteur a beaucoup recours à des astuces de facilité – par exemple, un suspense accommodant qui s'arrange pour cacher au lecteur la vision qui a causé la fuite du personnage, quand il est réalisé grâce à des transitions grossières, caractéristiques du débutant qui cherche à se conformer aux attentes de son public en s'appuyant sur ce qu'il a l'habitude de lire dans les textes qui se vendent bien –, eh bien, si l'on exclue les scènes d'exposition et la description succincte des personnalités de chacun, il ne reste plus beaucoup d'espace à l'écrivain pour faire ses preuves, et seules les idées originales et accessibles, alliées à cette faculté de construire une intrigue troublante à partir du sujet le plus anodin, sont finalement reconnues comme la principale qualité de Stephen King.

Parmi les nouvelles de « Danse macabre », on peut ainsi citer « La pastorale » qui réussit à extraire un monstre d'une simple tondeuse à gazon – ce qui n'est toutefois pas tâche impossible, puisqu'il est après tout question d'une machine « vorace » –, de quoi impressionner d'un culot qui souffre pourtant, à force, d'un relatif manque d'ambition créative. Quant à « L'homme qui aimait les fleurs » et « le printemps des baies », elles revisitent toutes les deux la même vieille combine du narrateur qui, au fil des indices plus ou moins adroitement intégrés à l'histoire, s'avère en fait être le meurtrier – il s'agit que le lecteur se remémore des détails déconcertants qui ne l'ont pas frappé d'emblée, à l'approche de la révélation finale, sans quoi son intérêt faiblira prématurément ou bien, dans le cas où les indices auraient été insignifiants, l'issue le surprendra au point qu'il se sentira dupé par les rebondissements absurdes d'un récit invraisemblable. Ici, Stephen King se parvient pas encore à me subjuguer, malgré l'efficacité certaine de sa narration – exposition propre et concise, aussi bien dépourvue de fioritures superfétatoires que de véritable art littéraire, péripéties rythmées avec une gradation des enjeux et des périls, quoique incomplètes du fait de la brièveté des nouvelles qui se plaisent à couper court, confiant au lecteur le soin d'imaginer la suite – et de l'incongruité de ses idées qui se consacrent presque exclusivement à des objets anodins du quotidien – canette de bière, camions remorque, échelle –, d'une économie bien éloignée des univers étranges et complexes créés de toutes pièces par un H.P. Lovecraft ou un Phillip Pullman.

On me rétorquera sans doute que Stephen King a réalisé la prouesse d'inspirer une épouvante à son lectorat à partir de sujets familiers – en somme, il s'est évertué à modifier notre perception du Connu, corrigeant ses contours rassurants en angles déroutants et aberrants, afin que l'horreur de ce nouvel Inconnu s'invite jusque dans nos foyers et nos actes routiniers, à l'opposé de « A la croisée des mondes » ou de « L'Appel de Cthulhu » qui appartiennent à un monde distinct, improbable. Mais dès lors que l'initiation de la peur nous est un processus acquis et qu'il est admis que l'homme craint universellement tout ce qu'il ignore, ne peut prévoir et dont les desseins lui sont cachés ; dès lors que l'on a identifié les attributs les plus chers à l'homme – son intégrité physique, sa mémoire, sa conscience et sa maîtrise de lui-même –, il n'y a plus qu'à doter une théière d'une langue noire et gluante qui brûle la peau et désintègre les chairs aussitôt que l'on veut s'en saisir, une théière d'apparence quelconque, mais qui poursuit bientôt son possesseur où qu'il aille et exige qu'on la nourrisse, exerçant sur lui une obsession perverse – menace maléfique contre laquelle on ne peut rien, blessures immondes évoquant d'atroces souffrances, et sous réserve d'une écriture propre et correctement équilibrée entre l'entretien d'une atmosphère austère et l'exacerbation des frayeurs, l'angoisse est à peu près garantie, sans la singularité fascinante des insondables univers de H.P Lovecraft et de Phillip Pullman.

« Celui qui garde le ver » est la première des six nouvelles que j'ai jugées de meilleure qualité : ma préférence s'explique très succinctement par sa ressemblance évidente avec plusieurs récits de H.P. Lovecraft, notamment par des échanges épistolaires abondants, l'existence d'un lieu maudit, hanté par des créatures innommables qui dirigent inexorablement l'esprit des humains vers leur antre de ténèbres, et la découverte d'un livre noirci de runes mystérieuses dans une maison isolée, en pleine nature, dont le village le plus proche murmure des légendes qu'en tout autre endroit sur terre l'on a oubliées. Une telle composition est le produit d'une préparation méticuleuse, rien que par la forme contraignante des lettres qui racontent les aventures des protagonistes a posteriori, grâce à deux points de vue interposés relatant tour à tour des éléments à l'abord inédit – même si ces derniers se recoupent parfois, les répétitions ne sont pas gênantes mais prodiguent au lecteur un recul bienvenu et complémentaire à la première version des faits, tout en jouant sur l'intensité dramatique lorsque l'un des personnages vient à disparaître. « Comme une passerelle » est une nouvelle qui mériterait d'être traitée plus longuement, car en plus de l'idée initiale des extraterrestres espionnant l'humanité à travers une douzaine d'yeux étrangers greffés dans le corps d'un cosmonaute trop aventureux, le regard que pose cette entité inconnue sur notre espèce est superbement terrifiant, puisque nous sommes pour elle une anomalie de l'univers, drôle de bipède grotesque et répugnant, non-sens absolu qui ne devrait point exister et qui doit être systématiquement éliminé. Aussi, cette curiosité dérangeante, capable de prendre possession de son hôte et de détruire grâce à lui les visions qui lui déplaisent, incarne une volonté de nuire insensible à l'indulgence et la pitié que nous accorde même les criminels les plus endurcis – non, ces créatures-là veulent exterminer toute vie humaine, pour le seul motif que nous existons, êtres flasques et hideux.

De « Matière grise », où un homme se métamorphose en gelée de moisissure après avoir ingéré une bière pourrie, je retiens la pertinence des détails tels que la pénombre inquiétante de l'appartement calfeutré et l'avachissement inéluctable de l'ivrogne qui se mue peu à peu en une masse informe et visqueuse, sous les yeux de son jeune fils impuissant. La faiblesse de l'auteur fut d'interrompre le récit au moment de l'affrontement final, lorsque les spores gluants furent mis au défi de se dévoiler au grand jour – il est vrai que la peur se satisfait d'évocations et de « points de suspension », et qu'une description trop concrète précise les lignes de l'Inconnu, lui ôtant une partie de son pouvoir d'épouvante, mais toute omission est également une paresse et une facilité, en quoi il y a plus d'orgueil à se réjouir de son propre effet plutôt que de celui de l'imagination de son lecteur. « Cours, Jimmy, cours... » est une oeuvre de qualité, si l'on excepte la pauvreté de son dénouement : aucun ingrédient n'y fait défaut, de la menace incompréhensible des morts-vivants haineux qui, des années après un premier meurtre, veulent achever leur sombre tâche, au sentiment de vulnérabilité omniprésent, aggravé par des disparitions successives parmi les proches du personnage principal. Que cette traque lancinante – encombrée de périls inattendus et d'énigmes échappant à toute raison, résistante à l'emprise du temps et à toute tentative de fuite – se conclue par une parade aussi classique que l'appel d'un autre démon, plus fort et plus rapide, qui se charge volontiers d'éliminer les intrus, est dommage compte tenu de la densité des possibilités narratives.

Si j'ajoute à présent « L'homme qu'il vous faut » à ma liste, bien qu'il n'y ait ni monstres sanguinaires, ni péripéties susceptibles de susciter chez le lecteur quelque alarme tangible, c'est qu'en général les personnages féminins de Stephen King m'insupportent, en quoi j'affirme qu'il ne rend justice qu'à la majorité exaspérante des femmes, échouant la plupart du temps à leur donner un relief et une consistance. Or, Elizabeth fait ici figure de femme d'exception, quoique nullement idéalisée – elle est indécise, succombe à ses caprices et au désir d'être aimée et chérie plutôt qu'à celui de devenir quelqu'un de réellement estimable, mais elle a une conscience aigue de ses manquements et de ses incohérences, et choisit à la fin de s'extraire avec effort de sa médiocrité et de gagner son indépendance, au risque de perdre à tout jamais le confort que lui autorisent sa beauté et l'amour attentionné de ses soupirants. Dans les récits de Stephen King, la femme pleure souvent, s'accroche à son compagnon, se définit à travers lui et non en tant que personne à part entière, tandis qu'Elizabeth réussit justement à démontrer sa force en déclinant l'offre d'une vie heureuse, mais faussée dans les fondements de ses attaches. « Les enfants du maïs » est le résultat d'une religion qui tout d'un coup franchit le pas du culte ordonné et tout compte fait « raisonnable » pour se convertir en une secte infernale, vénérant le Dieu maïs qui ne tolère pas qu'un enfant survive au delà d'un certain âge, livrant une ville à des hordes de gamins à demi sauvages rendus aux temps d'Adam et Eve. le mal vient de l'innocence bafouée, de ce que l'on croit forcément généreux et tendre, mais qui s'égaye inopinément à l'idée de verser du sang chaud dans les sillons innombrables des champs dorés – l'abomination de ces jeunes esprits ainsi pervertis révolte d'abord, puis l'on devine qu'une présence occulte se repaît de la difformité qu'elle a en fait causée, nuançant notre horreur originelle vis-à-vis de la barbarie des enfants qui ne sont que les victimes d'un titan tout-puissant. En cela, Stephen King ne diabolise pas l'homme, car il ne nie pas chez lui la nécessité d'une cause à toute action malsaine : l'enfant est appelé à tuer parce que son Dieu l'a exigé, et lui-même ne manquera pas de mourir bientôt en un ultime sacrifice rituel.

Je crois qu'on a voulu faire de Stephen King, à tort, un monstre de peur, peut-être parce que c'est chez lui ce qui se vendait le mieux, avec les polars. En vérité, l'auteur s'amuse des petites choses du monde et aime à modifier leur essence jusqu'à ce qu'elles s'expriment en histoires capables de distraire, effrayantes mais sans le tournis de l'épouvante. Néanmoins, j'ai trop peu lu de ses textes pour être en mesure de décider aujourd'hui de la totalité de son oeuvre.
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Danse macabre est probablement le recueil de nouvelles écrites par Stephen King que je préfère. Je l'ai lu pour la première fois en 1993, j'avais douze ans et il m'a fichu une trouille effroyable.

Je me souviens bien de la date de la lecture parce que mon grand-père était hospitalisé et mes parents, le sachant mourant, allaient le voir tous les soirs en sortant du boulot. Ils ne rentraient jamais avant 21 heures ce qui fait que je me sentais doublement triste : mon grand-père allait décéder et mes parents me manquaient.

Je lisais ce bouquin pour me changer les idées mais mon jeune âge, couplé à un état d'esprit désastreux, ont rendu la lecture terrifiante. J'en ai fait des cauchemars et je fermais à double tour les portes de mon armoire (c'est véridique).

Les deux nouvelles qui m'ont le plus impressionnée sont Celui qui garde le ver et le croquemitaine.
Celui qui garde le vers est un superbe hommage Aux rats dans les murs de Lovecraft. Chaque craquements de la maison, chaque petits bruits venant du grenier me faisaient sursauter. Et comme c'était l'hiver, la maison craquait beaucoup...
Le croquemitaine fait clairement appel aux peurs de l'enfance et il n'a pas fallu me pousser que je sois terrorisée. Comme je l'ai déjà mentionné, j'en suis arrivée à verrouiller les portes de mon armoire.

Les autres nouvelles ont heureusement eu un effet moins dévastateur sur mon esprit - encore que Petits soldats, Toy Story sinistre avant l'heure, a eu le don de me faire regarder mes peluches d'un autre oeil.
Et Matière grise est assez... vomitif !

Enfin voilà, ce recueil est épouvantable dans le bon sens du terme. C'est du bon, très bon King.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Le blizzard du Maine, vous connaissez?
La neige tombe en flocons si serrés que, quand ils frappent les flancs de votre voiture, on dirait une tempête de sable. Impossible de mettre les pleins phares car la neige absorbe la lumière d'une telle façon que vous ne voyez plus à trente mètres. Avec les codes, la visibilité est un peu meilleure. Mais la neige, je la supporte. Ce que je déteste, c'est le vent quand il forcit et commence à mugir, sculptant la masse des flocons de mille façons éphémères; on dirait qu'il charrie alors toute la douleur, toute la haine et toute la peur du monde. C'est la mort qui parle par la bouche d'une tempête de neige, une mort blanche et, peut-être, quelque chose qui se trouve au-delà de la mort. Ce n'est pas une rumeur agréable à entendre quand vous êtes confortablement bordé dans votre lit, bien à l'abri des volets fermés et des portes verrouillées. Mais c'est bien pire encore quand vous conduisez. Et nous nous dirigions  tout droit vers Jerusalem's Lot.
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Les ampoules ne pouvaient vaincre douze années de ténèbres; elles ne parvenaient qu'à les repousser un peu et à jeter sur ce capharnaüm une lumière d'un jaune maladif. L'endroit évoquait la nef délabrée d'une église desacralisée, avec ses hauts plafonds et ses gigantesques machines disloquées que l'équipe n'arriverait jamais à déplacer, avec ses murs humides où une mousse jaunâtre poussait par plaques, et le choeur discordant de l'eau jaillissant des tuyaux puis s'écoulant dans le réseau des rigoles à demi bouchées avant de se perdre finalement dans la rivière souterraine.
Et les rats..., d'énormes bêtes auprès desquelles celles du troisième semblaient naines.
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- "Quand vous lisez des récits d'horreur, vous ne croyez pas vraiment à ce que vous lisez. Vous ne croyez pas aux vampires, aux loups-garous, aux camions qui, de leur propre chef, démarrent et se mettent à rouler. Les horreurs auxquelles nous croyons sont celles dont nous entretiennent Dostoïevski, Albee et MacDonald : la haine, la folie, la misère affective de la vieillesse, les premiers pas vacillants de l'adolescent confronté à un monde hostile. Tout comme les masques de la tragédie et de la comédie, nous avons souvent deux visages : l'un, visible, qui sourit, et l'autre, plus secret, qui grimace. Il y a, quelque part en nous, une sorte de commutateur auquel ces deux masques sont reliés et c'est en cet endroit précis que, si souvent, le récit de terreur nous pique au vif."

~ Avant-propos ~
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Je ne suis pas un grand artiste, mais j'ai toujours ressenti le besoin d'écrire. Alors, chaque jour, je passe de nouveau la vase au tamis, fouillant les vieux rebuts d'observation, de mémoire, de spéculation, tentant de tirer quelque chose de cette substance que le filtre a retenue au-dessus du gouffre du subconscient.

L'écrivain de l'Ouest, Louis L'Amour, et moi-même pourrions nous tenir au bord de la même petite mare du Colorado, et tout deux, au même instant, nous pourrions voir surgir une idée. Nous pourrions ressentir un identique besoin de nous asseoir pour tenter de la traduire en mots. Son histoire parlerait peut-être de l'appropriation de l'eau pendant la saison sèche tandis que la mienne évoquerait plus probablement quelque énorme et abominable créature quittant l'abri des eaux paisibles pour enlever les moutons..., des chevaux... et, finalement, des êtres humains. Les "obsessions" personnelles de Louis L'Amour se rapportent à l'histoire de l'Ouest américain ; moi, je suis fasciné par l'idée des choses rampant sous des ciels étoilés. Il écrit des westerns ; l'horreur est mon domaine. Nous sommes tous les deux un petit peu cinglés. (page 13)
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Vous savez, on peut toujours tomber sur une boîte pourrie. De la bière éventée, malodorante ou verte comme la pisse d’un singe. Une fois, un type m’a dit qu’il suffisait d’un minuscule petit trou pour laisser entrer les bactéries qui sont responsables de ce résultat dégoûtant. Même si le trou est minuscule au point que la bière ne s’écoule pas, les bactéries peuvent entrer. Et la bière fait le délice de ces bestioles.

« Matière grise »
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CELUI QUI GARDE LE VER. Pour les protagonistes, d'où viennent les bruits qu'ils entendent, au début?

des chauve-souris
des rats
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