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Citations de L.L. Kloetzer (76)


Jaeger disait dans son cours d'initiation que le passé était perdu, que les éléments qu'on en exhumait n'étaient que les éclats d'une image brisée. "Le temps a ravagé le tableau, il a fait pâlir les couleurs, il a brisé les lignes, pourtant nous distinguons encore l'image. Et quand nous regardons de trop près, elle devient floue et disparaît devant nos yeux."
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Il aurait dû apprendre tout cela par coeur, mais comment apprendre ce qu'on ne comprend pas ?
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Les Grands Moulins de Pantin sont financés sur fonds publics pour soutenir la création artistique et technologique contemporaine. Le cahier des charges imposé aux artistes a l'air plutôt flou, plein de mots-concepts inventés par un comité de sélection qui aura tout fait pour filtrer les copains logés ici aux frais du contribuable. Callixte n'a rien contre tout ça, c'est de bonne guerre, la vie d'artiste comprend une dose raisonnable de prostitution morale ou physique.
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Elle est en immersion profonde dans le fleuve,
perfusée par tout son corps
de toutes leurs données,
des fantasmes des millions de dormants,
des archives entières.
Elle a entre ses mains les décors,
les accumulations de souvenirs,
les mémoires informatiques,
les images, les musiques, les livres,
toutes les traces de toutes les existences,
un chaos d’objets indistincts, incohérents,
elle les indexe, les saisit,
les assemble et leur donne un sens.

Elle embrasse une substance infiniment fluide,
brûlante, éthérée.
Elle la façonne, la condense,
elle doit la tenir, en conscience,
et cette conscience s’appuie sur le cerveau,
la chair,
sur du glucose consommé et brûlé,
sur le sang circulant à tout rompre
dans le corps en suspension.

Ses lèvres tremblent parce qu’elle parle.
La parole jaillit en elle,
trop rapide pour devenir sur ses lèvres
autre chose qu’une absurde glossolalie
et nul n’entend qu’elle hurle.
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Il faisait sombre, la nuit tombait,
je voulais économiser ma lampe,
je poussais les portes avec méfiance,
j’ai senti un autre parfum,
thym, caramel, viandes rôties.

Il y avait de la lumière dans le café,
une table y était mise, pour deux,
bien trop grande,
décorée de fleurs de verre et de chandeliers.
La lumière des bougies dessinait un cercle,
j’ai compris tout de suite sa dimension symbolique.

Quelqu’un m’invitait.
J’ai eu le choix,
j’aurais pu tourner le dos,
dormir sous l’escalier,
repartir à l’aube et je n’aurais rien vu,
j’aurais pris dès lors la route des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Je me méfiais,
je me disais que cette lumière aurait un prix.

Mais je me tenais à l’orée de l’hiver,
j’avais froid, j’avais faim,
la lassitude et la tristesse me pesaient
dans tout le corps.
L’homme n’est pas fait pour la solitude.
J’ai franchi la ligne,
j’ai quitté la nuit pour entrer dans la lumière.
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Vous apprendrez à questionner tout ce qui vous paraît acquis.
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Je vivais comme tout le monde.
Terré dans ma petite vie,
avec la peur de me faire choper par les sauvages dans la rue,
la peur de voir une tempête d’automne détruire ma ville,
la peur d’être vieux et de crever avec d’autres vieux,
dans une maison aux carrelages sales,
la peur de me retrouver à la rue comme les autres,
à devoir chier dans des entrées de garage
et me saouler avec de la bière bulgare.
Je suis rentré dans les GRR parce que j’avais peur
et que je voulais un casque,
un bouclier et un lovestick
pour faire danser tous les connards.
Et tout le monde est comme moi,
chacun veut son truc, son casque et son lovestick,
jusqu’à ceux qui ne peuvent rien et qui crèvent de trouille dans leur coin…
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Dans le cours d’une vie d’homme,
on ne rencontre qu’une seule fois ce genre de personne,
et toutes les années qui restent permettent de digérer le choc de la rencontre.
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Il paraît que quand ça vous frappe ça fait l’effet de murs qui tombent,
le cerveau est brusquement déconnecté de toute information socialisante,
le corps ne répond plus.

Quatre-vingt-dix pour cent des gens ne supportent pas le choc,
la conscience subit un collapsus,
elle rentre dans une spirale de plus en plus petite,
elle s’effondre sur elle-même jusqu’à n’être qu’un petit point, tout petit,
un noyau de cerise au fond de l’océan,
puis plus rien.

Une chute dans un puits intérieur
et parfois la surprise est si intense que les yeux restent ouverts,
le gars en est figé,
on dirait qu’il vient de voir sa femme se faire sodomiser par un rhinocéros.
Il regarde devant lui, il reste debout,
ses mains s’ouvrent, il lâche son flingue,
il lâche tout,
puis on se rend compte qu’il n’y a plus personne aux commandes,
le corps tombe,
la tête frappe par terre
parce qu’il n’y a plus aucun réflexe pour amortir le choc.

Pour une minorité de victimes, enfin,
le choc se produit dans les minutes, les heures qui suivent,
parfois plus lentement,
ils ont le temps d’avoir peur,
de sentir leur propre effondrement.
Je crois que c’est pire.
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Le nom des enseignants et des participants éclaire la mentalité des séminaires.
Nous sommes dans un réduit assiégé,
notre civilisation, nos racines sont attaquées à la base,
retournons à nos fondamentaux
(lesquels ? la triade prêtre/guerrier/paysan ?),
purifions et coupons les branches malades de l’arbre
en y injectant les dernières trouvailles de la guerre médiatique :
influences subvocales,
déformation du tissu informationnel,
intoxications mémétiques…
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— Mon dossier dit qu’elle est 3/3/3 sur Notumo.
— Ben voilà.
Ça veut dire qu’elle est normale, normale, normale.
Tu peux la toucher,
elle ne lira pas dans tes pensées
et quand tu la mettras dans ton lit
tu croiras être avec une femme comme les autres,
douce, chaude et un peu chiante.
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Elle tente de faire carrière,
au moins elle reste discrète
et n’emprunte pas la voie déjà bien encombrée du scandale.
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La fusion de la minorité Elo dans la société
a surtout entraîné le développement des publicités invasives,
des théories du Gestalt,
des tenants de la déconnexion totale
et des arcs narratifs de nombreux soaps de qualité.
Un peu de fiction se répandait dans le monde réel,
comme toujours.
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L’histoire a été fabriquée par des gens intelligents,
doués pour la communication et le storytelling,
qui se sont basés sur les attendus culturels des populations développées,
dans le cadre d’un complot aux buts flous,
aux enjeux obscurs,
qui a fourni des millions d’heures de buzz
aux canaux d’information.
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Si tu n'écoutes pas cette fois-ci, plus personne ne viendra frapper à ta porte.Il n'y a plus beaucoup de temps.Aie pitié, sans toi il ne restera rien, pas un souvenir, pas un cadavre, juste des figures éparpillées, des visages croisés à Paris ou à Dublin, un dossier vide dans les archives de Jaeger, des échos dans les chansons de Norn.
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Oui, visionnaire et rageant car c'est le genre de livre auquel tout le monde a pensé sans jamais osé l'écrire. Un livre d'anticipation profondément exacte sur le présent et qui, malgré sa pertinence, ne néglige jamais son intrigue haletante et originale. A lire !
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