Lao Tseu

Même dans la victoire il n'est pas de beauté
Et celui qui la nomme belle
Est de ceux qui trouvent de la joie dans le massacre,
Et celui qui trouve de la joie dans le massacre
Ne réussira pas dans son ambition à gouverner le monde.
Des lamentations de deuil devraient accompagner les foules égorgées
Et la victoire devrait être célébrée en des rites funèbres.

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Le vide engendre le un
Le un engendre le deux
Le deux engendre le trois
Trois engendre la multiplicité des êtres.

La multiplicité des êtres porte le yin
Et embrasse le yang
Chaque être est le mélange engendré
Par ces deux forces. (…)

7
Ciel et terre demeurent.
Pourquoi durent-ils ?
Ils ne vivent pas pour eux-mêmes
Ainsi continuent-ils d’exister.
De même le sage s’efface
Et par là apparait.
Il s’oublie lui-même
Et atteint le vivant.
Par le détachement
Il réalise la perfection.

4
Le tao * est vide
Jamais l’usage ne le remplit.
Gouffre sans fond
Il est l’origine
De la multitude des êtres et des choses.


* le tao : la vérité, la voie

Quand on atteint la vacance suprême
  
  
  
  
Quand on atteint la vacance suprême
on éprouve une quiétude extrême
les dix mille choses se meuvent alentour,
on contemple leur va-et-vient
bien que les choses soient multiples et diverses,
toutes finissent par retourner à la même origine
retourner à l’origine, là réside la quiétude
revenir à sa nature originelle, tel en est le principe

Tu es le maître des paroles que tu n'as pas prononcées ; tu es l'esclave de celles que tu laisses échapper.

Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas.
Bloque ton ouverture, ferme ta porte, émousse ton tranchant, dénoue tout écheveau, fusionne toutes lumières, unifie toutes poussières, c'est là l'identité suprême.
Tu ne peux approcher du Tao non plus que t'en éloigner;
lui porter bénéfice non plus que préjudice;
lui conférer honneur non plus que déshonneur.
C'est pourquoi il est en si haute estime dans le monde.

L'homme suit les voies de la Terre, la Terre suit les voies du Ciel, le Ciel suit les voies de la Voie, et la Voie suit ses propres voies
Traduction proposée par François Houang et Pierre Leyris, le Seuil, 1979

L'homme imite la terre; la terre imite le ciel; le ciel imite le Tao ; le Tao imite sa nature.

Eloigne-toi de ceux qui prétendent détenir la Vérité, va plutôt vers ceux qui la cherchent.

“Connaître les autres, c'est sagesse. Se connaître soi-même, c'est sagesse supérieure.”

Si tu es dépressif, tu vis dans le passé.
Si tu es anxieux, tu vis dans le futur.
Si tu es en paix, tu vis dans le présent.

Selon Karine Arsène, dans son livre "Se forger un cœur de diamant"- chap 7- Partages... La pierre de la spiritualité - p161-

Ne vous affairez pas dans la dévotion aux déités, aux institutions religieuses en tant que source de la réalité subtile.
Agir de la sorte, c'est placer des intermédiaires entre vous-mêmes et le transcendant; cela fait de vous un mendiant recherchant à l'extérieur un trésor caché en son propre sein.
Si vous voulez adorer le Tao, découvrez-le, premièrement dans votre propre coeur.
Votre dévotion prendra, alors, son sens.

Est-ce qu'un parfum attire plus qu'un autre? Préférez-vous ce goût ou cette sensation?
Votre pratique est sacrée alors que votre labeur quotidien serait profane?
Tout ceci prouverait la division de votre esprit par rapport à lui-même, à l'unité, au Tao.
Gardez votre esprit libre des divisions et des distinctions.
Quand il est détaché, simple et tranquille alors toutes les choses peuvent coexister en harmonie et vous pouvez commencer à contacter la vérité subtile.

Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.

À force de se dresser sur la pointe des pieds, on perd son équilibre. A vouloir faire de trop grandes enjambées, on n’avance pas. A se montrer, on perd sa réputation. A s’imposer, on perd son influence. A se vanter, on se déconsidère. A se pousser, on cesse de croître.

Comment sais-je que telle fut l’origine de tous les êtres ?.. Par cela (par l’observation objective de l’univers), qui révèle que les contingents doivent être issus de l’absolu.

Quand l’action conforme au Principe dépérit (quand les hommes cessèrent d’agir spontanément avec bonté et équité), ou inventa les principes artificiels de la bonté et de l’équité ; et ceux de la prudence et de la sagesse, qui dégénérèrent bientôt en politique.

Tout savoir, être informé de tout, et pourtant rester indifférent comme si on ne savait rien.

En d’autres termes, après l’oubli de la nature avec ses instincts naturels bons, vinrent les principes artificiels palliatifs de ce déficit ; lesquels sont, dans l’ordre descendant, la bonté, l’équité, les rites et les lois. Oui, les rites ne sont qu’un pauvre expédient pour couvrir la perte de la droiture et de la franchise originelles. Ils sont une source de troubles (étiquette, rubriques) plutôt que d’ordre. Enfin le dernier terme de cette évolution descendante, la sagesse politique, fut le commencement de tous les abus.