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Critiques de Larry McMurtry (478)
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La dernière séance

En 1951, à Thalia, ville perdue au milieu du désert texan, comme partout ailleurs les adolescents s’ennuient. Sonny et Duane sont amis de longue date et ensemble ils vagabondent entre le café, la salle de billard et le cinéma. Leurs petits boulots sur la plateforme pétrolière ou comme livreur de gaz, leur permettent ces quelques loisirs. Mais leur activité favorite reste le pelotage à l’arrière du camion ou dans l’obscurité du cinéma. Duane a la chance d’avoir réussi à conquérir la plus belle fille du coin : Jacy. Elle tourne la tête à tous les garçons et les manipule selon ses envies. Sonny doit se contenter de Charlene, pas vraiment séduisante et peu entreprenante. » Évidemment, Sonny avait souvent pensé à rompre avec Charlene, mais il n’y avait pas beaucoup de jeunes filles en ville, et la seule qui était libre et plus jolie que Charlene était une élève de deuxième année, d’une pruderie surannée. Charlene laissait faire à Sonny tout ce qu’il voulait au-dessus de la ceinture ; mais le temps passant, il avait commencé à réaliser qu’il n’y avait pas grand chose dans cette zone qui permettrait de susciter de l’intérêt de façon permanente. Au fil des semaines, Sonny avait remarqué que Jacy semblait devenir toujours plus délicieuse, passionnée, inventive, contrairement à Charlene qui paraissait de plus en plus gourde. « Pendant que Sonny découvrira des désirs charnels plus aboutis avec une femme plus âgée, Duane se fera piétiner par Jacy qui cherche plus de frisson.



« La dernière séance » parle du passage à l’âge adulte pour deux adolescents et de sa totale désillusion. Sonny et Duane rêvent d’absolu, d’amour et d’amitié qui durent. Mais ils découvrent que les adultes ont fait une croix sur ce genre d’idéaux. Ils sont habités par le regret, ils ont manqué leur chance, ont fait le mauvais choix. Ruth, avec qui Sonny découvre les joies du sexe, s’est mariée avec la mauvaise personne.Elle espérait les joies de l’amour, elle n’a connu que la déception et le manque d’affection. Sam le Lion, qui dirige le billard, repense aux moment passés avec une femme qu’il adorait mais qui était déjà mariée. Les mariages à Thalia ne sont pas une réussite et laissent les épouses bien insatisfaites.



Larry Mc Murtry dresse le portrait d’une Amérique puritaine et pudibonde. Thalia est une petite ville où tout se sait. On se régale des commérages sur les voisins en se disant choqués de leurs comportements. Le sexe est au final la seule activité des adultes comme des adolescents mais en parler serait inconvenant. Parfois la malveillance des ragots va très loin. L’entraîneur de l’équipe de foot accusera l’enseignant de littérature de pédophilie juste pour pouvoir récupérer un jeune athlète qui suivait ses cours. Le professeur sera rejeté sans autre forme de procès. La vie provinciale est bien cruelle pour ceux qui ne savent pas se défendre.



« La dernière séance » est un roman plein d’humour, de tendresse et de nostalgie sur l’adolescence. Sonny et Duane devront trouver leur chemin vers l’âge adulte mais cela se fera dans la douleur. Un voyage plein de désillusion pour un livre touchant.
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La dernière séance

1951, Thalia-Texas, une petite bourgade entourée de pâtures grises, de collines brunes, de désert, de plate-formes pétrolières, battue par un vent glacial l’hiver et caniculaire l’été, une ébauche de ville qui parviendrait à ôter toute joie à un optimiste convaincu. La population est à l’avenant, WASP jusqu’au bout des ongles. Coincée dans une pudibonderie bon teint, elle n’hésite pas au nom de la morale à ruiner la vie de quiconque qui aurait l’impudence de vivre comme bon lui semble. C’est le lot de toutes les petites villes où tout le monde connait les secrets de chacun, où les ragots vont bon train, où l’ennui engendre une mélancolie telle qu’il accouche d’une sensation de vide désespérant. Larry McMurtry raconte avec humour et beaucoup de bagout l’errance de ces villageois qui trouvent dans l’alcool, l’achat compulsif et le sexe bas de gamme une solution à leurs frustrations. Sans oublier les matchs de basket, football qui règlent la vie de la communauté. L’auteur nous présente avec une tendresse inouïe ces destinées fracturées.



Sonny et Duane, en dernière année de lycée, louent une petite chambre depuis deux ans et se débrouillent entre différents petits boulots pour subvenir à leurs besoins lesquels restent plutôt basiques: passer la barrière du pelotage bon-enfant pour enfin goûter aux joies du sexe, nectar qui leur échappe tous les samedi soirs que ce soit à l’arrière de la camionnette ou dans l’obscurité de la seule salle de cinéma du patelin. Entre le lycée, l’entrainement sportif de Mr Popper, un gros con sexiste à la sexualité douteuse et méchamment animé par une envie de reconnaissance, nos deux naïfs tuent l’ennui en trainant au billard, au café ou au cinéma, commerces tenus par Sam le Lion, patriarche qui a connu son lot de malheurs et qui n’aspire qu’à la tranquillité. Sonny, Duane et leurs potes n’aspirent qu’à se dégotter la fille qui dans un élan de générosité ou de transe le leur proposerait. Mais voilà! en matière de filles, le choix reste mince. Surtout que l’objectif est de sortir avec la plus belle fille et faire baver les copains. C’est Duane qui tire le gros lot en la personne de Jacy, une pimbêche narcissique pourrie gâtée, rongée par la jalousie,obsédée par sa notoriété, qui n’hésite pas à manipuler ces braves garçons pour donner un sens à sa pathétique existence. Une jolie garce qui met sa vie en scène comme au cinéma. Les autres filles descendent directement du thon, seul l’attachement à leur virginité leur confère quelque chose d’humain. Dans ce trou perdu, trois femmes quadragénaires se détachent: Loïs, la mère adulée de Jacy qui trouve dans la bibine ce qu’il faut pour lui permettre d’affronter une vie insipide et grise; Genevieve, la serveuse qui travaille la nuit au café de Sam le Lion pour payer les soins médicaux de son mari malchanceux; et Ruth Popper, la plus esseulée des trois qui se met en tête d’aimer une dernière fois. Connaître cela au moins une fois avant de se dessécher. En marge de cette quête du plaisir, Larry McMurtry nous présente d’autres laissés-pour-comptes comme Billy, l’idiot au balai; Cecil qui paiera cher l’intérêt sincère qu’il porte à ses élèves; Frank, le père de Sonny qui économise vaille que vaille pour accéder aux soins; les gosses de riches qui repoussent plus loin les limites de l’acceptable pour se donner le sentiment d’être vivant. Plutôt difficile de vivre et grandir dans ce trou perdu oublié de tous, même des dieux. Sinon, il y a le Mexique, ses bars, ses maisons de passes à ciel ouvert ou l’enclos à bestiaux d’un voisin où une gentille génisse aveugle satisfera leurs besoins.



C’est une chronique d’une époque située entre deux guerres, la Grande et celle de Corée qui se profile. Pour ces tout jeunes adultes, l’apprentissage des désillusions sur le monde adulte est décrite avec beaucoup d’humour. L’auteur est un bon portraitiste et un fin psychologue; ses héros ont de la profondeur, du caractère, une personnalité qui nous les rend attachants. De belles envolées lyriques, un bon tempo, beaucoup de moment de franche rigolade et un bel humanisme dans ces pages qu’on le lâche pas facilement. J’ai passé un excellent moment en leur compagnie que l’on retrouve dans Texasville, des années plus tard. Pas encore dans ma PAL.



L’oeuvre de Larry McMurtry a souvent été adaptée au cinéma comme à la télévision: Terms of Endearment, The last picture show, Lonesone Dove (prix Pulitzer), Texasville pour ne citer que ceux-là. Il a été oscarisé pour son adaptation de Brokeback Mountain, une nouvelle de E. Annie Proulx, laquelle soit dit en passant m’a laissée totalement de marbre. Il est co-propriétaire de la plus grande librairie indépendante des USA avec 400/450000 titres; ce sont tous des livres de seconde main. Un bon conteur à l’humour grinçant qui sait faire plaisir au lecteur. En tout cas pour un essai, ça s’est transformé en point gagnant. Une très bonne pioche.
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La dernière séance

Je continue ma découverte de l'oeuvre de Larry McMurtry, en la remontant à l'envers de sa chronologie et La dernière séance m'a emballé.



Roman contemplatif peut-on lire ci et là ; je préfère chronique du temps qui passe, dans cette petite ville du sud des États-Unis, à quelques heures de voiture du Mexique. Thalia n'est pas à proprement parler un trou paumé, avec son collège, son cinéma, ses restaurants et son billard. Mais quand on est jeune, comme Duane et Sonny, c'est un territoire qui reste limité aux études, au sport et aux petits boulots. Alors heureusement, le soir et le week-end, il reste l'alcool et les virées, et surtout les filles.



Car finalement, dans cette petite ville empreinte de puritanisme, le sexe transpire de partout. Chez les jeunes hommes, qui ne pensent qu'à ça : c'est de leur âge. Chez les jeunes filles, qui appliquent les consignes de prudence, jusqu'au jour où elles découvrent le pouvoir mais aussi l'intérêt social qu'elles peuvent en tirer. Chez leurs parents enfin, où il apparaît parfois comme une échappatoire qui finit par laisser un goût amer, ou parfois comme une renaissance salvatrice. Tour à tour, Duane, Sonny, Jacy, Loïs ou Ruth y seront confrontés, livrant une facette différente des usages et bénéfices de la chair, finalement souvent triste.



Comme toujours, le grand art de McMurtry réside dans cette incroyable atmosphère qu'il parvient créer par la richesse et la diversité de ses personnages et les situations souvent cocasses dans lesquelles il les met. Sur un faux rythme lent comme les journées chaudes qui n'en finissent pas, on croise à Thalia foule de personnages aussi atypiques qu'attachants, tels Sam le Lion, le jeune Billy - sauvagement déniaisé dans une scène drôle et pitoyable à la fois - et même l'entraîneur Popper qui aborde en fin de livre sa propre phase de remise en question que j'aurais aimé voir davantage poussée.



En quelques 300 pages, Larry McMurtry n'aura laissé aucun de ses personnages indemnes. Tous auront traversé un cap de leur vie qui les fera évoluer, perdre leurs illusions et se projeter dans un avenir plus volontariste.



La dernière séance a eu lieu, le rideau est tombé, c'est la fin d'une époque, mais la vie must go on. C'est ce qu'auront appris Duane, Sonny et les autres.



Une très belle réussite.
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La dernière séance

Au début des années 1950 Thalia est une petite ville du Texas où l'on s’ennuie ferme, surtout au moment du passage à l'âge adulte. C'est le cas des deux copains, Duane et Sonny, qui y achèvent leur scolarité et doivent désormais faire des choix pour structurer leur vie. Encore est-il que les perspectives à Thalia sont limitées à l'élevage et au pétrole et que finalement les petits boulots, le football et les flirts dans la salle de cinéma locale ont du bon...



Chronique sociale d'une Amérique rurale en déliquescence, sans qu'elle entre pour autant de plain-pied dans la modernité, La dernière séance prend la forme d'une mosaïque de portraits d'hommes et de femmes de tous les âges, tous aussi fins que crédibles. Larry McMURTRY a en outre le talent de faire appel à une large palette d'émotions en maniant tout aussi bien l'humour que la gravité.



Alors si le thème de la jeunesse américaine désœuvrée dans une société sclérosée par la morale judéo-chrétienne a été surexploité, il faut reconnaître à ce roman-là qu'il est parfaitement construit et écrit, et qu'il sonne juste de bout en bout. Il est aussi l'occasion de poursuivre sa découverte d'un auteur américain largement méconnu en France, avec une oeuvre de jeunesse écrite deux décennies avant l'exceptionnel Pulitzer qu'est Lonesome Dove.
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La dernière séance

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La dernière séance

C’est peut-être à cause de la chanson (et même de l’émission d’Eddy Mitchell) mais je ne m’attendais pas du tout à ce que La dernière séance soit une romance. Holà, mais attention, hein, une Romance avec un grand air (on est chez Gallmeister quand même et pardonnez moi ce jeu de mot … donc le paysage américain est une pièce de l’histoire).



Nous sommes au Texas, en 1951, dans la petite ville de Thalia, étriquée mentalement et physiquement, laissant sa jeunesse aussi désoeuvrée que puisse le faire une ville frôlant le désert. Ça sent l’ennui, la pauvreté, les gens qui se connaissent depuis l’enfance. Un drive in, une salle de billard et pour s’évader de ce trou, un cinéma.



Cette dernière séance raconte le dernier tour de piste de Duane et Sonny, deux lycéens en dernière année, mal aimés, délaissés, bossant comme des adultes après l’école, désillusionnés comme des vieux.



Autour des deux garçons gravitent une série de portraits : Jacy, LA fille, que tous les garçons envient à Duane. Geneviève, la serveuse fatiguée, emprisonnée dans son café, comme dans un tableau de Hopper. Lois, la mère venimeuse de jacy, qui se sait plus belle que sa fille. Ruth, l’oubliée. Sam Le Lion, le roi des orphelins et Billy, simplet abandonné, balayant inlassablement les traces laissées par le vent.







Larry McMurtry de son écriture sensible et sensuelle, retranscrit les espoirs, les premiers amours, la passion et les chausses trappes de la vie avec une finesse bouleversante. Un grand Gallmeister.
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La dernière séance

J'ai été tellement emballé par Lonesome Dove que j'ai lu cette "dernière séance" alors que j'ai vu le film il y a à peine quelques mois de ça. Le film a des qualités, mais le roman est beaucoup plus fort. C'est une sorte d'éducation sentimentale pour ses deux personnages principaux, Sonny et Duane, perdus dans une toute petite ville du Texas, Thalia. Ils sont amoureux de la même jeune fille, Jacy, fille de parents riches et alcoolos. Elle ne pense elle aussi qu'à tromper son ennui en jouant de ses amours, mais restera aussi insatisfaite de sa vie que sa mère. Ce qui m'a le plus étonné c'est la liberté de ton de ce roman, très explicite sur les tourments du désir sexuel et ses joies bien trop vite passées. Il y a aussi un peu d'humour, mais le fonds est assez dépressif. Beau roman.
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La dernière séance

Ce roman évoque la chaleur, la poussière, et présente de beaux personnages très bien décrits.

C'est cru, sexuel, il y a de la tension.

Un vrai univers.

L'ambiance est très forte mais cela ne m'a pas touchée, difficile de s'identifier et d'apprécier.
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La dernière séance

Nous sommes en 1951 dans une petite ville du Texas, Thalia, pour suivre le désoeuvrement de la jeunesse et des adultes de ce coin perdu d'Amérique. A part la salle de billard, le cinéma et le café, il y a peu de distractions.

Duane et Sonny finissent le lycée et font des petits boulots comme livreur ou sur les plate formes pétrolières. A part le sport, leur principale distraction est de" sortir les filles".

Et ils nous en font découvrir, un peu trop à mon goût, puisqu'on va jusqu'à la zoophilie. Mais j'ai réussi à passer ce cap pour trouver des personnages exceptionnels, de évènements touchants.

Il y a d'un côté, les jeunes, leurs amours, leurs coups de tête, leurs amitiés et puis, les adultes qui affrontent difficilement la fuite de l'amour, la vieillesse et le constat d'une vie ratée.

L'auteur évoque la jeunesse des lycéens, leurs découvertes et en écho, la jeunesse perdue des mères de quarante ans ou de Sam le Lion. Les histoires d'amitié entre Duane et Sonny ou entre Sonny et ce jeune demeuré Billy sont très touchantes.

Et puis, il y a tous les petits évènements d'un village texan: la dénonciation d'un professeur supposé homosexuel, le clivage riche et pauvre, les difficultés d'accéder aux soins, l'importance de l'équipe de sport de la ville, les tribulations du pasteur et de son fils, l'approche de la guerre de Corée, les mariages à la sauvette, les escapades au Mexique.

C'est un roman foisonnant d'actions et de rencontres humaines.

Tous les personnages sont magnifiques, à la fois agaçants et touchants. Même Jacy, cette jeune fille bourgeoise qui ne sait que jouer avec les autres pour attirer le regard sur elle, nous fait craquer quand elle comprend qu'elle ne sera jamais aussi adulée que sa mère. Et puis, il y a Ruth, cette quadragénaire qui veut vivre une dernière romance.

Si vous arrivez à faire fi des scènes scabreuses, vous aurez la chance de découvrir des personnages , des amitiés, des amours remarquables.
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La dernière séance

La vie à Thalia, bled paumé du Texas, au tout début des années cinquante. L’auteur nous fait parfaitement ressentir la chaleur, la poussière, et surtout, l’ennui. Car les jeunes s’ennuient ferme à Thalia. Et les adultes aussi d’ailleurs. Nous suivons Sonny et Duane, deux ados en dernière année de lycée. Toute la semaine, entre leurs cours, leurs entraînements sportifs et leurs petits boulots, ils ne rêvent qu’à la soirée du samedi soir et à la séance de cinéma où ils pourront peloter l’un Charlène, moche, prude et pas très futée, l’autre Jacy, la plus belle fille du coin, bonne élève et la plus riche de surcroît. Les personnages sont bien campées et avec les personnages secondaires cela donne une fresque d’une partie de la société américaine de l’époque : puritanisme de façade bien ancré qui cohabite avec une sexualité exacerbée. En conséquence les situations sont attendues (cinéma du samedi soir, billard, virées en bagnole, …), c’est plus qu’à la limite du cliché. Sans surprise il y a peu d’actions, à part les scènes de sexe. C’est un roman qui retranscrit une ambiance, avec juste ce qu’il faut d’action pour maintenir un intérêt. A ce titre, c’est plutôt très réussi. Quelques événements font qu’à la fin du roman, quand le cinéma ferme, Sonny et Duane ne sont plus des gamins, mais ce n’est pas pour autant un roman d’initiation. Tout est plutôt dans l’atmosphère, dans la peinture d’une tranche de vie. Si on aime ce genre, c’est intéressant, mais vu l’ennui qui règne à Thalia c’est aussi plutôt déprimant même si ce n’est pas toujours dénué d’humour.
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La dernière séance

Avec mélancolie, un grand sens de la description et quelques belles envolées, le romancier décrit les rêves de ces adolescents qui finiront par rentrer dans le rang, tout en regrettant l'époque où ils se donnaient rendez-vous devant le cinéma hors d'âge du vieux Sam le Lion.
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La dernière séance

Le fond : 1951, Thalia, Texas, Etats-Unis. Dans cette bourgade à la frontière du désert, certains rêvent grand et d’ailleurs, de faire fortune sur place dans le pétrole, ou, pour la majorité des habitants, pas plus loin que le bout de leur nez et de la ville. Parmi eux, Duane et Sonny sont deux jeunes dont le passe-temps favori est de pousser le plus loin possible leur flirt à l’arrière du bus scolaire, de la salle de cinéma ou de leur camionnette. Si Duane sort avec Jacy, le meilleur parti de Thalia, Sonny flirte avec l’acariâtre Charlene. Bientôt, Sonny jette son dévolu sur Mme Popper, la femme délaissée de leur entraineur de basket, un macho invétéré qui n’assume pas son homosexualité.

La forme : le style est simple, avec un bon équilibre entre parties descriptives et dialogues.

Pour conclure, un très bon roman tout en nuances sur le quotidien d’une bourgade texane dans les années 50, entre poids des traditions et désirs d’émancipation, entre espoirs naissants et passions déchues.



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La dernière séance

Je ne sais plus trop bien pourquoi j'avais postulé pour ce livre, parce que ce n'est habituellement pas le genre de livre qui me passione (les Etats-Unis de la première moitié du XXe siècle), mais j'ai déjà rencontré des exceptions, alors bon, quand j'ai vu que j'avais été selectionnée pour le lire, je me suis dis "Allooons-y".



Et même si ça n'a pas été super passionnant, j'ai trouvé ça intéressant à lire. Ca permet une immersion intéressante dans une petite ville des Etats-Unis, où presque tout se sait, et où il n'y a pas grand chose à faire. Où les jeunes sont perdus et désabusés, forcés de grandir plus vite qu'ils ne le devraient et pervertis par l'ambiance de ces petites villes et de cette époque. [...]
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La dernière séance

Un livre magnifique et très émouvant qui nous raconte la vie d'adolescents dans une petite ville du Texas. Tous les personnages sont bien décrits, leur psychologie est bien rendue, leurs interactions sont crédibles et émouvantes. Et puis il y a de magnifiques trouvailles: le cinéma qui va bientôt fermer, les personnages de Sam le Lion, de Ruth la femme malheureuse en mariage, de Jacy la fille trop jolie, des deux amis Duane et Sonny et surtout de Billy, le garçon un peu simplet qui balaie la rue. Bref, une belle lecture, parfois mélancolique et souvent amusante, toute en sensibilité.
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La dernière séance

Si les vieux lecteurs d’ici (haha, vieux lecteurs, tu parles, bref) se souviennent il y a quelques temps j’avais partagé les romans entre les contemplatifs et les actifs. La Dernière Séance est très clairement un roman contemplatif, mais de la plus belle facture. J’ai pris énormément de plaisir à suivre les aventures et la découverte de la sexualité, de la sensualité, je n’oserais dire de l’amour de cette petite bande de jeunes américains des années 50. Ils sont attachants en même temps qu’horribles, et le côté « livrés à eux-même » qui semble avoir été habituel aux États-Unis renforce ces deux sentiments. Sans jamais verser dans le pathos, il étudie de très près ces amours adolescentes à leur apogée.







La Dernière Séance est un très bon roman, extrêmement agréable à lire. On est pris dedans et il est difficile de le lâcher, même quand (dans mon cas) mes yeux devenaient douloureux à force de fatigue. En plus il est écrit par l’un des derniers libraires indépendants américains alors que demander de plus?
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La dernière séance

Encore une fois enchantée par un livre de Larry Mcmurtry... Après avoir lu et beaucoup aimé les deux tomes de Lonesome Dove, j'ai souhaité continuer à découvrir cet auteur.

Cette fois, il s’intéresse à deux jeunes garçons, tout juste sorti de l'école, qui vivent leurs premiers émois d'homme, isolés et "prisonniers" d'une toute petite ville Texane dans les années 50.
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La dernière séance

Au début des années 50, dans une petite ville isolée du Texas, les habitants semblent vraiment s'ennuyer. Un unique cinéma, un bowling et un café figurent parmi les principaux lieux de distraction. Sonny et son ami Duane les fréquentent assidûment. Ils tentent aussi de se distraire entre les bras de leurs petites amies respectives, la prude Charlène et la magnifique Lacy.



L'ennui ressenti par les habitants de la ville est tellement bien exprimé à travers les cent premières pages que j'ai failli l'abandonner à ce stade, sans que pourtant rien dans le style ou dans la manière de décrire les personnage ne m'ait déplu. Par la suite, j'ai découvert, parfois avec surprise, les effets psychologiques et comportementaux de l'ennui et des valeurs morales surannées qui semblent gouverner la vie des habitants de cette ville.



Les aspirations des jeunes à plus de liberté d'action et de pensée laissent cependant espérer l'effacement progressif du puritanisme qui règne dans cette société.



Il s'agit d'une fresque sans concessions d'une partie de la société américaine du début des années 1950, dans laquelle les apparences priment sur l'essentiel (importance des signes extérieurs de richesse, homophobie...).



Bon moment de lecture, mais je ne suis pas particulièrement attiré par les autres ouvrages de l'auteur.
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Le saloon des derniers mots doux

"On veut des légendes." chantait Eddy, nostalgique de sa dernière séance... Eh bien en voici, et sans faux col.



Dans Le saloon des derniers mots doux, Larry McMurtry convoque le gratin des cadors du Far West : à Long Grass et alentours, se croisent Wyatt Earp, Doc Holliday, William Cody, mais aussi Charlie Goodnight. La vie y est aussi paisible que peut l'être l'époque, entre bagarres, bordel, saloon, troupeaux, indiens...



Mais ça, c'est pour la légende et les clichés. Car McMurtry a choisi de mettre tout ce petit monde en scène loin de leur image d'Épinal : Earp est irascible et ne doit son salut - y compris à OK Corral - qu'aux circonstances. Holliday est malade et crache ses poumons. Les spectacles de Cody sont loin des légendaires et triomphales tournées de Buffalo Bill, et touchent à leur fin. Les éleveurs, aussi important soient-ils, ne sont pas très fins, parfois ridicules jusque dans leur mort. Bref, il nous livre une autre vision, moins officielle (et plus réaliste ?) mais plus drôle et enlevée, d'une tranche de cette grande histoire de l'Ouest. Et peut-être n'est-elle pas si éloignée que cela de la réalité...



C'est confrontés à la difficulté que ces personnages légendaires - mais aussi tous les autres, issus de la fiction, qui les accompagnent - montrent le plus leur vulnérabilité et tombent le masque. Il suffit d'un mouvement de troupeau, d'une tempête de sable, d'un proche qui meurt et les failles sont là : Earp et Holliday ne touchent plus une canette au tir, au propre comme au figuré. Loin de la grande explosion démographique de l'Ouest, Long Grass se vide et meurt. Ailleurs, à Tombstone, le shérif ne fait plus vraiment la loi. On est loin des légendes...



Heureusement, les femmes sont là. Comme dans la légende (épouses, serveuse au saloon, tenancière de bordel ou putain) mais pas que. À l'image de San Saba, elles sont belles, racées et fières. À l'image de Mary-Molly, elles "tiennent" leurs hommes à bout de bras, mais ils ne le savent pas. À l'image de Nelly, la journaliste, elles sont cultivées et indépendantes. Et si c'était elles, les légendes de l'Ouest ?



Le Saloon des derniers mots doux est un bijou remarquablement décalé et, pour moi, la découverte sur le tard d'un auteur que j'ignorais. L'écriture y est élégante, accessible, empreinte d'une nostalgie recherchée et travaillée, au service d'une histoire s'égarant volontiers dans des détours inutiles à la compréhension générale, mais tellement indispensables pour poser ces décors et cette ambiance qui font tout le charme et l'intérêt du livre.



Une chose est sûre : je vais m'empresser de combler très rapidement mon retard dans l'oeuvre de McMurtry !
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Le saloon des derniers mots doux

Larry McMurtry dessine un Far West en train de changer en cette fin du XIXe siècle. On ne chasse plus vraiment les Indiens, on ne vise plus vraiment juste, les bisons ont disparu depuis longtemps…

C'est dans ce triste décor que l'on retrouve des légendes comment les frères Earp – Wyatt, Virgil, Morgan, Warren et Newton –, mais aussi Doc Holliday et ceux qui les affrontèrent au cours de la fusillade de O.K. Corral : Ike et Billy Clanton ainsi que les frères McLaury. Bill Cody, dit Buffalo Bill, ou les généraux Sherman et Mackenzie font également une brève apparition.

Et tout ce petit monde se balade de Long Grass à Tombstone, en passant par Denver et Mobetie.



Larry McMurtry ne nous présente pas des héros. Entre un Wyatt Earp peu sympathique et pas si fin tireur, un lord anglais qui tombe d'une falaise par inattention ou encore les spectacles un peu minables de Buffalo Bill, le Far West présenté n'est pas très glorieux.

Le ton est désabusé et on sent beaucoup de mélancolie dans ce roman, une mélancolie vis-à-vis d'une époque passée.

Finalement, heureusement que les femmes sont là pour relever un peu le niveau même si elles peuvent être casse-pieds par moments. San Saba, Mary Goodnight, Jessie Earp, Nellie Courtright… Elles sont cultivées ou aspirent à l'être, elles travaillent, se mesurent aux hommes et les dépassent. Elles ont du caractère et, dans ce monde machiste, n'hésitent pas à moucher leurs maris et à les remettre à leur place s'il le faut.



Toutefois, je n'ai pas réussi à accrocher à ce roman (qui se lit cependant très vite). Les personnages ne m'ont pas intéressée, je les ai trouvé un peu trop bouffons, un peu trop caricaturaux.

Les chapitres sont parfois trop brefs, avec un seul dialogue ou une seule petite action, et il y en a certains dont je n'ai pas compris l'intérêt, notamment ceux avec les Indiens Satank et Satanta, puis l'apparition des généraux Sherman et Mackenzie : ils viennent faire un petit coucou, puis disparaissent.

Quant au célèbre règlement de comptes à O.K. Corral, il est expédié en quelques lignes (même si, finalement, il n'y a réellement eu que quelques tirs ce jour-là), ce qui m'a un peu déçue, d'autant plus que cela offre une fin très brutale et assez déstabilisante au roman.



J'attendais davantage de ce roman au titre poétique, le saloon des derniers mots doux. de l'humour, des mythes déconstruits et la fin du Far West, de ces terres sauvages, de ce monde de cowboys et de shérifs, cela aurait pu faire un roman très réussi. Malheureusement, je n'ai pas été convaincue. C'est, je crois, la première fois que je n'apprécie pas trop un roman des éditions Gallmeister (éditions que j'aime beaucoup).
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Le saloon des derniers mots doux

Le Far West, ma p'tite dame, c'est plus ce que c'était ! Au lieu de traquer les hors-la-loi, les prétendus tireurs d'élite baillent aux corneilles, avachis sous le porche d'un saloon, et tirent sur les chapeaux soufflés par le vent – en les ratant la plupart du temps. Les femmes enquiquinent les hommes, les hommes cognent les femmes, les éleveurs dégringolent des falaises, les cowboys boivent comme des trous, les indiens torturent les péquenauds et les vaches s'emmerdent sec. Décors en carton-pâte, fusils chargés à blanc, desperados de pacotille, villes désertées, saloons gris de crasse, ranchs industrialisés, putains fatiguées, comanches faméliques… Voilà tout ce qui reste de la glorieuse Conquête de l'Ouest. Alors, puisque plus rien ne tourne rond, puisque tout part à vau-l'eau, pourquoi s'en faire ? C'est ce que semblent penser Doc Holiday et son pote Wyatt Earp alors qu'ils zyeutent d'un regard las l'arrivée du cirque de Buffalo Bill à la petite ville de Long Grass. Posons nos fesses un moment au sol, débouchons une bouteille de bière et installons-nous un moment près d'eux pour regarder, dans un nuage de poussière, les derniers vestiges de la Légende de l'Ouest s'envoler…



Dernier roman de Larry McMurty, « le saloon des derniers mots doux » sonne comme un adieu au western. Malgré toute son amertume et sa dérision, « Lonesome Dove », le roman le plus connu de McMurty et mon gros coup de coeur de 2014, conservait des accents épiques, à présent tout à fait disparus. Tout semble submerger par un sentiment de négligence général : on pourchasse les indiens négligemment, on conduit des troupeaux négligemment, on pend des voleurs de chevaux négligemment… Même le lecteur n'échappe pas à ce climat de je-m'en-foutisme ambiant. C'est un peu le problème : malgré toute ma bonne volonté et l'affection que je porte à McMurty, je n'ai pas pu m'empêcher de bailler un peu à la lecture de ce – pourtant – très court roman. L'humour est toujours là et arrache de temps à temps un sourire amusé au lecteur, mais les personnages sont trop nombreux et trop sobrement esquissés pour attirer réellement l'intérêt. du charme, de la mélancolie, un brin de poésie, mais trop peu de consistance pour être mémorable. Dommage, mais, pour me consoler, la préquelle de « Lonesome Dove », « La marche du mort », sortira en juin. Inutile de dire que j'en attends énormément !

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