Larry McMurtry dessine un Far West en train de changer en cette fin du XIXe siècle. On ne chasse plus vraiment les Indiens, on ne vise plus vraiment juste, les bisons ont disparu depuis longtemps…
C'est dans ce triste décor que l'on retrouve des légendes comment les frères Earp – Wyatt, Virgil, Morgan, Warren et Newton –, mais aussi Doc Holliday et ceux qui les affrontèrent au cours de la fusillade de O.K. Corral : Ike et Billy Clanton ainsi que les frères McLaury. Bill Cody, dit Buffalo Bill, ou les généraux Sherman et Mackenzie font également une brève apparition.
Et tout ce petit monde se balade de Long Grass à Tombstone, en passant par Denver et Mobetie.
Larry McMurtry ne nous présente pas des héros. Entre un Wyatt Earp peu sympathique et pas si fin tireur, un lord anglais qui tombe d'une falaise par inattention ou encore les spectacles un peu minables de Buffalo Bill, le Far West présenté n'est pas très glorieux.
Le ton est désabusé et on sent beaucoup de mélancolie dans ce roman, une mélancolie vis-à-vis d'une époque passée.
Finalement, heureusement que les femmes sont là pour relever un peu le niveau même si elles peuvent être casse-pieds par moments. San Saba, Mary Goodnight, Jessie Earp, Nellie Courtright… Elles sont cultivées ou aspirent à l'être, elles travaillent, se mesurent aux hommes et les dépassent. Elles ont du caractère et, dans ce monde machiste, n'hésitent pas à moucher leurs maris et à les remettre à leur place s'il le faut.
Toutefois, je n'ai pas réussi à accrocher à ce roman (qui se lit cependant très vite). Les personnages ne m'ont pas intéressée, je les ai trouvé un peu trop bouffons, un peu trop caricaturaux.
Les chapitres sont parfois trop brefs, avec un seul dialogue ou une seule petite action, et il y en a certains dont je n'ai pas compris l'intérêt, notamment ceux avec les Indiens Satank et Satanta, puis l'apparition des généraux Sherman et Mackenzie : ils viennent faire un petit coucou, puis disparaissent.
Quant au célèbre règlement de comptes à O.K. Corral, il est expédié en quelques lignes (même si, finalement, il n'y a réellement eu que quelques tirs ce jour-là), ce qui m'a un peu déçue, d'autant plus que cela offre une fin très brutale et assez déstabilisante au roman.
J'attendais davantage de ce roman au titre poétique, le saloon des derniers mots doux. de l'humour, des mythes déconstruits et la fin du Far West, de ces terres sauvages, de ce monde de cowboys et de shérifs, cela aurait pu faire un roman très réussi. Malheureusement, je n'ai pas été convaincue. C'est, je crois, la première fois que je n'apprécie pas trop un roman des éditions Gallmeister (éditions que j'aime beaucoup).
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