Citations de Laura Barnett (58)
Cass aussi, était attristée, comme à chaque fois que l'un des siens disparaissait : Hendrix, Morrison, Moon, Joplin, Denny, Mercury. Il lui semblait, dans ces moments de grande mélancolie, que sa plus grande réussite ne se trouvait pas tant dans les morceaux dont elle était l'auteur mais dans le fait d'avoir simplement réussi à rester en vie pour les écrire -
Dylan avait créé le compte Facebook de Jim lors de derniere visite à Edimbourg. "C'est pas mal pour garder le contact avec les vieux amis, non ?" avait-il dit, et Jim avait acquiescé, refusant de trahir sa réticence : le fait que la plus grande part de son être n'arrivait pas à comprendre comment et depuis quand le monde a décidé de casser les murs qui mettaient jadis discrètement la vie privée à l'abri des regards.
C'est étrange de voir à quel point un enterrement réclame d'être sociable, alors que c'est évidemment la dernière chose que l'on a envie de faire.
( Conversation avec un chauffeur de taxi)
- Ma femme adorer votre musique, quand nous jeunes, lui dit-il un sourire jusqu'aux oreilles avant d'ajouter, l'air surpris : Vous avoir l'air très normale pour star.
« —— Merci , mais je peux m’en charger toute seule .
Et ils s’éloignent ensemble, quittent les sentiers battus de leur après-midi pour se plonger dans les ombres grandissantes de la soirée, dans cette contrée lointaine et liminaire où l’on délaisse une voie pour en prendre une autre . »
C'est vrai, avait fièrement dit Peter en la présentant à Jim, je suis vraiment tombé amoureux de la fille d'à côté. Quelle chance que j'aie eue qu'elle aussi tombe amoureuse de moi !
C'est ça la vie de couple, non ? Prendre les roses avec les épines. Du moins, c'est comme ça que ça devrait être.
C'est ça la vie de couple, non ? Prendre les roses avec les épines. Du moins, c'est comme ça que ça devrait être.
Plus tard, Eva se dira : Sans ce clou rouillé, Jim et moi ne nous serions jamais rencontrés.
Il est allé contre la loi naturelle des choses, cette loi qui affirme que l'occasion d'atteindre le bonheur ne se présente qu'une seule fois, avec une seule personne, et que si on la laisse passer, elle ne se représente jamais.
Tu ne crois quand même pas que tout est écrit, non ? [...]
- Non. Peut-être pas. Qui sait ? [...]
- Pas de regrets, Jim, entendu ?
Dans les cheveux d’Eva, il dit :
- Pas de regrets, Eva. Ni maintenant. Ni jamais.
Il sourit, et Eva remarque que ses yeux sont d'un bleu profond, presque violet, encadrés de cils plus longs que les siens. Chez une femme, c'est un signe de beauté. Chez un homme, c'est un peu troublant ; elle a du mal à soutenir son regard.
Au bout de quelques mois, Cass avait été formelle : elle n'avait pas envie de vivre comme une prisonnière, et les vigiles avaient été remerciés - elle avait gardé son alarme. (...)
- Si une vieille, grosse qui halète dans un jogging crado les passionne [ les papparazzis ] à ce point, eh bien laissons-leur ce plaisir, je n'en ai plus rien à faire, Alan.
Dans l’un de ses plus mauvais jours, au moment de sortir des lasagnes du réfrigérateur, leur odeur écoeurante, leur consistance compacte et huileuse lui avaient soudain paru insupportables.
Elle eut alors l’étrange sensation déboussolante que sa vie se résumait ainsi à une succession d'alliances mouvantes-rien de stable, rien de définitif, les êtres sortant aussi subitement de son existence qu'ils y entraient.
L'opinion des critiques n'est bonne qu'à recouvrir le sol d'une cage de hamster.
Vivian allait à l'église depuis plus d'un an. Cela n'avait pas étonné Jim quand elle le lui avait dit : sa mère avait souvent, dans ses périodes d'euphorie, développé des lubies soudaines, imprévisibles.
Je pense à la Caverne de Platon, à cette terrible idée que la plupart d'entre nous passons notre vie le dos tourné à la lumière, à observer les ombres sur les murs.Elle voyait presque Ernest Hemingway lui taper sur l'épaule, secouer la tête et lui dire "Vous croyez pouvoir écrire une phrase vraie, n'est-ce pas madame? Sauriez-vous seulement en reconnaître une si elle vous mordait la jambe?"
Sous la douche, savonnant le corps qu'il a touché, Eva éprouve un soudain accès d'euphorie. Elle ne reverra jamais Leo, sauf par hasard, dans des soirées, dans d'autres séminaires semblables à celui-ci. Ils ne se sont fait aucune promesse qu'ils ne puissent tenir. Ce soir, elle sera à la maison avec Jim et les enfants ; elle retournera à son autre vie, chantera de nouveau la ritournelle familiale. Ce qui s'est passé là, dans le Yorkshire, elle le gardera pour elle. Elle le portera en silence, comme un galet glissé dans la poche d'un vieux manteau, mis de côté, bientôt presque oublié.
Il attend un instant avant d'ouvrir la porte de l'atelier, les yeux baissés sur la plage, submergé par un bonheur déconcertant; et il le savoure, l'absorbe parce qu'il est assez vieux maintenant pour prendre le bonheur tel qu'il est : bref et volatil, non un état vers lequel tendre, qu'il faut rechercher pour s'y installer, mais qu'il faut saisir au vol et retenir le plus longtemps possible.