Les moqueries sont devenues partie intégrante de mon quotidien depuis avril dernier. En trois mois, j'ai eu le temps de m'y faire.
La capacité de l'humain est parfois effrayante.
j’envie les chenilles, qui se libèrent de leur cocon une fois qu’il est devenu trop lourd. Moi aussi, j’aimerais renaître avec des ailes pour m’envoler loin d’ici et repartir de zéro, là où personne ne viendrait me rappeler mes erreurs.
— Carrément ? Arrêter de leur sourire ?
— Ouais. Tu devrais réserver ton sourire aux personnes spéciales.
— Tu penses être spécial ?
— Je sais pas. À toi de me le dire.
Je réprime un sourire.
— J'ai cru que tu étais énervé.
-Qu'est-ce qui te rend triste Grey ?
Sa voix s'est radoucie, juste un peu, je dois lui faire pitié.
Je m'en moque.
- Je suis fatiguée.
- Fatiguée ?
- De devoir toujours faire comme si ça allait.
Je capte une nouvelle nuance dans son visage. Alors je m'entends poursuivre :
- Mais par-dessus tout... je me déteste d'avoir cru pendant une seconde que tu pourrais me sauver, alors que tu m'as laissé tomber quand j'avais le plus besoin d'aide.
"-J'ai l'impression que je dois toujours te réparer, marmonne-t-il en passant le coton humide entre mes jointures rouges, légèrement égratigné par endroits.
-Je ne vous ai pas demandé de le faire.
-On n'a pas toujours besoin de parler pour demander les choses." -Page 370