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Critiques de Lauren Beukes (142)
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Afterland

Albin Michel Imaginaire a vraiment l'un des catalogues les plus éclectiques à mes yeux de l'univers des éditeurs de l'imaginaire et ses résumés alléchants me poussent souvent à faire des découvertes que je n'aurais pas osé faire autrement car je fais aveuglément confiance à son directeur de collection : Gilles Dumay, que je remercie d'ailleurs pour cette lecture.



J'ai déjà lu et surtout vu des romans et films avec un pitch vaguement similaire à Afterland, c'est-à-dire dans un monde où un gros drame s'est produit à l'échelle planétaire et où on suit un duo qui part sur les routes pour x ou y raisons. Souvent, je n'ai pas été particulièrement emballée par ce que j'ai lu ou vu parce que le mode road trip ne me convenait pas particulièrement dans la façon dont il était écrit ou parce que le drame était un peu trop vite oublié au profit de la série. Pourtant, ici, Lauren Beukes est parvenue à éviter ces écueils et à m'offrir enfin un road trip que j'ai apprécié de suivre !



Il faut dire que d'emblée, je savais grâce à la poignante couverture d'Aurélien Police que j'allais avoir un très beau duo. Cole et Miles/Mila sont une mère et son fils qui tente de fuir le gouvernement et ses sbires qui pourchassent les derniers hommes survivants à un terrible virus qui a éliminé la plupart d'entre eux afin de les garder en cage. Leur désir de liberté, enfin surtout celui de Cole, va alors devenir le plus grand moteur de cette vaste histoire.



Pour nous conter cela, Lauren Beukes a su faire preuve d'un rythme qui m'a totalement convenu. Elle alterne dans un premier temps de manière un peu aléatoire récit de la fuite de nos héros avec souvenirs de ce qui s'est passé pour qu'ils en arrivent là. On découvre donc très très progressivement ce qu'ils fuient et la catastrophe qui a frappé la Terre. Ils font quelques rencontres en cours de route pour les aider dans leur périple et alors que c'était sur le point de devenir un peu routinier à mi-tome, elle nous assène un revirement qui fait changer de direction son récit. Elle réveille ainsi le lecteur et apporte une nouvelle profondeur bienvenue pile au moment où il le fallait. Ce n'est ensuite qu'une succession de chapitre retrouvant un second souffle pour nous conduire jusqu'à un final évident mais juste.



Tout au long de cette lecture, j'ai été très touchée par le duo Cole/Miles-Mila. L'autrice décortique très bien les personnalités de chacun d'eux, dont on entend tour à tour la voix, mais également leur relation un brin compliquée avec ce qui est arrivé. Ce sont les deux survivants de leur famille, le mari/père étant mort et étant chacun à un âge différent de sa vie, étant également d'un sexe différent, ils n'ont pas au final les mêmes aspirations, ce que l'on va découvrir au fil de l'histoire. C'est donc un superbe numéro d'équilibriste auquel se livre l'autrice pour nous décrire cette relation tendre mais compliquée avec une mère qui veut à tout prix sauver son ado de fils, mais avec un ado, qui lui découvre la vie et aspire à une liberté différente, se posant mille questions au cours de ce voyage par rapport à ses croyances mais aussi son genre et sa sexualité.



Le road trip, lui, m'a totalement convaincue parce qu'il n'était pas l'élément essentiel ici. Il partage la vedette avec le récit passé de la façon dont le virus a surgi, s'est propagé puis a changé la vie de milliards d'habitants. Il partage également le haut de l'affiche avec la relation compliquée dont je viens de vous parler, mais également avec le personnage de la soeur de Cole, qui va être l'électron libre et totalement fou, qui va les poursuivre dans leur cabale pour tenter de tirer profit de son neveu. Avec elle, nous touchons à ce qui se fait de pire dans l'humanité : mafia, trafic, drogue, tentative de meurtre, etc. Je n'ai pas du tout aimé son personnage. Je n'ai pas du tout aimé les chapitres quasi psychédéliques où elle intervenait, mais je reconnais son rôle dans cette histoire et le contrepoint qu'elle fournit.



Ainsi, nos héros vont vivre de sacrées aventures en traversant les États-Unis pour tenter de gagner leur liberté. Cela rappelle une littérature foisonnante sur le sujet aussi bien pour le mode road trip, que pour le désir de survivre, mais l'autrice à l'intelligence de toucher aussi à des questions comme la foi, la religion, la mixité ethnique, la sexualité et le genre, ce qui rend le titre vraiment plaisant à lire, car en plus de l'aventure, il y a de la réflexion. 



Afterland a donc été pour moi une excellente surprise, la preuve que moi aussi je suis capable d'apprécier un road trip survivaliste tant que l'auteur ne se cantonne pas à ça et ajoute avec intelligence d'autres éléments à son histoire. Ici, j'ai été touchée par la relation de cette mère et son fils. J'ai beaucoup aimé cette mère courage qui fait tout pour survivre et aussi accepter son fils qui traverse l'adolescence et le deuil de son père. Le décor SF avec ce terrible virus était fascinant et bien développé. Je n'ai pas vu les pages défiler tant j'étais prise dans l'aventure de ce duo émouvant parfaitement croqué par Aurélien Police. Alors si la couverture vous intrigue, laissez-vous séduire, vous ne regretterez pas l'expérience humaine que ce voyage vous fera vivre.
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Afterland

Afterland de Lauren Beukes m’a fait bien envie. D’abord, la couverture d’Aurélien Police est, comme d’hab, sublime. Mais vous me connaissez : une histoire où tous les hommes ont quasiment disparu ? Je prends ! Je connais également déjà le style de l’autrice sud-africaine grâce à Moxyland, qui oscille entre dystopie et cyberpunk. Afterland propose quelque chose de complètement différent ! Qu’en ai-je pensé ?



Lauren Beukes place son histoire aux États-Unis. A quoi ressemblerait la société sans les hommes ? Avec une moitié de l’humanité en moins, le monde ressemble fortement à une dystopie post-apocalyptique. Les hommes sont morts d’une maladie hautement transmissible qui se transforme en cancer de la prostate virulent, maladie qui ne se manifeste que sous la forme d’un rhume chez les femmes. Pas de chance. En six mois, le monde connaît des bouleversements hors normes : on manque de main-d’œuvre dans les métiers très masculinisés, les rares hommes survivants deviennent des raretés. Ils sont donc souvent chassés ou exploités pour leur sperme, ou vivent dans des zones protégées par l’État. Évidemment, qui dit denrée rare dit convoitise et réification. Et Miles, fils de Cole, en fait les frais. Pire, sa propre tante a tenté de l’enlever.



L’autrice nous met très bien face à un monde en déliquescence. Loin de proposer un matriarcat idyllique, l’autrice opte pour le transitoire. Sans que ce soit la fin, on sent qu’on est au cœur d’une période d’instabilité. Cole et Miles traversent le pays, Billie à leurs trousses, rencontrant toutes sortes de personnes qui construisent un portrait composite d’États-Unis toujours en proie à ses vieux démons. Bienveillantes, malveillantes. Souvent étranges. Car c’est aussi le récit des branches auxquelles on tente de se raccrocher. La drogue. La religion. Le roman est accrocheur et mené au cordeau, notamment dans sa première partie.



Mais Lauren Beukes a vraiment une façon particulière de faire les choses. Si son récit prend une idée ambitieuse, il faut d’abord se faire au style rauque et dur de l’autrice. Elle n’a pas une écriture vraiment agréable au sens premier : elle aime changer de registre, écrire des personnages antipathiques… Bref, ce n’est pas le genre de roman facile à lire que je conseillerais à tout le monde. D’autant plus qu’elle nous partage des moments un peu trash et barrés, comme cette congrégation de sœurs du Chagrin complètement barrée qui ne convainc pas totalement. Ou les moments les plus azimutés de Billie, qui n’a clairement pas toute sa tête.



Pourtant le récit aborde avec justesse de nombreux sujets. Les enjeux sociétaux comme la disparition des hommes ou la désertion des métiers masculins, celui de vivre dans un monde bouleversé. Mais aussi les enjeux au niveau plus personnel. La relation mère-fils est bien mises en scène et valorisée, de même que la relation complexe entre deux sœurs au caractère puissant. Miles, jeune garçon travesti en jeune fille, doit assumer cette nouvelle identité dans un monde où son sperme est considéré comme de l’or blanc. Dommage que le roman soit parfois un peu lent et décousu en milieu de lecture. Les grandes thématiques perdent en cohérence.



Road-movie post apo au goût de thriller, Afterland est un roman au ton acre. Il repose sur trois personnages au coeur d’un univers transitoire bouleversé. Cet aspect est intéressant, puisque nous faisons face à une société qui se réorganise autour de l’extrême rareté des hommes. Les ressources les plus précieuses ne sont plus celles qu’on pense. Miles est donc poursuivi, par sa propre tante notamment, et sa mère tente de le protéger. La dynamique entre les trois personnages est bien menée et crédible. Mais Lauren Beukes tente de mêler trop d’éléments composites pour que ce soit réellement cohérent par moments : road-trip, post-apo, thriller, récit de secte, hippie… Cet aspect est renforcé par son écriture directe et déstabilisante, qui ne plaira clairement pas à tout le monde !
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Afterland

Pendant que nous nous débattons aujourd'hui avec une pandémie due au virus de la Covid et de ses variants, Lauren Beukes imagine un autre scénario qu'elle positionne dans un futur proche : 2023. Une pandémie aussi, le HCV, Human Culgoa Virus, mais je dois dire autrement plus glauque pour la simple raison que dès qu'il a commencé à se manifester, il était déjà trop tard pour essayer de développer un vaccin. En quelques mois, tous les hommes, entendez mâles, ou presque meurent. 99,9 %. Il y a bien sûr quelques exceptions, non expliquées, et c'est l'une d'elle que nous allons suivre.



Cole, Devon et leur fils Miles, originaires d'Afrique du Sud étaient en visite dans la famille de Devon aux USA lorsque la pandémie s'est déclarée. Devon comme tous les autres sont décédés, sauf Miles. Le nouveau gouvernement va installer Cole et son fils dans un centre ultra sécurisé, ultra surveillé pour "les protéger" mais aussi les analyser. Billie, la soeur de Cole, va les aider à fuir, mais sa motivation à elle est encore plus sordide. Elle voit en son neveu la poule au sperme d'or sur le marché noir déjà instauré suite à la promulgation de la reprohibition... Le môme n'a que 12 ans hein !



L'instinct maternel de Cole va prendre le dessus et l'obliger à se débarrasser de tous ceux qui vont se mettre entre elle et son fils. Miles est désormais Mila et elles vont fuir à travers les States, se cacher de tous, afin de rejoindre Miami et de là un bateau pour rentrer au pays, la voie aérienne étant exclue.



Les chapitres alternent entre les points de vue de Cole, Miles et Billie. C'est trash, violent, prenant.

La suite sur le blog ;)
Lien : https://www.bookenstock.fr/2..
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Afterland

La quatrième de couverture était pourtant alléchante.

99% de la population masculine mondiale à été décimée par un virus. Ce sont maintenant les femmes qui dirigent et font tourner le monde.

Aux États-Unis, les hommes survivants ainsi que leurs familles sont mis à l'abri dans des sortes de camps. Car évidemment s'il n'y a plus d'hommes, l'espèce humaine risque une extinction. Il faut donc préserver les sauveurs de l'humanité.

Cole, une Sud Africaine, se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Son fils Miles, garçon survivant de 12 ans, et elle même sont enfermées dans un de ces camps alors qu'ils n'étaient que de passage aux États Unis. Son but : rentrer chez elle à tout prix avec son fils. C'était sans compter Billie, la sœur de Cole, qui elle souhaite utiliser Miles comme marchandise (et oui la gent masculine est devenue un produit de luxe).



Les univers post-apocalyptiques et les dystopies sont des genres que j'affectionne tout particulièrement. Alors quand je suis tombée sur ce livre par hasard, je me suis dis "chouette chouette".

Mais mon enthousiasme a vite été douché.

Je n'ai pas du tout adhéré à ce road trip doublé d'une course poursuite complètement "barje".

Le langage utilisé m'a déstabilisé et les motivations des personnages également.

En fait, je ne m'attendais pas du tout à ça quand j'ai ouvert ce livre. Et quand je l'ai refermé, j'ai eu une sensation de gâchis. Le sujet me paraissait prometteur mais la façon de le traiter m'a déplu.

C'est dommage...
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Afterland



Coucou mes Mystigris 😉



J'ai lu Afterland de @laurenbeukes Je remercie encore les éditions @editionsalbinmichel et @albinmichelimaginaire pour cet envoi.



🅲🅷🆁🅾🅽🅸🆀🆄🅴 Un cancer a décimé 99,9 % des hommes. Trois ans plus tard, le monde est dirigé par des femmes. Aux États-Unis, le peu d'hommes qui restent sont considérés comme des rats de laboratoire, des donneurs de sperme, des esclaves sexuels ou bien encore des fils de substitution. Miles 12 ans est un des rares garçons à avoir survécu. Cole, sa mère ne veut qu'une seule chose : élever son fils chez elle en Afrique du Sud afin de le protéger de cette folie. Malheureusement Cole va devoir travestir son fils afin d'échapper à toutes ces femmes et en particulier à sa soeur Billie qui les traque sans relâche ! Un bateau pour le Cap les attend... Une course contre la montre s'engage.



🄼🄾🄽 🄰🅅🄸🅂 Un univers dystopique nous montrant ce que deviendrait un monde sans homme dirigé uniquement par des femmes, finalement pas si bien que ça surtout pour le peu d'hommes qu'il restent. Une réalité dure et cruelle, un pays devenu hostile, anarchique où le matriarcat est le maître mot. J'ai aimé toutes les thématiques abordées comme la drogue, le racisme, l'adolescence, la sexualité... J'ai beaucoup aimé les personnages de Cole et Miles, cette maman et son fils en fuite. Malgré les doutes, le conflit mère/adolescent ainsi que les embûches rencontrées, au final l'amour maternel est plus fort que tout !



🄲🄾🄽🄲🄻🅄🅂🄸🄾🄽 j'ai adoré ce roman post apocalyptique, deux personnages principaux attachants, une course contre la montre avec beaucoup d'action qui donne du pep's à l'histoire.
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Afterland

D y s t o p i e ☠️

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Jusqu’où peut aller une mère pour sauver son enfant ?

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J’aime tellement les dystopies ! J’en ai adoré certaines, d’autres m’ont déçue. « Afterland » rejoint la liste des dystopies que j’ai beaucoup aimées ! C’est un bon pavé (500 pages) qui se lit d’une traite. J’ai trouvé ce thriller terrifiant et glaçant de vérité. Je pense le garder longtemps en mémoire !

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Une pandémie. Un virus qui décime. Et 99,99% de la population masculine disparue.

Le monde d’après est dirigé par les femmes et n’est pas forcément meilleur que le précédent.

Miles, 12 ans, est l’un des rares garçons à avoir survécu. Sa mère, Cole, fera tout pour le protéger, pour qu’il ne soit pas réduit à l’esclavage sexuel, les sources de sperme étant très recherchées. Même Billie, la sœur de Cole, veut s’emparer de Miles…

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J’ai trouvé que c’était très bien écrit. Ce n’est pas facile d’écrire des dystopies qui fonctionnent, mais quand c’est bien fait, ça marche ! Et ça a très bien marché sur moi ! Ce roman, c’est le récit d’une fuite constante. J’aurais bien évidemment aimé connaître les tenants et les aboutissants mais ce côté-là n’est pas très détaillé pour laisser toute la place à la psychologie de nos personnages en fuite.

La fuite est le moteur du roman, nos personnages en rêvent, c’est leur but ultime.

Ils rencontreront beaucoup d’embûches, parfois violentes, et même sanglantes. Ils avanceront dans un monde hostile, et c’est addictif. Le rythme y joue pour beaucoup, malgré certains passages un peu longs. J’ai trouvé un aspect très intéressant, et ce sont les questions qui sont soulevées ici et là. Ça fait réfléchir et ça fait peur, la psychologie pèse beaucoup dans ce roman et c’est captivant ! Je pense que ce livre plaira à tous les amoureux des dystopies ! 🥰
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Afterland

Lauren Beukes signe un roman d’anticipation qui fait froid dans le dos et qui, à l’heure du coronavirus, se charge d’une valeur qui remet totalement en question nos certitudes. Stephen King a salué l’originalité du récit, ainsi que le style vif et incisif. Une histoire qu’il aurait bien souhaité écrire … On wse trouve au coeur d'une pandémie qui décime l'humanité. Une mère, son fils tentent de survivre. 99% de la population masculine qui a été éradiquée du globe et les mmâles qui restent doivent servir à la procréation. l'urgence est telle qu'aucune alternative n'est tolérée. L'auteure signe un livre paranoiaque noir de noir. Même si on sait qu'il s'agit d'une fiction, on se dit que tout cela pourrait arriver ... suite à une guerre, une épidémie, un cataclysme. Affolant !
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Afterland

« Afterland » c’est un roman post-apocalyptique associant thriller et road-trip.





Du début à la fin le rythme est soutenu, il se passe toujours quelque chose, notamment des poursuites, un immuable besoin de se cacher ou de leurrer les gens pour qu’ils ne mettent pas la main sur le fils de l’héroïne « Miles » (qui est l’un des derniers garçons sur Terre).





Car l’apocalypse ici c’est une épidémie. Une épidémie qui décime le genre masculin et le fait avec une très très forte mortalité.





Trahison, jalousie, violence, entraide mais aussi peur ou même parfois inconscience, c’est sur une histoire très sombre que nous posons les yeux. Alors oui il y a de l’amour et de l’espoir, surtout du côté de « Miles » et de « Cole » sa mère, mais sinon c’est assez déprimant.





Le but du road-trip est évidement d’échapper aux personnes malveillantes mais également d’essayer de rejoindre la côte est des usa afin d’embarquer vers L’Afrique du sud, leur pays.





J’ai globalement aimé ma lecture, surtout le côté sombre (oui j’aime quand c’est dans ce genre), même si certains/nes trouveront cela trop glauque. J’ai également aimé le « road-trip et les divers sujets abordés en fond.





Par contre j’ai une réserve sur les personnages, pour lesquels je n’ai pas réussi à m’attacher (tous, autant qu’ils soient), j’ai trouvé cela dommage.





Je recommande tout de même ce roman aux amateurs de romans post-apocalyptique car le récit est bien écrit et rythmé.
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Afterland

Plus de 99,9% des hommes sont morts

Trois ans après une pandémie qui les a balayés, les gouvernements tiennent bon et la vie continue. Mais le monde d'après, dirigé par des femmes, n'est pas forcément meilleur que celui d'avant.

Miles, 12 ans, est un des rares garçons à avoir survécu. Et sa mère, Cole, le protégera à tout prix. Elle ne veut qu'une chose : élever son enfant dans un endroit où il ne sera pas une réserve de sperme, un esclave sexuel ou un fils de substitution. Traquée par Billie, son implacable soeur, Cole n'aura pas d'autre choix que de travestir son fils et de prendre la route.



AFTERLAND de Lauren Beukes présentait tous les éléments d’une dystopie à vous couper le souffle: entre la course poursuite à travers les États-Unis sur fond « androcalyptique », le drame familial à l’origine de cette chasse à l’homme ou encore l’avenir incertain de l’humanité maintenant que les hommes sont devenus une espèce rare.



J’ai personnellement préféré la première partie de l’histoire, celle où on découvre comment les gouvernement se sont débrouillés après l’apparition de la pandémie.

Les personnes porteurs du chromosome Y sont ainsi envoyé dans des camps afin de les protéger du monde qui est devenu dangereux, notamment avec les terroristes qui visent ces camps de protection.



Le personnage le plus interessant et complexe du livre reste pour moi Cole, la mère, qui « kidnappe » son fils pour qu’il ne devienne pas une machine reproductrice aux services du gouvernement, un objet qui n’aurait aucun libre-arbitre sur sa propre vie.

Mais ce qui m’a rebuté dans le livres, c’était les choix stupides de Cole, mais également ceux de Billie, sa soeur orgueilleuse et avide, et de Miles.

Les derniers chapitres étaient les plus durs à lire: Miles qui fait sa crise d’ado mal dans sa peau, les passages trop longs sur Billie qui auraient pu être évités et l’engrenage religieux suite à la rencontre des Soeurs du Chagrin, sorte de culte malsain qui essaie d’imposer sa vision archaïque des choses où les femmes sont (toujours?) considérées comme des pêcheresses, même si la maladie les a épargné.



Le livre aurait gagné en intensité avec des chapitres plus courts, moins de pathos sur le personnage de Billie car on ne sait pas dans quelle catégorie la placer (autre que tante opportuniste prête à vendre son seul neveu pour se payer une vie de rêve je ve dire); même des scènes sur Miles et sa crise identitaire auraient été préférables à ce culte et son endoctrinement pernicieux.

Une lecture complexe qui m’a permis de réfléchir sur la place de la religion dans la société et dans le développement personnel d’un enfant, facilement influençable.



Je voulais remercier les editions Albin Michel Imaginaire pour m’avoir envoyer ce livre en service de presse.
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Afterland

Alors je me sens extrêmement frustré !

Le thème de l'histoire me plait, la description du "nouveau" monde telle que l'a fait l'auteure est très immersive, les principaux personnage ont de l'épaisseur.



Seulement voilà, l'auteure a pris le parti de saucissonner l'histoire avec une multitude de flashback, qui ne se justifient absolument pas et qui à mon avis ont pour seul but de perdre le lecteur !!!

En plus, à chaque flashback il y a de nouveaux personnages, voire certains qui changent de nom pour telle ou telle raison.



Moi je n'ai le temps que de lire 1 à 2 chapitres par jour avant d'aller au travail, donc à chaque fois c'était un vrai calvaire de me remettre dans l'histoire et de reprendre le fil.



Donc c'est vraiment à regret et avec un vrai sentiment de gâchis que j'ai refermé définitivement le livre à la page 250 (sur 430).



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Afterland

Afterland est un roman aux thématiques fortes mais il reste avant tout un thriller, une course poursuite d’une mère qui tente de s’enfuir avec son garçon. Je vous détaille un peu plus les points forts et les faiblesses de ce roman tels que je les ai perçus.



J’avais lu il y a quelque temps le roman « Zoo city » de Lauren Beukes. Et pour tout dire j’avais beaucoup aimé ce roman. A la fois très original et avec une plume poignante, à la fois brutale, déterminée et sarcastique. Ici, j’étais très contente de retrouver cette plume déchaînée et intelligente. Même si le pitch du roman était tout aussi inédit que celui de « Zoo city », je n’ai pas retrouvé cette franche originalité puisque cette société féminine n’est que le paysage de l’intrigue qui se transforme rapidement en évasion. Cela ne m’a pas empêché de passer un très bon moment avec ce roman.



L’autrice développe son monde post apocalyptique aux détours des scènes qui constituent l’histoire. Et il est vrai que j’aurais préféré que les descriptions des conséquences, de la catastrophe, des adaptations soient plus développées. Quand l’autrice aborde ces éléments en particulier, c’est d’ailleurs très intéressant. Le récit n’en reste pas moins haletant ! On ne peut même pas dire qu’il est classique puisque l’apocalypse n’a pas encore tout à fait eu lieu, ou est en train de prendre forme, puisqu’il reste 50% de la population sur Terre. Mais c’est ça que j’aurais préféré davantage présent dans le roman.



C’est un roman chargé de violence … à tout niveau !

On a dans un premier temps la violence des femmes, libérées de celle de certains hommes, qui se décuple. On a celle des femmes qui ont perdu leur homme et où la violence est rancœur. On a celle des actes décrits dans le roman et celle du texte de Lauren Beukes qui déchire les pages. Là où on s’attendrait à découvrir un monde un peu plus doux, puisqu’il reste une large majorité de femme, l’autrice nous montre que les défauts qu’on attribue coutumièrement aux femmes … sont en fait partagé quelque soit le sexe.



Ce roman c’est aussi une fiction … mais pas trop. Le thème de la pandémie et du mode de propagation du virus est glaçant et se veut très réaliste. Ce livre est donc un peu anticipatif quand on pense à le transposer dans la réalité. En plus de la thématique de la pandémie, on retrouve celle de l’obscurantisme religieux, de la transition de genre. Des sujets d’autant plus intéressants dans ce contexte uniquement féminin.



Et ce roman, c’est surtout des portraits de femmes … mais tous moins élogieux les uns que les autres. Le road trip des personnages principaux est ponctué de rencontres de femmes, qui malmenées, représentent cependant chacune un vice. De la chef de gang à la mamie qui séquestre ses invités par solitude … ces descriptions trouvent leur apogée dans le regroupement religieux ou chaque nonne a pris le nom de son vice ou sa vertu, on ne sait plus trop. (Chasteté, générosité … )



Un roman que j’ai apprécié pour ces éléments secondaires mais qui n’en reste pas moins un très bon thriller évitant les facilités.



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Afterland

Dans un futur proche, une pandémie mondiale décime la quasi-totalité des hommes de la planète. Seul un petit nombre d'entre eux survit. Ces exceptions deviennent objets de convoitise et sources de trafic pour leur potentiel reproducteur. le côté humain est assez glauque mais ce n'est rien face au chaos ambiant. Qu'il soit politique, les femmes tenues à distance des grands postes de décision depuis la nuit des temps se retrouvent à diriger le monde (et ne font pas mieux que les hommes !) ou qu'il soit économique, là aussi de nombreux problèmes se posent, certains postes techniques n'étaient pas "ouverts" à la gent féminine, beaucoup de filières manquent de main d'oeuvre qualifiées entrainant des difficultés d'approvisionnement et de production. Voilà pour le contexte.



Quant à l'intrigue, elle est beaucoup plus classique : une immense course poursuite à travers les Etats-Unis. Cole et son fils Miles, sud-africains d'origine, en villégiature aux States quand l'épidémie se déclare, se retrouvent dans l'impossibilité de rentrer chez eux. Recueillis par l'Armée, au sein d'un site ultra surveillé et sécurisé, ils vivent au jour le jour jusqu'au moment où ils s'échappent du complexe militaire pour tenter de rejoindre leur pays d'origine. Une folle course à travers le pays s'engage.



Dans la première moitié du roman, Lauren Beukes nous présente les personnages, le contexte et le périple du duo mère/fils. Les nombreux flashback permettent de s'immerger tout doucement dans ce monde en plein bouleversement. Nerveuse, oppressante, cette première partie très rythmée est une véritable claque d'autant plus que l'autrice ne fait pas dans la dentelle et ne nous épargne aucun détail jusqu'au plus sordide. Mais voilà, après un interlude qui aurait pu être intéressant s'il avait été plus complet, l'autrice se perd dans des considérations pseudo-religieuses. le souffle retombe, l'histoire se répète et tout devient lent, lassant jusqu'au final convenu.



Afterland reste un thriller efficace pour les amateurs du genre qui veulent un peu s'éloigner des contrées connues mais un récit postapocalyptique classique, un divertissement prometteur qui s'est perdu sur une longue route.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Afterland

Afterland est un roman sombre et haletant entre road-trip/fuite sous haute tension et anticipation intéressante. Malgré quelques failles, notamment dans l’écriture des personnages, c’est un livre qu’on peine à lâcher tant l’intrigue est sous tension et les réflexions autour de ce monde de femmes qui tente de survivre sont intéressantes. L’interlude en milieu d’ouvrage, élargissant le regard sur l’univers, est la vraie bonne idée de ce livre et apporte un grand plus à la lecture.



Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Afterland

Afterland est un livre assez étrange. Lauren Beukes fait le choix de danser sur plusieurs pieds, au risque de perdre complètement l’équilibre.



Un choix qui au final lui permet de rester campé au sol, même si le résultat est alternativement brillant et un peu boiteux.



Au moins, l’autrice marque sa singularité, avec ce mélange qui fait autant penser à La route de Cormac MacCarthy qu’aux prémices d’une Servante écarlate inversée.



Bienvenue dans le monde de demain (qui débute en 2022), où un virus a décimé 99,99 % des mâles de la planète, en un temps record et dans d’atroces souffrances. La COVID est une plaisanterie par rapport à cette pandémie-là, qui déclenche de foudroyants cancers de la prostate.



On suit le sort de trois personnages principaux, Cole la mère, Miles son fils de 12 ans qui fait partie des 0,01 % rescapés. Et Billie la bizarre sœur de Cole qui n’a qu’une idée, attraper le gamin qui est une mine d’or sur pattes, source de la plus rare des substances : son sperme.



Le roman est à la fois un road trip tendu et le récit de la relation mère-fils qui est mise à rude épreuve. Il faut dire que Miles doit se cacher sous les traits d’une fille pour passer inaperçu, nom de code Mila.



Pas facile pour un jeune ado de gérer ce changement d’identité sexuelle, quand on est soi-même en pleine construction. C’est un des vrais intérêts du récit.



Ce monde après l’apocalypse, dû à la mort de la moitié de l’humanité, tient pourtant encore étonnement debout. L’écrivaine a fait le choix, original, de ne pas décrire un environnement totalement effondré. La crise économique est forte, mais la société américaine tient sur des bases vacillantes. Et le passage vers une société matriarcale est loin d’être idyllique.



Lauren Beukes est sud-africaine, et a eu la bonne idée de construire des personnages principaux qui ont la même origine, déracinés et perdus dans l’immensité américaine, avec comme seule envie de retourner chez soi. La vision d’une étrangère aux USA, avec un fils métis, permet de lancer quelques saillies bien senties envers certaines mentalités de ce pays.



Malgré le fait qu’il fasse 500 pages, l’autrice passe assez peu de temps sur le contexte. Alors que les chamboulements ont des effets sur les moindres actes de la vie courante, tout comme au long des différentes barres de l’échelle sociétale. Elle reste à la surface des choses. C’est dommage, à mon sens.



Et pourtant, le récit est paradoxalement rempli d’une foultitude de très bonnes idées.



L’autrice a préféré axer son récit sur la traque, le thriller, et sur la relation familiale troublée. Sur la mère courage, sur les petites histoires de rencontres aussi.



Les points de vue alternatifs permettent de garder un certain rythme, même si l’écrivaine a une manière bien à elle de raconter une histoire.



C’est son style qui frappe souvent, assez singulier, à la fois acide, provocateur et ironique. Avec un sens de l’humour bien à part.



Je ressors mitigé de cette lecture, déçu de ne pas avoir vécu une plus grande immersion dans ce monde retourné. Déstabilisé parfois aussi par le style. Mais Afterland a de vraies qualités, et les choix forts de Lauren Beukes en font une lecture qui ne peut laisser indifférent.



A noter la sublime couverture d’Aurélien Police (une fois de plus).
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Afterland

Pour sa deuxième parution de l’année 2022, Albin Michel Imaginaire a misé sur l’autrice sud-africaine Lauren Beukes avec un thriller dystopique Afterland. Ce livre est le 5ème roman de l’autrice qui a obtenu auparavant le prix Arthur-C.-Clarke en 2011 pour Zoo City puis le prix British Fantasy en 2014 pour Les Lumineuses. Afterland date de 2020, la traduction est de Laurent Philibert-Caillat et la couverture est signée Aurélien Police.



Dans ce livre, en 2020, ce n’est pas le virus du Covid qui a fait son apparition mais le HCV (Human Culgoa Virus), une saleté qui au départ ressemble à une vilaine grippe puis entraine des cancers de la prostate mortels. Le virus s’est très vite répandu et a entrainé la mort de 99% de la population masculine. On est donc dans un univers post-apocalyptique qui vient de changer profondément et tout récemment, l’histoire se déroulant en 2023. Le monde est devenue un monde de femmes mais rien ne semble avoir vraiment changé, le monde semble chaotique et en transition. La violence y est toujours présente, le pouvoir et les lois aussi. Les accords de Buenos Aires ont instauré la « reprohibition » comme 100 ans auparavant mais cette fois il est interdit de procréer pour éviter la propagation de la maladie qui n’a pas encore disparu. Bien entendu, cette loi a autant de chances de fonctionner que la prohibition et le sperme est devenu une denrée extrêmement rare, plus que l’or.



Voici un aperçu du monde dans lequel se trouve Cole dont le mari est mort mais dont le fils a miraculeusement survécu, immunisé au virus sans qu’on sache pourquoi. Cole habitait Johannesburg avant que le chaos arrive et elle n’a qu’un désir y retourner avec son fils, Miles. Mais Miles attise les convoitises, il représente un espoir, espoir de comprendre pourquoi des personnes sont immunisées, de voir le monde renaitre. Pourtant, Cole a choisi la fuite, pour retourner chez elle et offrir une chance à son fils, une chance de survivre malgré le monde qui s’écroule. Cole est un beau personnage, quelqu’un de simple qui essaye de faire au mieux, de s’en sortir dans un monde devenu un enfer, qui ne fait pas forcément les bons choix mais qui essaye toujours d’aller de l’avant.



Le récit suit trois fils directeurs : celui de Cole, celui de Miles et celui de Billie la sœur de Cole. Miles a 12 ans, c’est un préadolescent, période déjà pas évidente mais encore moins dans le monde où il vit où tout le monde veut décider à sa place, veut ce qu’il représente mais pas ce qu’il est véritablement. Billie s’est engagée dans une spirale qui la dépasse, elle essaye de s’en sortir mais ce n’est pas un personnage agréable, bien au contraire. Ces trois destins qui s’entremêlent sont le cœur du roman, des récits de fuite dans un monde qui s’écroule, dans un monde en mutation où le chaos règne. Les femmes n’ayant connu qu’un monde où les hommes dirigeaient, essayent de s’en sortir mais en reproduisant les schémas du passé. Il faut dire que la catastrophe est récente, à peine 3 ans et que les fantômes des hommes sont toujours présents. C’est aspect du roman est vraiment intéressant mais Lauren Beukes n’en tire pas assez partie. L’univers aurait mérité d’être plus approfondi, plus fouillé. Il justifie le statut de Miles, ses questionnements et la fuite de Cole mais l’autrice laisse beaucoup de questions en suspend. Le rythme du roman a tendance à s’enliser vers les 2 tiers à partir du passage avec les religieuses. J’ai eu un peu de mal à croire d’ailleurs aux réactions de Miles à partir de là, même si ce qu’il vit est particulièrement difficile. La partie se déroulant dans une secte religieuse s’enlise, tourne en rond pour tous les personnages et c’est dommage. L’autrice survole les différentes thématiques présentes ( la place des femmes dans un tel monde, le racisme, la violence, la religion) et se concentre sur la fuite de deux personnages. Au delà de tout cela il reste une belle relation, celle de Cole et Miles, un amour filial qui sonne juste et un monde en pleine mutation plus qu’un univers post-apocalyptique.



Afterland est ainsi un mélange entre thriller dystopique et road movie. L’univers présenté est intéressant et ouvre la possibilité à de nombreuses thématiques mais l’autrice se concentre sur la relation entre une mère et son fils, sur une fuite aux accents de thriller qui font du roman une lecture agréable. Cependant, la seconde partie du roman se perd un peu en route et part dans trop de directions.
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Afterland

Afterland nous mène dans un monde post apocalyptique dans lequel la plupart des hommes ont disparu. Un thriller assez intéressant mais qui manque a mon sens d approfondissement sur la nouvelle societe émergent de cette apocalypse virale.

L'histoire de Cole et de Miles (mere er fils) poursuivis par Billie (tante) pour profiter de la rareté des Mâles afin de s enrichir est assez bien menée mais s'enlise dans la. Seconde partie du roman entre une poursuite qui se tasse et tourne en rond, et une sectte religieuse sans vraiement grand intérêt.

Toutefois la plume de l auteur que je decouvre est ma foi bien sympathque et merite qu on lise ce riman.
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Afterland

Voilà un roman qui laisse une étrange impression après la lecture, tant par l'idée de départ que par le traitement qui en est fait.



Le choix d'aller à contre-courant des romans dans la veine de la servante écarlate, en campant cette fois l'asservissement et la traque des éléments masculins est à la fois osé et très intéressant. Une fois investies de tous les pouvoirs et de toutes les responsabilités, les femmes peuvent en effet se révéler aussi impitoyables que les hommes avant elles. le même égoïsme, le même opportunisme, la même façon de voir le monde selon le prisme qui les arrange.



Cette société nouvelle est plutôt bien traitée par Lauren Beukes, elle illustre par petites touches tous les changements induits par la disparition des hommes et joue avec nos automatismes inconscients en faisant apparaître des "elle" et des féminins là où on n'est pas habitués à en voir. Ce jeu sur le genre est également présent dans le choix des noms des personnages : Nicole, la mère, est surnommée Cole, un prénom normalement masculin. Billie, la tante porte également un surnom à consonnance masculine.



Toute la première partie du roman est menée tambour battant et on découvre peu à peu les méandres de ce monde post-apo, qui tente tant bien que mal de continuer à tourner, en attendant une hypothétique découverte permettant le retour des hommes sur Terre.



Hélas, à partir de la seconde partie, ça se gâte. Lauren Beukes tourne en rond, lance des pistes qui ne seront jamais exploitées et s'appesantit avec lourdeur sur une espèce de secte religieuse dans laquelle Miles et Cole se cachent. le récit se traîne, perd toute les qualités du début. Exit la réflexion sur le post-apo, la pointe de science-fiction, l'exploration philosophique des conséquences d'un monde sans les hommes, les considérations sur la maternité et l'amour sororal. Ne reste plus qu'un thriller mou sans grande surprise, trop consensuel pour vraiment accrocher, où le personnage de Billie devient carrément ridiculement caricatural.



Dommage.
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Afterland

Voici un roman dystopique qui va nous entraîner dans un road trip sous tension où une mère va mettre tout en œuvre pour protéger son fils.



Un roman sombre mais non dénué de touche d’humour notamment grâce au jeune Miles.



L’autrice dissémine, au moyen de flashback, les éléments dramatiques (et terrifiants) qui ont provoqué ce nouvel ordre mondial.



L ’immersion est totale, les chapitres s’enchaînent, le rythme est soutenu.



Nous alternons les points de vus de Cole (la maman), Miles (le fils) et Billie, (la sœur de Cole)



Ce changement de narrateur nous permet de découvrir plusieurs avis d'un même événement et de comprendre que tout est subjectif.



Cette nouvelle société matriarcale est loin d'être parfaite, les restrictions nombreuses et certaines libertés fondamentales sont supprimées.



La plume de l'autrice est incisive. Parfois poétique, froide ou emprunte d'une vraie douceur, elle s'adapte parfaitement aux différents tons des personnages.



Si j'ai trouvé la seconde partie un peu longue, et les chapitres avec Billie moins intéressants, mon bémol concerne surtout l'univers qui manque de description.



J'aurai tellement voulu plus de détails sur le plan économique, social et politique ainsi que des informations sur la manière de gérer la perte de la moitié de l'humanité au delà des frontières américaines, tant le sujet est passionnant.



Les dérives sectaires, le prosélytisme, le deuil, la résilience, la puberté, la confiance, l'appât du gain et la faculté d'adaptation ne sont que quelques exemples des thèmes abordés dans Afterland.



Un roman puissant, effrayant et marquant.
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Afterland

Les hommes ont été décimés suite à une épidémie. Seules les femmes ont été épargnée et règnent à présent sur le monde, réorganisant la société de A à Z. Cole a eu de la chance. Certes, elle a perdu son mari mais son fils Miles a survécu. Il est traqué, désiré, parce qu’il représente l’avenir de l’humanité. Mais Cole ne souhaite pas faire de son fils un rat de laboratoire. Elle le travestit et tente de traverser les États-Unis pour s’échapper et retourner en Afrique du Sud. Entre le gouvernement et sa propre sœur Billie qui cherche à s’enrichir en espérant capturer Miles, Cole va devoir redoubler de prudence…



J’ai adoré ce roman dans lequel les femmes sont au centre. Il y a d’abord cet amour inconditionnel d’une mère pour son fils. Cole et Miles ont une relation fusionnelle très belle. J’ai apprécié les suivre à travers leur road trip, forcés de se cacher, de mentir, de voler. Miles est un personnage très attachant. Cole va pourtant en rencontrer d’autres mères, comme elle, mais qui qui n’ont pas eu la même chance. L’autrice laisse parfaitement bien transparaître leur peine, leur chagrin immense d’avoir perdu un fils, un mari, un père.



Cette traversée des États-Unis permet aussi de mettre en exergue tous les défauts et les dérives d’une société au bord de l’agonie. Il y a d’abord la loi de Reprohibition. On interdit aux femmes de tomber enceinte tant qu’on n’a pas trouvé de remède au virus. Mais comme le dit si bien un des personnages: « les femmes se sont toujours débrouillées pour interrompre leur grossesse de manière illégale; elles allaient bien trouver le moyen de tomber enceinte de manière illégale aussi ». Cette société matriarcale est-elle meilleure? Pas forcément. Les lois coercitives, les gouvernements, la peur, la violence sont toujours présents. C’est l’occasion pour l’autrice de dresser un portrait défaitiste et sombre de notre société. Les fanatiques religieux, la drogue sont bien là, proposant une nouvelle voie aux âmes perdues.



Le rythme du roman est soutenu. On alterne entre le passé et le présent de Cole et Miles (c’est l’occasion d’en apprendre plus sur cette fameuse épidémie) mais aussi la traque de Billie (qui m’a moins plu). Il faut cependant se faire au style de l’autrice souvent sec, acre, brut et je comprends les lecteurs qui n’ont pas aimé cette manière d’écrire.



Afterland est un thriller post-apo, un road-movie qui m’aura tenu en haleine jusqu’au bout. Une excellente surprise.
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Afterland

Parmi les scénarios de fin du monde régulièrement envisagés en science-fiction, celui de l’épidémie figure en bonne place et prend généralement la forme d’un virus coupable de la zombification d’une partie de la population mondiale. Dans son dernier roman, Lauren Beukes opte elle aussi pour la pandémie mais laisse de côté les zombies puisque le virus imaginé ici a pour principal effet non pas de lobotomiser les gens mais de favoriser l’apparition de cancers de la prostate qui ne tardent pas à se généraliser. Or, qui dit prostate, dit homme. L’épidémie dont il est question ici ne touche en effet que les hommes qui se mettent peu à peu à tomber comme des mouches jusqu’à ne plus être qu’une poignée, et ce dans tous les pays du monde (les lecteurs de comics ne manqueront pas de penser à l’excellente série de Brian K.Vaughan, « Y le dernier homme » à laquelle l’autrice fait d’ailleurs un petit clin d’œil). L’action se déroule plusieurs années après la pandémie qui, si elle n’a pas causé autant de dégâts qu’une apocalypse zombie, n’en a pas moins profondément bouleversé l’ordre mondial. Désormais seules maître(sse)s à bord, les femmes ont repris les rennes partout, avec plus ou moins de difficulté en fonction des secteurs, certaines professions étant depuis longtemps l’apanage principal des hommes. C’est dans ce contexte que l’on fait la connaissance de trois personnages qui vont nous servir de guide dans cette société traumatisée par le deuil de la moitié de sa population. La première, Cole, peut s’estimer chanceuse puisque, bien qu’ayant perdu son mari lors de la pandémie, son fils de douze ans, Miles, fait parti des rares individus masculins sur lesquels le virus n’a pas eu d’effets. Inutile de dire que cette poignée de garçons et d’hommes ayant survécu à l’épidémie font l’objet de toutes les convoitises, que se soit de la part des politiques et scientifiques afin de tenter de comprendre le virus, ou plus largement de celle de n’importe quelle femme refusant de faire une croix sur la maternité. Miles, justement, est notre deuxième protagoniste et permet d’avoir un point de vue légèrement décalé par rapport à celui de sa mère avec laquelle il s’est lancé dans un road-trip de la dernière chance afin de quitter les États-Unis pour retrouver leur pays d’origine, l’Afrique du sud. Enfin, notre dernier protagoniste est la sœur de Cole, Billie, laissée pour morte au début du roman après avoir tenté de kidnapper le garçon pour le compte d’un riche commanditaire et bien décidée à remettre la main dessus.



Le roman est un vrai thriller et se dévore comme tel, avec toutefois quelques coups de mou de temps à autre, notamment au milieu du récit. Le voyage de la mère et du fils dans cette Amérique endeuillée et sur les dents est plutôt immersif, notamment en raison du décalage entre des scènes qui ne jureraient pas dans un post-apo traditionnel dans lequel toute la société se serait effondrée (visite de maisons abandonnées, rencontres avec des communautés qui ont choisi de surmonter la catastrophe de manière très différentes…) et des passages qui témoignent que la vie continue bel et bien et que la civilisation est loin d’avoir été annihilée. Les chapitres racontés du point de vue de Cole sont sans doute les plus captivants en raison de l’ambivalence du personnage, mélange de mère super-héroïne prête à tout pour protéger sa progéniture et femme paumée qui n’a pas la moindre idée de ce qu’elle fait les trois-quart du temps. Les passages consacrés à Miles sont en revanche moins réussis, sans doute en raison de l’âge du personnage qui entre dans la puberté et dont les préoccupations liées à l’éveil de la sexualité ou à sa volonté de s’affranchir de la tutelle maternelle ont tendance à tourner un peu en rond. Le côté un peu « gentillet » des chapitres de Miles tranche d’ailleurs nettement avec le ton employé dès lors que l’histoire se penche sur le point de vue de Billie, sa tante. L’autrice se fait alors bien plus brutale, accumulant scènes de violence, vocabulaire plus cru et personnages secondaires décalés, dignes de figurer au casting d’un gros blockbuster à la « James Bond ». Le contraste permet d’introduire un peu de tension dans ce road-trip qui, sans cette menace dont on sait qu’elle se rapproche de jour en jour sans que les principaux intéressés en soient conscients, pourrait paraître un peu trop mollasson. Finalement, les passages les plus captivants sont sûrement les flash-back au cours desquels on revisite par les yeux de Cole les événements qui se sont déroulés avant, pendant et juste après la pandémie. L’occasion d’en apprendre plus sur la manière dont le virus a totalement bouleversé la vie de toutes ces femmes, bien qu’en les épargnant, et d’assister aux premières réactions qui ont suivi l’identification du problème et la prise de conscience de ses conséquences.



Au delà de l’originalité qu’il permet d’apporter en tant que cadre à un thriller, ce nouvel ordre hégémonique des femmes permet évidemment aussi à l’autrice de porter un propos plus politique, même si cela reste très (trop ?) ténu et que les réflexions amorcées sur le sujet se révèlent finalement assez anecdotiques. Lauren Beukes profite par exemple de cette disparition soudaine des hommes pour mettre le doigt sur les problèmes posés par leur omniprésence dans la plupart des instances de décisions, et ce à toutes les échelles de la société, ainsi que dans certains corps de métier. On aurait pu croire que l’autrice s’emparerait également davantage de la thématique de l’identité de genre, mais cela se limite à une alternance entre les pronoms féminins et masculins pour qualifier le personnage ainsi qu’à un passage un peu surréaliste dans un bar trans, rien de plus. Parmi les bémols, on peut également citer la place centrale occupée ici par une communauté religieuse dans laquelle nos protagonistes vont trouver refuge et dont les délires mystiques ont tendance à devenir lassants. Enfin, quand bien même l’adage veut que le voyage importe plus que la destination, il faut admettre que la conclusion à ce road-trip mère-fils est pour le moins décevant. L’histoire se termine en effet de manière très abrupte par une confrontation attendue de longue de date mais qui se révèle peu satisfaisante et sans aucune surprise.



« Afterland » est un bon thriller qui prend place dans un cadre science-fictif intéressant basé sur la disparition quasi totale des hommes partout dans le monde. On suit avec intérêt le voyage plus ou moins mouvementé d’une mère et de son fils pour quitter les États-Unis, de même que la progression de la poursuite de la sœur de Cole qui, bien qu’antipathique, permet d’ajouter un peu de tension et de suspens au récit. On peut néanmoins regretter que la réflexion de l’autrice sur le genre et la place des femmes dans notre société soit assez peu développée, ainsi qu’une conclusion bancale.
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