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Citations de Laurie Lee (27)


On osait croire que cette intolérable nuit du savoir allait prendre fin et que lire, écrire et parler pourraient se faire avec quelques liberté.

Les hommes espéraient que leurs fils auraient la possibilité de devenir artisans au lieu d'être traités en serfs, et leurs filles citoyennes et non plus putains du foyer, que le soir enfin on pourrait entendre les enfants s'en revenir de leurs écoles neuves et étonner tout le monde de leur savoir.
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L'Afrique, l'Espagne, la vaste courbure de la baie tout brillait sous une forte couleur de bronze. Tout, sauf ce rocher qui faisait figure d'intrus.

C'en était à croire qu'on l'avait remorqué de Porsmouth et débarqué là, à quelques encablures de la côte, avec son petit toit de mauvais temps encore sur la tête.
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Il n’y avait vraiment aucune raison de se presser. Je n’allais nulle part… N’avais d’autre but que l’endroit même où je me trouvais, là, tout près de la chaleur épicée de cette terre étrangère que j’avais à quelques centimètres du visage. Jamais encore je ne m’étais senti aussi repu de temps, aussi libéré du besoin de faire ou de bouger. (p. 127, Chapitre 6, “De Ségovie à Madrid”).
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Le village était maintenant, plus nettement que jamais, scindé en deux factions qui, s’étant déclarées, pour plus de commodité sans doute, l’une «fasciste» et l’autre «communiste», s’opposaient enfin de manière radicale. Les « fascistes » semblaient prêts à se faire appeler ainsi : à parler franc, le fascisme était d’ailleurs très exactement ce à quoi ils aspiraient. Fer de lance de la vengeance huppée, la Phalange s’était déjà organisée en groupes de combats. Leurs sigles sans ambiguïté, d’inspiration nettement italienne, commençaient à faire leur apparition sur les murs et les portes.
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A pied j'étais passé par des villages misérables où, dans le vent et la poussière, des foules d'enfants m'avaient accompagné le long des rues. Les prêtres et les femmes se signaient dès qu'ils m'apercevaient.
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je ne sus que plus tard que cette accélération impressionnante du bombardement marquait la fin de la bataille de Teruel. Renforcés par les blindés et les avions italiens, les troupes de Franco lançaient une contre-attaque sur la cité forteresse.
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... Mère avait les doigts verts. Elle était capable de faire pousser les fleurs n?importe où, à n?importe quelle saison, et elles avaient l?air de vivre plus longtemps pour lui faire plaisir. Elles les plantait n?importe comment, avec un amour bourru, mais ses mains semblaient si bien comprendre leurs besoins qu?elles se tournaient vers un autre soleil. Elle pouvait arracher une racine desséchée dans un champ où une haie et la planter dans le jardin pour lui donner un coup de fouet - et presque aussitôt la plante fleurissait.
Notre bout de jardin en terrasse était le chef-d??uvre de Mère. Elle y travaillait avec obstination sans aucun plan. Elle ne contrôla ni ne nettoya jamais ce lopin, se contentant de chérir avec impartialité tout ce qui poussait là sans l?effet des rayons du soleil. Elle ne forçait rien, ne greffait, n?alignait rien. Elle accueillait les graines errantes, laissait chacune lever la tête et n?était l?ennemi que de quelques rares mauvaises herbes. Et c?est pourquoi le jardin était une jungle exubérante qui ne laissait pas un pouce de terrain à découvert. Le seringa montait en chandelle, le cytise pendait, les roses blanches étouffaient le pommier, les groseilles en fleur (
qui sentaient l?urine de renard) s?étalaient tout le long du sentier. Un tel chaos de floraisons abasourdissait les abeilles et stupéfiait les oiseaux. Pomme de terre et choux poussaient au hasard au milieu des digitales, des pensées et des ?illets. Souvent une espèce colonisait entièrement le jardin - une année les myosotis, les roses trémières la suivante, puis se formait un tapis de coquelicots des moissons. Quelle que fût la plante on la laissait pousser; et Mère rampait au milieu de la forêt vierge, s?arrêtant pour tapoter la tête d?une fleur sur le déclin, aussi gracieuse, aimable, curieuse et indulgente qu?une reine dans un orphelinat.
L?exubérance du dehors se prolongeait dans la cuisine toujours envahie de bouquets...

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Quand on dort avec son chien, on se réveille avec des puces.
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décembre 1937, que je traversai les Pyrénées, depuis la France : deux jours à pied, à affronter les tempêtes de neige. Je ne sais pourquoi je choisis le mois dd décembre ; ce n’est qu’une des nombreuses absurdité que je commis à l’époque.
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J'y avais accepté que, bien gras et bien riche, le gros bonnet contemplât tout d'un œil vitreux alors qu'au marché, des hommes se battaient pour quelques déchets, que d'aimables vierges de la haute vinssent à l'église en carrosse alors que des mendiantes accouchaient dans les coins de portes [...]. J'avais cru que les uns et les autres faisaient tout simplement partie du tableau et ne m'étais jamais posé la question de savoir si c'était juste ou injuste. [...] J'eus pour la première fois conscience que le grabuge n'allait pas tarder.
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La terre bien chaude tout contre moi, je restais allongé sur le ventre et ne tardai pas à oublier le froid de la rosée et les loups de la nuit.
m'éveiller à l'aurore au flanc d'une colline et contempler un monde qu'aucun de mes mots ne savait dire, commencer au commencement, muettement, sans projet précis et dans des lieux qui, pour moi, étaient libres de tout souvenir, c'était très précisément pour ça que j'étais venu en ce lieu.
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Nous avions aussi chaque jour une faim de loup, aiguisée par le froid de l’hiver et l’oisiveté » « dans l’oisiveté froide de nos vies, tous accroupis dans nos ponchos, occuper à nettoyer sans fin nos fusils, nous songions aux cent mille hommes qui livraient bataille dans ces montagnes en nous interrogeant sur la véritable utilité de notre camp d’entrainement
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e sentiment de vivre une expérience irréelle disparut quand débuta le bombardement.On perçut d’abord un grondement métallique lointain, affûté par l’atmosphère glaciale, un silence, comme un souffle retenu, puis un gémissement qui grandit soudain et le rugissement bref d’un bâtiment qui explose
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Je remarquai vite qu'il s'y trouvait beaucoup d'autres voyageurs, et que tous, nous avancions vers le nord en une sombre et lente procession. Si certains étaient vagabonds professionnels, la majorité appartenait à la grande armée des chômeurs qui, à cette époque-là, errait sans but à travers toute l'Angleterre.
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Pire qu’un pays en guerre, ce pays-là était en guerre contre lui-même, gâchis inéluctable et définitif.
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L’étiquette de « communiste », en revanche, manquait singulièrement de personnalité, vague fourre-tout ne convenant au fond à personne. La main-d’œuvre agricole, les pêcheurs et la poignée d’ouvriers du coin avaient certes tous des intérêts communs, mais très distincts. Chacun considérait son combat comme bien antérieur au communisme, y voyait quelque chose d’exclusivement espagnol, relevant d’une subversion de la société qu’il était seul à pouvoir maîtriser, en vertu de son appartenance à ce paysage singulier.
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C’est en février qu’eurent lieu les élections — la victoire allait aux socialistes. On n’y vit point une délivrance mais, plus simplement, un éclaircissement au milieu de la confusion générale. Des années d’écoute et d’attente de quelque chose prenaient fin. Brusquement tout était à découvert.
Un Front populaire, qu’ils ont dit; enfin un Gouvernement du peuple. Radieux, Manolo courait partout. Les paysans et les pêcheurs, eux, restaient debout sur la place toute la journée durant. On parlait plus ouvertement mais la tension montait. Les élections leur donnaient certes le pouvoir mais celui-ci était encore trop brûlant pour qu’ils pussent vraiment s’en saisir. De fait, la nouvelle ne signifiait pas la victoire mais la déclaration d’une guerre.
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Je ne fus jamais rappelé dans le lit de ma mère. Ce fut la première trahison, la première dose de dureté que confère l'âge, la première leçon de l'impitoyable et doux refus des femmes.
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First names

Peace was here; but I could tell no difference. Our Mother returned from far away with excited tales of its madness, of how strangers had stopped and kissed each other in the streets and climbed statues shouting its name. But what was peace anyway? Food tasted the same, pump water was as cold, the house neither fell nor grew larger. Winter came in with a dark, hungry sadness, and the village filled up with unknown men who stood around in their braces and khaki pants, smoking short pipes, scratching their arms, and gazing in silence at the gardens.
(p.25)
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En pleurnichant, nous nous précipitions sur les balais, puis nous sortions en courant pour affronter la tempête. Le caniveau était déjà boucé et le cour pleine d'eau. Le bruit de la pluie noyait nos cris et nos pleurs, il n'y avait rien d'autre à faire qu'à balayer.
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