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Critiques de Léon Frapié (28)
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La maternelle

Parmi les premiers Goncourt il y en a peu qui sortent du lot et qui restent lisibles de nos jours. Celui-ci en fait partie. L’écriture est assez datée dans ses tournures, mais en même temps il y a quelque chose de très moderne dans la forme : le roman se présente comme le journal que tient une jeune femme employée comme femme de ménage et Atsem dans une école maternelle à Ménilmontant. Du coup l’écriture est assez, nature, directe et pleine des expressions d’époque des enfants du quartier et de leurs parents (assez proche du langage des Pieds-Nickelés). C’est très sombre, un univers proche de Zola. L’éducation nationale est l’objet d’une critique acerbe, que ne tempère que l’idée que cette charge vient un peu de l’intérieur, puisque la source de documentation de l’auteur n’est autre que sa femme, institutrice. L’histoire dure le temps d’une année scolaire. Rose, bardée de diplômes mais devenue pauvre ne trouve que cet emploi (elle n’a pas le brevet qui lui aurait permis de viser un poste d’institutrice). Elle doit faire des efforts pour cacher son origine sociale ce qui l’amène à se montrer très observatrice. Dans cette maternelle, il y a trois classes. La classe des petits a tout des salles d’asile du XIXème siècle. Dans la classe des plus grands le contenu de l’enseignement passe largement au-dessus des têtes des enfants. « Une mère est une grande étendue d’eau salée » devient « Ma grand-mère est étendue dans l’eau salée » et « Les Normands ont pillé la vallée de la Garonne » se mue en « Les Normands ont pigé et avalé la Garonne » Au fil de l’année Rose mesure à quel point cet enseignement est inadapté, en particulier avec ses préceptes de morale : ordre, propreté, obéissance et respect des parents. Alors qu’ils vivent dans des taudis surpeuplés, parfois sans vêtements adaptés, parfois sans eau, battus par leurs parents, .... Le décalage est incommensurable : leurs vies, c’est vraiment du Zola, c’est à cracher le sang. Rose sent que l’enseignement, en plus d’être à côté de la plaque parce que pas du tout centré sur les élèves (mais comment pourrait-il l’être avec plus de 60 enfants par classe!) ne fait que maintenir les miséreux dans leur misère en les incitant à prendre toujours modèle sur leurs parents, leur transmettant des valeurs de résignation, d’obéissance et de servilité. Un autre thème non moins important traverse le roman en filigrane, c’est celui du statut des femmes à cette époque, toujours dépendantes de leur situation familiale, selon le cas dotée et mariée ou ouvrière, entre pauvreté et prostitution.

Je suis enchantée d'avoir fait la découverte de cet auteur oublié malgré un Goncourt bien mérité.
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La maternelle

Il s'agit du second Prix Goncourt. C'est très clairement un livre du XIX°. La phraséologie et le style ont des senteurs de Balzac, de Stendhal mais surtout de Zola. Le thème n'est pas sans rappeler certains ouvrages de la série des Rougon.



La narratrice est issus d'une petite bourgeoisie et - fun fact - a reçu une éducation académique supérieure. Alors que le décès de son père va faire échouer une promesse de mariage, elle se retrouve surqualifiée pour obtenir un emploi réservé à l'époque aux femmes. Grâce à son oncle, elle finit par obtenir un emploi de femme de service dans une école maternelle dans un quartier très populaire.



Pour conserver cet emploi et pour s'intégrer elle doit apprendre à faire "peuple". Pour occuper sa solitude elle tient un journal qui sera le roman.Au delà des difficultés à descendre les échelons sociaux, elle décrit la misère économique mais aussi sociale et culturelle dans un registre qui fait penser à Germinal ou à la Terre. Elle finit par trouver de l'intérêt à son activité en se rapprochant des enfants de l'école.



Elle conduit aussi une analyse sur le rôle de l'école et principalement dans sa fonction de reproduction sociale. Elle reproche à l'enseignement dispensé d'enfermer les enfants dans un déterminisme social qui ne leur permettra jamais de sortir de leur condition.



Un roman qui sent bien le siècle qui vient de se terminer lors de sa parution avec une accumulation de clichés et de préjugés de l'époque mais une ébauche de réflexion sur le rôle de l'éducation nationale.



Se lit facilement et rapidement.
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La maternelle

"La maternelle" de Léon Frapié ( 297P)

Ed. Albin Michel

Bonjour les fous de lectures….

Lecture lue dans le cadre " Je lis tous les Goncourt".

Voici le Goncourt de 1904, deuxième de l'histoire.

Histoire inspirée de l'expérience de l'épouse de l'auteur.

Rose est une jeune fille de bonne famille qui a eu la chance, pour l'époque, de faire de hautes études ( licenciée de l'université). Elle voit ses espoir d'avenir s’anéantir à la mort de son père.

Sa fortune s'envole, son fiancé aussi.

Dans un premier temps, elle trouve l'hospitalité chez un oncle peut accueillant et très vite se voit obligée de trouver du travail.

Son trop haut niveau d'étude ne lui permet pas de postuler comme institutrice, elle se retrouve donc femme de service dans une école d'un quartier défavorisé de Paris.

Elle va y découvrir la misère de ces enfants et de leurs familles.

Ce récit est le journal tenu par Rose qui relate son expérience et ses ressentis.

Rose parviendra, grâce à son éducation, a sortir de cette noirceur

Voici un roman dans la droite ligne d'un Zola pour ce qui est d'évoquer la misère.

Mais y sont aussi abordé le monde de l'enseignement et ses valeurs.

Dans ces quartiers pauvres, tout n'est que résignation, obéissance, servilité.

Tout n'st que misère, alcoolisme et violence.

Livre sur l'éducation de l'époque, sur la misère.

Le style rigoureux , réaliste retrace bien l'ambiance de l'époque.

Lecture intéressante
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La maternelle

j'ai eu un peu de mal à lire cet ouvrage d'un autre temps... les pages étaient jaunies, ça n'aide pas...
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La maternelle

Le roman commence mal par la dégringolade sociale de Rose, passant de la bourgeoisie aisée à la pauvreté la plus crue de Ménilmontant. Bien que fille de lettres, elle doit trouver un emploi de subsistance. Elle est embauchée comme femme de ménage dans une école maternelle.

On accompagne alors Rose dans sa découverte de ce nouveau monde, rythmé par les inspections académiques, les récréations et les petits bobos. Au fur et à mesure de l'année scolaire l'on s'attache à la simplicité ingénue et profondément bienveillante de Rose.



Un joli petit roman, traitant d'un sujet peu commun tant pour l'époque que pour aujourd'hui. le style est extrêmement précis et offre un tableau vivant de la vie dans les quartiers populaires au début du XXeme siècle. Sans aller jusqu'à parler de critique sociale, ce prix Goncourt réussi met en lumière la vie difficile mais finalement heureuse du Paris d'antan.

Une belle découverte !

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La maternelle

Rose, jeune fille ruinée et délaissée par son fiancé, devient femme de service dans une école maternelle des quartiers pauvres de Paris. Elle doit laisser de côté sa bonne éducation pour se fondre dans un univers sordide. Léon Frapié pose un regard presque féministe sur les femmes au travail en ce début de 20ème siècle. Sa description de la pauvreté est poignante. Les rapports de tendresse que Rose entretient avec les jeunes élèves sont touchants. Et l'on découvre que les préoccupations éducatives de l'époque ne sont pas si éloignées des autres. La violence et les discriminations sont déjà bien présentes dans les cours de récréation.
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La maternelle

Malheureusement je n'ai pas bien compris la fin de l'histoire... Je remercie à qui puisse me l'expliquer. Merci!
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La maternelle

Je n'ai longtemps connu de ce livre, que son titre . Je me leurrais donc sur son contenu, avant que je n'en entame la lecture!

Quelle beigne!

Le titre ne révèle pas la noirceur de cette description d'une école enfantine des quartiers pauvres de Paris, au début du vingtième siècle.

L' écriture est moderne, directe, et le propos ne s' embarasse pas d'enjolivures ni d'eau de rose (sans jeu de mot)

Un prix Goncourt amplement mérité, pour un livre somme toute assez méconnu.

A lire, pour ceux qui ne l'ont pas lu.
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