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Citations de Liliane Wouters (74)


Liliane Wouters
LE BILLET DE PASCAL

Peut-être, quand je m’en irai,
reviendra-t-il une dernière fois
s’assoir auprès de moi
pour me dire « Allons, prends courage »
et me souffler mon nom secret
me dévoiler mon vrai visage
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Journal du scribe

... Mon royaume n'est pas d'ici.
Pourtant, je l'ai conquis de haute lutte
par les plaquettes de mon sang, par les tablettes
de ma mémoire. Légions
valant bien celle de Cyrus. J'ai pris
ma place à moi, sous l'implacable vieux soleil.

Mon royaume n'est pas d'ici.
Il est tout entier dans ma tête, j'y
trace des routes, construis des palais
plus durable que ceux de Pharaon.
Mes pyramides sont plus hautes que les siennes,
mes tombeaux plus profonds.

Pauvre et mortel, je suis le souverain
de mon domaine intérieur. Seul j'y détiens
le droit de respirer, l'espace de
ma liberté...
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Le Pic

Dans l'arbre de mon corps c'est
lui qui sans relâche cogne.
Je ne l'entends pas, je sais
pourtant qu'il fait sa besogne.

Obstiné marteau-piqueur
du tronc et de ses ramures,
l'oiseau qui me sert de cœur
frappe le bois en mesure.

Je ne l'entends pas mais si
ma sève soudain s'éveille
le bruit du bec, sans merci,
résonne dans mes oreilles.

J'ai froid jusque dans les os
en songeant que s'évertue
en moi ce tranquille oiseau
qui me fait vivre et me tue.
(Naître pour mourir)
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Poésie

... La poésie, d'ailleurs, montre-la moi.
Où donc est-elle, parmi ceux que je fréquente ?
Dis-moi comment la reconnaître, à quoi ?
Non, ce n'est pas cette personne languissante
qui vit sur un nuage et choisit avec soin
des mots qui ne servent à rien,
ni l'aristocratique dame remontant à pas comptés
des boulevards trop balisés,
ni ce tendron cultivant une écharde
à hauteur de poitrine, non.
De leur fade langage Dieu nous garde !
La poésie à d'autres vœux répond.
(Cruauté de l'art)
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Liliane Wouters
Mon cœur attend qu'arrête à notre porte
Un cavalier sauvage qui m'emporte

Mon cœur attend que sorte de son trou
Le ravisseur de nuit , le loup-garou

Mon cœur attend le prince du royaume
Celui qui cherche l'or entre les chaumes

Mon cœur attend le pauvre du chemin
Pour lui je garde un trésor dans la main

Quand il viendra comment le reconnaître
Je n'ai jamais bougé de ma fenêtre

J'ignore tout du bien et du mal
Où vais-je aller dessus son grand cheval ?

Il est venu à l'heure où tout repose
Moi je dormais dans ma demeure close

Quand je l'ai vu près de ma couche assis
C'était trop tard pour implorer merci

Il m'a touchée avec des mains légères
Soudain je fus à moi-même étrangère

Il a plongé son regard dans le mien
Hors de ses yeux je ne voyais plus rien

Il a mêlé son souffle à mon haleine
Je vivais toute et j'existais à peine

Il a fermé la porte à double tour
Il m'a donné les larmes et l'amour ......
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Liliane Wouters
Je revenais d'une saison d'ardoises,
De longs hivers å couper au couteau.

Descendre la rivière de ton sang,
Entendre les grillons de tes silences.

Tu ne me connais pas encore. Je suis capable
D'ouvrir des portes verrouillées depuis mille ans,
De rallumer les feux d'étoiles presque mortes.

Je rongeais l'os de mon chagrin.
Je mange le pain chaud, je bois le vin.

J'habiterai chacune de tes vies:
Dans l'une sources, herbe dans l'autre. Pour le feu
Je garderai le dur silex de ma mémoire.
L'étincelle que j'en ferai jaillir,
Brûlera tout ce qui n'était pas toi.

(" L'aloès")
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Mais le temps, niveleur d'élite, finit toujours par remettre les choses en place. Il abat les châteaux de plâtre, épargne la pierre noble. "Ne désespérez jamais, faites infuser davantage" dit quelque part Henri Michaux.
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Pour étrange que cela paraisse, le faiseur d'anthologies part généralement de noms. Il ne juge pas l'arbre à ses fruits, il décide des fruits à partir de l'arbre. Il oublie, bien sûr, que le chêne donne des glands : c'est le chêne. Voilà pourquoi, des années durant, tels poètes mineurs - pour ne pas dire minables - apparaissent régulièrement dans tous les florilèges - au détriment d'autres plus authentiques.
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Lorsque Jacques Antoine m'a demandé de composé une anthologie, je crains bien, au départ, avoir eu l'intention de cueillir des myrtilles. Les spécialistes le savent : un bon cueilleur de myrtilles n'a guère de raisons pour lever les yeux. Mieux vaut les garder au ras du sol. De même le faiseur d'anthologies : il doit pencher le front pour déchiffer les pierres tombales. Ce qui lui permet ensuite d'élever un nouveau mausolée, en tous points pareil aux précédents.
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Je ne cherchais qu'une poignée de myrtilles, mais en levant les yeux, j'ai découvert toute la foret : que l'on comprenne mon embarras.
Marcel Havrenne
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Je viens d’avant le souffle du commencement…



Extrait 3

Je viens d’avant le souffle du commencement.
Je n’aurai pas de fin.
Je, c’est-à-dire le
principe qui m’anime
et qui poursuivra son
voyage en me quittant.
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Mon maître est le vanneur de vent…



Extrait 2

Mon maître est le vanneur de vent.
Il garde les mains vides, il secoue
la poussière de ses souliers.
Jamais il ne s’arrête, en aucun lieu
ne s’établit.
Heureux les pauvres en esprit, dit-il, et :
tiens-toi prêt.

Seigneur, je l’ai toujours été.
Moi qui reste attaché
à tout, comme la chèvre à son lopin de terre,
tu sais que, pourtant, je suis prêt.
Je te suivrai quand s’ouvrira la porte.
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Mon maître est le peseur de mots…


Extrait 1

Mon maître est le peseur de mots,
Il me dit : rien ne vaut la page blanche.
L’encre salit le papyrus.

Maître, c’est vrai.
Je sais que mes rouleaux seront poussière,
que mes écrits s’effaceront.
Pourtant, mon rôle est de nommer les choses,
qu’elles durent un jour ou dix mille ans.
Je nomme, donc je suis.
Les nommant, je me dis que rien n’existe
mais je crois exister.
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les jours passés que je n’ai pas vécus,
les jours vécus près desquels suis passée,
le temps mortel à quoi j’ai survécu,
l’heure éternelle et pourtant effacée ;

l’amour jeté dont j’ignorais le prix,
l’amour donné à qui ne sut le rendre,
l’amour offert qu’aussitôt je repris,
l’amour perdu qu’on voit dehors attendre.
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Je vous apprendrai à mourir.
Voici longtemps que je m'exerce.
Enfant déjà, retenant mon haleine
entre les draps,
étirant mes membres, tendu
comme la peau sur le tambour,
la corde au mât,
l'arc sous la flèche.

Je vous apprendrai à mourir.
– Vivre est pourtant plus difficile. Je ferai
le premier pas.
Je vous précéderai
la tête haute
en partant du pied droit.
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Même si tout s’arrêtait là,
Au dernier souffle, à la fosse, à la cendre,
Même s’il me fallait descendre
Ces escaliers qui ne conduisent nulle part,
Cela valait la peine d’être né,
D’avoir connu des joies et des douleurs intenses,
D’avoir aimé, d’avoir lutté, d’avoir pleuré.
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Dans le vent j’écoute ces voix,
de jour, de nuit, rumeur qui monte,
et des visages devant moi
soudain se lèvent pour ma honte.

Carmen, Ali, Rachel, Kolia.
Ô liberté, qu’on te défende.
Pour ceux qui t’aiment il y a
toujours des prisons qui attendent.
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Au nom du bien, au nom du mal,
de Dieu, du diable, de personne,
de saint Marx, de saint Capital,
de tout, de rien, on emprisonne,
on frappe, on tue, on jette en tas.
Blancs ossements sous la chaux vive,
Jeanne, Mehmet et Nikita
Morts pour qu’en l’homme l’homme vive.

Puis on agite des drapeaux,
on se rassemble en beaux cortèges.
Frères, c’est moi, et c’est ma peau
qu’on change en herbe, en boue, en neige.
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Moïse et Fatima près du Jourdain
Milan et Albina devant la Drave
Ils en ont fait serment main dans la main :
leur amour ne verra jamais d’entraves.

Un oiseau ne cherche pas dans les airs
sur quels vents lui arrive son oiselle.
Pourvu qu’ils puissent aller de concert
vers les mêmes lointains battre des ailes.

Dieu garde les oiseaux et les humains
où par deux s’en vont, égaux et libres,
pour ensemble porter sur leurs chemins
tout l’espoir de ce monde en équilibre.

Ils ne savent plus le soleil :
pour horizon quatre murs blêmes.
Les cachots, partout, sont pareils,
partout, les bourreaux sont les mêmes.
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Frères humains



« Parce que c’est lui, parce que c’est moi »
nous disait Michel à propos d’Etienne.
Pourquoi sommes-nous amis, toi et moi ?
Pourquoi le gui préfère-t-il le chêne ?
Les arbres, nombreux, verdissent au bois.
Combien, pour le gui, feraient un asile ?
Etienne et Michel, Hector et Achille,
Comment expliquer ce qui va de soi ?
Pourquoi celui-ci, j’en connais tant d’autres.
Pourquoi le seul Jean parmi douze apôtres ?
Parce que c’est lui, parce que c’est moi.
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