Lilly Sweet

- Je pourrais passer ma vie à t'embrasser...
- Je pourrais passer ma vie à te laisser faire...

Je suis arrivé en avance, je vous attends au bar, hâte de vous rencontrer Vicky. Fabrice.

Je pars de chez moi dans cinq minutes, à tout de suite. Vicky
Je monte dans mon pot de yaourt, comme dirait l’autre, et rejoins ce fameux Fabrice. Je porte ma nouvelle petite robe noire et mes cheveux toujours aussi parfaits. Je me sens confiante, c’est rare ! Sur quel genre d’homme vais-je tomber ? À quoi ressemble-t-il ? J’ai hâte de le rencontrer pour commencer et surtout terminer au plus vite ma chronique. Je dois aussi trouver le temps de m’inscrire sur l’autre site, E-Lovely.

Pour être honnête, ça m’arrange, car jouer un rôle pour essayer de rentrer dans les petits papiers de la reine mère commence à me fatiguer. Elle ne m’aime pas, je ne l’aime pas. C’est souvent le cas avec les belles-mères.

Te préparer des gâteaux ? J’attends ça depuis deux mois !!! Tu es mon bec sucré préférée. Emma fait soi-disant attention à sa ligne… et Max commence à se plaindre de devoir faire plus de sport qu’avant à cause de mes sucreries. Alors, oui, je suis vraiment ravie de t’en faire 

Je serais venu te chercher. Je viendrais toujours te chercher. Je te l'ai déjà dit mon ange. Je ne renoncerai jamais à toi.

_ Calme-toi.

Le mot de trop ! J’envoie mon poing dans le mur du salon où un joli trou s’ajoute désormais à la décoration qu’Emma a mis tant de temps à réaliser.

_ Arrêtez de me dire de me calmer, putain. Si votre femme était dans cette situation, vous seriez dans le même état. Elle est tout pour moi, je comptais la demander en mariage elle porte mon enfant et s’est fait kidnapper par son psychopathe d’ex-mari. Alors le prochain qui me dit de me calmer je l’emplâtre dans le mur !

Le 14 février est le jour le plus important pour moi dans l’année, ma boutique ne désemplit pas une minute. Jason est resté tard hier soir pour nous aider à tout préparer, je suis éreintée par cette journée, je suis contente qu’on n’ait rien prévu de particulier pour cette soirée. Ça fait à présent plus de cinq ans que nous sommes mariés et chaque année il essaie de se surpasser pour me faire plaisir le 14 février. Je ne sais pas pourquoi cette date compte tant à ses yeux, j’avais toujours pensé que les hommes trouvaient ça barbant et commercial...

...Mais, connaissant mon mari, je suis certaine qu’il a prévu autre chose...

J’arrive au salon et reste discrète à l’entrée de la pièce en voyant un homme de grande taille, malgré sa posture, on le devine assez facilement. Il est de dos, en train de changer la couche de l’un de mes neveux et j’ai une jolie vue sur son fessier. Son pantalon à pinces le moule divinement, on voit clairement que cet homme prend soin de lui et qu’il a « ne belle musculature. Je l’entends chantonner et le petit répond par de petits bruits. Je ne sais pas qui c’est, peut-être la nouvelle nounou ? Molly m’a dit qu’ils avaient embauché une super On dit quand même nounou pour un homme ? En tout cas, je me ferais bien garder par lui… Je suis déjà sous le charme et je ne le vois que de dos…
Il se retourne et me sourit, mon Dieu ce sourire… il est à tomber, je sens une chaleur s’installer en moi et me rends compte subitement que cette sensation, je ne l’ai pas ressentie depuis bien trop longtemps.
Il s’avance vers moi, ne quittant pas son sourire, mon neveu dans un bras et dans l’autre la couche…
– Vous devez être Julia ?
– En effet, et vous êtes la nouvelle, enfin le nouveau…
Il lève un sourcil, me laissant me débrouiller, je m’enfonce un peu plus dans mes pensées…
– Comment dit-on pour un homme ? Nounou quand même ?
– Oh non ! Je suis un ami d’enfance de Matt.
– Je suis désolée, dis-je confuse, je pensais… enfin… vous vous en doutez maintenant, je suis enchantée de vous rencontrer, dis-je en lui tendant la main.
– J’aurais bien aimé vous saluer, mais j’ai les mains un peu prises.
– Pas de souci, donnez-moi mon neveu, je vous laisse volontiers la bombe.

On entame le cours en douceur avec un peu d’étirements pour réveiller les muscles encore endormis. Après tout, il n’est que neuf heures quinze. À neuf heures et demie, les choses sérieuses commencent. Logan fait le malin, mais se retrouve rapidement au milieu de ces femmes déjà bien entraînées. Et je remarque que son petit sourire réapparaît lorsque Karen vient à lui pour une séance en duo. Il a le rôle de l’homme menaçant. Il a pour but de la surprendre. Je me place dans le coin et regarde la mise en scène. Karen marche et parle avec une autre fille quand Logan arrive en douceur par derrière. Il passe son bras autour de sa gorge afin de l’attirer en arrière pour qu’elle perde l’équilibre.
Elle l’attaque par une des techniques que nous leur avons apprises. Et mon cher directeur de l’ombre se retrouve plaqué au sol, les mains dans le dos. J’applaudis pour féliciter Karen et j’éclate de rire quand il se retourne et que je vois qu’il saigne à la lèvre. Ce petit prétentieux s’est mordu la langue pendant la défense de sa victime.
— Alors, on fait moins le malin, dis-je en l’aidant à se relever.
— Ça va me poursuivre longtemps, j’ai l’impression.
— Tu n’as pas idée. C’est ça de rester le cul derrière un bureau.

C’est tellement douloureux de voir l’autre souffrir, de savoir qu’on a la clé, mais de ne pas réussir à mettre la main dessus.

Sachez que j'ai juste envie d'avoir un intérieur chaleureux et non un loft impersonnel et froid comme tous les nouveaux décorateurs s'obstinent à réaliser. Je veux me sentir chez moi et pas dans une page de magazine.

Ça me fait mal au cœur de le décevoir et de savoir que je ne pourrais certainement jamais lui offrir un enfant. Comment accepter de l'épouser en sachant cela ! Je sais bien qu'il pense à d'autres solutions, mais c'est ce qu'on dit sur le coup de l'émotion ou pour panser les plaies ouvertes..

Mon arme vient avec moi ou on n'y va pas du tout. Je préfère l'avoir, même au fond de mon sac, et ne pas m'en servir que d'en avoir besoin et de ne pas l'avoir.

On a toujours peur de faire mal quand on arrache un pansement. Alors, on l'attrape d'un côté et on l'arrache aussi vite que possible, la douleur n'est que passagère comme ça. Et on passe à autre chose de cette manière.

— Le mot magique ?
— Oui, tu sais bien … Le fameux mot qu'on dit quand on est amoureux et qu'on se fait entièrement confiance …

Il faut beaucoup de courage pour raconter un nombre incalculable de fois son douloureux passé.

J'ai un très mauvais pressentiment.Il fait partie de ces hommes qui reviennent des années plus tard pour achever ce qu'ils avaient commencé du temps de leur mariage.Surtout quand ils apprennent que leurs ex-épouses ont réussi dans la vie sans eux.

Parfois, une femme se livre plus facilement à une autre femme. Elle se sent moins intimidée.

On a travaillé sur un long, très long chantier, et le client n'était pas du tout évident ! Le genre de client qui change d'avis aussi souvent que de sous-vêtements !

Elle méritait tellement mieux.
Mieux que lui, mieux que moi. Même si cette vérité je ne l’ai jamais admise.