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Citations de Lionel Ray (229)


la lutte pour la vie

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… prêtez votre ombrage aux jours d'été, arbres d'ici, et
Revenez de tous vos égarements, croissez et multipliez,
Si près du sommeil qui sait bien qui nous sommes.
Il y avait des taches cette année-là sur le gazon vierge et
Le soleil, on sacrifia aux faunes, vous vous en souvenez
Sans doute, dieu des bois et des chèvres mamelliflues,
Rien
Que de l'éthéré (vous me reconnaîtrez la prochaine fois,
Disiez-vous) mais les fleurs éteintes passent — c'est un
Voyage parmi les tombes, guirlandes et moisissures,
Cheveux rares — qu'adviendra-t-il de vous, ô voix ! quel
Mot s'effondre ici comme l'éclair du temps et ce regard
             absolument vrai mais brouillé tellement
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p.90
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des corps sans emploi


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… en manque d'émoi dans une banlieue interlope,
Était-ce abandonné au saccage un bus ou un bloc
Avec ses paroles étranglées ces crises de voix sa vieille
Odeur d'ortie, là où les pourrissoirs programmaient
La désolation. on entendait des prénoms simples
Comme des matins d'avril et sur un terrain vague
Où dormaient quatre caravanes la princesse rousse
Appelée Parola. si lourde avec ses façons de hanneton
Grisé. le cœur pur était une épreuve supplémentaire.
On décida du soleil dans une cave désaffectée
« Était-ce une gravière une plage un glacier » on ne
Savait plus quoi sauf que des gamins sans combat
Riaient dans les hautes herbes fouettées par le vent
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p.23
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le pourquoi des oubliettes

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… « ceci n'est pas moi » disait-elle et le film précipita
L'échec « où serait le danger ? » on essaya la contrition
Publique trouvant le sujet trop mince et ce fut recycler
Le complot après un ouragan. la même logique persiste
Au détour du hasard : 30 attentats,     la mémoire des
Années de péril : « Oh c'est une vieille histoire » et qui
Trembla, confuse. ceux-là innombrables qui n'hésitaient
Pas et ceux-ci plus secrets formaient la chaîne. elle resta
Solitaire dans ses armoires avec une tasse d'earl grey et
Des questions légères
               tendant la main à mes arbres préférés
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p.31
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spectacle en noir et blanc


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… on observa le silence des superbes chevaux et
Le spectacle vertigineux s'ordonna : incessante
Révolution des astres, harmonie des tables ardentes,
Saveur lucide de ces breuvages. l'été vous rappelait
Un jardin une volière des tableaux rapides cela vous
Paraissait si facile comme la gelée transparente
Sur un rosier obscur et si poignant lorsque
D'innombrables lampes triomphaient du froid
Mais l'hiver patient ne fatiguait plus nos lendemains
Sinon la rive où c'est partir un peu
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p.42
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melancholia


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…il rêvait, toute menace l’injuriait, pourquoi tant d’
Avanies, ce visage détruit, cette voix d’indifférence, L’impression de fouiller dans une mémoire vide ouvrant
Un tiroir où il n’y a que noms éteints, papiers morts,
Inexplicables ciels. Misère, pourquoi me dites-vous cela ?
Qu'importe d'ailleurs si les choses lui viennent dans
L'ordre du temps, tout cela décoloré par l'été —
Est-ce qu'elle avait un chapeau de gala ? il ya des
Roses qui sont comme ça, pétales palis, renonçant.
Quelquefois il observait des combats de grillons, ils
Vivaient là sans gouvernement et sans dieux, auprès
Des tenaces racines
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p.99
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abîme, noir abîme

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…rien n’est roman sinon l’oubli dans un tiroir sans fond :
Ce qui manque avec des scènes de joie, la houle des im-
Probables souvenirs, rien ! la visiteuse de l’ombre à deux
Pas du cercle, ce rien qui s’ouvre à deux battants, fenêtre
Qui épuise le regard quand tout à coup : « c'est moi, dit-
Elle, étais-je donc là, morte sur ce lit de cailloux ? »
Abîme ! noir abîme ! comme il est loin le temps des
Charmes, la petite gare aux volets jaunes aux volets
Endormis, ce goût de fraise écrasée, le glacial miroir du
Crépuscule quand des chiens confus reniflaient des sacs
D'ombre, et l'éclipse et l'ellipse la coupure : qui étions-
Nous et qu'étions-nous venus faire ici ? rien : des yeux
Noirs des yeux d'abîme
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p.86
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l'hypothèse du bleu
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… la grande échelle du simple :  s'évader vers la page
57 il distribue des indices mêlant lieux et moments
D'infimes traces entre les maison à peine aperçues
Et voici la ville inchangée depuis deux siècles une
Forteresse de poche et les dames patronnesses — il
Avoue « c'est une histoire de pipe et de blague et
j'étais ou je n'étais pas » une présence probable en
Hors-texte dans l'hypothèse du bleu et remonter
Le temps comme on remonte un fleuve
Vous pourriez même le sauter à pieds joints tel
Chapitre qui ne sert de rien contre vous ces mots
Qui sont ainsi ça meurt comme ça vient le vent
Qui les efface poussé par la pluie suivante
Ces paroles qui ont leur syntaxe :   une langue
Qui ne s'apprend pas : la langue de l'oubli
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p.73
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LE DERNIER SOUFFLE


Paroles d'oubli si exactes à la frontière du fou.
L'oiseau trace les contours du paysage : au loin

La forme est pleine où le cœur enfouit ses veilles,
Un bref instant, une phrase dans le dédoublement du sens,

Une étrange saveur. Et si le feu effaçait tout ?
Et si j'étais ce voyageur aveugle pour qui le passé

Dort ? Il en appelle au printemps du souffle, à
l'étreinte qui ne se dénouera pas, couleur d'être,

Sentier aux confins de l'imperceptible, il cherche,
Mais tout est brouillé, sans personne, sans trace,

Il défie la mer qui tient son rôle d'aventure, il
Revient encore une fois à lui-même, aux grimaces

Du songe, quelquefois une porte bat, illisible,
Dans la pénombre où sont les frémissements.

p.41
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LA VEILLE


Comme un appel devant la porte des années,
Sa voix, et la porte des jours et des mois, comme

Un appel comique monumental me prenant
À partie. Est-ce toi ? Comme un lambeau de printemps

Parmi la nuit qui gagne, quelque chose qui marche au bord
De l'origine. Est-ce-toi ? Venant du sol, de l'autre versant,

Dormeuse enfant de tant d'années, comme un chemin
Évanoui qui s'érige tout à coup dans la parole

Et qui tient tête et surprend et s'immensifie.
Et ça bouge. Et ça tourne. Et ça prend de l'éclat.

Comme une grande folie à corps brûlant. Le signe
D'une source. Et ça frappe à la porte des années,

Cette voix taillée dans le bleu enfantin, dans l'élan
Du sang profond. À la porte des jours, des heures, des mois.

p.40
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Lionel Ray
Ma feuille est une eau vide : à sa surface des mots se posent, font tache et s'étonnent.
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L'OBJET BRISÉ


Les saisons les mots les plages : le yeux non plus ne changent
Ni les robes ni les bagues… C'est toujours toi comme

Au théâtre quand tout recommence, ce parler splendide
Devant des foules furtives et noires, la chevauchée

Des ombres les souffles d'inconnus douloureux dans la nuit
D'outre-nuit. C'est toi toujours dans le sommeil des yeux,

Cette vie que je n'ai pas choisie qui est mienne et ne l'est pas
Qu'importe si la voix s'étrangle dans la gorge, si

Le chant dégringole comme une avalanche, s'il faut tout
Effacer, oublier… Qu'importe si le décors change de voix,

Si quelqu'un là-bas s'attarde et me ressemble et me conduit
À l'autre que je suis, les mains sourdes les yeux froids.

p.43
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LÉGENDE


Sur la page le bleu extrême, la chaleur
Acérée. Écoute dit la voix ouvre les yeux regarde

Cherche un chemin ! Le jour ici descend creuse
Le miroir avec une odeur d'herbe fauchée, de temps

Sous les pierres de plumes d'ombre. Cela n'a point d'écho
Parmi les hommes sinon cette radieuse rayure

Comme d'un phare imprévisible qui balaie
Un océan d'absence. Et cela bouge et bruit, interpelle

Des seuils l'écume des nuits les traces le sang.
Puis ce parfum si peu connu comme éclairé

Du dedans : on dirait de cendres irritées
Ou de lointains friables. Quelquefois les objets

Meurent. Écoute dit la voix ce lieu visité
Si blanc, ton seul empire au sein des mots futurs.

p.46
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LA MÉMOIRE


Je porte en moi des châteaux multiples, les mots.
Leur nuit infime, leur étrange foudre.

Parmi eux flambent les coqs la gaité facile.
Des oiseaux venus d'ailleurs et qui construisent

Leur nid dans le tumulte, sous les tuiles du toit.
Puis la frénésie des oubliés les innombrables

Les incertains. La machinerie des regards d'autrefois
Les bourdonnants tilleuls les émois qui s'attardent :

Un fatras de brume. Des mots qui feignent le sommeil
Et qui tout à coup frappent comme des haches. Rien

Alors ni personne ne peut combler l'abîme
Qui se fait en moi. J'écoute la circulation des êtres

L'incompréhensible sang. Comme le dormeur des anciens
Contes je rêve debout des blessures de l'avenir

Ces grands trous de la vie, sans le moindre étonnement.

p.42
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Amour au feuillage tremblant

Grand arbre
Tout vibrant de paroles
D'insectes et de résine

Corps souffrant corps désirant.



      L'œil inlassable suit
      Et cerne une trace
      Que l'hiver dénude

      Je parle d'un puits ancien
      Énigme dans l'ombre mûrissante
      La maternelle nuit.

p.62
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Dans la nuit des nuits
L'ange veille
Le soleil respire

Et le feu initie
À l'énigme des mûriers.



Chaque jour la fable improvise

Fallait-il tant
De fleurs autrefois simples
Et gravir     et s'enfouir.

p.64
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LE GARDIEN


Dans sa cage l'impatient
L'émerveillé l'effrayé,

Le sommeil lui fait défaut : à l'intérieur
De soi il veille et, vaisseau de grand large,

Ne largue pas au vent sa folie.
Regarde avec sa face d'étranger

L'avenir, l'inlassable, le désirant,
S'unit à la splendeur, écoute

Son avènement, son égarement,
L'aube confuse, l'illisible destin.

Le très attentif, l'éperdu,
Tenant son rôle, il est celui-là

Qui interroge et ne consent
Ni aux fleurs défaites ni aux astres morts.

p.39
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SEULE PRÉSENCE


Entre l'azur et rien la couleur indivisible
La poudre qui se dépose sur les gravures silencieuses

L'eau furtive l'inépuisable Nuit.
Derrière moi et toujours, devant moi à jamais,

Le sang durci des masques gelés les clous les croix.
Le pas tempéré des heures des jours des mois.

L'ombre assise mêlant ses mains au silence
Que nous sommes. Comment faire pour que les paroles

Comme une poignée de paille en nous ne brûlent
Et ne deviennent cendres ?

p.37
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L'ÂGE D'OR


Une sorte silencieuse de soleil double
Qui nous ressemble qui résiste et ne renonce pas,

Avec autour de lui son fardeau d'hirondelles
Ses blessures sa semence de songe et de savoir furtif :

Écureuil aventuré hors du nid, suspendu comme
Une phrase à une branche au-dessus du tourbillon

Des hivers et des frayeurs, puis cherchant
Dans l'herbe silencieuse sa provision de messages

Enfouis, nourriciers, obscurs. Qui donc es-tu ô joie
Surgie comme un tournesol, œil béant, terrestre,

Première colline du monde ! Les mots bougent à peine.
On écoute leur battement. Si près. Si loin. Ils orientent

L'espace. Et le cœur du monde quelquefois
En eux s'étonne, intensément.

p.38
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INSOMNIE


Quand les rues sont éteintes et brisées les guitares
Quand le dernier galop vers les forêts s'éloigne

Tu cherches et tu t'alarmes. À l'écoute à jamais
D'un pas d'une peur ou simplement de cette pluie

Qui tinte sur les toits. Et ta mort elle aussi te cherche,
Pas d'étreintes, seulement la vie qui est entre vous, qui

Interroge inguérissable ayant quitté les chemins
D'ailleurs, ne dormant plus, c'est un peu de ta voix

Qui se repose ou qui regarde un ciel d'octobre.
Tu es triste, retranché, soustrait, étonné,

Renonçant. Près de toi un arbre bouge un peu.
Décombres. Un chien dort en rêvant d'un rossignol.

p.34
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ARRIÈRE-MONDE


C'était au temps des luzernes dans le chuchotement
D'une fin de jour, alors je vivais au-delà du silence

Dans l'ellipse des mots et des choses, le temps s'éloignait
Vers des collines mais laissait ici dans cette chambre

L'une de ses fractions éternelles. C'était du temps
Pour les grillons et les menthes, pour des yeux d'enfant.

Tu écoutais ce monde fragile. Ah aujourd'hui encore
Tout ce qui est parfum te ressemble, tout ce qui respire !

Et le temps revient à chaque souffle, à chaque arrêt
Du souffle, en décor d'eau et d'arbres, en ponts et

Ruissellements, en châteaux de cendre, en loques
 d'insomnie.

p.18
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