Lisa Lutz

Je veux une identité avec un casier judiciaire vierge, un nom plus joli que le précédent et, si c'est possible, j'aimerais avoir quelques années de moins.

A la vérité, je n'avais jamais douté de l'amour de mes parents. Mais dans ma famille, l'amour a des épines, et parfois, on en a assez de panser ses égratignures.

Je voudrais bien te donner des conseils, mais d'après mes parents, le secret de la longévité d'un couple, c'est de ne jamais se trouver dans la même pièce.

Une autre chose que j'ai apprise, concernant les excuses, c'est qu'il faut songer à satisfaire la personne qui les reçoit.

(...), j'ai examiné les autres clients du bar, histoire de me faire une idée sur ce qui pouvait pousser des gens à venir s'installer dans une ville dont la le rapport était de deux bars pour une cafétéria. Apparemment, oublier était une priorité plus importante à Recluse que de se nourrir.

David Spellman était un bébé parfait. Huit livres tout rond, des cheveux, une peau impeccable. Il pleura quelques instants à la naissance (juste assez pour que le docteur sache qu'il respirait), puis s'arrêta, sans doute par politesse.

J'avais l'impression d'être un grain de poussière figé depuis bien trop longtemps dans un glaçon.

Ne pas avoir de nom est dangereux. Un faux pas, quelqu'un s'avise que vous n'êtes personne et, finalement on découvre qui vous êtes vraiment.

Le crime : six heures plus tôt, j'avais filé en douce de chez moi après minuit, étais allée en stop a une fête a Mission, et avais dragué un mec qui voulait se faire une ligne. Si la coke n’était pas mon truc, le type avait une veste en cuir et un roman de Kerouac. Moi, j'ai un faible pour les durs qui lisent.

La vérité, c'est qu'un détective privé ne résout pas les affaires, il les explore. Nous renouons les fils épars, nous découvrons peut-être des éléments surprenants. Nous fournissons des preuves à l'appui de questions dont la réponse est déjà connue.

J'ai passé la soirée dans ma chambre à regarder la télévision des gens qui faisait semblant d'être quelqu'un d'autre.

- Bonjour. Je m'appelle Benjamin McDonald. J'ai fait la connaissance de votre mère à la bibliothèque.
- A la bibliothèque?
- Oui.
- Laquelle?
- La bibliothèque principale. En centre-ville.
- Qu'est-ce qu'elle faisait là-bas?
- Elle choisissait des livres, je suppose.
- Vous l'avez vue avec des livres?
- Non.
- Même pas un?
- Non. Mais si je vous appelle, c'est...
- Qu'est-ce que vous faisiez là-bas?
- Où ça?
- A la bibliothèque?
- Ah. J'avais des recherches à faire.
- Juridiques, les recherches?
- Ma foi... oui.
- Alors vous êtes avocat?
- Oui. Et je me disais que nous pourrions peut-être...
- Prendre un café?
- Oui. Un café.
- Eh bien non. Je ne prends plus de cafés avec des avocats. Mais puis-je vous poser une question avant de raccrocher?
- Mais vous n'avez fait que ça: me poser des questions!
- Bonne remarque. Qu'est-ce que ma mère vous a dit à mon sujet?
- Pas grand-chose.
- Alors pourquoi avez-vous accepté de me téléphoner?
- Elle m'a proposé une réduction de 20% sur ses services d'enquête.

Je ne sais pas quand les portes sont devenues le seul mode d'entrée ou de sortie dans notre monde domestiqué, mais je trouvais que cette règle inflexible avait quelque chose d'illogique. Daniel me proposait de sauter de mon tuyau, de faire dix mètres pour aller jusqu'à une porte, d'attendre qu'il actionne l'ouverture par l'interphone, puis de franchir une porte à code et deux autres portes pour parvenir enfin à un endroit auquel je pouvais accéder avec un rétablissement et une bascule des jambes.
"Je vais entrer par la fenêtre, si tu veux bien."

- les types comme lui aiment les filles qui s'épilent les sourcils
- je me les épile
- deux fois par an ça ne compte pas

J'ai senti un frisson venant de si profond que j'ai eu l'impression d'être prise dans un cube de glace.

-Les types comme lui aiment les filles qui s'épilent les sourcils.
-Je me les épile.
-Deux fois par an ça ne compte pas.

De : Olivia Spellman
Date : 10 mars
Pour : Isabel Spellman, Rae Spellman
Sujet : un bonjour de l'enfer
Après m'être nourrie de crackers pendant 2 jours, je suis finalement sortie de notre cabine, qui doit avoir la taille de notre Audi. L'avantage c'est qu'au moins personne ne s'y balade en string

De retour au motel, je me suis regardée dans la glace et j'ai réfléchi à ce que je pourrais faire pour me rendre méconnaissable. J'ai sorti les ciseaux du sac en plastique, saisi une poignée de cheveux et l'ai coupée au ras du cuir chevelu. J'ai répété l'opération jusqu'à ce que ma tête ressemble à une pelouse mal tondue.

Tu ne peux pas te contenter de commencer une bagarre. Il faut la terminer . Coûte que coûte.

- si Mrs Snow était ma mère, je foutrais le camp
- moi, je crois que si Mrs Snow était ta mère, c'est elle qui foutrait le camp