Citations de Lolita Séchan (29)
Seulement voilà, ce jour-là, Bartok, malgré les houlala, voulut voir la grande vallée.
Tu sais, elle est triste en fait. On dirait qu'elle a abandonné quelque chose, même physiquement. Et ça me fait mal...
Plus je passe de temps avec elle, plus j'ai peur pour son avenir. J'ai l'impression qu'elle est en équilibre instable entre deux mondes et que, dans une certaine mesure, je peux aider à faire basculer d'un côté ou de l'autre...
La réalité était bien plus complexe que mes fantasmes et je ne voulais pas le voir.
Gom : Parfois je lui dis "je t'aime à 50% et je m'aime à 50%" et il me répond "pourquoi tu t'aimes ?"
Lolita : Hein ? Mais il est complètement con !
Gom : Ha ha ! Non, c'est pas lui qui est mauvais... c'est nos traditions qui sont comme ça !
Lolita : Mouais... tu es née une génération trop tôt, Gom... trop de lucidité ça ne rend pas heureuse.
On apprivoise un pays comme on apprivoise avec le temps ses habitants. Sans jamais vraiment comprendre qui ils sont. Sans jamais vraiment en faire partie. Mais dans ce train-là, au pied des montagnes, je sentais qu'il y avait une petite place pour moi. J'avais la sensation de rentrer à la maison.
Au Vietnam, je parlais beaucoup de ma vie à Gom, mais je passais sous silence beaucoup de mes soucis. Avec elle, mes combats psychologiques et autres doutes existentiels me paraissaient anecdotiques. Nous étions très proches mais bizarrement, il y avait des pans entiers de nos vies que nous gardions pour nous. Ces concessions volontaires nous autorisaient à être un peu plus libres. À échapper à celles que nous étions dans nos "autres vies ". Parfois, je flanchais, et Gom prenait soin de moi. Parfois, c'est elle qui craquait et je réalisais à quel point elle était... petite.
Gom : Ha ha ! Non, moi je ne veux pas de copain ! Heureusement je ne suis pas belle.
Lolita : Nimporte quoi...
Gom : Nan mais c'est bien comme ça. Pfff ! Parce que, à Sapa, il y a le Love Market pour les Hmong. Si un garçon aime une fille, il la kidnappe et ne la rend à ses parents que si elle accepte de l'épouser. Alors moi, je préfère etre pas jolie, comme ça, on me laisse tranquille ! Ha ha.
- Vous êtes professeure ?
- Non non, je donne juste des cours dans la chambre que je loue. Pour essayer d'apprendre à lire aux petites filles Hmong.
- Elles n'ont pas d'école ?
- C'est difficile. Les Vietnamiens compliquent l'accès à l'éducation et aux soins médicaux pour les minorités.
- Pourquoi ils font ça ?
- Parce qu'ils ont la rancune tenace. Ils font payer aux Hmong leurs trahisons pendant la guerre. Ils tolèrent les minorités parce qu'elles attirent les touristes, mais refusent de les intégrer ou de leur offrir les mêmes chances qu'à leurs propres enfants.
- Mais comment font-ils s'ils n'ont pas d'hôpitaux ?
- Pour les plus chanceux, ils vont dans des petits dispensaires catholiques.
- Pourquoi ne partent-ils pas ?
- Ils n'ont pas de papiers pour se déplacer.
Au Vietnam, c'est plutôt : 'Demain sera pire, en plus mouillé. ' Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il déluge, les Vietnamiens encaissent tout sans se plaindre. Les Américains n'avaient aucune chance.
On a fait des petites catastrophes mais c'est pas grave.
Il est toujours un peu risqué d'appeler sa fille Marilyn ou Lolita. C'est le genre de prénom qui ne laisse pas vraiment le choix ; on doit avoir la sensualité dans les veines.
Et moi, je dis que tu triches comme un poney des mers du Sud !
Ferme ta boîte à camembert P'tit frère !
Arrivée là, j'ai pris un taxi pour le centre ville.
(et je me suis fait arnaquer)
Et le paradis serait un lieu de plaisir où l'on dort sur les nuages avec ses proches...
Chez les Hmong, on pense qu'après la vie on monte sur la lune.
- Tu devrais emmener ton papa voir un chaman.
- Chez nous on appelle ça un psy, mais ça m'étonnerait qu'il lui colle une feuille sous l'aisselle.
Seulement voilà, ce jour-là, Bartok, malgré les houlala, voulut voir la grande vallée.
j'étais partie me chercher et je l'ai trouvée elle.
le vœu,c'est la prière des athées