J’ai trop d’ambition pour en avoir
Les romans sont trop longs.
Au pays des muets les aveugles sont sourds.
Des penseurs qui se grattent la tête on dit qu'ils se la creusent.
Je suis un logicien que l'anti-logique enrichit et un anti-logicien que la logique entretient. Au bar de la liberté d'esprit, je dépense les gains de mes deux travailleuses.
SOURIRE À UNE TÊTE
Que dans l'église de saint-Jean
Des voix
Des voix
Des voix
Rouge habillé du roi
Rouge habitant des voix
Et la lune en son plein
Consentant des guirlandes
Puis le poète Jean
Lors s'en étant
Arrivé vieux
Devint fou d'amour
Prolétaires de tous les pays, je n'ai pas de conseils à vous donner.
Tu es individualiste, pour le plus grand profit des autres.
Poème
Je suis né au faubourg, dans une épicerie dont mon père
et ma mère sont les tenanciers. D’aussi loin que je me
souvienne, je n’ai rien aimé d’autre que la boutique, ses
patrons, les maisons du quartier et leurs gens.
Pourtant, bien jeune, j’ai quitté tout cela pour n’y
retourner qu’en peu d’occasions. Je partis pour des
écoles éloignées car mes parents avaient de l’ambition
pour moi et, soucieux de leur plaire, je n’ai pas refusé
les sacrifices, j’ai travaillé, j’ai réussi.
Parce qu’ils étaient ceux du faubourg, de ses gens, de
l’épicerie et de ses tenanciers, j’ai eu le respect de mes
triomphes.
Oui, je puis le dire, ma vie a été miraculeuse, j’ai connu
toutes les gloires. Éminent dans les sports, vainqueur
dans les tournois des lettres et des sciences, je fus mêlé
à des affaires criminelles de grande renommée, je fus
chef de partis considérables, mes belles concubines
avaient repoussé des rois. Moi, ces concubines, je les
eusse données pour n’importe quelle brunette ou blondine
frêle, en cheveux, dont le père, toute sa vie, aurait
traîné la savate dans notre quartier.
Depuis deux lustres, je suis le maître de ma patrie, ma
grande : celle que je ne ressens point mais que l’école
et la vie m’ont apprise.
p.18-19
Poème
Ce fut par une après-midi claire, parfaitement calme,
que j’entrai pour la première fois dans Babylone. Les
rayons doux et chauds du soleil couchant se reflétaient
sur les eaux du fleuve. Ils éclairaient aussi les murailles,
jouaient sur leurs appliques d’or, donnaient à la vase
habituellement sombre que les fleuves orientaux
déposent sur leurs rives une coloration rouge pâle, don-
naient aux troncs des arbres des jardins suspendus des
teintes vives ou nuancées et jetaient des lueurs jusqu’au
cœur profond des bosquets de myrte.
Le soir, quand le soleil se fut couché derrière les mon-
tagnes bleues de la Perse, tous les échos moururent.
Les étoiles se mirent à clignoter dans la nuit sereine de
Chaldée, comme elles faisaient dans le temps des vieux
astronomes. Sur la ville endormie plana la nuit
majestueuse….
p.31
Les fées + les faits = l’effet.
p.24
On délire avec un sérieux extrême.
Enfin arriva le siècle x y z dans lequel les hommes se mangèrent entre eux car il n'y avait plus sur la terre ni d'autres porcs ni d'autres gourdes.
Je voudrais tellement croire aux fantômes. Et aux vivants.
Les chats ont de la veine : l'obscurité ne les empêche pas de lire.
Il ne faut pas tuer les enfants, ils n'en valent pas la peine.
La réalité est pour lui la négation de l'impossible.
Ce jour-là, les noisetiers étaient couleur noisette.
Pourquoi développer ?
Développées, les entrailles de l'homme mesurent neuf mètres. Enveloppées aussi.
La pauvre connaissance du français par Tzara fit beaucoup pour sa poésie.