Citations de Louise Tremblay D`Essiambre (537)
Un jour, quand nous serons deux vieilles dames et que la vie nous aura appris la vraie simplicité dans tout, nous en reparlerons peut-être en riant.
(...) le monde autour de nous a ben de l'importance dans l'appréciation d'une journée...Peut-être plus que l'endroit où on vit.
Longuement, patiemment, Cécile se console dans ses larmes comme l’animal continuant de lécher sa plaie, sans deviner que cela prolonge inutilement son agonie.
On remet alors du blond et du châtain dans la chevelure, on camoufle les rides de mille et une façons et on se donne l'illusion d'une éternelle jeunesse. Est-ce mieux ? je ne saurais le dire. Quoi qu'il en soit, l'important,je crois, c'est de ne pas regretter ce qu'il y a derrière, et malgré l'âge qui avance inexorablement, il faut continuer de regarder devant avec gourmandise. Quand on y croit, la vie sait se montrer généreuse à sa façon.
P. 9 et 10 du troisième tome.
Les cheveux blonds et bruns sont devenus gris et blancs, les rides se sont creusées au coin des paupières et aux commissures des lèvres tandis que les générations suivantes leur poussent dans le dos pour occuper la place. Toute la place ! Par contre, à cette époque, on avait un grand respect pour la sagesse des vieux et personne n'aurait songé à les éloigner, à les séparer du quotidien sauf en cas d'absolue nécessité.
fin du deuxième tome
Il était bien fini le temps des tourtières, hachis, et mijotés qui avaient fait la renommée du restaurant Chez Rita.
Malheureusement, un peu à cause de tous ces bouleversements, la pauvre Rita voyait sa clientèle la plus fidèle continuer de la bouder de plus en plus.
Pour lui, l’école était une bénédiction dans sa vie, un soulagement, une éclaircie, un repos bien mérité. Non seulement parce que le jeune garçon aimait beaucoup apprendre et que les devoirs n’étaient jamais une grosse corvée pour lui, mais surtout parce que, du lundi au vendredi, l’école lui évitait d’avoir à suivre son père à la quincaillerie, et à ses yeux, cela valait une petite fortune.
Ce travail, il avait appris à l'aimer et rien ne lui plaisait autant qu'une cliente satisfaite qui le félicitait pour la qualité de sa viande. Ce métier de boucher, il voulait le garder. Et comme son père le disait souvent quand il jouait au hockey avec lui : Marcel Lacaille serait le meilleur.
Dans la vie, mon garçon, y a des plaisirs nouveaux qui vont avec les âges, mais en même temps, y en a d'autres qui disparaissent.
-- Oublie jamais, ma belle, que les écrits restent, tandis que les paroles s'envolent. Ça fait qu'on peut jamais écrire n'importe quoi, n'importe comment. Ça pourrait se revirer contre toi, un de ces quatre jeudis!
Je pourrais vous montrer à tricoter des bas... Quand mon mari est décédé, le tricot a été ma planche de salut! Ça m'a empêchée de sombrer dans le désespoir. Être occupée éloigne les pensées sombres et l'ennui, vous savez!
Le présent lui apporte assez de joie pour ne pas avoir envie du passé.
Cécile savait bien qu’elle saurait distinguer sa fille entre mille. Et voilà que l’instant espéré du plus profond du cœur devient réalité (…) Jamais Cécile ne pensait qu’elle pourrait être aussi heureuse sans en mourir.
Les douleurs de l’enfantement lui reviennent avec tant de précision qu’elle échappe un cri. Oui, elle avait souffert pour mettre sa fille au monde. Comme toutes les femmes. Mais, à elle, on avait interdit la joie qui fait oublier la douleur. Jamais elle n’avait pu tenir son bébé dans ses bras.
Parfois dans la vie, il arrive des événements que l’on ne comprend pas. Qui nous révoltent. Puis avec le temps, avec le recul des choses, la lumière se fait. Petit à petit, tout doucement.
Le ciel est brumeux. Il fait chaud. De cette chaleur particulière, un peu collante, quand le mois d’août choisit de ressembler à juillet.
C’est vraiment épuisant de toujours se forcer à sourire et à jaser comme si de rien n’était, alors qu’on a juste envie de pleurer.
(…) c’est ce que l’Église nous enseigne : au bout de la vie, c’est le ciel qui nous attend. C’est clair, mais en même temps, c’est plutôt vague, non?
(…) comme on ne peut rien changer à la situation, autant prendre son mal en patience, tu ne crois pas? Quand on se montre tolérant, c’est plus agréable pour tout le monde…
(…) quand il m’arrive d’être exaspérée, ou fâchée, ou déçue, je deviens muette, comme si tous les mots disparaissaient d’un seul coup de ma tête pour ne revenir que plus tard, quand je me retrouve toute seule, et que ça ne sert plus à rien du tout de trouver une réplique.