1995. Viresh est un Intouchable. Un être à peine humain dont l'existence sera un long purgatoire réservée à ceux qui sont nés du mauvais côté d'un système de caste archaïque et profondément inégalitaire. Révolté par cette injustice qu'il n'a pas choisie, le jeune garçon apprend à ses dépens ce qu'il en coûte de défier les dieux.
2019. Deux après avoir emménagé en Bretagne, Lucas Dorinel est rappelé dans la capitale pour reprendre du service à la Crim. A condition que l'affaire qui a causé son éloignement se soit tassée. Il n'en est pas très sûr mais il lui faut aller de l'avant.
A peine sorti de la gare, une femme se suicide sous ses yeux en se jetant sous un bus. Quelques heures plus tard, il est envoyé enquêter dans un appartement de banlieue aux volets toujours fermés, aux murs ornés de natures mortes macabres, dont l'unique éclairage provient d'une multitude de bougies. Il retrouve au fond d'une malle le corps d'un homme nu, aux membres disloqués, mutilés.
Que signifie le chiffre 38 tatoué sur son crâne? Un rapport avec ses incisives de vampire? Et son appartenance au cercle fermé des Rônin qui regroupe "des êtres dangereux qui ne s'encombrent d'aucune morale et qui se tiennent à l'écart des vampires traditionnels" jugés trop superficiels?
Pourquoi la victime, un certain Julien Baron, ne semble pas s'être défendu? Connaissait-il son agresseur? Lucas est certain que ce dernier n'a pas agi par hasard. Trop d'obstacles à prendre en compte pour un crime non prémédité. Que signifie la disparition inexpliquée de Laure Baron, fille de Julien, une semaine avant le meurtre de son père? Aurait-elle un rapport avec la mort d'Eloïse Marval, mère de Laure, en 1998?
Une affaire qui semble bien plus compliquée qu'au premier abord. Malgré cette immersion brutale dans l'univers du crime, Lucas se demande s'il aura la force d'affronter les spectres de son passé. Celui d'Alice à laquelle il ne cesse de penser...
Dès les premières lignes de La Caste des Ténèbres, la magie opère: des personnages bien campés, des descriptions de lieux précises sans être alourdies par des détails inutiles, un style fluide qui nous entraîne dans le dédale des mots et des phrases bien construites, déroulant l'intrigue à un rythme soutenu qui nous tient en haleine jusqu'au bout grâce à des chapitres courts qui s'enchaînent selon une cadence toujours plus rapide.
Avec les aspects barbares et parfois répugnants, il faut le dire, de certaines scènes, Ludovic Lancien dévoile les zones d'ombre de l'homme: la rancœur, la tristesse, le remords, la haine, la violence; mais il montre également que l'être humain est capable d'empathie et de tendresse. Avec ce troisième opus, Ludovic Lancien prouve qu'il fait incontestablement partie des meilleurs auteurs de polars français.
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