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3.38/5 (sur 16 notes)

Nationalité : Colombie
Né(e) à : Cartago, Valle del Cauca , 1969
Biographie :

Luis Miguel Rivas est écrivain, librettiste et producteur de cinéma.

Nouvelliste, poète et romancier, il a été désigné en 2011 par la Foire Internationale du Livre de Guadalajara (Mexique) comme l’un des "25 secrets les mieux gardés d’Amérique Latine".

Son roman "Le mort était trop grand" ("Era más grande el muerto") est paru en 2017.

Il vit en Argentine.

Twitter : https://twitter.com/luismiguelere?lang=fr

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
On discute comme si on se connaissait depuis toujours, et là, bourrés comme des coings, on éprouve cette tendresse qu’on a tous au fond les uns pour les autres mais qui sort seulement quand on a picolé, qu’on adresse au premier venu juste parce qu’il est là, alors que le même gars aurait pu s’en prendre plein la gueule si on l’avait croisé à un autre moment.
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Il portait une veste armani grise, une chemise en chalis noire, un jean qui avait un diamant à la place du bouton, des rivets en or sur les poches arrières, et des chaussures noirs en cuir de couleuvre verni. Il avait l'air de sortir de la douche, avec ses cheveux plaqués sur le côté à grand renfort de gel comme si sa mère l'avait coiffé.
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Moi, j'ai ma théorie là-dessus : si les gens sont si méfiants de nos jours, s'ils font tout le temps la gueule, c'est pas tant qu'ils craignent qu'on leur fasse du mal, non, c'est pour éviter de passer pour des cons quand on les surprend en flagrant délit de confiance.
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Kaliman, avec ses taches de rousseur, ses petits yeux bridés, ses cheveux lisses d'Indien, est assis sur le trottoir, les coudes appuyés sur ses jambes écartées, à côté de son monareta rouillé. Le Battant, qu'on appelle comme ça à cause de son père, qui nous serine à chaque fois qu'il passe, Allez, les jeunes, au travail ! Le monde appartient aux battants ! Faut savoir que son fils est le roi des branleurs, le plus feignant de nous tous.
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_ Et qu'est-ce qu'il a de si spécial pour valoir ce prix-là ? finit par dire le Patron.
_ C'est un livre très ancien. Sa valeur vient aussi de ce qu'il contient, de ce qu'il dit, lui répond le conseiller.
_ Et comment on peut savoir ce qu'il dit si on y comprend rien ?
_ C'est du vieil anglais.
_ Bah oui, ça doit être de l'anglais puisqu'on y comprend rien. Je suis pas assez ignare pour pas m'en rendre compte. Et qu'est-ce qu'il dit de beau, alors ?
_ Ce sont des psaumes de la Bible.
_ Sans rire ? Vous voulez dire que ça raconte la même chose que la bible que j'ai sur ma table de nuit ?
_ Euh... En effet, oui.
_ J'ai payé cinq millions de dollars pour un livre que j'ai déjà ? Vous me prenez pour un imbécile ?!
_ Il faut savoir que cet ouvrage, qui date de 1640, est le tout premier livre à avoir été imprimé aux Etats-Unis. Un trésor. L'exemplaire que vous tenez dans vos mains a près de trois cent cinquante ans.
_ Ah bon. Don Efrem hausse les épaules en soupirant.
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(Il cherche du travail)

J'arrive sur la place du Marché, passe entre les manutentionnaires qui déchargent d'énormes sacs d'un camion gigantesque, ça me crève rien qu'à les regarder, et je vois la supérette des fils de don Jaime Soulignet pleine à craquer de marchandises, moi derrière le comptoir, le crayon derrière l'oreille, qui gère les stocks et tient les comptes, mais je m'imagine pas deux secondes dans ce genre de boulots qui sont déjà pris ou que je me sens incapable de faire ou qui ne me disent rien ou que j'ai déjà faits mais ça s'est mal passé, et quand un peu plus tard, je passe devant l'entrepôt Castaneda où flottent les drapeaux de l'Athlético Villeradieuse, dessus c'est écrit Cette année oui, à nous la quatrième étoile !, j'aperçois don Pascual Castaneda, un obèse aux joues rouges qui pète la forme, blindé de thunes, sa calculette à la main entre les tours de plaques ondulées, les montagnes de sable et les piles de briques, et je m'imagine avoir mon propre entrepôt, sauf que pour ça faut s'appeler Castaneda, et une fois passé les rues commerçantes je traverse devant le cabinet du docteur Ramirez, un garage avec quatre chaises rimax où les gens vont s'asseoir pour qu'on les appelle de l'autre côté de la cloison et je me vois bien docteur ou avocat, avec un bon salaire, des gens qui font la queue en attendant que je daigne les recevoir et les faire raquer, mais pour ça faut un minimum d'études et qui fait des études ici ? je me dis, et je me fais la réflexion que pour devenir n'importe quoi il faut bien commencer, et comment on fait pour commencer ? je me demande, et sur ce, j'arrive devant la friteuse qui crépite à l'angle de la boulangerie Le Bon Goût et j'achète un beignet.
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Au moment de faire demi-tour, je me fige. A côté du gros pif, il y a une grande fille aux yeux bleus comme une aveugle. Elle a les cheveux noirs, une peau blanche presque transparente, délicate comme si elle pouvait se déchirer au moindre contact, et en même temps elle se tient bien droite sur ses jambes. Elle a pas l'air en chair et en os. Pensez à une fée comme dans les contes, mais sans les oreilles pointues. Gros pif la tient par le bras.
_ C'est ma pouliche. Très intelligente cette petite, elle est en terminale à seize ans à peine, et c'est la meilleure de sa classe. Pas vraie, ma chérie ?
La fille dit oui, mal à l'aise au milieu de tous ces vioques, sans un seul complice, je me dis, capable de la comprendre et de lui tenir compagnie, comme moi par exemple.
Je me laisse entraîner vers la sortie et en passant près des vieux, je fais un clin d'oeil à la fille, qui me répond par un sourire si léger qu'on le devine à peine. Elle a pas desserré les lèvres mais j'ai senti qu'elle me disait Tchao par télépathie. Je suis dans les nuages, léger, heureux, je marche sans rien dire alors que Yovani trace à grands pas.
_ T'as vu cette beauté ?
Yovani me regarde d'un air navré et sympa à la fois.
_ Très mignonne, mais cette fille-là, faut la regarder comme si elle était en vitrine. Rêve pas, elle est pas à ta portée.
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« _ J’ai un problème à résoudre de toute urgence, figurez-vous. Je dois fréquenter des gens importants et des politiciens, et je sais qu’avec eux on doit savoir parler de tas de choses qui servent à rien, comme l’art et tout le bordel.
Mario répondit qu’il pourrait lui proposer un cours de culture générale et de comportement social incluant la maîtrise des émotions et des règles de courtoisie, l’expression orale et la culture générale en peinture, musique et littérature, et il lui expliqua que cela supposerait de lire des livres et d’effectuer des séances d’écoute de musique classique…
A la troisième séance, don Efrem s’était procuré le livre le plus cher du monde, mais les cours, il en avait sa claque. Le seul truc qu’il trouvait à peu près utile, c’était d’avoir trouvé un remède contre l’insomnie : la première fois que Mario lui avait fait écouter un disque de musique classique, il était tombé comme une masse. Cette musique où personne ne chante, c’est magique pour s’endormir, il disait. A la quatrième leçon, Mario voulut lui lire un livre à haute voix mais don Efrem l’interrompit.
"Perdons pas de temps. C’est pas pour moi, ces choses-là. Je vais être sincère avec vous, si j’ai besoin de culture, c’est pour me lever une poulette qui m’ensorcelle ces derniers temps et qui raffole de ce genre de trucs. »
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Je marche avec l'entrain d'un mâle dominant qui trace sans s'occuper du reste, droit à son objectif, se faire engager à l'épicerie de don Omar. Je passe sur le trottoir de l'Ecole normale de Jeunes Filles, mais elles sont toutes en classe, pas moyen de les voir ni qu'elles me voient, moi. Je marche tout près de la grille, on sait jamais qu'une fille qui s'emmerde en cours regarde par la fenêtre de sa salle de classe et se dise en me voyant passer C'est qui ce mec trop beau ? et moi j'aurais pas un regard pour la nana, je marche la tête haute et ne baisse les yeux que de temps en temps pour admirer mes baskets.
Au croisement de l'avenue Le Progrès et de la rue Vingt-et-Une, je fais un crochet par les magasins Mimi pour observer les pans de murs qui tiennent encore debout après la bombe qui a pété cette semaine.
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_ Ils ont fait péter le siège de l'Athlético Villeradieuse.
Doña Eugenia sort de chez elle en poussant de grands cris, suivie de don Carlos, les yeux rougis...
_ Il est arrivé quelque chose à Battant ?
_ Il est mort, dit Relay de sa voix traînante. (..)
_ Et qu'est-ce qu'il foutait là-bas, Battant ?
_ C'est lui qui portait la bombe.
Je repense au côté bravache et un peu con de Battant, mais franchement, je le vois pas porter une bombe.
_ Ils l'ont pris pour faire un suisse.
_ Faire quoi ?
_ Un suisse. Ca vient de suicide.
_ Mais Battant, il voulait mourir ?
_ Non, lui il savait pas. Les suisses, c'est des suicidés qui meurent sans le faire exprès.
_ Comment ça ?
_ On t'offre une grosse somme d'argent pour porter un paquet, et en fait, le paquet, c'est une bombe.
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