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Citations de Luis de Góngora y Argote (53)



¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Mozuelas las de mi barrio,
Loquillas y confiadas,
Mirad no os engañe el tiempo,
La edad y la confianza.
No os dejéis lisonjear
De la juventud lozana,
Porque de caducas flores
Teje el tiempo sus guirnaldas.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Vuelan los ligeros años,
Y con presurosas alas
Nos roban, como harpías,
Nuestras sabrosas viandas.
La flor de la maravilla
Esta verdad nos declara,
Porque le hurta la tarde
Lo que le dio la mañana.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Mirad que cuando pensáis
Que hacen la señal del alba
Las campanas de la vida,
Es la queda, y os desarman
De vuestro color y lustre,
De vuestro donaire y gracia,
Y quedáis todas perdidas
Por mayores de la marca.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Yo sé de una buena vieja
Que fue un tiempo rubia y zarca,
Y que al presente le cuesta
Harto caro el ver su cara,
Porque su bruñida frente
Y sus mejillas se hallan
Más que roquete de obispo
Encogidas y arrugadas.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Y sé de otra buena vieja,
Que un diente que le quedaba
Se lo dejó este otro día
Sepultado en unas natas,
Y con lágrimas le dice:
«Diente mío de mi alma,
Yo sé cuándo fuistes perla,
Aunque ahora no sois caña.»

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Por eso, mozuelas locas,
Antes que la edad avara
El rubio cabello de oro
Convierta en luciente plata,
Quered cuando sois queridas,
Amad cuando sois amadas,
Mirad, bobas, que detrás
Se pinta la ocasión calva.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!
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Que pida a un galán Minguilla
Cinco puntos de jervilla,
Bien puede ser;
Mas que calzando diez Menga,
Quiera que justo le venga,
No puede ser.

Que se case un don Pelote
Con una dama sin dote,
Bien puede ser;
Mas que no dé algunos días
Por un pan las damerías,
No puede ser.

Que la viuda en el sermón
Dé mil suspiros sin son,
Bien puede ser;
Mas que no los dé, a mi cuenta,
Porque sepan dó se sienta,
No puede ser.

Que esté la bella casada
Bien vestida y mal celada,
Bien puede ser;
Mas que el bueno del marido
No sepa quién dio el vestido,
No puede ser.

Que anochezca cano el viejo,
Y que amanezca bermejo,
Bien puede ser;
Mas que a creer nos estreche
Que es milagro y no escabeche
No puede ser.

Que se precie un don Pelón
Que se comió un perdigón,
Bien puede ser;
Mas que la biznaga honrada
No diga que fue ensalada,
No puede ser.

Que olvide a la hija el padre
De buscarle quien le cuadre,
Bien puede ser;
Mas que se pase el invierno
Sin que ella le busque yerno,
No puede ser.

Que la del color quebrado
Culpe al barro colorado,
Bien puede ser;
Mas que no entendamos todos
Que aquestos barros son lodos,
No puede ser.

Que por parir mil loquillas
Enciendan mil candelillas,
Bien puede ser;
Mas que, público o secreto,
No haga algún cirio efeto,
No puede ser.

Que sea el otro Letrado
Por Salamanca aprobado,
Bien puede ser;
Mas que traiga buenos guantes
Sin que acudan pleiteantes,
No puede ser.

Que sea médico más grave
quien más aforismos sabe,
Bien puede ser;
mas que no sea más experto
el que más hubiere muerto,
No puede ser.

Que acuda a tiempo un galán
con un dicho y un refrán,
Bien puede ser;
mas que entendamos por eso
que en Floresta no está impreso,
No puede ser.

Que oiga Menga una canción
Con piedad y atención,
Bien puede ser;
Mas que no sea más piadosa
A dos escudos en prosa,
No puede ser.

Que sea el Padre Presentado
Predicador afamado,
Bien puede ser;
Mas que muchos puntos buenos
No sean estudios ajenos,
No puede ser.

Que una guitarrilla pueda
Mucho, después de la queda,
Bien puede ser;
Mas que no sea necedad
Despertar la vecindad,
No puede ser.

Que el mochilero o soldado
Deje su tercio embarcado,
Bien puede ser;
Mas que le crean de la guerra
Porque entró roto en su tierra,
No puede ser.

Que se emplee el que es discreto
En hacer un buen soneto,
Bien puede ser;
Mas que un menguado no sea
El que en hacer dos se emplea,
No puede ser.

Que quiera una dama esquiva
Lengua muerta y bolsa viva,
Bien puede ser;
Mas que halle, sin dar puerta,
Bolsa viva y lengua muerta,
No puede ser.

Que el confeso al caballero
Socorra con su dinero,
Bien puede ser;
Mas que le dé, porque presta,
Lado el día de la fiesta,
No puede ser.

Que junte un rico avariento
Los doblones ciento a ciento,
Bien puede ser;
Mas que el sucesor gentil
No los gaste mil a mil,
No puede ser.

Que se pasee Narciso
Con un cuello en paraíso,
Bien puede ser;
Más que no sea notorio
Que anda el cuerpo en purgatorio,
No puede ser.

Interprétation de Paco Ibanez à 29'48
https://www.youtube.com/watch?v=G4TDaxaL2Wo
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Aux Dames
Belles Dames, si l’aveugle passion ne vous arme pas de dédain, ne vous arme pas de colère, qui de vous ne regarde avec bonté l’Andalou, qui lui refuse sa faveur ?
Lorsqu’il fait sa cour, qui donc prie plus humblement, adore avec plus de fidélité et soupire, plus idolâtre ? Qui, dans l’arène, jette les banderilles, tue les taureaux et gagne la course ?
Dans les fêtes, qui soutient le plus souvent les tendres regards de la salle, sinon les galants de l’Andalousie ?
C’est à eux que toujours les juges donnent dans les carrousels le prix de la grâce, dans les tournois celui du courage.

Traduction par Francis de Miomandre.
François Bernouard, 1921 (pp. 20-21).
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Laisse-moi me réchauffer

traduit par HW Longfellow


Laissez-moi aller encore au chaud et joyeux ;
Et laissez le monde rire, et il le fera.

Que les autres réfléchissent aux choses terrestres,––
La chute des trônes, le sort des rois,
Et ceux dont le monde remplit la renommée ;
Pendant que les muffins trônent dans les plateaux
Et le punch à l'orange se balance en hiver
Le joyeux sceptre de mes jours ;––
Et laissez le monde rire, et il le fera.

Celui que porte la pourpre royale,
De l'assiette dorée mille soucis
Il l'avale comme une pilule dorée ;
Lors de fêtes comme celles-ci, je tourne le dos,
Pendant que les puddings dans mon rôtissoire
À côté de la cheminée siffle et craque ;––
Et laissez le monde rire, et il le fera.

Et quand souffle la tempête hivernale,
Et les giboulées et les neiges de janvier
Sont répartis sur chaque vallée et colline,
Avec un pour raconter une joyeuse histoire
O'er des noix grillées et de la bière bourdonnante,
Je suis assis et je ne me soucie pas du vent ;––
Et laissez le monde rire, et il le fera.

Laissez les marchands traverser les mers et les terres
Pour les mines d’argent et les sables dorés ;
Pendant que je suis à côté d'un ruisseau ombragé
Juste là où sa fontaine bouillonnante gonfle
Asseyez-vous et ramassez des pierres et des coquillages,
Et écoutez l'histoire que raconte le merle ;––
Et laissez le monde rire, et il le fera.

Pour l'amour de Hero, l'amant grec
L'Hellespont orageux l'a survolé à la nage ;
Je traverse sans crainte du mal
Le pont en bois qui enjambe lentement
Les côtés enchanteurs du madrigal,
Ou patauger pieds nus dans les marées de Yepe ;––
Et laissez le monde rire, et il le fera.

Mais puisque les Parques le prouvent si cruellement,
Que Pyrame meure d'amour,
Et l’amour devrait tuer la douce Thisbé ;
Mon Thisbé soit une tarte aux pommes,
L'épée que je plonge dans son cœur
La dent qui mord la croûte,––
Et laissez le monde rire, et il le fera.

Extrait de Notes et monographies hispaniques : essais, études et brèves biographies publiées par la Société hispanique d'Amérique
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Âge critique


À l’année critique de son âge.
Dans ce moment occidental, ô Licius, dans ce moment critique de la vie, tout pas mal assuré est une chute, et toute chute, si facile, est une catastrophe.

Le pied chancelle, qu’au moins le jugement s’éclaire. La terre, compacte, va se désagrégeant. Quelle prudence, sachant que tout deviendra poussière, attendrait la ruine de l’édifice ?

Le serpent venimeux, en même temps que de sa peau, de ses années aussi se dépouille. Un homme, non. Aveugle cours de notre vie !

Heureux alors celui qui, plaçant sa lourde part sous la pierre muette, offre la plus légère au saphir souverain !
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Au Soleil

parce que, tandis que le poète était avec une dame, il se leva et l’obligea de la quitter.

Déjà je baisais des mains de cristal, déjà j’étreignais un cou lisse et blanc et répandais sur lui une chevelure que l’amour tira de l’or de ses mines,

Déjà je buvais sur les pierres fines de cette bouche mille douces paroles dont je n’étais point digne, déjà sur ces deux belles lèvres je cueillais de pourpres roses sans crainte d’épines,

Quand, ô clair soleil plein d’envie, ta lumière, en me venant blesser les yeux, tua ma gloire et mon bonheur.

Si les dieux ne sont pas assez puissants pour empêcher tes rayons de me causer tant de chagrin, que ces rayons te donnent alors, comme à ton fils, la mort.
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À une Rose


Née d’hier, c’est demain qu’il te faudra mourir. Qui te donna la vie pour la faire si brève ? Pour durer si peu de jours, que tu es brillante, et pour n’être que rien, quelle ardeur est la tienne !

Si tu fus égarée par ta vaine beauté, bien promptement tu la verras évanouie, car dans cette beauté se tient dissimulée l’occasion de mourir une précoce mort.

Quand une rude main aura tranché ta tige, — ainsi le veut, hélas ! la loi des jardiniers, — une haleine grossière achèvera ton sort.

Ne te montre jamais : quelque tyran te guette. Pour vivre plus longtemps retarde ta naissance, car devancer ta vie c’est courir à ta mort.
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Le Papillon


Le papillon non seulement n’est pas lâche, mais il est téméraire : fatalement aveugle, ce que la flamme refuse même au phénix, obstinément il veut qu’elle le réserve à ses ailes.

Car, pour son malheur, il s’est repenti trop tard d’avoir été attire par la splendeur : il court à ce qui brille et, dans son ambition, livre son vol fragile à ce qui brûle.

Il gît, plein de gloire, dans cette tombe que lui a délicatement préparé une courte épingle, — félicité suprême à faute suprême.

Si le feu brûle le papillon, comment mon ambition à moi, moins haute et plus légère, ne serait-elle pas réduite en cendres ?
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À la Confusion

De la ville
Grands, — plus que des éléphants et des rhinocéros, nobles, — généreux comme des rochers, gentilshommes, — mais à ce qu’ils disent, cavaliers illustres, clefs dorées,

Habits, — je veux dire manteaux raccommodés, dames, — de face et de dos, duègnes à bonnets, carrosses à huit bêtes, — et c’est encore bien peu en ajoutant à celles qui tirent celles que l’on tire,

Avocats enquêteurs, âmes en peine, militaires aux airs de Bartulos et d’Abads, légistes à épées et à dagues,

Maisons et cœurs tout à la malice, boue au persil et à la menthe, voilà la ville : grand bien lui fasse !
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Métamorphose


À Cuenca s’est passé cette chose incroyable. C’était un voyageur très à jeun, qui demanda un petit pain, s’il s’en trouvait encore un de tendre, et on lui donna un biscuit de galérien.

Cette impiété-la, un ange l’a pesée. Si l’importun avait demandé davantage, certes on lui eût donné, un à un, les rochers que baigne le Jucar sur sa rive escarpée.

Il faut croire qu’à Cuenca c’est l’usage que le voyageur qui veut des biscuits ait recours aux pierres. C’est pour cela que les pierres y sont si mangées.

Peut-être qu’ils ont vu la face de Méduse, ces rochers, comme la vit Atlante… À moins qu’ils ne soient alors des dames de silex vêtues.
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Immortalité

Pâle, elle restitue à ses éléments sa splendeur de pourpre, la chaste rose qui, quelque temps, sur son arbuste épineux mais doux, fut la gloire du soleil et la louange du vent.

La même suave haleine qu’elle expirait dans sa fraîcheur, elle l’exhale, flétrie mais toujours belle ; elle ne gît point sur la terre, non, mais elle y repose, et n’admet pas encore la dureté de son destin.

Ses pétales en poussière, oui, mais non pas son parfum, l’Andalousie natale les pleure, ses beaux pétales que, même en poussière, dore le reflet du Tage maternel.

Et dans la campagne renouvelée, elle est aujourd’hui de ces fleurs qu’illumine une autre aurore meilleure dont les gouttes de l’éphémère rosée sont les étoiles.
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Au Tombeau

du grand peintre Domenico Greco.
Ô passant, ce beau monument, dure voûte de porphyre brillant, dérobe désormais à l’univers le pinceau le plus doux qui ait fait frissonner la vie sur le bois et la toile.

Son nom, digne d’un souffle plus puissant que celui qui remplit le clairon de la Renommée, s’étend et brille sur ce champ de marbre lourd. Révère-le, et passe.

Ici gît le Greco. Si l’étude lui livra les secrets de l’art, l’art lui révéla ceux de la nature. Iris lui légua ses couleurs, Phébus sa lumière, sinon Morphée ses ombres.

Que cette urne, écorce funèbre de l’arbre sabéen, boive nos larmes et que, malgré sa dureté, elle en exsude autant d’aromates.
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À un Monsieur
qui, comme don Louis voulait quitter la cour, le pria de l’attendre pour s’en venir avec lui, et don Louis l’attendit plus d’un mois, payant pour rien les mules, et le monsieur s’en alla sans l’avertir.

De punaises et de mules je suis mangé : les unes par la faute d’un vieux lit, les autres par celle d’un monsieur qui me les a laissées vingt jours et plus, et s’est en allé.

De vous, je prends congé, vieux bois, carcasse de quelque navire de vente publique, patrie ordinaire de la rousse nation qui, un mois tout entier, a, sans conteste, été de mon sang.

Venez, mules, avec les pieds de qui m’a donné une telle ruade celui qui, peut-être, aura la honte de voir que vous mangez le reste de moi-même.

Adieu, cour fourrée dans un hameau ! adieu, Toril qui fut notre pré ! moi, dans mon petit coin, un bon boudin m’attend.
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À une Dame

de Cuenca, à qui il avait porté des lettres d’autres dames de Cordoue, et qui lui en paya le port en lui montrant deux soubrettes à elle, fort laides.

Sont-elles de Tolu, ou sont-elles de Porto-Rico, illustre et très belle Marie, ou sont-elles des montagnes de Bougie, cette farouche guenon et cette difforme macaque ?

Votre balcon est gracieux, je vous assure. Dépouillez-le moi aujourd’hui un peu plus de sa jalousie : que tout Cuenca s’amuse de ces deux singesses, qu’elles montrent aux uns leur queue aux autres leur museau.

Moi, je vous laisserai un perroquet, Madame, puisqu’ici l’on répond si mal aux politesses et aux lettres des personnages importants,

Afin que le bavard vous répète à toute heure que, si l’on doit y avoir de pareilles visions, il vaut mieux, à Cuenca, être aveugle.
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La vaine Image



De quel ivoire du Gange ou de quel blanc marbre de Paros, de quel brillant ébène, de quel ambre blond ou de quel or resplendissant, de quel argent pur, de quel cristal assez clair,

De quelle perle assez fine, de quel précieux saphir oriental, de quel rubis brûlant, la main savante d’un grand sculpteur de notre époque heureuse

Pourrait — miraculeux outrage à la beauté pourtant qu’un tel travail ! — faire une figure de toi

Qui ne serait de cire au soleil, — devant tes yeux cette figure, — ô ma blonde Chloris, ô ma douce ennemie ?
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L’Imagination



Changeante imagination, toi qui, par mille efforts, en dépit de ton triste maître, dépenses la douce provision du sommeil pour en nourrir de vaines pensées,

Si tu rends mes esprits attentifs uniquement à me représenter le grave froncement de cette figure tendre et farouche, glorieuse trêve à mes tourments,

L’impresario Sommeil, sur son théâtre bâti dans le vent, revêt les ombres de formes bien belles.

Cède-lui : il te montrera le visage aimé et, pour un moment, tes douleurs seront trompées par deux bonheurs : qui seront dormir et le voir.
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Au Rossignol


Ce rossignol charmeur pleure avec tant de voix que je le soupçonne de contenir dans sa gorge cent mille autres oiseaux qui disent tour à tour ses douleurs.

Même je crois que le rêve de cette Philomèle serait d’écrire, comme un mémoire pour un juge, le récit du crime de son parent sur les feuilles de cet arbre vert.

Eh bien ! qu’elle retire maintenant sa plainte, puisqu’on n’interdit plus à sa voix de gémir, à son plumage de changer.

Et que celui-là seul pleure que sa Méduse a transformé en pierre et qui ne peut plus, lui, ni publier son mal ni subir de métamorphose.
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Chaînes d’Amour



Dans le cristal de ta divine main, de l’amour j’ai bu le très doux poison : nectar de feu dont je crus en vain, par l’absence, apaiser dans mon sein la brûlure.

Ainsi, belle Claudie, ton doux regard du tyrannique enfant n’est que le harpon d’or : plus je m’éloigne de lui et plus dans ma pauvre poitrine j’en souffre la blessure.

Tes chaînes tombent à mes pieds : au bruit de chaque anneau je pleure davantage cet exil, qui me perd d’autant plus qu’il m’éloigne de toi.

Quand donc viendra ce jour, ô séraphique femme, où, seulement par méprise, tu viendrais délier de tes mains de cristal ces nœuds de fer ?
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La double trace



Trois fois de l’Aquilon le souffle furieux de leur verte parure a dépouillé les vertes plantes, et autant de fois Phébus a fait briller la toison dorée de la bête de Colchide,

Depuis que, la poitrine transpercée d’une flèche aigüe, ô blonde Chloris, d’un pied humilié je suis tes pas divins aux marques de fleurs qui jalonnent la prairie.

Et sans perdre de vue ta marche légère, je m’avance, teignant de mon sang rouge les collines que le ciel peint de mille couleurs ;

Au point que, maintenant, nous suivent les bergers aux traces étranges que sur le sol nous laissons, moi de sang, toi de fleurs.
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Conseil



Tant que le soleil resplendissant s’efforcera en vain de rivaliser avec l’or poli de ta chevelure, tant que le beau lys des champs jalousera ton front blanc,

Tant que le désir de tes lèvres t’attirera plus de regards qu’il n’en est pour l’œillet précoce, et tant que ton col gracieux triomphera dédaigneusement du brillant ivoire,

Fais ta joie de ce cou, de ces cheveux, de ces lèvres et de ce front, avant que ce qui fut dans ton époque heureuse œillet, brillant ivoire, or pur, bouquet de lys

Non seulement devienne argent vil ou fleurs flétries, mais tout cela ensemble et toi, terre, poussière, fumée, ombre, rien…
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