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Citations de Luis de Góngora y Argote (53)


Muet la nuit le chien, endormi le jour,
s’étend de tertre en tertre et d’ombre en ombre.
Le troupeau bêle ; au plaintif bêlement
nocturne le loup des ombres naît :
il se repaît et cruel laisse humide
du sang de l’une ce que l’autre paît.
Rappelle, Amour, les sifflements et laisse suivre leur
maître
le silence du chien et son sommeil !
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Aux Dames

Belles Dames, si l’aveugle passion ne vous arme pas de dédain, ne vous arme pas de colère, qui de vous ne regarde avec bonté l’Andalou, qui lui refuse sa faveur ?
Lorsqu’il fait sa cour, qui donc prie plus humblement, adore avec plus de fidélité et soupire, plus idolâtre ? Qui, dans l’arène, jette les banderilles, tue les taureaux et gagne la course ?
Dans les fêtes, qui soutient le plus souvent les tendres regards de la salle, sinon les galants de l’Andalousie ?
C’est à eux que toujours les juges donnent dans les carrousels le prix de la grâce, dans les tournois celui du courage.

Au Rossignol

Ce rossignol charmeur pleure avec tant de voix que je le soupçonne de contenir dans sa gorge cent mille autres oiseaux qui disent tour à tour ses douleurs.
Même je crois que le rêve de cette Philomèle serait d’écrire, comme un mémoire pour un juge, le récit du crime de son parent sur les feuilles de cet arbre vert.
Eh bien ! qu’elle retire maintenant sa plainte, puisqu’on n’interdit plus à sa voix de gémir, à son plumage de changer.
Et que celui-là seul pleure que sa Méduse a transformé en pierre et qui ne peut plus, lui, ni publier son mal ni subir de métamorphose.

Traduction par Francis de Miomandre.
François Bernouard, 1921
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Une nymphe il adore, la plus belle,
née de Doris, au royaume d’écume.
Galatée est son nom, et, douce, en elle
Vénus son trio de grâces résume.
L’une et l’autre étoile qui étincelle
sont ses yeux brillants sur sa blanche plume :
sinon de Neptune roche hyaline
paon de Vénus et de Junon le cygne.
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A un sueño

Varia imaginación que, en mil intentos,
a pesar gastas de tu triste dueño
la dulce munición del blando sueño,
alimentando vanos pensamientos,

pues traes los espíritus atentos
sólo a representarme el grave ceño
del rostro dulcemente zahareño
(gloriosa suspensión de mis tormentos),

el sueño (autor de representaciones),
en su teatro, sobre el viento armado,
sombras suele vestir de bulto bello.

Síguelo; mostraráte el rostro amado,
y engañarán un rato tus pasiones
dos bienes, que serán dormir y vello.

Traduction par Francis de Miomandre.
François Bernouard, 1921 (pp. 34-35).

L’Imagination
Changeante imagination, toi qui, par mille efforts,
en dépit de ton triste maître,
dépenses la douce provision du sommeil
pour en nourrir de vaines pensées,

Si tu rends mes esprits attentifs
uniquement à me représenter le grave froncement
de cette figure tendre et farouche,
glorieuse trêve à mes tourments,

L’impresario Sommeil,
sur son théâtre bâti dans le vent,
revêt les ombres de formes bien belles.

Cède-lui : il te montrera le visage aimé et,
pour un moment, tes douleurs seront trompées
par deux bonheurs : qui seront dormir et le voir.
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Soledad I,, vers 34-41, le jeune naufragé fait sécher ses vêtements au soleil. Passage admiré et commenté par Lorca.

Desnudo el joven, cuanto ya el vestido
océano ha bebido
restituir le hace a las arenas,
y al Sol lo extiende luego,
que, lamiéndolo apenas
su dulce lengua de templado fuego,
lento lo embiste y con süave estilo
la menor onda chupa el menor hilo.

Nu le jeune homme, tout ce que d'Océan
absorba son habit
aux sables il le fait restituer,
puis au soleil l'étend,
qui, le léchant à peine
avec sa douce langue de feu tiède,
l'assaille lentement, et sans violence
suce la dernière onde au dernier fil.

(Traduction Robert Jammes).
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Une nymphe, fille de Doris, la plus belle
que Vit le royaume de l’écume, est adorée de lui.
Galatée est son nom, et tendrement en elle
la Triade Vénus de ses Grâces résume.
Chacune de ses deux lumineuses étoiles
sont les yeux brillants de sa blanche plume :
si roche de cristal elle n’est de Neptune,
elle est paon de Vénus, cygne de Junon.
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Avec largesse au désir des pêcheurs
l’estuaire répond,
sans que préserve l’huître lascive sa juste
cuirasse d’os, où elle
tient cachée une brève
mais incitante ouverture au plaisir :
contagion peut-être originelle
de celle qui (des flots
fille toujours belle) eut
pour berceau une conque.
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Strophe 43.
Haleine de fumée, hennir de feu,
mais frein d'écumes, Aethon illustrait
les colonnes érigées par le Grec
où lave ses roues le char de lumière,
quand d'amour le cruel géant aveugle,
accabla la nuque d'un roc sauvage,
qui à la plage, d'écueils non dénuée,
est phare aveugle, et tour de guet muette.

Su aliento humo, sus relinchos fuego
si bien su freno espumas, ilustraba
las columnas Eton que erigio el Griego
do el carro de la luz sus ruedas lava,
cuando de amor el fiero jayàn ciego
la cerviz oprimio a una roca brava
que a la playa, de escollos no desnuda,
linterna es ciega y atalaya muda.
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(Al Conde de Niebla)


Estas que me dictó, rimas sonoras,
Culta sí aunque bucólica Talía,
Oh excelso Conde, en las purpúreas horas
Que es rosas la alba y rosicler el día,
Ahora que de luz tu niebla doras,
Escucha, al son de la zampoña mía,
Si ya los muros no te ven de Huelva
Peinar el viento, fatigar la selva.
Templado pula en la maestra mano
El generoso pájaro su pluma,
O tan mudo en la alcándara, que en vano
Aun desmentir el cascabel presuma;
Tascando haga el freno de oro cano
Del caballo andaluz la ociosa espuma;
Gima el lebrel en el cordón de seda,
Y al cuerno al fin la cítara suceda.
Treguas al ejercicio sean robusto,
Ocio atento, silencio dulce, en cuanto
Debajo escuchas de dosel augusto
Del músico jayán el fiero canto.
Alterna con las Musas hoy el gusto,
Que si la mía puede ofrecer tanto
Clarín -y de la Fama no segundo-,
Tu nombre oirán los términos del mundo.
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Ces rimes que m’a inspirées, sonores,
une Thalie champêtre mais lettrée
– oh ! noble comte ! –, aux heures où l’aurore
pourpre est de roses et le jour feu rosé,
lors que d’éclat tu vêts ta ville d’or,
au son du chalumeau écoute-les,
à moins que de Huelva les murs te voient
peigner le vent, exténuer les bois
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Llorando la ausencia
del galán traidor,
la halla la Luna
y la deja el Sol,
añadiendo siempre
pasión a pasión,
memoria a memoria,
dolor a dolor.
Llorad, corazón
que tenéis razón.
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En la incierta ribera
(guarnicion desigual a tanto espejo)
descubrio la Alba a nuestro peregrino
con todo el villanaje ultramarino,
que a la fiesta nupcial, de verde tejo
toldado, ya capaz tradujo pino.

Sur la rive incertaine
(cadre inégal à si vaste miroir)
l'Aube découvrit notre pèlerin
et tout le voisinage ultramarin,
qu'à la fête nuptiale, décoré
d'if vert, avait traduit un pin spacieux. (II, 27-32).

(Paraphrase en prose, p. 232).
C'est sur ce rivage changeant (qui fait comme un mince cadre à l'immense miroir de l'Océan) que l'Aube trouva notre pèlerin, avec les modestes habitants de l'autre rive qui, pour assister à la noce, avaient traversé [l'estuaire] sur une grande embarcation, décorée pour la circonstance d'un pavillon de branches vertes d'if.
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SUR LE SOLEIL, MA NYMPHE

A la tramontane du soleil, ma nymphe,
des fleurs qui dépouillent le vert uni,
combien la belle main a coupé , combien
le pied blanc a poussé.

Le vent qui a soufflé
l'or fin avec une galante erreur l'a agité,
quelle feuille verte d'un peuplier luxuriant
remue à l'aube rouge du jour;

mais après avoir ceint ses belles tempes
des divers restes de sa jupe -terme
donné à l'or et à la

neige-, je jurerai qu'elle portait sa guirlande plus
avec être de fleurs, l'autre étant d'étoiles,
que celle qui illustre le ciel en neuf lumières.
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[Bizarre que la couverture Babelio de cette édition soit différente de celle que je cite, en NRF Gallimard, et que j'ai intégrée sans problème]

Le Polyphème, on l'a dit, est le poème le plus abouti de Gongora. Parfaite construction narrative, lyrique, strophique et métrique, tout y est maîtrisé jusque dans le moindre détail et tout, en même temps, est pris dans cet élan qui déborde tout travail conscient * et lui donne cette intensité faite de ce croisement d'obscurité et d'incandescence qui est la poésie même.

*Cf les deux phrases de Gongora citées par Lezama Lima dans "Serpent de Don Luis de Gongora", p. 40 :

"Dans les songes l'âme a des yeux de lynx"

et

"Ceux qui dorment sont des compagnons de travail."

Jacques Ancet, introduction à la "Fable de Polyphème et Galatée", NRF poésie / Gallimard, p. 40.
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Soledad primera

Pintadas aves, cítaras de pluma,
coronaban la bárbara capilla,
mientras el arroyuelo para oílla
hace de blanca espuma
tantas orejas cuantas guijas lava.
Y puede decir, describiendo una zagala:

Del verde margen otra, las mejores
rosas traslada y lirios al cabello,
o por lo matizado, o por lo bello
si aurora no con rayos, sol con flores.
O:

de las ondas el pez con vuelo mudo
o:

verdes voces
o:

voz pintada, canto alado,
órgano de pluma.
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Luis de Góngora y Argote
Tan corto el placer,
Tan largo el pesar
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... cet isthme qui divise l'Océan,
l'empêchant, serpent de cristal, de joindre
sa tête que le Nord couronne à celle
qu'illumine le Sud, queue écaillée
d'antarctiques étoiles.

Première Solitude, vers 425-429, sur la description poétique de la découverte de l'Amérique, 1614.

el istmo que al océano divide,
y, sierpe de cristal, juntar le impide
la cabeza, del Norte coronada,
con la que ilustra el Sur cola escamada
de antàrticas estrellas.

p. 234
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Inscription pour le sépulcre de Dominico Greco.

(Version Turner, p. 151)
... Ci-gît le Grec. Hérita la Nature
l'art ; l'Art l'étude ; Iris les couleurs ;
Phébus l'éclat, si non ombres Morphée -
que telle urne, malgré sa dureté,
boive les larmes, tout parfum que sue
l'écorce funéraire à l'arbre de Sabée.

(Version Jammes p. 268)
Ci-gît le Grec. Nature a hérité
l'art, et l'Art l'étude, Iris les couleurs,
les lumières Phébus, sinon Morphée les ombres.
Que si la grande urne, bien que dure, boive
les larmes et tous les parfums qu'exsude
funèbre écorce d'arbre de Saba.

(Original, 1614)
Yace el Griego. Heredo naturaleza
arte, y el arte estudio, Iris colores,
Febo luces, si no sombras Morfeo.
Tanta urna, a pesar de su dureza,
làgrimas beba, y cuantos suda olores
corteza funeral de àrbol sabeo.
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Caressent la mer d'autres vents,
car, en son temps (serré le temple de Janus,
couronnée la paix) les hommes verront
se multiplier les empires, naître des mondes.
Traduction de François Turner, p. 241.

Version de Robert Jammes, p. 161 :
Que caressent la mer des vents propices :
l'heure venue (clos de Janus le temple,
et la Paix couronnée), les gens verront
des Empires surgir, naître des mondes.

Original :
Lisonjeen el mar vientos segundos,
que en su tiempo (cerrado el templo a Jano,
coronada la paz) verà la gente
malutiplicarse imperios, nacer mundos.
A la flotte dans laquelle on crut que les marquis d'Ayamonte s'embarqueraient pour la Nouvelle-Espagne, 1606.
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La más bella niña
De nuestro lugar,
Hoy viuda y sola
Y ayer por casar,
Viendo que sus ojos
A la guerra van,
A su madre dice,
Que escucha su mal:
Dejadme llorar
Orillas del mar.
Pues me disteis, madre,
En tan tierna edad
Tan corto el placer,
Tan largo el pesar,
Y me cautivasteis
De quien hoy se va
Y lleva las llaves
De mi libertad,
Dejadme llorar
Orillas del mar.
En llorar conviertan
Mis ojos, de hoy más,
El sabroso oficio
Del dulce mirar,
Pues que no se pueden
Mejor ocupar,
Yéndose a la guerra
Quien era mi paz,
Dejadme llorar
Orillas del mar.
No me pongáis freno
Ni queráis culpar,
Que lo uno es justo,
Lo otro por demás.
Si me queréis bien,
No me hagáis mal;
Harto peor fuera
Morir y callar,
Dejadme llorar
Orillas del mar.
Dulce madre mía,
¿Quién no llorará,
Aunque tenga el pecho
Como un pedernal,
Y no dará voces
Viendo marchitar
Los más verdes años
De mi mocedad?
Dejadme llorar
Orillas del mar.
Váyanse las noches,
Pues ido se han
Los ojos que hacían
Los míos velar;
Váyanse, y no vean
Tanta soledad,
Después que en mi lecho
Sobra la mitad.
Dejadme llorar
Orillas del mar.
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