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Critiques de M. Agueev (36)
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Roman avec cocaïne

En voyant la note moyenne sur Babelio, les critiques, le fait que ce roman soit étiqueté "chef d’œuvre" , j'ai hâtivement pris le soin de l'acheter... J'ai été attirée par le roman "coup de poing", qui dénonce, qui a été censuré pour ne pas heurter une bonne et vieille petite morale bien pensante.

Je m'y attaque donc avec enthousiasme mais celui-ci ne sera que de courte durée. Je me suis pris une claque mais pas de celles qui réveillent, non, de celles qui calment. Un mur d'ennui s’est dressé devant mes yeux. J'ai tenté de le relire en ayant bien en tête qu'il avait été rédigé au début du siècle dernier mais rien n'y fait. Le style littéraire m'a ennuyé. J'ai trouvé le tout d'une froideur assez incroyable, je n'ai pas aimé la façon dont les personnages étaient décris, la manière dont étaient rapportés les échanges, les observations ... Cette descente aux enfers ne pas touchée ; qu'elle se déroule en Russie ou aux Etats-Unis, j'ai envie de dire : "peu importe" car se sont les pensées du personnage qui m'intéressaient avant tout. Je pensais être davantage surprise mais je n'ai éprouvé aucune empathie ; les personnages me sont restés assez flous, des silhouettes qui n'ont pas pris vie dans mon imaginaire



Je ne remets pas en question toutes les critiques positives et sans doute plus objectives que la mienne mais quand je lis, se sont mes émotions et mon imaginaire qui sont alertes et dans le cas présent, ils étaient en berne.



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Roman avec cocaïne

L'auteur (mystérieux inconnu et probablement né vers 1900) nous relate l'égarement d'un lycéen à Moscou vers 1916.



Les 2 premiers chapitres "le lycée" et "Sonia" nous racontent la vie d'un adolescent : ses camarades de classe, ses relations familiales avec sa mère dont la pauvreté lui fait honte, ses aventures amoureuses. Le style est très soigné Les dialogues entre lycéens sont vifs et sans complaisance.



Le chapitre "Cocaïne" nous fait part de la découverte de la drogue avec première prise en direct ! La narration en temps réel est impressionnante, on a le sentiment d'être "lui". Les effets sont racontés avec une grande maitrise et vécus de l'intérieur.



Le chapitre "Pensées" analyse les conséquences de la drogue, sonde l'âme humaine, essaie de démêler le bon du mauvais, le spirituel du sensuel et s'interroge sur les évolutions de la société russe à l'aube de la révolution de 1917.



Une œuvre puissante à découvrir.
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Roman avec cocaïne

D’abord il y a cette quatrième de couverture racoleuse qui encense un roman « qualifié par tous [Tous ? J’aimerais bien le rencontrer un jour ce Tous] comme un chef d’œuvre absolu » et qui fait du name-dropping à la va-comme-je-te-pousse. Ça donne envie d’être méchant comme le narrateur de ce roman. Comment peut-on écrire de telles lignes en ayant aimé ce roman âpre et cruel ? Quel genre de débiles les éditeurs espèrent-ils attirés ? On pourrait croire à première vue que « Roman avec Cocaïne » se situe dans la lignée des romans sur les désarrois et les souffrances de l’adolescence. Mais ce n’est pas tout à fait ça.

Le narrateur de ce roman, on ne l’aime pas, on n’a pas envie de le comprendre, dans les deux premiers chapitres on a fait le tour de la question. Vadim est un adolescent dans sa plus lumineuse normalité, idiot et exécrable, qui s’empêtre lui-même dans la culpabilité. Pauvre aussi, très complexé par cette pauvreté et drôle par son sarcasme. Ces deux chapitres donnent l’impression qu’on va lire un roman psychologique à la façon de Dostoïevski, mais ce n’est encore pas le cas.

Car, le narrateur disparait complètement dans les chapitres suivants pour se concentrer sur la vie de son lycée, juste avant la révolution russe. En particulier sur le développement d’un des élèves : Bourkevitz. La dimension psychologique est toujours présente ; le sarcasme aussi, notamment dans les descriptions potaches des physiques et manies des protagonistes. Mais il apparait une dimension politique où il est question, succinctement, de la révolution russe, de la première guerre mondiale, du christianisme, du nihilisme ou de l’antisémitisme. Précisément, l’auteur fait une analogie un peu poussive entre les causes psychologiques personnelles et les évènements politiques.

Ensuite le narrateur réapparaît et raconte sa seule vraie histoire d’amour, lui qui ne faisait que collectionner des aventures lubriques. Une histoire qui partait merveilleusement bien mais qui contenait son échec dès le début puisque cet amour bouleverse Vadim de fond en comble et le met face à lui-même. L’amour avorte à cause de l’impossibilité due à cette duplicité de se rapprocher spirituellement et charnellement de Sonia. Tout cela pourrait paraître une histoire classique d’amour impossible, mais écrite sans le sentimentalisme habituel.

Ce n’est que dans la seconde moitié de l’ouvrage qu’il est question de la cocaïne, avec des descriptions simples et vraies de l’euphorie qu’elle provoque et de ses « descentes » un peu rudes. Ce n’est pas tant l’addiction à la cocaïne qui a intéressé l’auteur que la conscience de l’homme se laissant entrainer dans la drogue, sa vision du monde, du bonheur, l’altération de la réalité.

Malgré tout le bien que je pense de ce roman, je le trouve mal conçu, trop haché. Certaines parties paraissent artificiellement ajoutées et n’ont aucune incidence sur les autres. Il manque de liant pour en faire « un chef d’œuvre absolu ».
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Roman avec cocaïne

Les amoureux de littérature aiment les mystères et M. Aguéev en est un. Personne ne sait qui il est, personne ne sait même s'il existait. Tout ce qu'on sait, c'est que Roman avec cocaïne a été écrit en russe et découvert à Paris au début des années 1930.

Le roman, ou l'autobiographie, allez savoir, se déroule à Moscou pendant et juste après la première guerre mondiale, mais ça n'en est pas le sujet. Ici, on fouille plutôt les tréfonds de l'âme humaine, ce qui a fait dire à certains que la plume ressemblait un peu à celle de Proust. Personnellement, je ne vois aucun rapport entre Aguéev et Proust. Roman avec cocaïne ressemble plutôt à Goethe qui aurait été télescopé par L.F. Céline : si on explore ici les ressorts des émotions humaines, ce sont celles d'un personnage cynique et vil, et malgré tout attachant, sans qu'on sache bien pourquoi d'ailleurs. Tour à tour méprisant, amoureux puis cocaïnomane, Vadim est avant tout égocentrique au dernier degré en pleine chute.

Et c'est indubitablement russe : la grande misère a honte d'elle-même, les puissants se pavanent et l'ensemble est terriblement tragique. C'est russe, vous dis-je !

Roman avec cocaïne est d'autant plus percutant qu'il est très court. La plume tient du scalpel et pour mieux comprendre les formes alambiquées, je conseille de lire en préambule la note de la traductrice : c'est toujours compliqué de traduire un roman, mais plus encore quand on va d'une langue d'origine qui a plus de vocabulaire que la langue de destination.

Une belle découverte.
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Roman avec cocaïne

Au début du roman, le narrateur est un lycéen qui va sur ses seize ans. Intelligent, il sait placer ses billes. Il vit seul avec sa mère qui n’a de cesse de se sacrifier pour que son fils fréquente un établissement sélect et qu’il s’amuse comme les autres garçons de son âge. Mais voilà, elle renvoie à Vadim l’image de la pauvreté et de la laideur qu’il ne peut supporter. Les humiliations qu’il lui fait subir sont brutales. Un processus d’autodestruction se met en branle. Deux ou trois ans plus tard, la découverte des sensations provoquées par la cocaïne marquera un point de non-retour.



Certains critiques ont interprété ce roman comme une allégorie de la révolution russe. Je veux bien, mais la lecture au premier degré est également très riche. Pour ma part, j’y ai surtout vu une méditation, terrible, sur la honte.
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Roman avec cocaïne

Un classique méconnu, dont j'invite Nastasia-B (spécialiste de littérature russe) à le découvrir à moins que cela soit déjà fait..

Peut-on le comparer à l'essai de Aldous Huxley : "Les portes de la perception" ?
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Roman avec cocaïne

"Salut Michel ça fait une paye

Que j't'ai pas vu traîner dans mes ruelles

Qu'est-c'que tu d'viens moi ça va bien

Paraît qu'toi tu marches sur un drôle de ch'min

T'as les joues creuses les mains caleuses

Et la démarche un p'tit peu chaloupeuse

Vraiment tu m'terrasses

Bonjour l'angoisse

Paraît qu't'es tombé dans une drôle de crevasse

Paraît qu'c'est pas tous les jours dimanche

La blanche"



La blanche - Renaud

Une chanson qui fout un peu le cafard tiens, pour bien commencer la journée et cette critique. J'aurais peut-être dû me tourner vers Clapton plutôt. Ouais ... Allez je la mets. Voilà. Un peu de Cocaïne ça me donnera de l'énergie. Voilà je me sens fraîche. Merci Clapton.



Dans le Roman avec cocaïne, le cafard de Renaud revient (le traducteur explique qu'il a choisi ce terme pour traduire "toska", entre douce tristesse et désespoir extrême qui pousse au suicide) et le cafard revient tellement qu'on se croirait dans la Métamorphose de Kafka, parce que le cafard, c'est Vadim, et comme Gregor, il devient très vite un parasite, un sale truc et qu'on a envie, parfois, de l'écraser, de l'écrabouiller, de le faire souffrir, de le taper, de le gifler, de lui donner la fessée, surtout quand il manque de respect à sa pauvre mère ( et ce dès le tout début, bien avant de devenir cocaïnoman, donc on ne rejettera pas la responsabilité de ses actes sur la drogue s'il vous plaît.) En même temps, il est tellement irrespectueux, et ce pour des raisons tellement tordues, qu'il en devient hilarant par moments. On est mi-agacé, mi-amusé, finalement. Je l'ai insulté Vadim lors de ma lecture, et juste après je me suis bien marrée. C'est qu'il exalte nos sentiments vertueux le Vadim, en étant si cruel lui qui au fond, est justement cruel, parce qu'il est coincé dans un cercle vicieux qu'il pense être vertueux. Par moments, il est néanmoins fort lucide et on apprend des trucs sur nous-mêmes en lisant ce bouquin. Mais juste après on a envie de le balancer le bouquin parce qu'on se dit que non ... quand même ... adopter son système de pensée serait se mener à l'autodestruction. Heureusement qu'il est drôle Vadim, sinon ce bouquin amènerait son lecteur à l'état de tristesse : "toska". La scène la plus drôle est sûrement celle de sa première prise de cocaïne parce qu'il se rend tellement ridicule lui qui fait son crâneur et son penseur à tout bout de champ. Il y a même une scène qui rappelle Las Vegas Parano lorsqu'il entre dans un café (un casino je crois dans le film) : "Tard déjà, juste avant sa fermeture, nous échouâmes encore dans un café à la mode et là, regardant dans les glaces nos visages insomniaques, nous avançâmes sur le parquet comme sur un pont de navire oscillant : nous inclinant rapidement en avant lorsqu'il se soulevait, et nous rejetant en arrière en freinant quand il retombait devant nous." J'ai trouvé ça rigolo. Mais attention, cette critique n'est pas une apologie de la drogue. Je n'ai pas dit qu'il fallait prendre de la cocaïne pour s'amuser les enfants ! La drogue c'est mal ... M'voyeeeez. Non et puis surtout, la drogue, ça finit mal. Déjà, ne prenez pas l'exemple de Vadim parce que déjà, c'est un ***nard, un canard est un canard, il faut dire ce qui est, et vous remarquerez aussi, les enfants, que souvent, dans les films, ceux qui prennent de la cocaïne sont des canards. Vous ne voulez pas être un canard les enfants ? Non. Voilà.
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Roman avec cocaïne

"Telle était mon attitude envers les autres, telle était ma dualité: d'un côté, le désir d'embrasser le monde entier, de rendre les gens heureux et de les aimer; d'un autre, la dilapidation éhontée des sous laborieusement acquis par une vieille femme, et une cruauté sans limites envers ma mère. Et le plus bizarre était que cette malhonnêteté et cette cruauté n'étaient nullement en contradiction avec les élans d'amour envers tout l'univers vivant- comme si l'intensification de ces bons sentiments, pour moi si insolites, m'aidait à accomplir les cruautés dont je ne me serais pas senti capable ( pour peu que ces bons sentiments fussent absents)." Je vous présente Vadim Masselennikov. Le moins que l'on puisse dire à propos de Vadim, c'est qu'il est compliqué!!!....ou complexe? En tout cas, il est évident qu'il ne cesse de cogiter et partage volontiers avec le lecteur absolument tous ses états d'âme. D'abord, il raconte avec minutie son quotidien dans un lycée de Moscou, à la veille de la déclaration de la révolution bolchevique.On y suit les petits histoires de ses camarades, dont la psyché mais aussi toutes les mimiques et toute la gestuelle sont disséquées à la manière de Freud, selon toujours le point de vue de Vadim: leur rivalité scolaire, leur crâneries, leurs petites rébellions...etc.Ensuite, Vadim,qui a l'habitude de rechercher dans ses heures perdues de simples relations physiques avec la gent féminine- relations dont il décrit encore une fois le mécanisme et les ressors avec précision- tombe amoureux....et c'est le foutoir dans sa tête et dans son corps. Il est alors obligé de revoir toutes ses théories à l'aune de sa découverte de ce nouvel aspect de l'existence. L'histoire d'amour finie, il déprime bien entendu, patauge dans son quotidien qu'il estime cafardeux, dégradant socialement et financièrement - dégradation et honte représentées par sa pauvre mère à qui il fait voir des vertes et des pas mûres- et finit par sombrer, presque par hasard dans l'enfer de la dépendance à la cocaïne. Du déjà vu tout ça me direz vous! En effet. Mais alors, en quoi ce roman, en dehors de la légende entourant son auteur , est particulier? Tout d'abord par son style: bien que les phrases soient longues, elles restent très accessibles, et belles, d'une beauté inattendue. Le style est fluide, riche, et pas un mot ni une phrase ne sont de trop, et l'absence de l'un ou de l'autre ferait cruellement défaut. L'ambiance bien qu'"intime" et "personnelle" , baigne dans un tout social et historique pas du tout pesant, au contraire.Ensuite, Vadim n'est pas un mauvais bougre , c'est juste un adolescent qui grandit, se découvre et découvre le monde, essaie de trouver des justifications intellectuelles aux contradictions qui illuminent ces découvertes, et est foncièrement convaincu de l'honnêteté de sa démarche. N'empêche qu'il souffre sincèrement de ces mauvais actes, mais passe vite à autre chose.Il est hyperconscient de son univers intérieur donc, mais également de tout ce qui l'entoure. Rien ne lui échappe, que ce soit vivant ou un simple objet, en mouvement ou statique, les expressions de tous les visages et les changements de ces expressions à la faveur d'émotions nouvelles. Pas même le temps, la température, les animaux, le tramway, les bancs...tout, absolument tout est matière à réflexion et description. Dans le récit de son histoire d'amour avec Sonia, il n'est question que de lui, de ce qu'il ressent, de comment il le ressent et de pourquoi il le ressent. Sonia n'est que le déclic de cette nouvelle série d'analyses. Et puis d'un coup, vers la fin , en un chapitre, Aguéev dévoile Sonia, la fait "parler" et c'est sublime. Si la quatrième de couverture semble racoleuse avec son histoire de cocaïne, sachez que la drogue n'entre en scène qu'une fois les deux tiers du livre entamés.Très rapidement et sans faire dans l'excès, l'auteur décrit superbement les sensations de la première "prise", l'euphorie qui suit, mais surtout la descente infernale, dépressive qui accompagne à chaque fois la séance. Vadim devient addictif à la drogue, et bien entendu ça ne finit pas bien. Dans ce roman, la drogue semble intéresser Vadim uniquement à cause de l'effet "loupe" qu'elle offre de son être, et d'ailleurs une partie appelée "pensée" est dédiée à ça. C'est un livre saisissant, de ceux qu'on relira avec plaisir dans quelques années pour voir comment il a vieilli. Et puis, bizarrement, à la fin- comme contaminé par la théorie de la dualité de l'âme de Vadim- surgit une question: Qu'est ce qu'Aguéev a voulu raconter au juste? des souvenirs de lycéens? la camaraderies entre adolescents? la découverte du sexe et de l'amour? la condition sociale de la Russie en 1917? la drogue? quel est le lien? Mais cette interrogation est vite balayée par le dernier chapitre, bouleversant.
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Roman avec cocaïne

Difficile de décrire ce livre en deux parties qui raconte l'errance d'un jeune homme russe trop intelligent et trop cynique pour son environnement. Bien que le sommet du roman constitue la partie, plein de lucidité, consacrée à l'addiction, le reste du livre fourmille de réflexions philosophiques iconoclastes qu'un Nietzsche ou un Schopenhauer auraient pu se permettre, et qui nous laissent l'impression de ne jamais avoir lu quoi que ce soit de semblable.

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Roman avec cocaïne

j'aime les auteurs russes, classiques et modernes, quels qu'ils soient.
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Roman avec cocaïne

Un livre sur l'histoire d'un jeune homme antipathique, égocentrique, odieux avec sa mère qui l'aime plus que tout, alors que lui ne ressent en retour que honte et dégoût envers cette femme, pauvre qui sacrifie tout pour le rendre heureux. Un jeune homme qui ne compte que sur les autres et n'essaie pas s'en sortir par lui même. Et cette difficulté à s'attacher au héros est à la fois, la force et la faiblesse de ce roman. En effet, sur la dernière partie, Vadim s'essaie à la drogue qui deviendra sa seule raison de vivre. Souvent les drogués, dans les ouevres littéraires ou cinématographiques sont présentés comme des personnes ayant eu une vie difficile ou ayant manqué d'amour. Mais ce n'est pas le cas, dans roman avec cocaïne , le héros est pauvre, mais c'est plus le sentiment qu'il mérite mieux que les difficultés rencontrées qui guident ces actions. J'ai eu du mal à ressentir de l'empathie pour ce jeune homme, malgré les souffrances et la déchéance amenées par la drogue, parce que ce sont principalement ses choix et son égoïsme qui l'on mené à cet état de fait. Sûrement était-ce voulu par l'auteur, une manière de démontrer que personne n'est à labri de ce fléau, et que les conséquences sont désastreuses et irréversibles aussi bien pour le consommateur, que pour ses proches, quelque soient ses motivations ou son parcours.
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Roman avec cocaïne

Roman culte, roman mythique, Roman avec cocaïne est une initiation à l'impossible condition humaine.

Vadim, jeune homme de 16 ans vivant à Moscou juste avant la révolution de 1917, fait l'expérience de l'amour impossible, de la bonté impossible, du bonheur impossible. Au lycée, il constate l'hypocrisie de la société et l'inversion des valeurs qui gouverne le monde. Sa rupture avec Sonia, qu'il aime d'un amour tellement pur qu'il ne parvient pas à l'honorer sexuellement, marque le début d'une lente dérive. Cette descente aux abimes commence avec le dégoût de soi-même et le refuge que devient la cocaïne. Hanté par la dualité du monde qui balance entre le bien et le mal, entre l'amour et la haine, entre l'esprit et la chair, entre le parfum et la puanteur "qui ne se détruisent pas mais se soulignent l'un l'autre" dans une inconciliable opposition, ce livre est porté par une puissante force tragique. Être déchiré qui ne parviendra jamais à s'accorder avec la double postulation de la condition humaine, Vadim choisit de s'en retirer peu à peu.

Sur le mode de la confession intime d'un narrateur qui se met à nu dans la crudité de ses sentiments et de ses bassesses, Roman avec cocaïne possède l'intensité et la profondeur des chefs-d’œuvre.
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Roman avec cocaïne

Quelle est détestable cette saloperie !

Sûrement la drogue qui fasse le plus de ravages, obligeant même ceux qui n’en prennent pas à supporter les petits égo sur-gonflés de ceux qui ne savent plus s’en passer pour exister en société.

Ce numéro que chacun garde dans son répertoire, appelé et réglé plus facilement qu’une livraison de pizza ; « on est combien ? », et qui ensuite font de grands discours de probité et de morale, tripotant leur stupide biniou numérique à selfie, affublés d’autocollants-dazibao inclusifs, ignorant volontairement les carnages de cette industrie, à tous les niveaux…



Navré de ce petit rappel, mais ce roman l’exige en introduction, surtout qu’il met en scène un héros presqu’aussi haïssable, archétype du roman russe d’apprentissage, jeune homme fiévreux et passablement égocentrique, candidat tout désigné à ce genre de consommation…



C’est en effet un roman tout à fait singulier. La très bonne préface de sa traductrice ( on s’en souviendra lors d’une prochaine lecture… ) vient nous rappeler l’origine incertaine de ce texte, son histoire compliquée pour échapper comme toujours à la censure, qu’on pourra compléter avec les éléments apparus entre temps à notre connaissance ( comme la confirmation de l’identité de son auteur ).

Son style reste assez unique, bien que l’obsession des comparaisons lasse vite l’observateur, surtout lorsque Proust ou Musil sont convoqués…



Donc de la coke il y en a, mais seulement dans le dernier quart du roman, le reste pouvant s’intituler plutôt « Roman avec sale type ».



Il fait partie de ces livres dont l’épilogue élève potentiellement l’ensemble à un autre niveau, plonge dans une profonde réflexion, et boucle ingénieusement l’histoire avec une facile évidence ; morale de l’histoire ou bien patente absence de celle-ci, à vous de choisir, alors qu’on ne s’y attend pas du tout…



Un véritable classique, alors que l’ensemble paraissait souffrir d’une construction bancale et banale, ce qu’il en reste venant tout basculer…



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Roman avec cocaïne

Le livre est écrit à la première personne. Vadim Maslennikov raconte, dans les années qui précèdent la révolution russe, son enfance, son adolescence, ses camarades de collège, ses conquêtes féminines et sa rencontre avec une maîtresse redoutable nommée Cocaïne. Ce qui est frappant dans ce livre c'est la lucidité avec laquelle Vadim décortique sa vie et celle de ses congénères, ses sentiments, ses pulsions, jusqu'à ses mesquineries et ses goujateries et tout cela dans une langue merveilleuse, magnifiquement traduit.
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Roman avec cocaïne

Mes dieux quel bonheur…

D’abord je precise que je suis une archi fan des romans avec une ambiance sombre et je le trouve sombre/10 donnnc si vous n’aimez pas le sombre passez votre chemin

Notre héros est asbolument tout ce que j’aime a savoir intelligent mais peu moral

(Un peu anti heros vibes finalement)

On se retrouve coincés dans ses pensées qui sont complètements delirantes (cocaines ou non)

L’ambiance du livre, a la fois trop lent et trop rapide puis trop sombre mais pas encore assez.

on veut que ca ne s’arrete jamais

Meme lorsque notre ami cocaïnomane semble atteindre le maximum des profondeurs de son ame on aimerait que ca aille plus loin encore

Une pepite

A lire et relire
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Roman avec cocaïne

Si un mystère a longtemps plané (ou plane encore) autours de la paternité de Roman avec cocaïne, je ne peux dire que le génie a frappé.

Le roman débute en 1916, à l'aune de la révolution russe. Publié de façon parcellaire en 1934 par la revue Tschila, il faudra attendre deux ans de plus pour qu'il soit publié de façon intégrale par l'Union des écrivains russes de Paris.

Je crois que j'aime le mystère de son auteur tout autant que le fait qu'il ait tout d'abord circulé sous le manteau, comme quelque chose d'absolument honteux, entre le désir de dire et le sceau du silence.

Nous sommes dans le Moscou de 1916, Vadim, le narrateur, est un jeune lycéen. La première partie s'articule autour de sa vie d'étudiant, ses amis, l'irrespect et la honte de sa mère, usée par le travail et la rudesse de la vie. Il y a un vrai amour-haine pour la matriarche, se saignant pour les plaisirs de son fils, avec laquelle il joue. Il la saigne et en pleure, l'asséche et la méprise. Il fréquente les prostituées et les hôtels de passe, prends des chambres glauques pour 50 kopecks. En parallèle, lorsqu'il rencontre Sonia, femme volage, il éprouve pour elle un amour si sensible qu'il ne parvient pas à la désirer et se soustrait aux plaisirs charnels.

Sa lente et longue descente dans la dépendance de la cocaïne nous plonge dans les affres de l'intensité des shoots et des descentes vertigineuses. Aguéev en parle avec une justesse presque dérangeante. Nous voilà pris dans la course du besoin d'argent, des peurs, du "Bonheur" (terme employé) des montées et de la déprime des descentes, si bien que l'on se demande où tout cela va s'arrêter. Il volera sa propre mère pour la Fée Blanche, qu'il poussera au suicide, laissée dans un abandon et un désoeuvrement total.

Roman avec cocaïne est un livre majestueux sur la Russie du début du 20ème siècle qui dérange, déroute et ne laisse pas indifférent. Il est sublimement écrit, entre Nabokov et Proust... rien que cela !

A mettre entre toutes les mains, vraiment !
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