M. L. Stedman

Oui, mais, trésor, c'est tellement moins fatiguant. Il suffit de pardonner une fois. Tandis que la rancune, il faut l'entretenir à longueur de journée, et recommencer tous les jours.

Cela faisait si longtemps que son nom figurait sur les carnets de la mort qu'il semblait impossible à Tom que la vie lui fasse une telle faveur.

Bientôt, les jours se refermeront sur leurs existences, l’herbe poussera sur leurs tombes, jusqu’à ce que leur histoire se résume à quelques mots gravés sur une stèle que l’on ne vient jamais voir.

Elle savait que quand une femme perdait son mari, il y avait un mot tout nouveau pour la définir, elle était dorénavant une veuve. Un mari devenait un veuf. Mais si un parent perdait un enfant, il n’y avait pas de mot spécifique pour ce chagrin-là.

La vieille pendule accrochée au mur de la cuisine persistait à égrener ses minutes avec une ponctualité maniaque. Une vie était apparue puis avait disparu, et la nature n’avait pas marqué la moindre seconde de pause pour elle.

Je m’accoutume très bien de la solitude. Et je m’accommode aussi très bien de la compagnie des gens. C’est le passage de l’une à l’autre qui me pose des problèmes.

Mais la famille ne fait jamais partie du passé. Vous l’emportez partout avec vous, où que vous alliez.

Chaque fin est le début de quelque chose d'autre.

Peut-être, au bout du compte, personne n'est-il vraiment aussi mauvais que la pire chose qu'il a pu commettre.

On doit vivre avec les décisions que l'on prend, Bill. C'est ça, le courage. Assumer les conséquences de ses erreurs.

la ville tire un voilesur certains évènements. C'est une petite communauté ou chacun sait que la promesse d'oubli est parfois aussi importante que celle du souvenir.
Des enfants peuvent grandir en ignorant tout des folies de leur père dans sa jeunesse , ou frère illègitime qui vità une cinquantaine de kilomètres de chez eux et porte le nom d'un autre homme. ................................;
C'est ainsi que la vie continue -protégée par le silence qui anesthésie la honte .

C'était la seule chose qui lui avait permis de traverser quatre années de sang de folie; savoir exactement ou se trouvait votre arme quand vous vous assoupissiez dix minutes dans votre tranchée: toujours vérifier votre masque à gaz: vous assurer que vos hommes avaient compris vos ordres à la lettre. Ne jamais penser à long terme: se concentrer sur l'heure à venir............

« Oui, mais, trésor, c'est tellement moins fatigant. Il suffit de pardonner une fois. Tandis que la rancune, il faut l'entretenir à longueur de journée, et recommencer tous les jours. Il faudrait que je fasse une liste pour m'assurer que je hais bien tous ceux qui m'ont causé du tort. Non, avait-il ajouté, on a tous la possibilité de pardonner. »

« Vous repartez dans combien de temps ? Lui demanda plus tard Isabel en le raccompagnant vers le portail.
- Dans deux semaines.
- Alors on ferait mieux de bien en profiter, dit-elle comme si elle concluait une longue conversation.
- Vraiment ? " demanda Tom, aussi amusé que surpris.
Il avait la sensation qu'on le faisait valser à l'envers.
Isabel sourit.
« Oui. Vraiment. »

Il regarde derrière lui, là où la pleine lune trace son chemin à travers le ciel comme un contrepoids sur l'horizon jumeau, soulevé par le soleil couchant. Chaque fin est le début de quelque chose d'autre.

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Il est des moments où l'océan n'est pas l'océan – ni bleu, ni même aqueux –, mais une violente explosion d'énergie et de danger : une férocité que seuls les dieux peuvent atteindre. Il se rue contre l'île, projetant son écume par-dessus le phare, rongeant la falaise. Le vacarme qu'il produit ressemble au hurlement d'une bête dont la colère ne connaît pas de limites. C'est ces nuits-là que le phare est le plus utile.

Allez, allez, fiston. Faut te calmer, calme-toi. J'ai bourlingué un peu plus que toi. J'en ai vu de toutes les couleurs ; le bien et le mal, ça peut être comme deux foutus serpents : si emmêlés qu'on ne peut les différencier que lorsqu'on les a tués tous les deux et alors il est trop tard.

Parce que vous pensez que détruite ma femme ferait de moi un homme libre ?

- Et où crois-tu aller, Jeremiah Smart ?
- Dehors, maman !
- Il faudra me passer sur le corps ! répliqua-t-elle en lui bloquant le passage.
Elle mesurait à peine un mètre cinquante. Il la dépassait d'au moins trente centimètres.
- Désolé, dit-il en soulevant sa mère par la taille aussi facilement qu'un morceau de bois de santal, avant de la reposer légèrement sur le côté.
Il la planta là, bouche bée, les yeux furibonds, passa la porte et s'éloigna dans l'allée.

Un phare, ça fonctionne pour les autres; il est impuissant à éclairer l'espace le plus proche de lui.