Maddy Facchin

C’est mon cœur. Toujours lui. Ce traître de cœur qui l’a repéré et qui meurt d’envie de courir vers lui, de battre à côté du sien. […] Ça a le don de faire chavirer mon cœur. Toujours lui! Je maudis cet organe pour ne plus m’écouter. Je suis prise au piège! Je pense que rien, jamais, ne le fera battre plus fort. Il ne peut stopper sa course. X l’a volé.

Elles pourraient me blesser physiquement, mais non, elles savent pertinemment que les blessures qui sont les plus dures à soigner sont bien celles que l’on inflige au moral, à l’âme et au cœur.

Je n’ai jamais su comment me comporter avec les autres. Les seuls que je laisse entrer dans mon cœur, ce sont les membres de ma famille. Mais je me demande juste une chose: comment je ferais pour vivre si je perdais l’un d’entre eux? Si je venais de nouveau à ressentir ce manque cruel d’amour… cette déchirure, cet abandon… ce sentiment de perte qui massacre tout sur son passage…?

Je suis à moi seule la fille qui me noie, qui me maintient la tête bien fermement sous l’eau et qui pourtant essaie de nager, de sortir de cette prison liquide.

Je la connais bien cette douleur qui tiraille le cœur et qui donne l’impression qu’il se déchire lentement, qu’il saigne et que rien ne peut calmer ses battements qui nous compriment la poitrine. Je ne les connais que trop bien.

Je n’arrive même plus à ressentir de la tristesse ou de la pitié pour eux. Il n’y a plus rien. Non, aucune parcelle de sentiment ne touche mon cœur à ce moment là. C’est triste. C’est triste, mais c’est réelle. C’est ma vie. Tant pis.

Elle pria le ciel de lui laisser encore du temps et de mettre sur sa route un homme bon qui lui ferait découvrir l’amour. Elle voulait rêver. Elle voulait tomber éperdument amoureuse, et non se faner dans une relation imposée et constituée d’un amour purement amicale et respectueux.

Je l'entraîne aux portes de la mort. Elle ferme les yeux à jamais.

Elle a payé de son sang. Sarah, je t'ai vengée. je l'ai tuée.

Alors que j'avale les dernières gouttes de son élixir pourpre, je l'enflamme. Il n'est qu'un chétif cadavre que je jette au sol quand il ne m'est plus d'aucune utilité.

Quel cruel destin ! Pourquoi dois-je la connaître alors que je suis mort ? Alors que je suis un monstre ? Quel monde ignoble ! Je croyais endurer les abîmes, mais là, même l'enfer me paraît bienveillant.

Comment puis-je espérer une chose pareille ? En sachant pertinemment que le seul moyen de la sauver, c'est qu'elle ne me rencontre jamais.Je suis pire qu'un monstre. Je suis la faux qui va lui ôter la vie.

Je l'admire.
Je veille sur elle, ma tendre protégée dort. Elle est tellement belle.
Je voudrais, plus que tout, la toucher. Être de nouveau près d'elle et pouvoir juste m'allonger à ses côtés. Et si c'était possible ?

- Je vois cette petite étincelle dans tes yeux. Celle qui indique que tu essaies de faire ce qui est juste, mais qui aime le mauvais chemin qu'elle emprunte pour le faire. Tu es en conflit avec toi-même et cela te rend vulnérable. Et tu ne devrais pas l'être.

J'observe ce nuage pourpre, seul bien que je possède depuis la mort de ma femme. Cette vapeur sanguine et démoniaque qui me fait découvrir l'horreur que Luna subit au nom de ma trahison.

Je me laisse emporter par les sons doux, montant d'intensité, retombant dans la légèreté, pour finir dans un tourbillon de notes envoûtantes.
Je me concentre sur ses yeux sombres, hypnotisants, d'une froideur immense et pourtant alléchante... et sur cette valse qui me fait tourner la tête et qui me rend fou mon cœur.
Je le perds.

Lui, l'un des plus puissants démons de Lucifer, connu de tous et surtout craint de tous, était maintenant aux pieds d'une humaine.

- Je te maudis, Sildrax, dit-il d'une voix calme. Je te maudis toi et toute ta progéniture.
De nouveau, un nuage pourpre apparut devant Sildrax. Il put y voir le reflet d'un magnifique bébé. Une merveilleuse petite fille qui, enroulée dans un drap blanc, pleurait dans les bras de la sage-femme qui fermait les yeux de sa défunte mère.

Et moi dans tout ça ?

Une fille banale qui se fait prendre au jeu. James se sert sûrement de moi pour oublier Maëva ou alors pour la rendre jalouse. Tant de questions et de confusions dans ma tête ! Je suis perdue et une fois de plus, c’est à cause de James.

Pourtant ce matin, il semblait si heureux de répondre à Betty qu’on sortait ensemble !

Sortir... peut-être un grand mot, pour un couple qui ne s’est toujours pas embrassé ! Un couple... Sarah mais qu’est-ce que tu t’es encore imaginé ? !

e ne peux pas m’en empêcher, il tient à moi, il est attaché à moi ! !

Et je vais aller chez lui, aujourd’hui, dans pas longtemps.

J’ai peur, parce que je n’ai pas l’habitude d’aller chez des gens que je connais si peu et surtout quand je sais que je suis la première à aller chez eux.

C’est vrai après tout, je suis proche de James, Lily je la connais un peu. mais Nick et leur père ? Et si je n’étais pas à la hauteur ?

Je ne veux pas faire de peine à James, ni causer son embarras ! J’ai l’impression d’avoir une pression énorme sur les épaules. Non, en fait ce n’est pas une impression.

Mon regard était fixé sur ses lèvres. Si belles et charnues. Je voulais les goûter, elles étaient d’une couleur si attractive. Elles me semblaient délicieuses. Et un fort désir s’était soulevé en moi : je combattais... et je combats toujours contre cette envie.

Sarah a fait aujourd’hui ce qu’aucun humain n’avait encore jamais fait. Elle est rentrée dans une maison pleine de vampires et elle y est restée. Elle a côtoyé ma famille, moi, et elle est ressortie vivante de cette journée.

Avant de fermer la porte derrière moi, je regarde une dernière fois en direction de la forêt, là où ces deux points scintillants me sont apparus, il n’y a rien.

Je ferme le loquet de la grande porte d’entrée, je suis dans mon nouveau chez moi à présent.

La maison n’a pas changé, pareille à mes souvenirs, la tapisserie dans les tons orangés me fait penser tout de suite à la chaleur de ma tante, cette maison lui ressemble, rayonnante et protectrice.