Citations de Maggie Shayne (37)
Les mensonges sont ce qu’il y a de plus facile à détecter dans la voix des humains.
Je ne croyais pas aux larmes. Elles ne servaient à rien, sinon à rincer les yeux, et le collyre remplissait très bien cette fonction.
- Est-ce que les vampires sont tels que le disent les légendes ? demanda enfin Lucy.
- Tout dépend des sujets.
- Est-ce que vous craignez les croix et l'ail ?
- Ni l'un ni l'autre. Heureusement pour moi, d'ailleurs, car j'aime beaucoup les églises et la cuisine italienne.
Ces larmes mêlées de mascara étaient si indignes d'elle qu'elle pouvait à peine y croire. Arrachant une demi-douzaine de mouchoirs en papier du distributeur, elle essuya rageusement ses joues. Puis elle ouvrit le robinet d'eau froide et s'aspergea copieusement le visage.
Relevant la tête, elle s'immobilisa, les yeux fixés sur son reflet dans le miroir.
Les fantômes n’existaient pas. Pas plus que les liens invisibles à travers des organes, quoi qu’en dise un certain psychiatre de sa connaissance. La peau et les os ne contenaient aucune pulsion maléfique.
Quand vous crachez votre venin sur les autres, vous ne faites que vous empoisonner vous-même.
- Jusqu'à présent, tout ce que je connaissais au sujet des vampires, c'était le livre de Bram Stocker, répondit-elle.
- Il existe vraiment, vous savez.
- Bram Stocker? Bien sûr...
- Je voulais parler de Dracula.
Ce que je sais avec certitude, c’est que le fait d’être aveugle m’a menée à ma carrière d’auteure de livres d’aide psychologique…
La vie ne pouvait peut-être pas être plus belle… Peut-être que si… Mais ce que je savais sans le moindre doute, c’est qu’elle pouvait être bien pire.Et je n’allais pas tarder à le vérifier.Parce que les miracles n’existent que dans les contes de fées. Et que la réalité, ça craint.
Son regard trahissait une souffrance si intense que Brigit ne put réprimer un frisson. Jamais elle n'avait vu Rhiannon si vulnérable, si exposée. A ses yeux, sa tante avait toujours constitué un modèle de force et de volonté dont elle s'était inspirée.
Mais les événements de ces derniers jours les avaient tous ébranlés bien plus qu'ils ne l'auraient cru possible.
- Je sais que vous pouvez m'entendre, mes amis, ma famille..., s'écria Rhiannon.
Sa voix se brisa. Aussitôt, Roland s'avança derrière elle et posa ses mains sur ses épaules, lui offrant un réconfort muet. Laissant glisser ses paumes le long de ses bras, il étendit sur elle la protection de la lourde cape dont il ne se séparait jamais.
Ainsi enlacés, les bras dressées vers le ciel, ils formaient un tableau aussi saisissant que poignant.
- Qu'est-ce qui pourrait être plus important que la justice? objecta James.
- L'amour, répondit Damien sans hésiter. Sans amour, la juste n'est qu'un mot, un concept vide de sens. J'ai vécu plus longtemps que n'importe qui sur cette planète en dehors d'Utanapishtim. Et, si j'ai appris une chose, c'est que l'amour est la plus belle chose jamais produite par l'homme, qu'il soit humain ou vampire. Tout ce qui s'est fait plus beau l'a été au nom de cette seule vertu.
- Enheduanna? répéta-t-il en haussant un sourcil. Tu n'aurais pas pu prendre un nom simple? Mlle Smith ou Mlle Black par exemple?
La sourire de Lucy s'évanouit encore plus sur ses lèvres. Cette simple vie suffisait à lui réchauffer le coeur.
- Endhedunna était une grande prêtresse sumérienne, expliqua-t-elle. Ce fut aussi la première femme de lettres de l'humanité à signer ses oeuvres. Et je suis sa plus grande fan encore vivante.
Il la regarda droit dans les yeux.
- Est-ce que vous me faites confiance, Lucy ?
Elle pencha la tête de côté, réfléchissant sérieusement à la question. Et, contre toute attente, elle s'aperçut que c'était effectivement le cas. Elle ne savait rien de lui et soupçonnait même qu'il puisse être recherché par une agence gouvernementale. Et pourtant, son instinct lui assurait toujours avec force que James était digne de sa confiance.
- Oui, répondit-elle enfin.
- Tant mieux parce que ce que je vais vous demander risque de vous sembler un peu étrange.
- Qu'attendez-vous de moi ?
- J'aimerais que vous vous déshabilliez.
Le premier qui oserait prétendre qu’elle avait une responsabilité dans sa cécité n’était qu’un crétin doublé d’un ignorant. Qui choisirait d’être aveugle, ma parole ?
La vue n’est qu’un sens parmi les cinq dont nous disposons. Il vous en reste quatre sur lesquels vous appuyer.
- A présent, je comprends.... Je comprends qu'on puisse aimer quelqu'un au point de vouloir mourir pour qu'il puisse vivre.... Je n'aurais pas pu vivre si je t'avais laissé mourir, James.....
En quelques pas, il couvrit la distance qui les séparait et se pencha vers elle pour poser brièvement ses lèvres sur les siennes.
- Merci, lui dit-il. Tu as été fantastique! Sans ton intervention, plusieurs membres de mon clan seraient morts aujourd'hui, à commencer par Will.
Elle ne répondit pas, bien trop sidérée par ce baiser inattendu qui avait laissé sur ses lèvres une délicieuse sensation de brûlure.
Il dut discerner le trouble qui se lisait dans ses yeux car il se pencha de nouveau vers elle. Lorsque sa bouche se posa sur la sienne, elle comprit qu'elle était perdue. Car ce nouveau baiser n'avait rien d'amical.
Il trahissait une passion à peine contenue et la promesse d'étreintes plus passionnées encore. Et, si elle avait très vite pris conscience de l'ambiguïté de ses sentiments à l'égard de James, c'était la première fois qu'elle réalisait qu'elle était peut-être réciproque.
Seuls une poignée d'élus n'étaient pas dupes de cette propagande. Ils avaient obtenu des autorités une généreuse compensation financière en échange de leur silence. Mais ils savaient que le monde n'était pas tel qu'il paraissait et que, dans l'ombre, une famille secrète veillait sur eux, prête à les accueillir en son sein dès qu'ils en exprimeraient le désir...
-N'ayez pas peur, Éric Marquand. Je suis votre ami. Comprenez-le.
Sa voix avait une qualité étrangement hypnotique. Éric se détendit, malgré lui.
-Je vous crois, et je vous suis reconnaissant de vos efforts. Mais un ami ne m'est guère utile, en ce moment. J'ignore même le temps qu'il me reste à vivre. Quelle heure est-il ?
-La nuit est encore pleine, mon garçon. Sinon, je ne pourrais guère être ici. Mais le temps file, et l'aube approche à grand pas. J'ai eu plus de mal que prévu à soudoyer les gardes pour obtenir l'autorisation de vous voir. Si vous voulez vivre, vous devez me faire confiance sans poser de questions. Que décidez-vous ?
Eric hocha la tête, trop confus pour réfléchir.
-Très bien, reprit Roland. Maintenant, ôtez votre foulard.
-Faites-moi part de votre plan, monsieur, supplia Éric en dénouant péniblement le tissu rapiécé et crasseux.
-Mon plan est d'empêcher votre mort, répondit Roland sur un ton léger, comme si l'affaire était déjà réglée.
-Je crains qu'il ne soit trop tard pour arrêter le destin.
-Vous ne mourrez pas, Éric. Ni demain ni aucun autre jour. Approchez.
Notre moi supérieur nous guide vers la vie que nous sommes censés vivre, et soit nous nous laissons porter par le courant, soit nous nous battons bec et ongles. Je crois que ma cécité était une partie de mon voyage dans ma vie ici-bas. Je pense que mon âme était en accord avec ce destin avant même de s’incarner à ma naissance…