Citations de Marc Lefrançois (24)
"René Crevel : "Proust, c'est la psychologie du poil de cul coupé en quatre"
Une question parfois me laisse perplexe : Est-ce moi ou les autres qui sont fous ? » Albert Einstein
Le saviez-vous ?
Alors jeune élève de l’École royale d’artillerie à Auxonne, Napoléon Bonaparte, révisant sans doute sa géographie, griffonna à la hâte ces quelques mots en haut de son cahier d’écolier « Sainte-Hélène, petite île ».
- Tu sais, j'ai vraiment découvert la vérité grâce à Marcel.
- Ah oui...
- Mon art martial, le taido, c'est comme la poésie, mais de la poésie en action. Mon art est la vie même du corps, la substance interne du geste qui, libéré par l'attaque, s'élève, s'envole, et devient coup de pied dans l'estomac ou coup de poing au menton. Grâce à lui je redécouvre d'une certaine manière l'humble et précieuse poésie des combats. Voilà, j'ai enfin cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel... Pourquoi ? Parce que je suis à la fois ceinture noire et poète...
- Mais oui, bien sûr, en tout cas n'oublie pas ton protège-dents...
(P83)
Beauvoir (Simone de) : Très tôt distinguée pour son intelligence, Simone de Beauvoir se présenta avec un an d’avance au concours de l’agrégation. Plus jeune candidate, elle fut classée seconde derrière un certain Jean-Paul Sartre. Si elle envia quelque temps le lauréat du concours, elle ne lui en tint pas longtemps rigueur, et sa relation avec lui allait bientôt devenir légendaire. Assez peu populaire dans un certain milieu littéraire, elle fut successivement surnommées « la Grande Sartreuse » et « Notre-Dame de Sartre ». Geneviève Dormann a dit d’elle : « Elle se vantait d’avoir appris à écrire en lisant les romans de Delly. Cela se voit tout au long de sa longue et pâteuse production. »
Chatteries
Un jour, Paul Léautaud se rend au bordel. Il a un sac avec lui. Ses petites affaires personnelles, pense la patronne. Ce qui la dérange, c'est qu'elle ne comprend pas trop ce qu'il veut. Il est question de chatte. Avec une conscience professionnelle qui l'honore, elle entreprend donc de convoquer toutes les demoiselles de la maison.
-- Voici vos chattes, fait-elle. Vous n'avez qu'à choisir !
A ce moment-là, un miaulement se fait entendre du sac. Léautaud l'ouvre et en sort un adorable chaton. L'écrivain faisait simplement le tour du quartier pour essayer de placer quelques-uns de ses petits protégés, et il avait pensé qu'une maison close n'était pas le plus mauvais endroit pour élever une petite chatte ...
Comme torturer les animaux. Très vite, les oiseaux, les grenouilles et les écureuils n'ont plus suffi. Il fallait quelque chose de plus gros. Il y eut donc les chiens errants. Mais là encore, le plaisir finit vite par se tarir. Il lui fallait trouver autre chose.
Bref, contrairement à ses amies, Elodie ne croyait pas que les pensées de Paul étaient creuses et inintéressantes, mais plutôt profondes et particulières. Oui, elle était vraiment amoureuse.
Dealer et contrebandier
Que se passe-t-il en Moldavie ? Apparemment, là-bas, les chats se prennent pour des mules ! Un des gardiens de la prison de Pruncul, alerté par les allers-retours réguliers d'un chat passant par un petit trou d'une clôture et se promenant sans raison apparente à l'intérieur du pénitencier, décide de procéder à l'arrestation-surprise du matou. L'animal, un beau chat gris et blanc, porte à son cou un collier d'une épaisseur suspecte.
Et pour cause, il contient des sachets de marijuana destinés, de toute évidence, aux prisonniers. Pris la patte dans le sac, le félin filou refuse de se mettre à table (ce qui est plutôt rare pour un chat).
Un manque de coopération qui n'a que peu d'incidence pour l'animal qu'on relâche après une ultime mise en garde. Les gardiens auraient entre-temps déjà remonté une piste menant jusqu'au village voisin ...
Espèce de Mickey !
Peu flatteuse, et assez familière, cette expression ne rend pas justice au chat éponyme, fidèle employé d'une société anglaise. La firme ayant recruté le brave animal pour veiller sur ses locaux, le dénommé Mickey mit tellement d'ardeur à la tâche qu'il finit par décrocher le record mondial de souris tuées : plus de 22 000, en 23 ans de loyaux -- et savoureux -- services.
La félinophilie est un humanisme
On aime souvent présenter l'amoureux des chats comme un misanthrope invétéré, préférant la compagnie des animaux à celle des êtres humains. Pourtant, il serait bon de rappeler que les deux plus grands -- et pires -- dictateurs de tous les temps, Hitler et Staline, partageaient un point commun : celui de détester les chats. Un fait historique qui devrait nous encourager à penser que l'humanité peut aussi s'apprécier dans le rapport qu'elle entretient avec l'animalité.
Paul, quand à lui, avait tout de suite compris qu’Élodie était une fille compliquée. Cela ne le gênait pas. Pour lui, de toute façon, toutes les femmes l'étaient plus ou moins. Il considérait comme un trait essentiel de la féminité le fait que son amie soit toujours en train de se poser des questions sur tout. Les hommes sont forts et simples, ils aiment les choses concrètes, pensait-il. Les femmes, elles, sont fragiles et compliquées. Elles aiment réfléchir et douter de tout. C'est dans la nature des choses. Paul laissait donc Élodie réfléchir toute seule, il haussait juste un peu le son de la télévision et se contentait d'approuver ce qu'il ne comprenait pas.
(P26)
Il est vrai que Bruce Lee avait moins écrit que Marcel Proust. Néanmoins, il y avait quand même son livre sur le Jeet kune Dao, l'art martial qu'il avait inventé et son monumental Pensées percutantes ou la sagesse du combattant philosophe. (p.29)
A ces moments, Élodie et Paul devait avoir la même pensée : "Il y a des couples qui durent toute leur vie. Comment faisaient-ils ? Peut-être mouraient-ils plus tôt que les autres ? (p.38)
"les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus"
À la mort de cette généreuse maîtresse, La Fontaine trouve refuge auprès de Mme Ulrich, tenancière d’un tripot rue de l’Université, qui sollicitera pour lui l’appui et un asile auprès de ses riches amants :
« J’accepte, Madame, j’accepte vos perdrix, votre vin de Champagne, et vos poulardes [...]. J’accepte aussi une chambre chez M. le marquis de Sablé, j’accepte encore...
Et en un mot j’accepte tout ce qui donne bien du plaisir... »
Quelques jours plus tard, Victor Hugo note dans son calepin : « Nuit du 9 au 10 avril. Je me suis couché à minuit.
Aussitôt, la chambre a été remplie d’un bruit étrange. Comme si tous les papiers de la table entraient en mouvement tous à la fois. Plusieurs fois j’ai dit : « Si quelqu’un est là, qu’il frappe trois coups sur le mur. »
J’ai entendu les frappements.
Brillant et de belle prestance, bientôt riche et célèbre, Maupassant porte beau, moustache arrogante et allure fière, et connaît un succès grandissant auprès des femmes de la haute société. Puisqu’elles recherchent si hardiment sa compagnie, comment pourrait-il avoir l’indélicatesse, l’insensibilité de les repousser ?
Lui qui, adolescent, avait dépensé la majeure partie de son argent de poche en fréquentant assidûment Les Folies-Bergère ou le Moulin de la Galette et en courant après les faveurs tarifées de Nini Pattes en l’air, Nana la Sauterelle, Grille d’Égout ou Georgette la Vadrouille, peut désormais s’enorgueillir de fréquenter des grandes bourgeoises (mais souvent de petite vertu), des femmes de la noblesse, des artistes connues.
Proust se retire progressivement de la vie parisienne pour le refuge imaginaire de ses chambres successives. C’est désormais
dans son lit qu’il va travailler à l’œuvre de sa vie. L’écrivain se lève au soir venu et tente de s’endormir le matin vers 6 heures en prenant son gramme et demi de Trional.
« Il en arriverait à proposer l’insomnie comme un bienfait », écrit Edmond Jaloux
Le pire fut lorsque, lors, au moment même où son amie s'apprêtait à se lancer dans une longue tirade sur quelque théorie fumeuse concernant l'amitié, Paul, à bout de patience, s'emporta et l'arrêta en reprenant presque mot pour mot la fameuse critique du poète surréaliste René Crevel : "Proust, c'est la psychologie du poil de cul coupé en quatre" Elodie était partie et avait passé une semaine chez sa mère. Pour qu'elle revienne, il avait dû lire entièrement "Un amour de Swann" et faire une fiche de lecture.