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3.36/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1899
Mort(e) : 1994
Biographie :

Marcel Levy n'était vraiment pas un homme verni. Il passa sa vie à empiler des manuscrits dans ses tiroirs, à écrire pour son plaisir autant que par une ambition littéraire fortement empreinte des velléités qui ont ponctué son existence ; bref, Marcel Levy voua sa vie à l'écriture mais dut attendre l'âge de 93 ans pour publier son premier ouvrage. A deux lettres près, le vieil homme portait de plus un nom à vendre des ouvrages par millions, mais à deux lettres près, Marcel Levy aurait également pu écrire des livres d'une affligeante niaiserie.

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« Vers la fin des années soixante-dix, un jeune éditeur peu sûr de ses finances et déjà malentêté dans ses choix recevait par la poste un recueil anachronique, mais d'un ton inhabituellement piquant. Il s'agissait d'une sorte de « dialogue des morts » […]. L'enveloppe avait été postée à Zurich par un certain Marcel Lévy (1899-1994). le texte était mince et n'aurait pu garnir un livre. L'éditeur débutant le renvoya à l'auteur débutant (ce dernier avouait n'avoir rien publié) en s'excusant de son refus […]. S'ensuivit un échange de lettres où le candidat auteur se laissait aller à maintes saillies qui avaient le don de réjouir l'éditeur, correspondance ponctuée çà et là par l'envoi de nouveaux manuscrits, tous fortement relevés de citron et de vinaigre – mais un vinaigre où avaient longuement mariné les herbes de l'indulgence. le bizarre était qu'aucune des oeuvres proposées par l'auteur postulant ne pouvait faire un livre. […] de part et d'autre, on en était venu au « mon cher ami », et l'on échangeait quelques aveux sur la difficulté qu'il y avait à se tenir debout sur cette planète. […] ... Jusqu'à ce jour de 1991 où l'ami inconnu expédia, dans une enveloppe renforcée, un manuscrit sur lequel il venait de passer de longues veillées : rien de moins que l'histoire de sa vie, agrémentée de réflexions où le fameux vinaigre faisait merveille, et où les herbes familières dégageaient tout leur arôme. le titre annonçait sans ambages : La Vie et moi. […] […] L'auteur s'excusait simplement de ceci : le caractère autobiographique de l'ouvrage révélait qu'il s'agissait là d'un péché de vieillesse. […] […] […] j'habite cette terre depuis quatre-vingt-treize ans, et les feuillets que vous avez entre les mains, comme vous avez pu voir, ont été écrits au crépuscule je dirai même que la lumière m'a un peu manqué. » […] » (Jean-Pierre Sicre) « Il invente un nouveau genre littéraire : la déclaration de faillite » (Roland Jaccard) 0:00 - 1er extrait 1:21 - 2e extrait 1:42 - 3e extrait 2:56 - 4e extrait 4:14 - 5e extrait 4:31 - 6e extrait 4:58 - Générique Bande sonore originale : Edoy - Leaving Leaving by Edoy is licensed under an Attribution 4.0 International License. Site : https://www.freemusicarchive.org/music/Edoy/introspection/leaving-1 #MarcelLévy #LaVieEtMoi #LittératureFrançaise

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
SOCRATE : Non, non mais je ne veux rien lancer hors de la balance. La femme est en train de gagner ce qu’on lui a si longtemps refusé. Elle a rang aujourd’hui d’ambassadeur – pardon d’ambassadrice - , de ministre, de chef d’État, elle sera Pape demain, si, si… et je suis prêt à applaudir. Je sais pourtant que lorsqu’ elle aura à son tour les meilleurs cartes demain, elle en profitera, elle passera la mesure. C’est dans l’ordre. Elle dirigera la République comme une vraie polytechnicienne, elle sera d’ailleurs polytechnicienne, mais elle ne renoncera pas pour cela, même si elle professe le contraire, aux privilèges exorbitants que lui auront accordés, un peu imprudemment, M. Beyle et ses romantiques amis. On peut la comprendre : qui refuse double part de gâteau, quand on le lui offre ? En face de quoi les hommes de sexe masculin, si l’on m’autorise cette association de mots, qui ont toujours eu ce défaut de croire que ce qu’ils octroyaient de pouvoir à leurs moitiés était au détriment de leur virilité, ces pauvres benêts ne vont pas tarder à pleurnicher et à protester à leur tour qu’on les brime.
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SOCRATE : C'est que j'hésitais, c'est vrai, à vous convoquer ; je veux dire à convoquer des spécialistes de l'Histoire – si tant est que l'histoire ne soit pas la spécialité de tous. Rousseau, qui était ici tantôt, m'assurait que vos annales formaient un roman des plus aisés à lire, même s'il s'avérait que la leçon à en tirer divisait tout le monde.

MICHELET : Il t'a dit ça ? Assez bien vu pour un amateur. L'Histoire est en effet gouvernée par une drôle de muse. Clio peut passer pour une grande fille toute simple : elle déroule son papyrus où tout est consigné dans l'ordre et nous invite à suivre le mouvement sans broncher, le nez dans sa chronologie. Le malheur est que ce qu'elle nous fait lire, chacun le déchiffre à sa façon. Thucydide et moi t'avons expliquer pourquoi : l'encre de Clio, c'est le sang de nos passions, et ce sont nos cœurs mal dépassionnés qui interprètent son message. Alors...
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SCHOPENHAUER : Que d’illusions, que de mensonges n’a-t-on pas fabriqués au nom de ce seul mot, si commode : DEMAIN ! Et l’humanité, qui attend toujours que l’on rase gratis, béé mieux que jamais devant l’improbable carotte...
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On serait désorienté à moins, et tout donne à penser en effet que les vieilles boussoles qui aidaient des gens à ne pas perdre le nord ne sont plus guère d'utilité dans un univers où l'ici et l'ailleurs sont de mieux en mieux interchangeables; comme seront bientôt interchangeables ces êtres issus de nulle part et qui auront tété, d'un bout à l'autre de la terre, les mêmes sous-produits d'une culture qui entend viser, chez ceux qui la consomment en toute innocence, le plus bas commun dénominateur. Le bien être franchement pathologique où se complaît depuis trente ans la société occidentale – et où rêve de se vautrer le reste du monde en attendant d'en avoir fini avec une misère qui a encore de beaux jours devant elle – n'a pas été acheté sans contrepartie: richesse accrue pour les uns, calamités nouvelles pour les autres, mais pour tous une inflation de mirages qui sont autant d'atteintes sournoises à la liberté d'être au singulier.
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RABELAIS : Quand on est déçu des locataires d'en haut [les philosophes], il n'est jamais mauvais de faire un tour à la cave. On s'y trouve en moins noble compagnie, mais parfois plus près du vrai. Le plancher a cette bonne odeur de terre qui vous rappelle que l'homme ne gagne rien à s'élever au-dessus du rez-de-chaussée. Et si l'un ou l'autre des présents trouve que c'est une perspective qui manque de gloire, une barrique est là calée dans son coin, grosse du lait d'octobre, qui lui promet tous les envols. Ceux qui font cercle autour de sa rondeur débondée ne refusent pas, le gobelet à la main, de proférer quelques obscénités bien senties, voir quelques franches bêtises : ils sont au vrai diapason de la musique du monde, cette grosse bête obtuse dont nous ne seront jamais que les puces, obtuses non moins, mais qui devraient se trouver contentes de trouver abri au creux d'un si large giron.
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Depuis que des animaux à deux pieds et sans plumes pullulent sur la croûte terrestre, les hommes peuvent, je pense, se classer en deux catégories bien tranchées: les querelleurs et les pacifiques, ou, selon une terminologie plus moderne, la race des seigneurs – ou saigneurs, l'orthographe est douteuse – et celle des esclaves ou travailleurs – ce qui revient à peu près au même. Je m'imagine que les hommes aimant les disputes, la lutte, les discussions acerbes, éprouvent un réel bien être quand ils peuvent lâcher la bride à leurs instincts batailleurs. Ils se sentent dans leur élément et se lancent d'un cœur joyeux dans la carrière, avec le ferme espoir de distribuer plus d'horions qu'ils n'en recevront.

C'est aussi une question de vocabulaire. Quand on a plaisir à se battre, comme le bouillant Achille ou le preux Roland, on appelle ce prurit courage, intrépidité, valeur, héroïsme. L'on dédaigne profondément ceux qui cherchent plutôt à éviter l'affrontement, et on les méprise plus encore si ces capons se trouvent être par-dessus le marché de médiocre carrure. De la même façon, les hommes qui s'avouent mal à l'aise dans la bagarre, ou chez qui le plaisir de donner des coups est plus que compensé par la crainte d'en recevoir, ont trouvé des formules d'une admirable noblesse pour désigner ce sentiment que d'aucuns seraient fondés à trouver terre à terre: à les entendre, ne les gouvernent que l'amour du genre humain, le pacifisme le mieux éthéré, le pur souci de l'entente et de l'amitié entre les êtres.
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Prêter des livres est souvent une opération risquée. Bien des gens trouvent trop subtile la distinction entre un livre prêté et un livre offert et, dans le doute, ils préfèrent garder l'objet incriminé.
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Au Buttes-Chaumont, entre Le Belvédère et le lac, la sollicitude des édiles a ménagé un chemin en pente raide, dont le ciment imite assez bien, pour des enfants ignorant la montagne, un sentier taillé dans le roc. C'était un des coins favoris de mes jeux d'enfant, et j'y suis revenu pour rafraîchir mes vieux souvenirs. À plusieurs reprises, le chemin passe sous de petits tunnels, et ces endroits ténébreux sont particulièrement propices, si je puis m'exprimer ainsi, à ceux qui ont de petits besoins à satisfaire. J'y ai retrouvé, après cinquante ans, l'odeur prenante et méphitique dont mon nez se souvenait encore parfaitement. Je me suis dit dans mon cœur : tout ami qu'il soit des émeutes, des révolutions et des chambardements, Le Parisien a sans doute gardé un grand fond d'esprit conservateur, puisque les générations modernes restent fidèles à ces anciens usages. Tout n'est pas encore perdu.
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J'ai eu peu d'ennemis dans ma vie, et je n'en suis pas plus fier. Au contraire, je devrais m'en excuser, c'est un signe de médiocrité plutôt qu'une preuve de valeur. Ces rares ennemis, je ne suis même pas parvenu à les haïr, bien qu'ils m'aient fait beaucoup de mal dans la mesure de leurs forces et que leurs agissements aient parfois modifié le cours de mon existence. Je vois d'abord Maroufle, le plus méchant patron que j'aie connu, que me prenait avec prédilection comme tête de Turc. Je ne peux pourtant pas lui en vouloir à mort, il avait un malheureux caractère, le pauvre, et ses humeurs peccantes se déversaient de préférence sur moi comme étant, parmi ses subordonnés, le plus pacifique et le moins disposé à la lutte.
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Cette préférence marquée pour les vieux livres et les vieilles histoires, ce goût d'un passé révolu ne sont, je m'en rends compte, qu'une manière de tourner le dos à mon époque, laquelle se vante trop de ses « progrès » pour n'avoir point à cacher quelque barbarie secrète. Son arrogance, que l'on peut simplement trouver naïve, m'a toujours parue à la fois vulgaire et terrifiante. Les « grands hommes » qu'elle a dressés pour notre édification sur les tréteaux de la politique se sont généreusement chargés de justifier mes pires appréhensions à cet égard, et mieux encore s'il se peut. Voilà de quoi m'ont préservé tant bien que mal les livres anciens, alors que je retrouve presque toujours dans les lettres contemporaines les vices de notre époque fiévreuse, brutale, avide d'actualité, de vitesse et de technique. Volontairement privé des moyens de communication qui si fort plaisent à mes semblables, impatients dirait-on d'ingurgiter tous, et si possible aux mêmes heures, la même bouillie d'information, je suis devenu indifférent, voire réfractaire, aux débats d'idées et aux modes qui les rassemblent, et à la Mode tout court, ce monstre qui domine et tyrannise notre aimable société. Ma vie s'en est ressentie, mais aussi ma façon de vivre, de penser, ma conception des arts, de la politique, du sport et de tout le reste. Ayant de bonne heure senti en moi la vocation d'écrire, et placé comme j'étais en marge de mon temps, je me voyais voué de prime abord à l'insuccès. Aussi ai-je préféré écrire pour moi, et pour moi seul.
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