Citations de Margot D. Bortoli (85)
– Est-ce que je dois vraiment te prouver que je ne suis plus un gamin ?
Et à peine sa phrase prononcée, il retire sa chemise, déboutonne son short et baisse le tout, en embarquant également ses sous-vêtements, tout en me fixant sous ses cils, avec un léger sourire en coin.
"J'ai décidé de tout vivre avec toi, Mia, le bien comme le mal, le prévu comme l'inattendu." (p.608)
"À quel moment le petit Tobias Miller est-il devenu aussi beau, aussi intense, aussi renversant ? Et à quel moment est-ce que j'ai bien pu sombrer au point de lui faire jouer le premier rôle dans tous mes fantasmes." (p.234)
"- Si tu oses encore une fois insinuer que je suis veille, je renie notre amitié pour t'écraser la figure sur la table.
- Tu as 30 ans !
- PAS ENCORE !
- DANS MOINS DE DEUX MOIS !
- OUAIS, C'EST JUSTEMENT CE QUE J'AI DIT : PAS ENCORE !"
"-Bon Dieu, Cal, c'est juste un tatouage, pas besoin de me broyer les doigts ! Qu'est-ce que ce sera quand tu accoucheras ?
- Elle manque de s'étouffer.
- Parce que tu crois sérieusement que je vais avoir des enfants, au risque de détruire ce corps ? Tu es encore plus naïve que je ne le pensais... "
Mais sans compter ses innombrables histoires d’amour, son penchant pour les hommes en général sans limite d’âge et sa capacité à m’abandonner pour une partie de jambes en l’air en soirée, Cal est une amie formidable qui me fait rire. Je finis la soirée chez elle, à regarder des comédies romantiques tandis qu’elle essaie désespérément de m’inscrire sur Tinder.
C’est juste une amourette, il est encore vierge donc je représente le but ultime pour lui, mais ne t’inquiète pas, quand il aura trempé sa nouille dans une gamine, je perdrais tout attrait à ses yeux. En attendant : je lui donne de quoi rêver quand il est tout seul dans son lit.
Quand je baisse les yeux vers lui il me fixe, sans pudeur. J’ai comme l’impression qu’il me met au défi de lui dire non. Son regard vert me transperce presque alors qu’un léger sourire flotte sur ses lèvres. J’avale difficilement ma salive et je suis obligée de me racler la gorge avant de réussir à répondre sans chevroter.
Ces enfants, tu les mets au monde, tu leur donnes ta jeunesse et regarde comment ils te remercient, m’interpelle-t-elle, le sourire aux lèvres.
J’en suis troublée et je me sens frissonner sous son regard tranquille. Sincèrement, comment un jeune homme de vingt-deux ans peut-il être aussi tranquille et serein ? J’ai huit ans de plus que lui mais j’ai l’impression d’être la plus jeune de nous deux dans ce duel visuel. Je me sens hésitante, presque embarrassée d’être détaillée de front, alors qu’il ne cille même pas.
Je suis séduite par sa façon de jouer, on dirait un blues un peu rétro, ce qui change des chants de messe habituels. Puis sa voix légèrement rocailleuse résonne dans le bâtiment et je sens les cheveux de ma nuque se hérisser.
Je me fais l’effet d’une pédophile. Merde, c’était le petit garçon que je gardais ! Je lui ai donné sa douche, j’ai même été jusqu’à lui passer de la crème sur les fesses avant de dormir, à la demande de sa maman quand il avait eu une grosse réaction suite à ses vaccins.
Sa voix séductrice me fait sourire et je la remercie mentalement de lui faire la conversation à ma place. Je me sens mal à l’aise, comme si je ne savais plus où se trouvait ma place : de « grande » je suis passée à « plus petite », et le rapport de forces s’est totalement inversé. J’ai l’impression d’être devenue une gamine devant ces quasi deux mètres de virilité. Sérieusement, comment est-ce qu’on peut devenir aussi beau et impressionnant à même pas 20 ans ? Quand je repense à mes petits amis de l’époque, ils m’apparaissent comme des minets encore loin de la virilité du jeune homme assis sur la banquette arrière.
Le pire, c’est que le manque ne se fait pas ressentir plus que ça. Je sais que cela me ferait le plus grand bien, pourtant. Mais en ai-je envie ? Je regarde les hommes, mais aucun ne provoque en moi ce fourmillement familier qui précède un intérêt physique.
J’ai peur de passer pour l’ex qui appelle dans le seul but de savoir s’il est malheureux. Je me laisse un an avant de prendre de ses nouvelles. Ça va bientôt faire six mois, j’attends encore un moment et je pense que ce sera le bon moment pour reprendre contact avec lui. Silvia m’appelle de temps en temps, mais nos conversations téléphoniques s’espacent de plus en plus, ce qui est normal avec la distance.
Je soupire en me rappelant à quel point ma vie a changé depuis cette fameuse soirée. Je ne vis plus dans le même luxe, je ne peux plus sortir autant ni m’acheter de vêtements de marque, mais bizarrement… je le vis bien. Mieux que je ne le pensais. Penser à lui ne me fait plus autant mal.
J’ai des vêtements, un toit, un travail dans leur quincaillerie pour m’occuper, et le réconfort de leurs bras le soir. Juin touche à sa fin et l’été s’annonce brûlant. J’espère réussir à dégager assez d’argent pour leur permettre d’acheter une nouvelle climatisation, car celle de la maison est assez ancienne et ne fonctionne pas très bien. Au moins une pour leur chambre – je peux survivre sans dans la mienne.
J’ai beau avoir eu l’habitude de gérer les regards haineux de mes collègues masculins, ils se basaient sur le simple fait que j’étais meilleure qu’eux. Je pouvais vivre avec ça en sachant que ma réussite les rendait jaloux. Mais rentrer chez soi, plus bas que terre, sans réelle réussite à exposer en bouclier, c’est une autre paire de manches.
Cet homme est fou, complètement fou. Je n’ai jamais rien fait pour attiser son intérêt et il croit sincèrement que je joue délibérément avec lui. Une subite envie de vomir me prend à la gorge quand sa main vient effleurer mon flanc et mon sein gauche.
Pour eux, une femme est juste bonne à être assistante. Mais contrairement à mon client, ils ne font que me regarder de haut, et ne cherchent pas à me mettre dans leur lit, ce qui me facilite grandement la tâche.