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Critiques de Maria Rosaria Valentini (46)
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Magnifica

1956, un village italien reculé aux lendemains de la seconde guerre mondiale.

Une famille où deux enfants observent chaque jour la dislocation du mariage de leurs parents, une mère qui devient évanescente, un père qui trouve l’amour dans les bras d’une autre femme du village.

Et la vie qui continue avec cette rencontre amoureuse improbable pour un homme des bois caché depuis la fin du conflit.



On a parfois l’impression de lire un conte au décor tourné vers la nature, empreint de l’âpreté des villages ruraux italiens, dans les foyers où les êtres sont taiseux, les discussions banales, les douleurs muettes, les sentiments cachés.

Et au fil des pages, une saga familiale où les femmes dominent déploie sa banalité de vie et mort et son étrangeté par des personnages décalés, immobiles. L’histoire va suivre l’évolution des temps sur quatre générations, et s’extraire peu à peu de la pauvreté des régions à la traîne économique de l’après-guerre, oser l’inconnu, oser partir.



J’ai trouvé cette lecture empreinte d’une tristesse mélancolique, soutenue par une écriture riche, descriptive, évocatrice. C’est d’un esthétisme très littéraire, Il faut s’immerger mais c’est parfois étouffant. L’amour entre les êtres est présent, constamment, mais si peu lumineux, voire même douloureux. L’essentiel se dit entre les mots en narration douce-amère.

Peut-être un peu trop poétique pour mon goût.

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Magnifica

La belle couverture et le titre « Magnifica » laissent présager une belle histoire romanesque. Et en effet, ce livre se lit comme on regarderait un film racontant le destin de 4 femmes dans la région des Abruzzes en Italie.



Passées les toutes premières pages peu engageantes qui évoquent de façon anecdotique et confuse la période moderne, reprise à la toute fin du livre, ce roman se lit avec plaisir et nous plonge longuement dans l'Italie d'après-guerre.



J'ai beaucoup aimé le premier personnage féminin Eufrasia, femme chétive et énigmatique, mal mariée. Cette femme rejette de toute son âme et de tout son corps son mari qu'elle compare à un crapaud. La souffrance dramatique de cette femme dont le sort conjugal est un supplice au point de vouloir en mourir est fort bien restitué, très émouvant.



Dieu merci le crapaud ira voir ailleurs, chez Teresina, femme généreuse et stérile, ancienne prostituée, qui lui offre son corps et son gite. Ce deuxième personnage féminin, très attachant, prend de l'ampleur au fur et à mesure du récit.



A la mort d'Eufrasia, sa fille Ada maria encore très jeune doit prendre en main la maisonnée, s'occuper de son petit frère et travailler aux champs. C'est la destinée de ce troisième personnage féminin qui nous est surtout racontée dans ce livre. Ada maria est une jeune femme robuste, plutôt solitaire, qui aurait des envies d'indépendance, de grand départ vers ailleurs, si ce n'est ce jeune frère incapable de vivre sans elle. Contrairement à sa mère, Ada maria aura la chance de vivre une histoire d'amour authentique, inattendue et partagée. Comme sa fille des années plus tard, elle se montrera capable de se donner à un homme sans fausse pudeur, sans restriction d'aucune sorte et surtout sans craindre les préjugés.



Au travers du destin de ces quatre femmes, c'est l'évolution de la société italienne qui nous est contée, ce chemin inéluctable de la ruralité vers la modernité. Sans retour en arrière possible.



Hormis les deuils, il se passe peu de choses dans la vie des 4 héroïnes et portant on ne s'ennuie pas du tout. Au contraire, ce roman est vraiment prenant. Comme souvent, j'ai préféré la partie relative à la période ancienne (après-guerre) et je regrette que le personnage de Magnifica, femme incarnant la période « moderne », soit un peu escamoté, notamment sa relation avec son fils Andrea qui reste dans le flou.



Au final, je recommande ce roman typiquement italien, très délicat, au style imagé et poétique.

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Magnifica

Le roman commence par un exercice d'écriture et de mémoire qui n'est pas sans rappeler Toi sanglante enfance de Michele Mari.

La narratrice nous fait part de sa hantise de perdre son stylo, pas un quelconque Bic, Stypen ou autres, mais "the stylo à encre", celui qui "affleure sur la bave écumeuse de l'urgence".

Elle se remémore les positions des doigts sur le stylo, réminiscence de ces portes-plume d'autrefois qui comportaient un "Trépied pouce, majeur index"

j'avoue que ce retour dans mes propres souvenirs m'a fait chaud au coeur et révélé une fois de plus le mystère de la relation auteur-lecteur...Comment Maria Rosaria Valentini connait-elle tout cela ?

Faiblesse coupable du lecteur conquis !

"Sans ce stylo, elle se sent nue" et "dans l'encre il y a tout"

N'en jetez plus !

"Alors elle imagina ce qui arrive à une boite de conserve lorsqu'elle passe dans les cylindres d'une machine à recycler"

Le livre est une somme de minuscules histoires qui s'interpellent mais qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres.

Les écorces d'orange sur le poêle.

Les poux cafteurs.

Puis, viennent les personnages :

Eufrasia la femme d'Aniceto le naturaliste qui donne vie aux oiseaux, leurs enfants Ada Maria, Pietrino, et Teresina l'amante du père.

"La parenté relève souvent de l'imagination"

Enfant, Piétrino n'aime pas l'école :

"Le garçon plongea sa plume dans l'encrier, et quand pour la première fois il vit le souffle de l'encre envahir et imprégner le papier, pris de stupeur il pissa dans son pantalon"

Pour y échapper, il se réfugie dans le cimetière et en deviendra plus tard le fossoyeur...

Le stylo et l'écriture qu'il induit, amène Magnifica fille d'Ada Maria à raconter l'histoire de sa mère dans l'immédiat après guerre alors que des soldats allemands se terraient encore dans des grottes près de la Faggeta, dans une partie isolée des Apennins, "de pauvres diables qui, (...) n'avaient pas été capables de sortir de leur cachette pour aller chercher la vie"

Cette vie Ada Maria va la donner à l'un d'entre eux, Benedikt.

Elle l'apprivoise autant que lui peut l'apprivoiser, ils finissent par s'aimer, par apprendre leurs langues respectives. S'en nourrissent :

"Car quelquefois les paroles sont comme le pain, l'eau, la viande."

Un amour à l'état brut, loin des conventions comme un destin tracé par une main invisible.

Et le retour de cette histoire auprès de Magnifica va l'entraîner à nouveau vers la Fagetta, "Chaque hier devient un aujourd'hui", et plus loin, vers la fin,

"Mais au fonds, existe-t-il une manière intelligente de mourir ?"

Je n'ai qu'un mot :

Waouh !
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Magnifica

Dans une nature aussi rugueuse que douce, accessible que mystérieuse, où hommes, animaux, végétaux luttent, face à l’incertitude de l’avenir, Ada Maria a compris qu'il faut se laisser guider par son instinct pour donner une chance à une joie future. Forte de cette compréhension indicible du monde, elle est prête pour accueillir dans son coeur un jeune Allemand, oublié au fond de la forêt.



Comme un tableau impressionniste Magnifica célèbre la nature et l’amour par touches successives dans un hymne poétique à la vie. Un conte méditatif, esthétique, un peu lent, qu'on apprécie à condition de n'opposer aucune résistance, de se laisser porter par les mots et les images qu'ils enfantent.
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Magnifica

Une très belle histoire de femmes sur plusieurs générations dans une région pauvre et isolée d'Italie .



Des mères comme Euphrasia , dépérissant sous l'emprise de son mari jusqu'à la naissance d'un fils , dix ans après l'ainée Ada Maria qui sera pour l'enfant la mère de substitution .



Des amantes, comme Térésina, qui devient , elle aussi , une confidente et un soutien .



Une jeune femme, Ada Maria, lumineuse dans sa simplicité et son amour pour le soldat allemand qui vit toujours dans une grotte dix années après la fin de la guerre .



Tout est pudeur , peu de paroles sont échangées mais on s'émerveille des couleurs de la campagne observée par une fenêtre et chacun est présent lors des veillées des morts comme chacun s'extasie à la naissance d'un nouveau né . La vie est rude en cette moitié du vingtième siècle et les villages se vident , peu de femmes ont accès à l'éducation mais aucune ne se plaint .



Un roman au rythme lent sans que le lecteur ne s'impatiente, savourant le style et la profondeur des sentiments .
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Magnifica

J'ai bien aimé ce roman, l'écriture est belle et poétique, mais je me suis ennuyée sur certains passages. Donc à réserver à réserver aux amateurs.
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