AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maria Valéria Rezende (12)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Vaste monde

Ouah, cet ouvrage est réellement indescriptible. Il ne peut avoir une seule étiquette tout come il ne peut avoir un seul résumé. Ce sont des fragments de vies que le lecteur découvre ici, d'un peuple qu'il connaît trop mal. En effet, si je vous dit Rio, tout le monde va savoir où cela se trouve mais Farinhada alors ? Vous séchez, c'est bien normal car il s'agit d'un nom fictif tout droit sorti de l'imagination de Maria Valéria Rezende. Pourtant, dans cet ouvrage, même si les personnages sont eux aussi fictifs, certaines traditions ou coutumes, existent bel et bien. Dans cet ouvrage qui n'est qu'une succession de nouvelles plus ou moins courtes, plusieurs personnages font leur apparition. Tous se connaissent probablement puisque Farinhada n'est pas très grand mais tous ne se côtoient pas forcément, ni dans la vraie vie (enfin façon de parler), ni au cours du récit. Certes, certains seront cités de temps à autres dans des nouvelles qui ne leur sont pas consacrés, se qui fait se creuser la cervelle du lecteur afin qu'il se rappelle qui il (ou elle) est et quelle est sa fonction dans le village mais même sans cela, il arrive à suivre le fil des intrigues. Toutes sont des sortes de légendes, de courtes historiettes que l'o aime à se raconter le soir au coin du feu...certaines sont réalistes, d'autres fantaisistes mais pour la plupart, elles sont moralisatrices - ou disons plutôt, afin d'alléger ce mot accusateur, philosophiques et entraînent le lecteur sur la signification et le message que l'auteure a voulu faire passer. Qu'ils s'appellent Préa, Cicéro So, Assis Ténorio, Dona Eulalia pou le père Franz pour ne citer qu'eux, non seulement, tous et toutes n'occupent pas la même position sociale mais tous ont leur propre lot de misères ou d'aventures qui nous sont narrées ici. Certaines sont des histoires d'amour impossible en raison du pouvoir qu'exerce de par sa fonction à tendance totalitaire l'un des personnages les plus craints de tout Farinhada (je ne vous dirais certainement pas de qui il s'agit afin de vous inciter réellement à venir découvrir ce petit bijou par vous-mêmes), d'autres des sortes de fables à dormir debout (ou du moins à ne pas dormir du tout mais là encore, je fais un clin d'œil à une des histoire qui est de loin ma préférée, à savoir celle d'un jeune homme qui ne voulait plus dormir de peur que ses rêves se réalisent !

Comme le dit le dicton : "lorsqu'on ne rêve plus on meurt", eh bien ici c'est transfiguré par "lorsqu'on ne rêve plus on devient fous" et pour ma part, j'extrapolerait encore plus en disant que c'est la carence de lectures qui nous rend renfermés - pas loin de la folie donc (du moins, je l'applique à mon cas).



Un petit bijou de lecture brésilienne que je ne peux que vous inciter à découvrir, tout comme les éditions Anacaona d'ailleurs, que je ne connaissais pas moi-même jusqu'à présent. Autant dire que j'ai du boulot si je veux rattraper toutes mes lacunes mais là encore, une vie ne me suffirait pas, à moins que je n'envisage à mon tour de ne pas dormir...mais là ce n'est pas l'absence de rêves ni même de lecture qui m rendrait folle mais l'absence de sommeil à mon grand désespoir !
Commenter  J’apprécie          300
Vaste monde

Préa, ce pourrait être un prénom … mais non ; juste une façon de nommer celui qui « a l'invisibilité des choses qui ont toujours été là. » . Un nom commun, celui d'un petit rongeur, même pas un « nuisible ».

Préa n'est que sensation, vue, ouïe, toucher. Pas encore suffisamment humain pour ressentir des sentiments... Jusqu'au jour où un astéroïde va l'impacter avec son magnétisme et sa lumière. Une fille qui revient de la ville. Et malignement on croit deviner la chute ... Préa, celui qui marche à raz-de-terre, dans l'ombre de ce tout petit village dont il n'a jamais franchi les limites, Préa amoureux ? Il ne le sait pas et il constate seulement qu'il se retrouve aveuglé par la lumière de cette fille, sourd a tous les appels, attiré en orbite autour d'elle. Il va se laisser porter par ce tourbillon de sensations de cette sirène qui lui promet son amour s'il grimpe en haut du clocher de l'église pour lui envoyer un baiser … Il réussit et la chute de cette nouvelle nous entraîne lui Préa et moi lectrice dans cette enthousiasme de découvrir du sommet de la croix, son regard libéré qui découvre l'horizon , tout le vaste monde qui s'offre à lui.



Il suffit à Maria Valéria Rezende de trois pages pour nous mener à ouvrir notre regard sur le « Vaste Monde ».

Où ais-je entendu cette phrase : « une goutte d'eau contient un monde et le monde n'est qu'une goutte d'eau. » ? Amusant comme cette phrase s'applique si bien à ces quelques nouvelles.

Toutes et chacune de ces nouvelles ont pour cadre Farinhada, village du Nordeste brésilien. Ne cherchez pas : Farinhada n'existe que dans l'imaginaire de l'auteure et au fil des pages, il s'enracinera dans celui du lecteur. Mais Farinhada est implanté dans le Nordeste, partie du Brésil particulièrement somptueuse mais où la misère l'est aussi in-temporellement : c'était vrai hier et ça l'est de nos jours. Parce que ces nouvelles nous parlent de ce temps, le nôtre : quelques détails contemporains le rappelle.. Les hommes sont toujours les mêmes : les puissants et les pauvres, les aventuriers et ceux qui resteront les semelles collées à cette terre.



Maria Valéria Rezende donne la parole à LA Terre, notre Terre : comme une mère qui reconnaît rien qu'à la foulée ses enfants et leurs personnalités et leurs états d’âme. Comme une mère, elle sait qu'ils partent et reviennent («  Le monde est vaste, et je les veux libres, même si je dois en souffrir. »). Et comme chacun de nous elle éprouve la « saudade » : à écouter le récits de ses enfants ; elle aussi se demande : « La vie est-elle ce que l'on voit, ce dont on rêve, ce que l'on raconte, ce dont on se souvient, ou ce qu'on oublie ? ». Et ce sont ces trois réflexions de La Terre qui organisent le livre. Même pas vingt nouvelles de quelques pages pour nous attacher aux habitants de ce village ; on en croise certains, reconstituons des parentés, des amitiés, des parcours de vie – pas mieux, pas pire que les nôtres - avec des cœurs battants, des espoirs et des revers.



Ces nouvelles sont toujours cocasses et pourtant, elles tordent le cœur. Maria Valéria Rezende a une belle écriture et un style sobre et généreux. La violence des rapports humains n'est pas éludée mais, comme La Terre mère (?) son regard est toujours emprunt de tendresse et de compréhension.



Je me suis beaucoup amusée à l'histoire de Dona Eulalia qui fut heureuse, et ses citoyens aussi, quand son tyran de mari fut contraint à lui lâcher les rênes.

Dans la nouvelle « Le joueur » l'héroïne ,que le mari expose à la fenêtre pour attirer ceux qu'il va plumer, sera aimée pour de vrai et son amoureux combattra avec les armes du mari pour l'emporter dans son beau camion rouge ; et j'imagine comment Fellini aurait pu transposer en image cet bel amour.

Et j'ai bien failli pleurer à l'histoire de Ramiro, l'ami de Préa : « Il faut rêver ».



Lisez, lisez ces nouvelles : je vous espère autant d'émotions que de sources de réflexions.



Merci à Babelio et aux éditions AnaCona, de m'avoir offert ce merveilleux moment de lecture, où les nouvelles sont accompagnées des très belles illustrations de Mauricio Negro. Cette maison d'édition apporte un grand soin pour que les livres qu'elle édite soient aussi de beaux objets : couverture aux couleurs de terre (bien sûr), au toucher doucement granuleux qui s'ouvre sur des pages douces au toucher. C'est cela aussi le plaisir de lire : tourner les pages, la main effleurant le papier, le regard glissant sur la page d'un chapitre à une belle image...Et oui : les liseuses c'est pratique, mais un livre...c'est vraiment plus...sensuel !
Commenter  J’apprécie          122
Le vol de l'ibis rouge

Dans une ville brésilienne, la rencontre improbable entre une prostituée atteinte du sida et qui tente de gagner encore un peu d’argent pour nourrir son enfant et un ouvrier analphabète avide de connaissance.

Pour la première fois depuis longtemps, un homme regarde Irène avec tendresse. La femme, au bout de rouleau et sans espoir, comprend que Rosàlio, une fois la journée de travail harassante, est à la recherche d’autre chose que le sexe. L’homme rêve de pouvoir lire et écrire un jour, car il veut déchiffrer les ouvrages que lui a légués l’Indien, un homme qui fut comme un père pour lui. Il s’aperçoit que la femme sait l’alphabet et lui demande de partager ses connaissances. En échange, il lui raconte des histoires, principalement la sienne, à l’instar des Mille et une nuits, un des livres hérités.

Un récit donc à plusieurs niveaux, entre tendresse et complicité qui s’instaurent entre ces deux rescapés de la vie et les histoires racontées, un parcours cabossé entre esclavage dans la jungle et autres travaux difficiles, rencontres amicales ou toxiques.

Un réel hymne à l’imaginaire face à une réalité violente, obscène, sombre. Deux êtres qui n’attendent plus rien de la vie et que cette rencontre va ouvrir à l’avenir. Manque cette petite étincelle qui distingue les grands romans des autres. Le récit avance et pourtant rien ne décolle, je n’ai pas réussi à être ému par ces deux êtres cabossés.

Déception.
Commenter  J’apprécie          30
Vaste monde

Je remercie Babelio et les éditions Anacaona pour l’envoi de ce livre, que j’ai reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique. Un grand merci également à Paula pour le marque-page et le petit mot accompagnant Vaste monde.



La présentation de l’éditeur, courte et accrocheuse, m’a tout de suite donné envie de découvrir ce qui se passe dans ce « trou perdu ». Recueil d’histoires, entre contes et nouvelles, Vaste monde prend place à Farinhada, dans l’État de Paraíba, au nord-est du Brésil. Maria Valéria Rezende nous conte le quotidien, les habitudes, les croyances des habitants qui peuplent le petit village imaginé par l’auteure, à travers des scènes de vie à la fois ordinaires et extraordinaires. Nous y croisons des personnages attachants et surprenants, qui ne laissent jamais indifférent, et dont certains apparaissent dans plusieurs histoires. Et l’on comprend pourquoi, au fil de la lecture, Farinhada s’apparente à un vaste monde…

L’objet-livre est remarquable. À la couverture colorée invitant à la tourne des pages et au voyage, au texte percutant et drôle, s’ajoutent de très belles illustrations en noir et blanc.



Une écriture poétique et cristalline



L’écriture de Maria Valéria Rezende est un enchantement, magnifiquement relayée par celle de Paula Anacaona – traductrice de l’oeuvre. Sans fioriture, les mots sonnent juste. Et parfois, la langue se délie, avec des détails, des énumérations, des digressions tout à fait inattendus. Un vrai bonheur ! Cela m’a rappelé la plume d’Horacio Quiroga dans ses Contes de la forêt vierge, créant une sensation étrange et exquise de distance et de proximité. Distance car l’on a tôt fait d’imaginer des terres exotiques, avec les noms brésiliens des personnages, villes et autres villages. Proximité car, dans chaque histoire, on suit le parcours d’un personnage, entre réalisme et merveilleux, dont on peut reconnaître la dimension mythologique et donc la portée universelle. Ce sont de vrais héros auxquels nous avons affaire.

Puis, il y a notre chère et précieuse Terre qui s’exprime à son tour à trois reprises. Personnage à part entière, mère nourricière et protectrice portant un regard lucide et bienveillant sur les Hommes.



"LA VOIX DE LA TERRE I

Je les connais tous. Je les reconnais à leurs foulées, et grâce à elles je devine leurs humeurs, leurs sentiments, leurs urgences, leurs paresses, leurs contentements, leurs peines. Je connais leur grandeur et leur mesquinerie. Je suis capable de lire leurs pas quand ils effleurent mon sol dans des courses joyeuses de petits pieds, ou quand ils m’oppriment du poids de vies entières. […]"

Ce double effet – distance et proximité – permet au lecteur d’ouvrir une large fenêtre sur le monde, d’appréhender l’humanité dans sa diversité, celle qui relie et non celle qui sépare… En ce sens, le titre de l’oeuvre est très bien choisi.



Histoires surprenantes et figures émouvantes



Chaque histoire possède un rythme propre et une singularité touchante. À chaque fois, les retournements de situation et les chutes des nouvelles surprennent, alors même qu’à certains moments les Farinhenses semblent vivre au ralenti. Contraste magistralement mené par l’auteure. S’il est impossible d’évoquer ici toutes les nouvelles – il y en a dix-huit ! – certaines m’ont particulièrement marquée, comme "Clins d’oeil", "Le joueur", "Un amour d’un autre monde", "Bonnes nouvelles" et "Il faut rêver". "L’époque où Donna Eulalia fut heureuse" est également un petit bijou. Je vous laisse découvrir ici l’incipit…

"Assis Ténorio se réveilla à deux heures du matin avec l’impression qu’on lui plantait un aiguillon dans le dos, il jura comme un charretier et réveilla d’un coup de coude Dona Eulalia, qui dormait recroquevillée dans un coin du lit pour ne pas gêner son mari. Avant même d’ouvrir les yeux, elle s’excusa, sans savoir de quoi, mais au cas où…"

Plus que des personnages, les protagonistes incarnent de véritables figures. Comme dans les contes, leur psychologie – peu développée – laisse toute la place à l’imaginaire du lecteur. Et si le Brésil peut nous sembler bien loin, à nous autres – lecteurs européens, Vaste monde s’adresse à un large lectorat, la culture brésilienne ne constituant en aucun cas un prélable à la lecture pour l’apprécier. De mon côté, je ne connaissais pas du tout la littérature brésilienne et la découverte fut totale, pour mon plus grand plaisir.



La seule chose qui me manque, dans Vaste monde, est une table des matières, afin de retrouver rapidement une ou plusieurs histoires. Vous savez… comme quand on a une envie soudaine de relire, ici et maintenant, un passage d’un livre. Ou bien lorsqu’on veut le faire découvrir à un(e) ami(e). Anecdotique, me direz-vous ? Oui, sans doute… comparé à la qualité du texte. N’empêche que j’ai quand même inséré des petits post-it colorés avec les titres au début de chaque nouvelle…



Sujets sérieux et humour



Vaste monde est aussi un texte profondément engagé. Engagé, oui, mais sans en avoir l’air… L’impression première d’une succession de faits et d’actions, de la présence de personnages dont la psychologie ne nous est que très peu dévoilée, associée à un humour absolument délicieux – humour lié aux situations mais aussi aux procédés d’écriture, souligne et réhausse la profondeur du propos, met au jour les thèmes fondamentaux abordés tout au long du livre. Les relations humaines, l’émancipation des femmes, l’enfance, l’éducation, la force et la fragilité des hommes, l’idée du voyage y sont mises à l’honneur de façon magistrale.



Lorsqu’on découvre la biographie de Maria Valéria Rezende, dont trois pages sont consacrées à la fin du recueil, on comprend mieux les idées sous-jacentes et la puissance de son écriture. Les combats qu’elle a menés et qu’elle continue de mener, en particulier la lutte contre l’analphabétisme et l’éducation des adultes, nous permettent en effet de mieux saisir à quel point elle s’en est inspirés pour offrir à ses lecteurs une oeuvre sans frontières…



Vaste monde est un énorme COUP DE COEUR. Ce n’est pas un livre que j’ai lu d’une seule traite. Au contraire, j’ai pris le temps de le savourer, de faire des allers-retours entre les nouvelles… J‘aurai plaisir à le relire et à l’offrir à ceux que j’aime !


Lien : http://lecalepindunelectrice..
Commenter  J’apprécie          22
Le vol de l'ibis rouge

Irène va mourir mais se prostitue encore pour la survie d'un enfant confié à une vieille dame.

Rosario n'a pas compris qu'elle voit en lui un client quand elle l'a interpellé dans la rue, et pour acquitter sa dette, il lui confie son trésor : une boîte contenant des livres... qui devient un lien entre eux. Après son travail sur un chantier, il la sort de sa morosité en lui racontant sa vie, errance malheureuse rehaussée de quelques rencontres, et de maigres opportunités. En échange, il lui demande de lui apprendre à lire.



Une écriture indomptée. Les récits de la vie de Rosario s'intercalent dans celui de leurs quotidiens arides, auxquels s'ajoutent les histoires des livres. Pas facile à lire. Mais l'auteur nous donne envie de suivre ces personnages tragiques, ces moins que rien, qui s'ouvrent in extremis à la vie.
Commenter  J’apprécie          20
Vaste monde

Vaste Monde est un recueil de nouvelles assez étonnant.



Au cours de trois parties, les dix-huit textes de cet ouvrage nous présentent la vie des habitants d’un village fictif du Nordeste brésilien. Chaque nouvelle se concentre sur un personnage différent, les uns étant amenés à croiser les autres au fil des textes. Au travers de ces récits, c’est la vie de toute une région qui nous est racontée.



La littérature brésilienne mériterait d’être plus souvent mise en lumière; j’en lis moi-même peu mais je suis chaque fois surprise. Maria Valéria Rezende est une écrivaine peu commune : elle commence la fiction a 60 ans et publie ce titre… qu’elle réécrit totalement quelques quatorze ans plus tard ! Le résultat est étrange, d’une étrangeté qui attire. La romancière a un style bien à elle et vient bousculer la lectrice ou le lecteur. En adaptant sa plume et le ton de chaque récit au caractère de chacun des personnages, elle présente des nouvelles inégales et donc plus ou moins passionnantes en fonction des goûts de la personne qui lit; l’absence de positionnement chronologique peut également se révéler parfois perturbateur, mais ce n’est pas ce qui marque le lecteur, non. C’est l’atmosphère.



En effet, ce qui se dégage de ces lignes est une ambiance quasi hypnotique : on admire ces textes comme différents éléments d’un même tableau. La simplicité se heurte à l’excentricité, la vie provinciale côtoie une présence extra-terrestre, les rêves fous affrontent la rudesse de la réalité. Et le Nordeste brésilien apparaît alors parfois comme en-dehors du temps. Longtemps après la lecture, la richesse des fourmillements intérieurs de cette région, l’odeur de la terre, la sécheresse du soleil, la poussière des routes, le son des déambulations des villageois.e.s, tout ce qui fait l’esprit de cette campagne restent à l’esprit.



Portés par les sublimes illustrations de Mauricio Negro, ces textes humains, authentiques et originaux, teintés d’espoirs et de désespoirs, d’abnégation et de vie dans toute sa dureté et sa beauté sont assez fascinants dans leur genre.
Lien : https://bessiesbazaar.wordpr..
Commenter  J’apprécie          10
Vaste monde

Des petites nouvelles charmantes agréables à lire et qui nous font petit à petit découvrir la vie d'un village brésilien, Farinahda.



On découvre à chaque chapitre de nouveaux personnages qui chacun leur tour, à travers des anecdotes de leur vie, nous font voyager au coeur du mode de vie de la campagne brésilienne entre agriculture et cartel. Farinhada est un village fictif qui sert de point d'ancrage à chacune des histoires racontées. Tous les personnages tissent un lien avec ce petit village et chacun des habitants finissent par se rencontrer.



J'ai beaucoup aimé ce livre écrit avec simplicité et sincérité. Il m'a fait voyager en cette fin d'année! Je le recommande sans modération!

Commenter  J’apprécie          10
Vaste monde

Il me faut parfois une centaine de pages pour entrer dans un livre, me familiariser avec les protagonistes, le lieu et l’époque. Ici, dans Vaste monde, pas le temps pour cela, chaque chapitre est une nouvelle tranche de vie d’un habitant de Farinhada, un village fictif du Nordeste brésilien.



Si cela m’a un peu dérangé lors des premiers chapitres, la qualité de ces petites nouvelles qui s’entremêlent m’a beaucoup plu et a fini par me convaincre. Certaines histoires sont tragiques, d’autres sont drôles. Agréable moment de lecture. Je suis arrivée finalement à visualiser ce petit village avec ces habitants hauts en couleurs, portée par la qualité de l’écriture de Maria Valeria Rezende et par les notes et références brésiliennes qui parsèment le récit. J’aurais aimé que cela dure encore, que ce monde soit encore plus vaste !
Commenter  J’apprécie          10
Vaste monde

Ce roman souffre d'une overdose chez moi de romans qui cumulent les histoires personnelles qui se suivent. A trop de portraits, trop d'histoires, l'on finit par se perdre. Et dernièrement, j'ai l'impression de ne tomber que sur ce genre de romans qui changent de vie à chaque chapitre pour de trop nombreux personnages. Il en va donc ici encore de mon ressenti et de mon expérience littéraire.



Passé cela, il n'en reste pas moins que l'écriture est splendide, poétique, quelques fois un peu naïve. Les messages de l'auteur sont forts et l'on sent une vraie morale pour chacune de ces histoires d'amour ou pas... Toutes les classes sociales sont représentées dans ce village, et chaque vie a son lot de belles surprises, de moments de bonheur intense mais également de drames et d'événements fâcheux. Maria Valéria Rezende brosse le portrait d'une société entière avec ces quelques habitants de Farinhada. Les coutumes, les légendes y sont également importantes. Le Brésil nous est conté autrement, et j'ai beaucoup apprécié cela.



Il faut souligner la beauté de l'objet. Une couverture au grain fort, l'illustration est splendide, les pages sont épaisses et granuleuses, et de bien beaux dessins ponctuent de façon éparse ce roman. Et rien que pour cela, il vaut le coup d'être lu.



Voilà pour moi, ni une déception, ni un coup de coeur....
Commenter  J’apprécie          10
Vaste monde

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Anacaona pour m’avoir gracieusement offert ce titre suite à une opération « Masse Critique ». Je dois l’avouer, le résumé de cet ouvrage m’a intrigué. Retrouver dans un même petit « village fictif du Nordeste brésilien » des personnages aussi divers que des « femmes à poigne, des poètes, des tueurs à gages, des jeunes rêveurs et des prêtres progressistes » avait de quoi éveiller ma curiosité de lecteur !



Le livre m’a plu tout d’abord par sa couverture, très colorée, qui rappelle les peintures rupestres et invite à l’exotisme. J’ai été agréablement surpris de découvrir d’autres illustrations en noir et blanc insérées entre les différents récits qui composent l’ouvrage. Elles ne gênent en rien la lecture mais complètent justement les différentes histoires qui nous sont racontées tant elles reflètent la dimension onirique présente en chacune d’elle.



N’ayant jamais lu de fiction brésilienne, j’ai été un peu perdu dès la première histoire puisque je suis entré dans un univers qui m’était complètement inconnu. Il a fallu que je me familiarise avec la culture brésilienne et avec son vocabulaire si spécifique. Heureusement, certaines notes de bas de page nous éclairent sur quelques points historiques et culturels.



Le recueil est divisé en trois parties qui débutent chacune par un court paragraphe donnant voix à la terre, celle du Brésil. Cette terre ainsi personnifiée prend plaisir à regarder chaque habitant qui la peuple et la foule constamment, telle une mère admirant ses enfants. C’est là l’esprit de ce recueil qui est à la fois une invitation à la réflexion sur l’être humain, sur sa place dans le monde et sur sa relation si particulière à la terre. Après ce court préambule, il nous est enfin permis de découvrir plusieurs histoires se focalisant sur la vie d’un personnage principal. Au fil des différentes lectures, on remarque que certains noms réapparaissent et que certains personnages se croisent, ce qui renforce le réalisme du récit et nous présente le village comme un véritable microcosme indépendant du reste du monde où le temps semble s’être arrêté. Évidemment, j’ai tout de suite pensé aux romans de Jean Giono ou au très beau Joie dans le ciel de l’écrivain suisse CF Ramuz. Tous deux se rapprochent beaucoup de ce recueil.



Même si j’ai préféré certaines histoires à d’autres (comme « Clins d’œil » qui est une très belle nouvelle à chute), je regrette que certaines ne mettent pas plus en avant la sensibilité de leur personnage, et que d’autres manquent cruellement d’action. À mon goût, le « mystique » prend trop souvent le pas sur le « mythique », un des aspects présents de l’œuvre annoncé dans le résumé et qui avait attisé ma curiosité. Ainsi, je me suis quand même ennuyé à la lecture de certaines nouvelles.



J’ai été heureux de découvrir ce pan de la littérature brésilienne qui procure un véritable dépaysement et bouleverse nos habitudes de lecture. Comme l’annonce le résumé, on pose en effet un « regard généreux et tendre » sur la vie des habitants du petit village de Farinhada, tout en appréciant effectivement « une langue simple et savoureuse ».



J’ajoute que l’ouvrage m’est parvenu accompagné d’un gentil mot de la part de l’éditrice. J’ai apprécié cette marque d’attention qui ne renvoie pas une image du livre comme simple produit mais plutôt comme objet de partage et de découverte.

Commenter  J’apprécie          10
Vaste monde

Maria Valeria Rezende a 60 ans lorsqu’elle démarre sa carriére d’écrivaine de fiction. Avec ce livre écrit sous forme de nouvelles liées. Le résultat est des plus réussit !



A Farinhada, dans le Nordeste Brésilien, on découvre l’histoire de divers habitants aux travers de petits contes…



Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Une suite de nouvelles, sous formes de petits contes, chacune racontant l’histoire d’un habitant de cette étrange petite ville fictive. Drame, fantastique, voir même science fiction, on trouve de tout dans ce qui fut d’abord publié en 2001 comme un recueil de nouvelles, puis réécrit par l’auteure en 2015 pour le sortir sous cette forme. Cela reste un recueil mais avec un fil rouge clairement marqué. Avec une écriture simple, mais imagée, l’auteure nous entraine dans cette ville dans laquelle on aimerait bien se balader, pour entendre ces histoires de vives voix.



Il faut reconnaitre que j’apprécie ce genre de livre. Et que les illustrations qui ont été ajoutées à cette édition sont des plus plaisantes. Ce livre se lit relativement vite mais on en sort en se souvenant d’un bon nombres des histoires, bien que certaine soient un peu moins bonnes que les autres, comme toujours dans ce type de recueil. mais celui-ci nous parle d’un coin du monde qui nous reste relativement inconnu. Alors découvrons le !
Commenter  J’apprécie          00
Vaste monde

J’ai renfermé Vaste monde avec la sensation de dire au revoir à une ville où j’aurais passé des vacances, non pas ces escapades hâtives où on ne fait que voir rapidement la ville, mais ces vacances où on a la chance de prendre le temps de flâner dans les rues et de connaître les habitants. J’ai adoré ce livre ! Il est composé de plusieurs chapitres et chacun d’entre eux est consacré à un habitant de Farinhada, ce petit village perdu au fin fond du Nordeste brésilien. L’auteure Maria Valéria Rezende écrit ce roman dans un langage simple et poétique, et y décrit d’une manière très humaine ses personnages. On ne peut qu’être touché par Préa, un homme naïf et bienveillant, qu’un jour monte tout en haut du clocher de l’église pour prouver son amour à sa bien-aimée. De là-haut, il la voit partir avec un autre, mais il réalise aussi comme le monde est vaste.

Il y a beaucoup d’autres personnages pour lesquels on se prend d’affection, comme le père Franz, ce prêtre allemand progressiste qui a décidé de vivre à Farinhada pour lutter contre les injustices et les propriétaires terriens tout-puissants qui oppriment les paysans.

En lisant Vaste monde j’avais l’impression de visiter un petit village du Nordeste, avec ses maisons simples, sa petite place qui abrite tous les petits et grands événements des Farinhenses ; ce livre m’a fait rencontrer des personnages doux et d’autres personnages ignobles, comme c’est le cas du député Assis Ténorio et ses hommes de main.

C’est une lecture agréable, où on retrouve une touche d’humour et de réalisme magique, bien que les descriptions soient pour la plupart très réalistes.

Je ne peut que le recommander !
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Maria Valéria Rezende (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8195 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}