Marie-France Chevron

C’était un matin calme, entre mer et montagne. Brune comme la nuit et belle comme le jour, les yeux grands ouverts sur le monde alentour, Mee est née,… Seul à ses côtés, un arbre veille sur elle et la regarde grandir, doucement… Un jour, dans un souffle, il lui confie qu’il lui faudra bientôt partir, qu’un papa et une maman, que pour elle, l’attendent quelque part. Il lui demande seulement d’emporter ses rêves avec elle mais aussi un peu de ses racines, qui sont les siennes aussi…

Mon avis : Comment faire une critique d’un tel album sans avoir peur de ne pas en rendre tous les ressentis de lecture… Si j’avais eu un IPod, je vous aurais seulement laissé une ribambelle de petits cœurs rouges, tous gonflés de poésie, de délicatesse, de tendresse, de douceur et d’espoir… que vous dire de plus… Je suis littéralement subjuguée par la beauté de cet ouvrage qui traite d’un sujet délicat puisqu’il s’agit de l’adoption… On n’a pas envie de le lire à un enfant, mais de le murmurer, doucement, tout doucement en se laissant emporter par les mots mais aussi par les superbes illustrations qui l’accompagnent si harmonieusement avec leurs teintes pastelles. Même le papier choisi est irréprochable, pour en faire également un magnifique objet livre… A offrir sans hésiter à tous les parents d’un enfant né une deuxième fois… pour qu’ils puissent partager avec lui cette si touchante déclaration d’amour…

Nota bene : un message de l'éditeur se trouve en dernière page " Les éditions Limonade respectent l'enfance; aucune petite main n'a été utilisée pour créer ce livre "

Public : A partir de cinq - six ans, en lecture accompagnée, même si l’enfant ne percevra pas toutes les nuances si jeune. (nombreuses métaphores)

Si vous voulez vous rendre sur le blog de l’auteure, Marie-France Chevron, vous pouvez suivre cette adresse :

http://fees-et-geste.blogspot.fr/

Si vous voulez vous rendre sur le blog de l’illustratrice, Agnès Domergue, vous pouvez suivre cette adresse :

http://agdoalto.blogspot.fr/

J'ai beaucoup apprécié cette lecture. D'abord les grandes illustrations sont très belles, peut-être un peu trop sombres à mon goût parfois.

Ensuite, le thème des gens du voyage n'est pas souvent traité, en tout cas rarement avec autant de délicatesse. Ici ce qui les concerne est transposé dans la vie de la pie : besoin de liberté, importance de la famille, mauvaise réputation, crainte des autres, la fierté... Un album en forme d'hymne à la liberté.

Bien que destiné aux très jeunes lecteurs, "L'amour lapin" pourrait tout aussi bien être lu par leurs parents. Car il raconte l'histoire de Nougat, un lapin tellement aimé par son maître qu'il devient trop gros pour sa cage, puis même pour sa chambre.



Il s'agit alors de faire un choix : comment le garder alors qu'il est à l'étroit ? Comment le laisser partir alors qu'il l'aime tant ?

À conseiller aux enfants ayant une amitié exclusive, mais c'est aussi le dilemme des parents de grands adolescents !

Encore un roman de la collection GINKO des éditions Voce Verso qui considère les enfants comme des êtres intelligents.

Gipsy : tel est le nom donné à cette jolie pie orpheline et blessée, recueillie par Manu, enfant nomade qui voyage tout au long de l'année sur les routes, de villages en villages, dans la roulotte de ses parents. Avec ce jeune garçon et sa famille, Gipsy déambule au gré des vents et découvre le monde avec émerveillement...



Gipsy, qu'on croit pouvoir caresser du bout des doigts tant son plumage et les couleurs de son habit nous paraissent réaliste. Gipsy, dont le regard malicieux crée instantanément une complicité avec le lecteur et nous y attache...



Dans ce très bel album où l'expressivité des traits est proprement fascinante, nous suivons l'histoire narrée par cette petite pie tombée du nid et qui va trouver un nouveau foyer qui va l'accepter pleinement telle qu'elle est et lui enseigner les belles et essentielles valeurs de la vie que sont l'amour et la liberté.



Gipsy nous raconte son histoire et nous entraîne dès la première planche dans le sillage de son cri de faible petit oiseau, au plumage ébouriffé, qui avec sa tête inclinée et son regard curieux et innocent planté dans celui doté des mêmes vertus de Manu ferait fondre tous les cœurs. A partir de ce moment, impossible de ne pas se prêter au jeu : on vole et vogue avec Gipsy et avec elle, on découvre le monde, avec elle, on est ébloui par la mer et l'immense ciel bleu qui l'entoure, avec elle on revit la magie mais aussi l'inquiétude face à la première neige blanche...



Mais Gipsy, c'est aussi la métaphore filée de la vie sur les routes, avec les joies et les contraintes qu'elle implique : nouveaux paysages, nouveaux amis, mais aussi perte de repères, difficulté de l'attachement et bien sûr, la méfiance que suscite le mode de vie nomade...Gipsy doit faire face au courroux des autres oiseaux qui craignent qu'elle vole leur nid, leurs possessions, la pie a la réputation d'être voleuse...Mais il en faut plus pour atteindre Gipsy, qui n'a pas besoin de possessions matérielles et va nous faire découvrir le trésor qu'elle possède, le plus précieux en réalité.



Il se dégage de cet album poétique et profondément touchant une grande beauté, tant au niveau des illustrations qui envoûtent le regard mais aussi de ses beaux messages. Au milieu de cette fragrance joyeuse et aérienne vient également s'imbriquer un léger parfum de tristesse et de mélancolie, un sentiment étrange et difficilement définissable, que l'on pourrait ressentir à la fin de vacances. Pour ma part, nous étions spécialistes du sauvetage d'oisillons égarés dans ma famille et je me rappelle avec autant émotion et un pincement au cœur du moment lumineux mais aussi douloureux où l'on laisse l'oiseau reprendre son envol, en espérant qu'il ne nous oubliera pas...Doux souvenirs...



Gipsy la vagabonde curieuse et malicieuse, c'est surtout la promesse d'un voyage où la palette du monde et les nuances infinies de ses couleurs radieuses vient éblouir nos âmes. Une belle ode à la liberté et une tendre philosophie de vie qui nous ramène avec délicatesse à l'essentiel.
Lien : http://wp.me/p12Kl4-zw

C'est avec plaisir que j'ai découvert mon livre "Parfum mémé" pour la masse critique jeunesse et c'est ma 1ère participation. Je remercie les éditions Voce Verso.

Le hasard fait bien les choses, j'adore ma grand-mère et les grands parents ont une place très importante dans ma famille.

J'ai apprécié cette lecture que j'ai partagé avec mon fils de 7 ans.

Un livre coloré qui donne envie d'être ouvert très très vite ! Je l'ai reçu hier, c'est vous dire !

C'est l'histoire de Mémé, une femme très maniaque, tirée à 4 épingles avec un chignon impeccable...

Mais parfois mémé se lâche...et c'est détonnant !



Un livre drôle, décalé, avec des dessins très réussis qui nous laisse imaginer cette chère Mémé... dans tous ces états !

Heureusement que le livre n'émet pas d'odeurs !



Mémé c'est la grand-mère qui écoute ses petits-enfants, qui les conseille et les aime ! Un beau portrait qui me rappelle ma "mamie Mireille".



Ce livre se lit facilement, mon fils va le relire seul encore longtemps !

Un bon moment, nous nous sommes bien marrés !

Qu'on se le dise, "l'amour lapin" est un titre exclusivement jeunesse, la 4ème de couverture ne laissera aucune équivoque.



Ne vous attendez pas à une distribution folle de personnages sautillant ci et là à ne plus pouvoir les compter, il n'y en aura qu'un avec un pompon.



Il n'y en a qu'un mais il semblerait qu'il a profité de gourmandises pour tous ceux qui ne sont pas là.



Son jeune maître se demande d'ailleurs si il n'a pas nourri Nougat ( c'est le lapin) avec trop de tendresse.



Une tendresse au moins grosse comme ça ( je tend les bras, vous regardez?).







C'est donc l'histoire d'amitié de Nougat et de ...on ne sait pas son nom, le jeune narrateur qui a trouvé Nougat dans un poulailler( puisqu'on vous le dit).



Bref.



Pourquoi ce lapin touche à présent le plafond avec ses oreilles?



Bonne question.







L'auteure posera habilement avec le cas de Nougat le propos de l'acquisition et l'entretien d'un animal de compagnie.



C'est un acte de confiance, une vraie responsabilité.



Cela demande également de se détacher de sa grosse envie d'amour et de câlins à donner ou à recevoir, afin de se tourner vers les besoins de l'animal.







La leçon devient amusante et décalée avec ce lapin qui remplit une chambre entière.



Et pourtant, les inquiétudes du narrateur seront les mêmes que pour un tout petit format.



Et si il se fait écraser?



( quoi qu'on se ferait plutôt du souci pour les voitures ou les vélos, entre nous).



Alors va t-il le laisser un peu sortir malgré ses inquiétudes?







La suite va être tout aussi délirantes.



Il y aura dans cette situation cocasse un brin de poésie.







Les illustrations de Céline Azorin sont chouettes, tendres et originales.



Il y a dans son esthétique des rappels à plusieurs techniques, pastels, sérigraphies de couleurs et gravures sur bois.



Tout est fondu avec harmonie.



Une Première Lecture surréaliste, on aime.

Quel bel album, sobre et épuré ! Les dessins sont magnifiques et précis, fins et doux. Le ton du texte est bien fidèle à celui d'une fable, de par le choix des mots et les références qu'on peut retrouver (dont une de mes blagues préférées) et un rythme parfait pour la lecture à haute voix

Et , quelle chute ! J'en suis restée coîte.

à conseiller à partir de 7 ans

C'est l'histoire d'une pie tombée du nid et recueillie par une famille nomade. Ensemble, ils parcourent le monde en roulotte. Devenue Gipsy, la petite pie nous dit combien elle est heureuse.

C'est un conte sur l'amitié, la liberté. Gipsy nous apprend qu'il faut peu pour être heureux. Elle se sent protégée par sa famille d'adoption alors qu'elle a dû tourner le dos à ceux de son espèce.

Un texte rempli de tendresse ; des illustrations chaleureuses renforcent l'impression de cocon.

Fadoli, c’est l’album que j’ai demandé en priorité, celui que j’attendais avec le plus d’impatience. Les illustrations de Mathilde Magnan et cette histoire de « fées » m’avaient intriguée ; j’étais curieuse de découvrir le traitement de cette histoire. Finalement, même si j’ai aimé et suis complètement sous le charme du visuel, il m’a manqué un petit truc pour aller jusqu’au coup de cœur.

Ce qui m’a surtout surprise, c’est la très grande brièveté du texte. Je sais qu’il n’y a pas forcément besoin de beaucoup de mots pour raconter une histoire (certains albums en sont complètement dénués et ça fonctionne très bien ainsi) mais ici, seules 3 ou 4 phrases habillent la quarantaine de pages ; et les idées sont entièrement reprises dans la quatrième de couverture. J’aurais aimé que l’auteure aille un peu plus loin dans son propos, qu’elle développe un peu plus la réflexion. Malgré tout, le message, aussi court soit-il, est positif, garde toute sa force et donc reste très intéressant à découvrir.

A mon sens, Fadoli est un petit garçon différent des autres (peut-être peut-on le rapprocher des enfants atteints d’autisme ?) qui vit dans une bulle qu’il s’est créée, peuplée de créatures merveilleuses, un peu comme dans un rêve. Ainsi, quand les autres se moquent de lui, il se réfugie dans cet univers féerique digne d’un rêve éveillé… et il rit. Doux message.

Le côté féerique imaginaire est parfaitement retranscrit par les magnifiques illustrations. C’est, à mon sens, le très gros point fort de cet album. En plein page, généralement étalées sur deux feuillets, les créations de Mathilde Magnan sont de vraies œuvres d’art, de véritables tableaux. Les illustrations se révèlent à nos yeux ébahis et les gros plans du petit garçon (pied, joue, nez…) qui sont accompagnés de détails extérieurs (généralement des animaux), font tout le charme de cet ouvrage. C’est beau. Vraiment !

Fadoli est un album qui laisse beaucoup de place à l’imagination et à l’interprétation du lecteur. Je suis sûre que chacun y verra le message qu’il souhaite y trouver. Et si vous n’êtes pas encore convaincus, un simple coup d’œil aux illustrations devrait suffire !
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Après une première lecture sur les familles monoparentales expliqués aux enfants, je me suis attaquée à un autre sujet délicat, qui est l’adoption. Je suis vraiment tombée sous le charme de ce livre. Les illustrations sont une pure merveille. Même le papier a été choisit en circonstance. Et que dire de l’histoire qui est si poétique et remplit d’émotions. On passe vraiment un bon moment à découvrir l’histoire de cette petite fille et de sa deuxième naissance avec ces nouveaux parents.
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Le printemps est de retour, le temps est doux et bon. Voilà qu’un oisillon tombe de son nid. Manu décide de l’héberger pour le soigner. C’est à partir de ce moment que Gipsy la pie va devenir l’amie éternelle de Manu.



La famille de Manu est nomade et se déplace de villes en villes en caravane. C’est avec plaisir que Gipsy la pie déploie ces ailes à la découverte du monde et des saisons même si elle se fait repousser par les siens. Elle sait qu’elle aura toujours un foyer aimant. Et ce qu’elle préfère par-dessus tout, c’est voir le diamant dans les yeux de son ami lorsqu’elle se pose sur lui et qu’il l’appelle par son nom.



Un magnifique livre jeunesse avec une douce histoire, des dessins incroyables et un très agréable touché papier. Le livre se regarde avant d’être lu tellement les dessins sont délicats et magnifiques. La pie n’est pas forcément un animal très apprécié tout autant que son cri très particulier, mais ici il est sublimé. Un vent de liberté souffle entre les mots et les harmonieuses teintes. Un magnifique travail abouti de Marie-France Chevron et Mathilde Magnan. L’idée, très bonne, aussi d’assimiler l’animal, le prénom de l’animal avec les gens du voyage et cette notion de voleur. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences.



Un gros coup de cœur de lecture à travers ce magnifique album qui ravira autant les petits que les grands. Un très beau travail de fond et de forme des deux créatrices d’histoire au talent immense.
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Un magnifique petit livre, tant du point de vue du texte que des illustrations, pour traiter de l'adoption.

Tout en douceur.



Mee est une petite fille qui a grandi sans famille. Un arbre veille sur elle et un jour, lui explique qu'elle doit entreprendre un voyage, pour rencontrer ses parents. Mee voyage sur les nuages, s'accroche aux étoiles et se pose mille et une question. A quoi ça ressemble, une maman? Et un papa?



Un texte beau et émouvant, des illustrations pleines de poésies.



Un pur moment de bonheur.

: De quoi parle ce livre?

Mémé nous mettra au parfum et ça sera étonnant.

Le thème est simple et chouette.

Une petite-fille nous racontera sa "Mémé".

C'est vu avec sa jeune hauteur, avec ce qu'elle sait d'elle mais aussi ce qu'elle observera.



Mémé a ses habitudes, elle est carrée comme l'on dit. Tout est toujours nettoyé, rangé.

C'est presque une raison d'être, veiller à ce que chaque chose trouve sa place.

La petite-fille semble bien avoir trouvé la sienne auprès de sa Mémé, le personnage est rassurant et plein d'expérience.



Au travers de sa petite héroïne et avec tendresse, l'auteure Marie-France zerolo parlera de leurs moments complices et le dernier sera...détonnant. C'est le mot. Mémé n'est pas si parfaite pour une adulte ni si discrète.

"... je ne sais pas pourquoi tous les enfants voulaient être avec elle. Mémé n'est pas spécialement drôle. Elle n'est pas non plus gaie ou souriante. Je sais juste qu'à côté d'elle, on se sent bien. Quand je lui parle de mes problèmes, Mémé m'écoute..."

Un genre Premier Roman qui parlera sans doute à beaucoup de lecteurs et qui peut-être délivrera la parole des petits lecteurs avec de grands lecteurs, de ceux qui ont des mémés, de ceux qui les fréquentent, ceux qui les voient peu ou ceux qui n'en ont pas.

« L’amour lapin » explore les sentiments de l’enfant pour son animal domestique et le transpose dans le monde de l’imagination. L’amour du petit garçon pour son lapin est envahissant. Le lapin grandit et occupe une place démesurée dans la vie de l’enfant. La maman lui suggère de le laisser partir. L’enfant l’aime-t-il assez pour accepter son départ? L’aime-t-il trop ?... Marie France Zerolo (pour le texte) et Céline Azorin (pour les dessins) ouvrent les portes de l’imaginaire. Texte et dessins permettent au jeune lecteur de « s’envoler » vers d’autres mondes, comme Nougat le lapin. L’amour accepte la liberté de l’être chéri….

Les éditions Voce Verso présentent un beau livre, au format agréable, à la typographie soignée. Les dessins favorisent l’évasion. A conseiller aux parents (pour la lecture du soir) et aux jeunes lecteurs (à partir de 7 ans).

Merci à Babelio et à son opération Masse Critique et aux éditions Voce Verso pour cette découverte.

Dans ce roman nous suivons successivement trois personnages et un corbeau. " À coeur ouvert" raconte une histoire d'amour qui se crée et s'arrange grâce à un oiseau doué de parole. Cependant ce corbeau "cupidon" veut que cet amour se tisse pour une raison, que nous découvrons au fil de ces pages.

Ce roman est, je trouve, plutôt compliqué à résumer. Est ce en partie lié à son côté original ?

D'ailleurs son originalité et son aspect surprenant pourraient, peut-être, être considérés comme une force. Un livre qui sort des sentiers battus, cela vous tenterai ?

Cependant, pour moi ça ne l'a pas fait. Cette expérience de lecture ne m'a pas convaincue. Je n'ai apprécier ni l'histoire, ni les personnages. Mais je peux, tout de même vous dire que je voulais connaitre le fin mot de ce récit. J'avais une certaine fascination étrange pour celui-ci.

J'espère que ce livre trouvera son lectorat.



Je remercie, en conclusion, Babelio et les éditions courtes et longues qui m'ont offert l'opportunité de découvrir ce livre.

(Livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique)



Ça faisait une plombe que je n'avais plus lu un "pré-roman" de littérature jeunesse. Et puis, le hasard faisant bien les choses, me voici face à une (re)découverte de quelques petites choses.



D'une maison d'édition d'abord, Voce verso, que je ne connaissais pas, et de sa collection Ginko qui s'adresse spécifiquement aux tous jeunes lecteurs de la tranche d'âge des 6 à 8 ans. Elle leur propose des histoires qui, c'est vrai, offrent ce bel équilibre d'humour, de légèreté et de recherche de sens que j'ai trouvé dans ce livre.



La redécouverte de lire une petite histoire condensée et illustrée, dont il est naturel de profiter en prenant son temps et en laissant son inconscient réagir au fur et à mesure du déroulement de l'histoire. Je dirais que ce livre a été un interlude : comme si je quittais un moment mon autoroute de littérature adulte avalée à 100 à l'heure pour une petite balade au calme en pleine campagne, à regarder le paysage! Rafraîchissant :)



Bon, un petit pitch à présent! L'amour lapin c'est simplement l'histoire d'un petit garçon qui trouve un petit lapin et l'adopte. Et s'y attache... très fort. Trop fort ? Sa maman le pense, mais lui laissera cheminer vers cette réflexion. L'enfant fait donc face aux premières questions sur l'amour et ses limites, la relation saine à l'autre. Sa maman qui lui dit par exemple "tu sais, Paul, l'amour ça devrait toujours être léger".



Plus il l'aime, plus son lapin grandit. Plus il est grand, plus grand sont les soucis qui s'ensuivent... Une vision de l'amour qui trouve une part de vérité à mes yeux.



Mais finalement, un des messages les plus forts de ce livre est selon moi celui qui fait comprendre aux enfants que l'amour des animaux n'est pas forcément l'amour "peluche", l'amour "gavage", l'amour "reste dans cette cage dorée" qui est trop souvent l'amour actuel qu'ont les humains pour les animaux.



Bref, j'ai bien aimé ce livre. Mais je n'ai également pas pu m'empêcher de penser à mon neveu à qui j'avais, dès avant sa lecture, pensé offrir ce livre. Il est déjà tellement sensible, tellement poreux à pleins d'interrogations, le pauvre si je lui rajoute ça en plus! Le véritable défi de ce type de livre pour moi, c'est de les faire lire aux enfants qui en ont besoin. Et je pense que c'est sur ce souhait, que je vais simplement le déposer dans la boîte à livre du voisin et espérer qu'il tombe entre de bonnes mains ;)

Un album « hallucinant » dans tous les sens du terme. A lire de préférence accompagné.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..

Retrouvons notre chère Agnès Domergue, rencontrée pour la première fois sur les contes en haïkus de Il était une fois... et qui cette fois collabore avec Marie-France Chevron.

Mee est un album parlant de l'adoption, de façon simple et poétique. Mee, le personnage de la petite fille que l'on suit, se pose beaucoup de questions sur les parents: est-ce qu'un papa est doux, est-ce qu'une maman sent bon, est-ce que les parents apprennent à marcher...

Il y a énormément de symbolique dans cet album, ne serait-ce que dans l'arbre, déjà. En effet les racines de l'arbre sont les racines que nous avons en chacun de nous, qui définit une partie de ce que nous sommes, en témoigne ce que dit l'arbre à Mee: "mais emporte avec toi, tes rêves et un peu de mes racines, qui sont les tiennes aussi...". L'étoile aussi, qui tout d'abord pourrait faire penser à l'étoile du destin, mais aussi la représentation des parents si on lit une première fois l'album; mais encore une fois il y a une citation assez explicite par rapport à cela: "Tous les enfants viennent des étoiles, des étoiles qu'il y a dans les yeux de leurs parents. Ton étoile est là, Mee, regarde et accroche-toi!"

Les illustrations sont vraiment très belles, les couleurs très douces, conférant à l'ensemble une certaine chaleur. Le personnage de Mee est vraiment très mignon! Il y a une illustration en particulier qui m'a fait sourire, c'est celle où l'on voit une partie d'un instrument à cordes, à en croire les quatre cordes et l'ouïe sur laquelle Mee est endormie, sans oublier évidemment la forme caractéristique de la table... Je penche pour le violon alto (pour rappel, Agnès Domergue est altiste dans le quatuor Antarès, et donc le fait qu'elle ait dessiné un alto est un joli clin d'oeil), mais c'est peut-être une conclusion un peu trop hâtive?

Enfin j'ai été frappé par la poésie incroyablement présente dans le texte, déjà par la répétitions des sons "a", "en/an", "ou", "oi"... Il y a même par moments des effets de rimes, des jeux de répétitions d'un même mot... et je ne peux finir mon commentaire sans parler de la plus belle expression jamais lue jusqu'à maintenant, toute lecture confondue, alors que Mee se retrouve finalement dans les bras de ses parents adoptifs: "Mee, belle, belle petite fille née, une deuxième fois..." Déjà cette phrase vient étayer tout ce que je viens de dire en ce qui concerne la poésie du texte, par les assonances et les répétitions, ainsi que les points de suspensions qui invitent à imaginer la suite qu'on espère forcément heureuse; mais surtout je trouve que le fait de dire qu'un enfant, lorsqu'il est adopté, naît une seconde fois, c'est vraiment très fort. Et finir l'album sur ça est vraiment un coup génial! (oui, je suis tout excité)



En conclusion, l'album est un véritable petit bijou de synesthésie: Agnès Domergue et Marie-France Chevron combinent sur un même support l'ouïe, la vue, le toucher, l'odorat. Un album qui ferait frémir de plaisir les symbolistes, mais qui avant tout saura apporter un peu de poésie en chacun d'entre nous. Ce qui est d'autant plus fort, c'est que c'est un album qui touche forcément tout le monde puisque l'absence d'un cadre spatio-temporel rend vraiment l'histoire atemporelle et universelle. C'est une lecture destinée aussi bien aux petits qu'aux grands; personnellement, c'est un véritable coup de coeur!
Lien : http://lesjeuneslettres.blog..

Monsieur Licorne se sent seul. Il décide donc d’explorer la Terre et ses continents à la recherche du bonheur.



Vaste programme me direz-vous de présenter la recherche du bonheur à des enfants. On est à la limite du devoir de philosophie. Et pourtant le sujet est ici traité avec humour et sagesse, un duo de qualités fort appréciable. En effet, Monsieur Licorne a la chance de rencontrer sur chaque continent un animal pour le guider dans ses recherches.



Au bout du voyage Monsieur Licorne trouvera en la personne de Madame Zèbre la réponse à son voyage. La fin est un peu convenue mais correspond pour le coup aux enfants à qui se destine ce bel album (que j’aurais d’ailleurs aimé un peu plus grand dans le format).



Les illustrations colorées et les formes rondes de Nicolas Gouny m’ont séduites dès le départ. La tête de sa licorne m’a bien fait sourire, je trouve qu’elle a un léger brin d’arrogance dans le regard (ça doit être inhérent à son espère je pense).



Ce livre séduira à coup sûr les enfants et les conduiront à philosopher sans qu’ils s’en aperçoivent. Je pense l’essayer pendant ma prochaine heure du conte, il devrait avoir son petit succès.
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tout en douceur tout en tendresse, parler de l'adoption comme un poème
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