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Citations de Marie-France Desmaray (101)


Ils déferlaient, s'engouffrant par vagues successives et houleuses ; un raz-de-marée humain envahit le grand hall du hangar. Ils se dispersaient ici et là, par petits groupes, s'égaillaient derrière des guides qui devaient hurler pour se faire entendre, dans une confusion générale. Les nombreuse fenêtres ouvertes sur l'extérieur ne parvenaient plus à dissiper les remugles d'eaux de Cologne viciées par la sueur.
Elles ne voulaient pas se laisser gagner par l'affolement, mais n'en menaient pas large. Louise serrait fermement Rose contre sa poitrine, Juliette se pressait contre elle et s'agrippait à sa jupe pour ne pas la perdre dans la foule. Une fois débarquées, elles avaient emboîté le pas des femmes de la Croix-Rouge et des congrégations de sœurs qui accompagnaient tous les nouveau arrivants à l'intérieur du grand hangar, sur le quai 21, quai d'immigration de Halifax.
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Quant à Andrew, il cultivait un amour inconsidéré de la langue française, entretenu par de longues années d’études en littérature, suivies d’un poste de professeur de français à l’université. Une passion qu’il partageait avec sa femme, et tous deux achetaient régulièrement des romans ou albums de contes au Comptoir du livre, la librairie francophone de la rue Alverstone à Winnipeg, ou chez Kirouac à Saint-Boniface. Malgré tout, cela ne l’empêchait pas d’être convaincu que l’anglais était la langue d’avenir des affaires et que ses enfants n’avaient pas d’autre choix que de la maîtriser parfaitement.
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"Louise avait bougé dans son sommeil. Il s’était déshabillé rapidement et glissé dans le lit. Il savait que c’était mal, mais il fallait qu’il le fasse, il n’était plus lui-même". Page 18

"La petite Vendéenne, c’est ainsi qu’on la surnommait à Saint-Simon. Son arrivée au village il y a quelques mois avait excité les curiosités et ravivé les commérages. Une fille seule, enceinte par la grâce du Saint-Esprit, commentaient certaines langues acerbes, allant même jusqu’à traiter insidieusement de vilaine houlère (truite qui met bas – par extension, jeune fille de mauvaise vie qui a eu des enfants." Page 19

"Dis maman c’est qui mon papa ? C’est la maîtresse qui nous a demandé. Moi j’ai dit que j’avais une maman mais pas de papa. Tout le monde a ri, mais la maîtresse a tapé sur la table. Mais si tu as un papa. Et je suis sûre qu’il veille sur toi de là-haut. "Page 300

"Je le sais, moi, au fond, que vous le voyiez quand il quittait son lit pour venir trouver ma couche." Page 396
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Elle était devenue étrangère au pays qui l’avait vue naître. Si dans les premiers jours elle en conçut du chagrin, très vite elle admit que c’est elle qui avait changé. Les gens d’ici ne la reconnaissaient plus, ne l’appelaient plus que « la Canadienne », d’un air circonspect. Certains l’enviaient, concevaient de la jalousie qu’elle ait réussi dans ce pays qui les faisait rêver, d’autres au contraire, à la mémoire revêche, surtout parmi les plus anciens, disaient qu’elle était devenue bien bêcheuse, qu’elle la ramenait moins quand elle avait quitté la bourrine avec sa drôlesse dans le ventre, presque trente ans auparavant. Ils avaient raison.
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Elle se savait incomprise par eux tous, ce qui renforçait son déchirement et le sentiment d’être écartelée entre ses deux terres, celle de ses racines, et l’autre d’adoption. Dans ses premiers courriers, elle justifia sa décision par le besoin vital de se ressourcer après toutes les tragédies traversées, dont la principale, la perte de son cher mari, Marius, mort au combat. Elle leur assura ne pas envisager une longue absence. Elle était sincère.
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Dans nos petites paroisses, tout se sait et certaines bonnes âmes charitables raffolent du placotage.
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Elle est marrante, cette petite, un rien l’amuse, lança la mémé. Et elle a du caractère qui promet. Elle a refusé net que je l’habille tout à l’heure, elle voulait à tout prix le faire seule.
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Jamais elle n'avait entendu ses parents se plaindre, ils acceptaient leur condition modeste comme un état des choses naturel, se satisfaisaient en toute humilité de ce que la terre et le travail pouvaient leur offrir.
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Je suis indignée par la loi sur les Indiens. Elle est discriminatoire et toujours aussi scélérate depuis 1876. Les modifications de 1951 accordent aux gouvernements provinciaux le droit de retirer des enfants à leurs familles sous le prétexte de les protéger de parents sous influence de substances toxiques ou d'alcool.
Ces explications affolèrent Justine.
- Tu penses que Gabin a été enlevé à ses parents ?
- Disons qu'on a dû les convaincre que leur fils bénéficierait d'une meilleure éducation hors de la réserve. Sauf que, bien souvent, la réalité n'est pas aussi glorieuse. Il suffit de voir ce qui se passe depuis des années dans les pensionnats. Un scandale, tenu sous silence. Je n'invente rien, crois-moi, je l'ai vécu !
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Depuis ses débuts en qualité de domestique, elle avait soigneusement économisé ses gages et chaque semaine elle recomptait un à un ses sous, prenant plaisir à faire sonner les pièces. Mais ce péculene suffirait pas à mener à bien son projet et, pour lemettre à exécution, il lui faudrait encore des mois. Et cela, c'était hors de question. Quand une solution s'imposa à son esprit, elle eut honte. Puis se ressaisit aussitôt.
- Je n'ai pas le choix.
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C’était son habitude de s’enflammer aussi vite qu’un feu de prairie, et son mari le lui reprochait assez souvent. Elle tourna les talons, mettant fin à la discussion, mais bien décidée à ne pas abandonner la partie.
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J’envie ta liberté d’esprit. Mais passons à autre chose, nous sommes là pour nous amuser et non penser à des sujets qui fâchent.
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Pourquoi n’aurais-je pas le droit de rêver à un destin autre que celui auquel on me destine ?
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Le chagrin la submergeait. Le moindre petit mot gentil, la moindre prévenance de sa mère et de sa tante désarmées par la situation provoquaient un torrent de larmes.
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Les mauvaises graines, on ne les mélange pas aux autres.
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Je vous trouve belle, Louise. Vous êtes une femme intelligente, sûrement plus que moi, pauvre vieux gars célibataire, simple pêcheur du port de la Louippe à Bouin. Je ne cesse de penser à vous. Alors accepteriez-vous que je vienne vous chercher un de ces dimanches pour que nous fassions un brin connaissance ?
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La faim lui tenaillait tellement l’estomac qu’elle ne parvenait plus à réfléchir posément, d’autant qu’une odeur de friture émoustillante s’échappait d’une baraque pas très loin.
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L’océan s’offrait dans toute sa splendeur. L’émotion la submergea. Les pulsations de son cœur décéléraient, elle inspira profondément une bouffée d’air vivifiante. Et elle imagina ses enfants au Manitoba qui, en raison du décalage horaire, devaient juste se lever. Par association d’idées, elle songea qu’il lui faudrait envoyer un télégramme à Rose pour la prévenir des derniers événements.
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La honte venait de s’abattre sur leur famille, tout le monde allait le savoir, ils seraient la risée de tous. Ce furent les premières pensées du père de la jeune fille ; Adeline et Louise, elles, se rongeaient les sangs en imaginant déjà le pire.
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Elle n’avait même plus la force de s’énerver face à cet homme qui se moquait d’elle. Toutes ses bonnes résolutions s’effondrèrent. Elle ne pouvait plus contenir ses larmes, la désillusion était trop forte.
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