Noah a tout pour être heureuse. Un mécène vient de lui faire confiance en lui commandant trois énormes sculptures pour sa collection, et elle s'est créé en plein Paris un atelier dans lequel elle se sent bien. Cependant, lorsque son mari pénètre dans ce lieu un soir, elle comprend alors combien elle souffre et se sent à l'étroit dans une vie construite en tous points contre le souvenir.
Noah a en effet passé son enfance sur l'île de Gorée, au Sénégal , elle jouait avec les enfants des rues, était heureuse bien sûr, mais le jouet évident et fragile de parents jeunes en quête d'une vie hors normes.
Voici un joli roman, sympathique, qui conte avec un fourmillement de détails intéressants l'enfance d'une petite fille, seule blanche au milieu d'un peuple bardé de codes silencieux, intégrée mais différente.
J'en ai aimé l'ambiance, les questionnements, l'esprit. J'ai cependant trouvé l'écriture assez simple (même si j'ai bien compris que c'était la voix d'une enfant qui s'exprimait souvent). Le tout m'a bien semblé également parfois manquer un peu de densité, friser le conventionnel, surtout lorsqu'il s'agit de dresser le portrait d'une Noah adulte en rupture. Pourtant, le sentiment de lecture que l'on retient au terme des dernières pages, au final, est plutôt agréable. Les cheveux, blonds et bouclés, du personnage principal volent d'ailleurs encore dans ma mémoire... J'avoue, j'ai aimé cette petite fille maigrichonne qui porte aux nues l'art de la débrouillardise.
Je ne regrette donc pas mon choix, ce titre étant un des ouvrages que j'ai sélectionné pour la dernière opération Masse Critique de Babélio, et celui que j'ai reçu.
Une lecture sur ce que l'âge adulte reçoit en héritage de son enfance.
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