Citations de Marion Achard (84)
Depuis des mois, les lois antijuives se succèdent.
Les Juifs ne peuvent plus être propriétaires.
Ils ne peuvent plus être médecin ou sage-femme. Enseignant. Artiste ou chanteur.
Ils n'ont plus le droit d'utiliser les téléphones.
Ni de posséder un récepteur radio.
Dans la zone occupée, ils n'ont même plus le droit d'aller jouer dans les parcs publics.
Mais tu dis toujours que l'obéissance sans esprit critique est la vertu des imbéciles !
Les souffrances de ceux qui étaient revenus des camps n’intéressaient personne.
Pire, elles gênaient !
Un sentiment de culpabilité habitait ceux qui étaient restés vivants !
Cette incapacité d'entendre et de comprendre nous a amenés à imposer le silence à ceux qui auraient dû témoigner.
Il n'y a pas d'âge pour le courage.
A cette époque-là, nous pensions que la guerre serait bientôt finie et qu'en attendant, nous pouvions nous accommoder des privations.
En octobre 1940, la politique du maréchal Pétain, copiée sur le régime hitlérien, se met en place.
Ils nous séparent, ils nous effacent.
Armand, ils nous font disparaître !
C'était la première fois que j'entendais ce mot : génocide. Inventé en 1944, pour l'occasion... Si je puis dire... Génocide... Holocauste... Shoah... Tous ces mots pour essayer de nommer ce que rien ne peut décrire. L'horreur humaine la plus absolue. L'abomination.
C’était la première fois que j’entendais ce mot: génocide. Inventé en 1944, pour l’occasion… Si je puis dire… Génocide… Holocauste… Shoah… Tous ces mots pour essayer de nommer ce que rien ne peut décrire. L’horreur humaine la plus absolue. L’abomination.
Il ne faut pas laisser la peur obscurcir notre jugement.
Les gens détournent le regard. La répression est partout et personne ne réagit.
Longtemps, je me suis demandé en regardant les gens... Et lui ? Et elle ? Et lui ? Elle ? Est-ce qu'ils nous auraient dénoncés ?
T'es jamais sérieux ? Jamais ! C'est bien trop triste.
Les gens font semblant de ne rien voir, mais les délateurs sont partout.
Ils pensent que je n'ai pas l'âge de comprendre. Mais j'ai l'âge de comprendre....et celui d'avoir peur.
Ils nous séparent, ils nous effacent.
Mais tu dis toujours que l’obéissance sans esprit critique est le vertu des imbéciles !
Vivre sans maison, sans travail, sans école, ou avec peu de nourriture. Nous pensions que les Juifs arrêtés partaient travailler en Allemagne. Nous ne nous doutions pas que quelque chose, ailleurs, s’orchestrait minutieusement. Que la machine était en route. Que l’ombre avançait et qu’elle menait à l’impensable.
A cette époque-là, nous pensions que la guerre serait bientôt finie et qu’en attendant, nous pouvions nous accommoder des privations.
Je vois bien qu'aujourd'hui, ce qui nous a profondément marqués s'efface. Les derniers survivants de la Shoah sont en train de s'éteindre. Et avec eux, leur mémoire.
Alors il faut rester vigilant. Et encore et toujours briser le silence.
Et se souvenir que l'homme est aussi capable de ça.