Une douche chaude finit de me vider la tête des images du passé. je me lave de ces cris, de ces pleurs et laisse le tout couler par la bonde d’évacuation. Mes larmes se mêlent à l’eau et s’en vont silencieusement.
« – Repose-toi. On reparlera de tout ça plus tard. Chut…
Je continue de la border, de la cajoler pour qu’elle plonge dans le sommeil. Ses joues sont marbrées et rougies par les larmes, ses cheveux lui collent dans le cou mais elle reste la plus belle femme que je connaisse. Elle me hante depuis dix ans. Et dès son retour dans ma vie, elle est devenue une obsession. Je suis attiré par elle, tout en la détestant. Elle a foutu mon existence en l’air. Mes rêves, mes espoirs sont anéantis. Que vais-je faire d’elle ? »
- Tu es dans mes pensées, dans mes respirations, dans les battements de mon cœur.
Les coeurs des roses camouflent les marques indélébiles de ma souffrance. Plantes épineuses qui enfonceront leurs crocs dans mes anciens bourreaux. Cinq noms, cinq cicatrices, cinq fleurs.
Ironique comme retournement de situation.
Aujourd’hui je ne pourrais être comblée que par celui que je voulais anéantir. En conclusion, je suis l’artisan de ma propre destruction.
«𝕀𝕣𝕠𝕟𝕚𝕢𝕦𝕖 𝕔𝕠𝕞𝕞𝕖 𝕣𝕖𝕥𝕠𝕦𝕣𝕟𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥 𝕕𝕖 𝕤𝕚𝕥𝕦𝕒𝕥𝕚𝕠𝕟. 𝔸𝕦𝕛𝕠𝕦𝕣𝕕’𝕙𝕦𝕚 𝕛𝕖 𝕟𝕖 𝕡𝕠𝕦𝕣𝕣𝕒𝕚𝕤 ê𝕥𝕣𝕖 𝕔𝕠𝕞𝕓𝕝é𝕖 𝕢𝕦𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕔𝕖𝕝𝕦𝕚 𝕢𝕦𝕖 𝕛𝕖 𝕧𝕠𝕦𝕝𝕒𝕚𝕤 𝕒𝕟é𝕒𝕟𝕥𝕚𝕣. 𝔼𝕟 𝕔𝕠𝕟𝕔𝕝𝕦𝕤𝕚𝕠𝕟, 𝕛𝕖 𝕤𝕦𝕚𝕤 𝕝’𝕒𝕣𝕥𝕚𝕤𝕒𝕟 𝕕𝕖 𝕞𝕒 𝕡𝕣𝕠𝕡𝕣𝕖 𝕕𝕖𝕤𝕥𝕣𝕦𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟.»
Je suis fascinée par sa présence, son autorité naturelle. Je suis certaine qu'il me traque. Il ne se cache pas de m'observer et s'en amuse même. C'est effrayant et excitant.
-Ce que tu as surpris, quand tu m’as espionné, reprend-il, n’était pas ce que je pense. Juste une manière de mettre en rage ton frère, pour le pousser à réagir. Je ne te considère pas comme une souka. Tu es forte et honnête. Tu sais ce que tu veux et ce qui te fout en colère. Je ne veux pas que tu croies ce que tu m’as entendu dire. Ce n’était que des mensonges.
Mon silence perdure. Je le laisse parler. Plus il le fera, plus il sera en position de faiblesse et je pourrai alors me venger. Et frapper là où ça fait mal.
-Réponds-moi, tu dois admettre que ce que je disais ne t’était pas destiné… Je mens souvent, c’est préférable plutôt que tuer et torturer, non? Tromper, duper, trahir, c’est mon quotidien. Putain, mais dis quelque chose! Tu es aussi en tort que moi de toute façon, tu n’avais pas à m’épier! s’énerve-t-il en me secouant l’épaule.
"- Je suis là, moi.
Surprise, je relève la tête vers lui et vois dans ses yeux ce que signifient vraiment ces quelques mots. Serait-ce envisageable qu’il puisse aller jusque-là ? Pour que je lui pardonne ? Me veut-il à ce point ?
- Je ne peux pas te demander ça, je lui souffle, sonnée par ce qu’il me propose, et tout ce qui en découlerait.
- Je ferai tout ce qu’il faut. Pour toi ! Je serai ce que tu veux ! Une épaule pour te consoler, un mur pour te soutenir, une arme pour te défendre ou te rendre justice."
Contre le véritable mal, on ne trouve réparation que de deux manières : le pardon absolu ou la vengeance mortelle. Et jamais je ne pardonnerai ce que j’ai subi.