Citations de Mark Sullivan (55)
Je veux apprendre à être heureuse. Je ne désire rien d'autre : du bonheur, chaque jour, jusqu'à la fin de ma vie.
Je me suis heurté à une sorte d’amnésie collective concernant l’Italie et les Italiens d’après-guerre. Si le jour J, les campagnes alliées en Europe occidentale et les braves gens qui ont risqué leur vie pour protéger des Juifs dans divers pays européens ont fait couler des flots d’encre, l’occupation allemande de l’Italie et l’appui d’un réseau clandestin catholique qui permit de sauver des Juifs italiens n’ont suscité qu’un intérêt limité. Quelque 60 000 soldats alliés sont tombés au combat pour la libération de l’Italie. Environ 140 000 Italiens sont morts pendant l’occupation nazie. Et, pourtant, il y a peu d’écrits sur la bataille d’Italie, dénommée le « front oublié » par certains historiens.
Les possibilités de l'existence sont infinies.
Peut-être suffirait-il de pas grand-chose pour que l'avenir existe ? Il fallait d'abord juste l'imaginer. Le rêver.
Je veux apprendre à être heureuse. Je ne désire rien d'autre : du bonheur, chaque jour, jusqu'à la fin de ma vie. Parfois, il vient naturellement à nous. Mais la plupart du temps, il faut aller le chercher. [...] Et comment ça se trouve ? [...] On commence par chercher ce qui est positif autour de soi. Et il faut être reconnaissant une fois qu'on l'a trouvé.
Nous ne pouvons pas cesser d'aimer notre prochain à cause de la peur, Pino. Sans l'amour, tout est perdu.
D'une certaine façon, je me déteste moi-même. Mais j'ai des ordres. L'hiver arrive. Mon pays est assiégé. Sans nourriture, la population mourra de faim. Ici, en Italie, je passe pour un criminel. De retour chez moi, je serai un héros de l'ombre. Le bien, le mal, c'est juste une question de point de vue, non ?
Le spectacle des soldats russes repus détruisant sciemment de la bonne nourriture sous les yeux de la population affamée emplit Emil de colère. Qu'avaient-ils fait à Joseph Staline pour mériter cela ? Pourquoi chasser de braves paysans de leurs terres et laisser des innocents mourir de faim ? Comment un Dieu juste, bon et bienveillant permet-il de telles atrocités ?
Son regard s'est perdu au-delà du lac, vers ses Alpes bien-aimées qui se dressaient comme des cathédrales improbables dans le ciel d'été. Il a repris du chianti. Ses yeux se sont voilés, et le silence est retombé. Le vieil homme était loin, très loin.
Et il faut avoir foi en Dieu, en l'univers, en un lendemain meilleur, même si cette fois n'est pas toujours méritée.
Après tout, même quand le ciel devient écarlate et menaçant, je reste convaincu que si on a la chance d'être en vie, il faut être reconnaissant pour le miracle de chaque instant, chaque jour, quels que soient les problèmes.
La vie est un changement permanent. Et à moins d'être capable d'en apprécier le comique, le changement est presque toujours un drame, voire une tragédie.
On ne sait jamais ce qu'il va se passer, ce qu'on va voir, qui va entrer dans notre vie ou qui va en sortir.
L'existence reste pour moi un étonnement permanent.
Les nuages se dissipèrent, dévoilant les champs d'éboulis et la chaîne des Dolomites, la plus grande des cathédrales de Dieu en Italie : une succession de flèches de calcaire, dont dix-huit culminaient à trois mille mètres. Elles montaient à l'assaut du ciel, dominant le monde telle une gigantesque couronne d'épines gris pâle.
-- La foi est une créature étrange, commenta le cardinal. Un peu comme un faucon qui niche très longtemps au même endroit, puis il s'en va au loin, parfois pendant des années, avant de revenir plus fort que jamais.
On aurait dit que l'Italie et lui-même étaient condamnés à un châtiment éternel. Quelles scènes de sauvagerie l'attendaient encore au tournant? Qui serait la prochaine victime? Et de quelle horrible façon?
La tempête avait cessé depuis longtemps et on respirait un bon air frais. Le ciel était clair d'un bleu de cobalt, pur et limpide.
Le bosquet de pins et de sapins ressemblait à un labyrinthe. L'air y était frais et le sol meuble.
La surface du lac, habituellement bleu argenté, reflétait ce jour-là les couleurs flamboyantes de l'automne.