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Citations de Martin Lings (126)


Les choses se trouvent cachées dans leurs opposés,
et, sans l'existence des opposés,
Celui qui oppose ne serait pas manifesté.
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Tu n'auras pas plus besoin de négation que d'affirmation, car Celui dont l'etre est nécessaire est déjà affirmé avant que tu l'affirmes, et ce dont l'être est impossible est déjà néant avant que tu ne le nies.
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L'intensité de la Manifestation divine varie d'une personne à une autre, sans qu'on puisse à cet égard établir aucune règle, ses modes n'étant pas constants... Dieu se révèle à chacun selon sa capacité de recevoir les manifestations de Sa Très Sainte Beauté.
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Les arabesques qui remplissent les palmettes, les rosaces et autres ornements marginaux sont reliés de plusieurs façons à l’arbre, et servent souvent de cadre qui entourent l’ensemble de la page. Par nature l’arabesque, qui tient davantage de la vigne que de l’arbre, n’indique pas de direction, bien qu’elle puisse donner l’indication claire d’une tendance, et ceci est de toute évidence l’une de ses fonctions principales dans l’enluminure coranique.

En même temps, et en vertu de sa nature insaisissable, elle constitue par elle-même une présence mystérieuse et supra-formelle. Elle est aussi, comme l’arbre, une présence de la vie et, là où elle sert d’arrière-fond au texte, elle rehausse l’effet des lettres en tant que véhicules du Verbe vivant.

En outre, par son rythme, par sa répétition constante, à intervalles réguliers, des mêmes motifs, en particulier de la petite palmette, elle fait penser aux récitations rythmiques du Coran qui ont lieu, selon la tradition, non seulement sur terre, mais à tous les échelons de l’univers. (p. 202)
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On ne peut pas verser à boire quand on n’a pas de boisson (= Ism).
On ne peut pas verser à boire quand on n’a pas de coupe (= Qalb).
On ne peut pas verser à boire sans faire de mouvement (= Dikr).
On ne peut pas verser à boire sans que la coupe soit vide (= Faqr).

Ism : l’Élément divin
Dikr : l’Acte divin et humain
Qalb : le Lieu humain et divin
Faqr : le Vide humain

Là où est le Nom (Ism), la doit être le Cœur (Qalb) ; car le Nom exige un réceptacle. S’il n’exigeait pas de réceptacle, il ne se manifesterait pas dans le langage humain.

Là où est le Nom, là doit être l’Invocation (Dikr) ; car le Nom veut être assimilé et réalisé ; Dieu a révélé son Nom pour que l’homme en vive.

Là où est le Cœur, là doit être le Nom ; car la raison d’être du Cœur est de contenir Dieu ; d’être un habitacle pour la Présence divine.

Là où est le Cœur, là doit être la Vertu (Faqr) ; car le Cœur doit être pur pour pouvoir recevoir la divine Présence que lui offre le Nom.

Là où est l’Invocation, là doit être la Vertu ; car l’Invocation, étant un acte, exige une intention ; étant le meilleur des actes, elle exige la meilleure des intentions. Or la bonne intention est la Vertu.

Là où est la Vertu, là doit être l’Invocation ; car la Vertu a sa fin dans la Voie vers Dieu ; elle n’a pas sa fin en elle-même, pas plus que l’homme n’a sa fin en lui-même. La raison suffisante de la Vertu est dans sa Source divine, et l’Invocation est la Voie qui mène de l’humain au Divin. Ici et maintenant ; dans l’Un et par l’Un. (Frithjof Schuon, "Verset à boire", pp. 142-143)
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Dans le Coran, l’idée de Miséricorde et le symbole de l’eau – en particulier de la pluie – sont d’une certaine manière inséparables. Et il faut y inclure l’idée de Révélation (tanzîl), qui signifie littéralement « descente ». Le Tout-Miséricordieux « fait descendre » et la Révélation et la pluie, et toutes deux sont appelées « Miséricorde » dans tout le Coran, qui en parle comme de « donneuses de vie ». La connexion des trois idées est si étroite qu’on peut aller jusqu’à voir la pluie comme une partie intégrante de la Révélation, qu’elle prolonge, pour ainsi dire, afin qu’en pénétrant le monde matériel, la divine Miséricorde puisse atteindre les derniers confins de la Création ; et accomplir le rite de l’ablution, c’est s’identifier, dans le monde de la matière, à cette vague de Miséricorde et remonter avec elle, comme la marée, vers le Principe, car la purification est un retour vers notre origine. De même, l’Islam – littéralement « soumission » – n’est rien d’autre que la non-résistance à la force du courant de cette marée qui reflue.
(…)
Si l’on se demandait comment ce symbolisme peut concilier avec le Déluge, qui a dépeuplé la terre, on devrait se souvenir que, quoique ce soit la pluie qui a déclenché le Déluge, le cataclysme lui-même est représenté dans le Coran comme une mer démontée. L’un des fils de Noé s’y est noyé et a été emporté par une vague ; or l’eau agitée est un symbole de vanité et d’illusion, les vagues étant autant d’images des accidents et vicissitudes de la vie, « irréelles »(1) par rapport à l’eau elle-même dont elles sont incapables d’altérer la véritable nature.

Il est révélateur que dans le verset des Ténèbres (Coran : 24, 40), qui suit presque le verset de la Lumière, plus connu, les actions des incrédules, juste après avoir été comparées dans leur vanité à un mirage dans le désert où l’homme assoiffé croit voir de l’eau, sont tout de suite après comparées à ce qui, en fait, est de l’eau, mais qui, « par accident », s’est tellement éloigné de sa véritable nature qu’il en est devenu semblable à un mirage : une mer dans la tempête et la nuit.

(1) La glace et les vagues sont des symboles parallèles, représentant respectivement la rigidité (ou la fragilité) et l’instabilité de ce monde assujetti aux formes. (pp. 101-102 & 108)
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Le Coran, souvent appelé Livre de la Vérité, pourrait aussi s’appeler Livre de la Miséricorde, puisqu’à l’exception d’une seule, toutes ses sourate s’ouvrent par les mots BismiLlâhi al-Rahmân al-Rahîm, Au Nom de Dieu, l’infiniment Bon, l’incommensurablement Miséricordieux. L’identité de l’Infinitude et de la Miséricorde est affirmée dans le verset : Ma Miséricorde embrasse toute chose (Coran : 7, 156).

Le premier de ces deux Noms de Miséricorde, al-Rahmân, est lié au Nom al-Muhît, Celui qui englobe ; et par extension, ce mot a aussi le sens d’océan. Comme le ciel bleu, et le manteau bleu de la Vierge, les mers (maria en latin), puisqu’elles entourent les terres, sont le symbole de la Miséricorde infinie. Ce Nom al-Rahmân pourrait presque se traduire par « l’Infiniment Compréhensif », ce qui permettrait d’indiquer la relation cognitive profonde, pas du tout évidente à première vue, qui existe entre la Miséricorde et la Vérité, symbolisées toutes les deux par la même couleur.

Le second Nom de Miséricorde, al-Rahîm, l’incommensurablement Miséricordieux, est, aussi par extension, l’un des noms du Prophète. Tandis que le premier Nom désigne la divine Source de Miséricorde, le second rend compte de toute Miséricorde manifestée ; et nous trouvons ici la raison pour laquelle le vert est considéré, tout à fait généralement, comme la couleur de l’Islam. Le jaune est la couleur de la manifestation, et le vert est une fusion de bleu et de jaune, donc de Miséricorde et de manifestation. Le Coran parle bien des vêtements verts que portent au Paradis les âmes des bienheureux, sans oublier que le Paradis lui-même, symbolisé par les oasis du désert, et appelé en arabe le Jardin, est toujours imaginé verdoyant.

Mais si cette couleur secondaire, ou composée, représente la religion elle-même, il n’y a aucun doute que, par une ellipse typiquement musulmane – l’Islam aime s’appuyer sur la racine même des choses – le bleu, plutôt que le vert, est la couleur dominante de l’art musulman. Il existe plusieurs célèbres Mosquées Bleues, et il en existe nombre d’autres auxquelles on pourrait tout aussi bien donner ce nom ; et dans les manuscrits du Coran, outre l’évident amour du bleu chez les enlumineurs, il semble y avoir une règle, non écrite, que chaque fois qu’un fragment de texte ou une ornementation sera entouré d’un cadre, la bordure la plus extérieure sera bleue, comme pour illustrer le verset cité plus haut : Ma Miséricorde embrasse toute chose. (pp. 66-67)
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Le monde d’aujourd’hui est un chaos d’opinions et d’aspirations désordonnées : le soi-disant « monde libre » est un chaos fluide ; la partie totalitaire du monde moderne est un chaos rigide. Par opposition, le monde ancien constituait toujours un ordre, c’est-à-dire une hiérarchie de concepts, chacun au niveau qui lui est propre. Le chaos a été provoqué, nous l’avons vu, par le « télescopage » humaniste de la hiérarchie jusqu’au niveau psychique, et par l’intrusion, dans les considérations terrestres, d’aspirations vers l’autre monde, frustrées et perverties.

L’homme, en raison de sa véritable nature, ne peut pas ne pas adorer ; si sa perspective est coupée du plan spirituel, il trouvera un « dieu » à adorer à un niveau inférieur, dotant ainsi quelque chose de relatif ce qui seul appartient à l’Absolu. D’où l’existence aujourd’hui de tant de « mots tout-puissants » comme « liberté », « égalité », « instruction », « science », « civilisation », mots qu’il suffit de prononcer pour qu’une multitude d’âmes se prosterne en une adoration infra-rationnelle.

Les superstitions de la liberté et de l’égalité ne sont pas seulement le résultat mais aussi, en partie, la cause du désordre général, car chacune, à sa manière, est une révolte contre la hiérarchie ; et elles sont d’autant plus pernicieuses qu’elles sont des perversions de deux des élans les plus élevés de l’homme. Corruptio optimi pessima, la corruption du meilleur est la pire ; mais il suffit de rétablir l’ordre ancien, et les deux idoles en question s’évanouiront de ce monde (laissant ainsi la place aux aspirations terrestres légitimes vers la liberté et l’égalité) et, transformées, reprendront leur place au sommet même de la hiérarchie.

Le désir de liberté est avant tout désir de Dieu, la Liberté Absolue étant un aspect essentiel de la Divinité. Ainsi, dans l’Hindouisme, l’état spirituel suprême qui marque la fin de la voie mystique est désigné par le terme de délivrance (moksha), car c’est un état d’union (yoga) avec l’Absolu, l’Infini et l’Éternel, qui permet l’affranchissement des liens de la relativité. C’est évidemment, avant tout, cet affranchissement auquel le Christ faisait référence lorsqu’il disait : « Recherchez la connaissance, car la connaissance vous rendra libre », étant donné que la connaissance directe, la Gnose, signifie l’union avec l’objet de la connaissance, c’est-à-dire avec Dieu. (pp. 59-60)
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De toutes les communautés traditionnelles encore actuellement plus ou moins vivantes, c'est probablement les Indiens d'Amérique qui sont, grâce à leur mode de vie ancestral, les plus sensibles à la sainteté du macrocosme. C'est pourquoi ils voient cette vaste destruction, qu'ils pensent imminente eux aussi, sous un angle purement positif, comme un acte divin de normalisation qui fera table rase de toutes les constructions par lesquelles l'homme a défiguré et désacralisé la face vénérable de la terre, – d’où l’expression de Jour de la Purification qui désigne chez eux cet événement, attendu depuis longtemps.

Dans l’Islam, l’événement est également prédit, et dans des termes que les Indiens trouveraient rassurants. Ceci ne doit pas nous surprendre, puisqu'en dépit de nombreuses différences entre ces deux perspectives, l’Islam est toujours resté profondément conscient de ses origines nomades. Il a en outre un double droit à sa prétention à la primordialité, l’un rétrospectif, en tant que retour à la religion préjudaïque d’Abraham, et l’autre prospectif, en vertu de sa place au seuil du nouvel Âge primordial. Le Coran déclare expressément qu’avant la fin toutes les villes seront soit totalement détruites, soit durement châtiées ; et on peut présumer que cela aura été précédé par une frénésie de développement urbain, car, lorsqu’on l’a interrogé sur les signes qui annonceraient la proximité du dernier jour, le Prophète a en particulier mentionné l’excessive hauteur des futures constructions humaines. (p. 98)
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Et c'est Lui qui, de l'eau, a créé l'homme.
(Coran : 25, 54)

Dans les rites d'ablution, l'élément eau, avec lequel celui qui accomplit le rite s'identifie pour ainsi dire lui-même, peut symboliser la pureté originelle de la nature humaine telle qu'elle a été créée ; le rite remet alors en mémoire l'état de perfection humaine. En même temps, il symbolise l'identification avec la pure bénédiction qui est l'essence de la mer d'eau douce des eaux supérieures ; à un niveau encore supérieur, il symbolise l'identification avec la substance de tout l'Univers créé ; mais son sens le plus élevé est l'Identité suprême, l'immersion ou l'extinction de l'être dans les eaux de l'infinie Vérité Une.

Elles sont vraiment les Eaux réelles, et l'élément terrestre n'en est qu'une ombre lointaine.

Il ne faudrait d'ailleurs pas s'imaginer que c'est l'homme qui a choisi l'élément eau comme symbole, sous prétexte qu'elle purifie et désaltère ; c'est l'inverse qui est vrai, c'est-à-dire que l'eau apaise la soif et purifie parce que, indépendamment de tout choix humain, elle est, et a toujours été, un symbole de l'Essence pure qui satisfait éternellement la soif de tous les désirs. En tant que tel, l'élément possède en lui-même le pouvoir de réveiller la mémoire de l'homme, et jusqu'à un certain point sans même que l'homme en ait consciemment l'intention. (pp. 79-80)
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Les deux natures de l'Homme Universel sont représentées par le Sceau de Salomon, dont les triangles supérieur et inférieur figurent respectivement la Nature divine et la nature humaine.

En vertu de cette dualité, il est le médiateur entre le Ciel et la terre, et c'est cette fonction que vise le Coran, par exemple lorsque la sourate de la Révélation Distincte (al-Furqân) parle de lui comme d'un isthme (barzakh) :

Et c'est Lui qui a séparé les deux mers, l'une douce et fraîche, l'autre salée et amère, et qui a mis entre elles un isthme, une barrière infranchissable. (Coran : 25, 53)

C'est dans son Cœur seul que la mer douce de l'autre monde peut rencontrer la mer salée de ce monde-ci, et en raison de cette rencontre, sa nature humaine elle-même est la plus noble et la meilleure de toutes les choses terrestres, comme l'affirme la sourate de la Figue (al-Tîn) :

En vérité, Nous avons créé l'homme dans la plus belle rectitude. (Coran : 95, 4)

La proximité du Ciel, qui résulte de la présence de l'Homme Universel, fait même parfois cesser de façon perceptible les lois de la terre, tout comme la lune pâlit à l'approche du jour. C'est à de tels moments qu'un miracle peut se produire, comme celui de l'eau changée en vin, ou du pied qui laisse une empreinte sur le rocher mais aucune sur le sable.

De même que par le Sceau de Salomon, la fonction centrale de médiateur est aussi symbolisée par la Croix, autre symbole de l'Homme Universel, l'horizontale représentant l'ampleur de sa nature terrestre, et la verticale son exaltation céleste.

Enfin, le croissant de lune est encore un autre de ses symboles, car, pareil à une coupe, il montre sa fonction de réception de la Grâce divine, et en même temps, pareil aux cornes du taureau, il montre sa majesté, sa fonction de dispensateur de cette Grâce à travers l'Univers entier.

Béni soit Celui qui a fait descendre la révélation distincte sur son serviteur afin qu'il puisse être pour tous les mondes un avertisseur.
(Coran : 25, 1) (pp. 31-33)
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L'une des erreurs de « celui qui part à la recherche de Dieu » est de permettre à sa conception de la divine transcendance de ne laisser nulle place à la connaissance de l'immanence divine.

Le cheikh dit à ce sujet :

De tous les hommes, les plus éloignés de leur Seigneur sont ceux qui dépassent la mesure dans leur affirmation de Son incomparabilité.

Il dit encore :

Il ne s'agit pas d'affirmer Son incomparabilité au-delà de toute mesure, mais de Le connaître par analogie.

Il ne s'agit pas de connaître Dieu en levant le voile, mais de Le connaître dans le voile même.

Les comparaisons fondées sur la certitude de Son unité valent mieux que les abstractions de celui qui est voilé de Son unité.

Un jour, dans un site naturel d'une insurpassable grandeur, un disciple du cheikh dit, en montrant de la main les montagnes dressant leurs cimes enneigées au-dessus des versants boisés, le ciel bleu, les nuages blancs et le soleil à demi voilé : « Dieu est comme cela. » Sans doute, pour amener ses disciples à saisir d'une compréhension qui ne fût pas seulement mentale, que, sans Dieu, toutes ces choses offertes à leurs yeux s'évanouiraient en un instant. Le même Maître a dit encore : « Dans la caverne, le Prophète a enseigné à Abû Bakr les mystères du nom divin. Une toile d'araignée empêcha les infidèles d'entrer. Cette toile est la doctrine métaphysique qui sépare le monde profane de la gnose et la gnose du monde profane. La toile d’araignée est l'extériorisation du soi. »

Il alla jusqu'à expliquer que les cercles concentriques représentent la transcendance, car ils figurent la hiérarchie des mondes l'un au-dessus de l'autre ; l'incomparabilité du soi, son absolue transcendance étant représentées soit par la circonférence la plus extérieure, soit par le centre, selon que l'on considère son aspect de totalité qui embrasse tout, ou son aspect d'intériorité. Les rayons qui relient les différents cercles entre eux représentent l'immanence divine qui nous permet d'établir des comparaisons et de relever des analogies. Chaque point d'intersection du rayon et de la circonférence est un sanctuaire de la Présence divine qui permet d'affirmer « Dieu est comme cela », ou même « C'est Dieu » ; et chaque point, sur chaque circonférence, ayant virtuellement son rayon qui le relie au centre, chaque point peut être le lieu de manifestation d'un secret.

Mais, ceux qui « affirment au-delà de toute mesure son incomparabilité » sont ceux qui considèrent seulement les cercles ; ils sont, « de tous les hommes, les plus éloignés de leur Seigneur » parce qu'en refusant de considérer les rayons ils se privent de toute relation avec Dieu et ils privent le monde de toute signification symbolique. (pp. 239-240)
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"J'avais l'habitude de me réjouir intensément de ce qui devint une visite annuelle de Martin Lings, au cours de laquelle j'avais une chance d'envisager avec lui quelques unes de ses découvertes intérieures, soit dans le monde de Shakespeare, soit dans celui du Soufisme.Un des plus grands legs de Martin Lings -abstraction faite de ses aperçus sur la vraie signification de nombreuses pièces de Shakespeare et sa remarquable biographie du Prophète Mohammed- est assurément son rappel opportune que le Soufisme, dont il était un éminent partisan, fut toujours au coeur spirituel de l'Islam, réitérant constamment les vérités sacrées et inébranlables de l'amour, de la compassion et du pardon, lesquels semblent bien résider aux sources mêmes de la lumière qui illumine nos ténèbres et qui, si elle illumine nos coeurs, peut engendrer la paix que nous cherchons tous.Je prie qu'une paix lumineuse enveloppe à présent l'esprit disparu du cher Martin Lings..."
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"Un des grands privilèges de ma vie fut d'avoir connu le Dr.Martin Lings, que je rencontrai pour la première fois à l'occasion de mon parrainage de la Temenos Academy, parrainage qui résulta à son tour d'une présentation du Dr Kathleen Raine par Sir laurence Van der Post.Ces trois personnages remarquables m'ont fourni, ainsi qu'à bien d'autres, une inspiration et un soutien immenses.Leur absence de la scène appauvrit le monde, et cet appauvrissement découle du fait qu'ils nous rappelaient constamment cette dimension invisible de notre existence, dimension qui forme le modèle sous-jascent à toute manifestation et que l'on a si cruellement et brutalement maltraité à notre époque.
Le Dr Martin Lings, quant à lui, voyait sous la surface des choses, et nous aidait à percer le voile derrière lequel réside le sens du sacré de tant de mystères de la vie.Il nous aidait à regarder au-delà de la littéralité, et de comprendre qu'il y a de multiples couches de significations au sein de l'univers caché- chose que la science commence eenfin à admettre par la reconnaissance d'un ordre et d'une harmonie inhérente au monde autour de nous et en nous-mêmes."
S.A.R.Le Prince de Gales
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Le point de départ de l'ésotérisme est la conscience que l'âme a gardé de la nécessité de regagner le Paradis perdu de l'Eden où, grâce à l'Arbre de Vie et aux Fleuves de Vie, elle avait accés à l'Esprit.En d'autres termes, son aspiration initiale est sa nostalgie de l'Esprit -sa nostalgie de Dieu, pourrait-on dire, puisque l'Esprit ouvre sur la Divinité.
Or, si celui qui Le cherche est un homme (au sens masculin du terme), il peut arriver que l'Esprit, afin d'engager plus aisément toutes les puissances de l'âme dans la voie spirituelle, soit vu sous son aspect féminin complémentaire, et donc personnifié par une femme.On en a un exemple dans La Divine Comédie, où Béatrice, la bien-Aimée de Dante, symbolise l'un des aspects de l'Esprit.A partir du Paradis terrestre, situé au sommet de la Montagne du Purgatoire, c'est elle qui le guide à travers les Cieux.
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(...) Martin Lings était, dans le monde islamique, une des voix occidentales les plus éloquentes et les plus sereines.A travers son oeuvre riche et variée, (...) Lings a transmis une certaine vision du sacré telle que l'incarne le Soufisme, la dimension ésotérique et spirituelle de l'Islam.
Il combinait une vatse connaissance et une érudition méticuleuse, une sensibilité poétique et une élégance d'expression qui rendaient accessibles les sujets les plus profonds, et passionnaient les très nombreux auditeurs qui affluaient à ses conférences.(...)
A une époque où l'on profère tant d'absurdité sur les "chocs des civilisations", et où l'Islam est assiégé, l'oeuvre de Martin Lings apparaît comme un phare.
Hommage à Martin Lings, Shusha Guppy
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Il est arrivé maintes fois que la réponse à la question: "Qu'est-ce que le symbolisme?" ait transformé une vie de fond en comble lorsqu'en a été comprise toute la profondeur.Et on peut aller jusqu'à affirmer que la plupart des problèmes du monde actuel découlent de l'ignorance de cette réponse.
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La rencontre entre René Guénon et Martin Lings eut une grande influence sur ce que l’on nomme l’Ecole traditionnelle (madrasat al-turāth) laquelle dénonce le matérialisme du monde moderne et lui oppose la sagesse présente au cœur de chaque religion révélée que ce soit l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Judaïsme, le Christianisme ou l’Islam. Cette sagesse est la lumière primordiale (al-nūr al-fitrī) que Dieu plaça dans le cœur de chaque homme, lumière par laquelle les hommes peuvent rejoindre la Vérité :
« Tourne ta face en pur monothéiste (hanīf an) en direction de la Religion : telle est la nature originelle (fitra) selon laquelle Dieu a façonné les hommes. Nul ne peut changer la Création de Dieu. Telle est la Religion immuable mais la plupart des hommes sont dans l’ignorance. » (Cor. 30 : 30)
Martin Lings vécut dans la lumière de cette guidée jusqu’au terme de sa vie bénie.
Hommage à Martin Lings, Son Excellence Le Cheikh' Ali Jum'a
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"Ainsi, si tu me vois ému jusqu'aux larmes,
Ne t'imagine pas que leur source est malheur,
C'est d'emerveillement reconnaissant qu'elles coulent.
Gloire soit à Lui, le Seigneur, le Roi,
qui donne au-delà de tout calcul."

Ce poème exprime que tout un chacun à notre époque peut "voir" et "entendre", si seulement il ouvre ses yeux et ses oreilles, les merveilleuses et diverses manifestations du Logos, dont l'essence est au-delà du temps et de l'espace, et donc toujours et partout accessible."Avant qu'Abraham fût, j'étais" a dit Jésus, exprimant sa nature en tant que Logos; c'est pareillement à ce Logos intemporel que la haqiqa muhammadiyya se réfère: "J'étais Prophète quand Adam était encore entre l'eau et l'argile."
Au lieu de s'apesantir sur les caractéristiques négatives de notre époque, Martin Lings nous exhortait à profiter de la "sagesse" qui accompagne aussi la "vieillesse" du cosmos (...).Cette sagesse n'est rien de moins que le patrimoine spirituel de l'humanité-de toute l'humanité, et non d'un secteur religieux particulier.C'est dans ce patrimoine que nous pouvons vraiment nous réjouir, verser des larmes d'émerveillement et recevoir en partage cette subsistance spirituelle (rizq) à laquelle la dernière ligne du poème fait allusion.
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"'Développement" veut dire s'éloigner des principes, et bien qu'il soit nécessaire de s'éloigner d'une certaine distance des principes pour en faire des applications, il est d'une importance vitale de rester suffisamment prés pour que le contact avec eux soit pleinement efficace.Le développement ne doit par conséquent jamais aller au-delà d'un certain point.(...)
Comment nous permettre de ne pas être sur nos gardes?Comment nous permettre de ne pas vivre dans la crainte d'augmenter la distance qui nous sépare des principes jusqu'au point où le développement se mue en dégénérescence?Et en effet, on peut à bon droit se demander si la plupart des choses que l'on assimile fièrement aujourd'hui à du développement ne sont pas en fait de la degénérescence."
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