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Citations de Martín Mucha (31)


La plupart des gens chantent faux. Mais pas l’enfant qui est en train de la chanter. Sa petite chemise est trouée par endroits. Il a de grosses joues toutes roses, on les croquerait. Des ongles courts ; il doit sûrement les ronger. Mais il a une voix chaleureuse. Parfois la beauté peut se présenter habillée de la sorte. Et elle n’est pas évidente à saisir. C’est très difficile de ne pas être ébloui par un crépuscule ou par un Monet. Ce qui est vraiment compliqué, c’est de capituler devant des faits qui n’ont pour eux que la simplicité.
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Ma mère a eu un moment l’idée d’avorter et de me jeter dans une poubelle remplie d’autres bâtards qui me ressemblaient. Si elle l’avait fait, peut-être qu’elle serait heureuse à l’heure qu’il est. Maintenant, nous sommes deux malheureux. Mais nous nous aimons.
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Le combi arrive.C’est le type de transport que j’utilise depuis seize ans. Ceux d’avant étaient pires. Des autobus bondés avec des voyageurs accrochés aux portes. Tous les jours, tu en avais un qui tombait. Maintenant les deux types de transport cohabitent. Comme des putes.
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C’est très difficile de ne pas être ébloui par un crépuscule ou par un Monet. Ce qui est vraiment compliqué, c’est de capituler devant des faits qui n’ont pour eux que la simplicité.
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Quand j’étais petit, je priais pour faire en sorte que, le lendemain, la veille ne soit qu’un rêve et que je puisse l’oublier. Comme je n’y suis jamais parvenu, j’ai su que Dieu n’existait pas, ou du moins qu’il ne s’intéressait pas à moi.
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Je les ai vus sortir en famille, sûrement pour aller à Disneyland. C’est ça qui distingue. Si tu peux aller tous les ans à Miami, c’est que tu as réussi dans la vie.
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La monotonie permet parfois le bonheur de se trouver soi-même. Dans cette routine d’aller d’un bout à l’autre de la ville, la seule chose qui soit vraie, c’est que c’est moi qui fais ce parcours. Je peux être et j’ai été plusieurs personnes. La plupart sont mortes au fil des désirs et des absences. Si quelque chose me définit, ce ne sont pas tous ces souvenirs malsains, en réalité j’assume le fait que je suis au-dessus de tout ça.
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Mon premier élan a été de faire demi-tour et d'éviter sa présence. Je fuis toujours. En particulier, je les fuis. Elles. Ce sont des êtres que je ne comprends pas. Je sais que beaucoup de gens - même plus moches et moins intelligents - affrontent leur énigme avec une autre attitude, mais c'est qu'ils ne les comprennent pas.
L'ignorance atténue la peur. Elles me font peur. Elles ne m'ont jamais blessé, ni rien. Elles et moi sommes des corps différents, qui ne s'entendent pas. Je déteste Platon et son idée selon laquelle nous sommes deux êtres destinés à se rencontrer. Avant de le faire nous sommes des ombres ; des fantômes dans la plénitude du néant. La moitié de ce que nous devrions être. Je suis un putain de spectre sidéral, alors.
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" Combien de chemins un homme doit-il parcourir pour rêver ? "
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Je désire un silence. Comme jamais. Que tous se taisent. Qu'on me laisse seul avec mes cauchemars. C'est difficile de comprendre la désolation au milieu des mêmes voitures et des bus. Emplis de tout ce qui assourdit. C'est si tragique que le silence n'existe pas.
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Le fond sonore, c'était nos rires. Le bruit qui permet d'effrayer les fantômes est celui de nos batailles.
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La misère éternelle atténue ta désillusion. Je décide de m'interner dans les méandres de cet univers différent. Vaincre ou mourir. La catalepsie.
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C'est toujours mieux de prendre de l'argent à un pauvre. Ils font moins de bruit quand ils se plaignent.
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« Ce sont les pas qui définissent l’homme », c’est ce que m’a dit une fois mon prof de géo en sixième. Il l’a dit avec une telle conviction que je ne l’ai pas cru. Enfant, je n’étais pas bien crédule. C’est seulement quand je me suis retrouvé avec la semelle de Carlitos Neyra pressée sur ma joue jusqu’à épuisement, plastique marron, reliefs en forme de V, que j’ai compris à quels pas il faisait référence.
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J’ai passé au bas mot quatre heures par jour, tous les jours de ma vie, entre un bus et un combi. Comme toute ma génération. Et ce depuis l’âge de six ans, depuis que je vais à l’école. Ça fait une tranche de vie. Les combis ont horreur des écoliers et des étudiants. Ils ne s’arrêtent pas pour nous, parce que nous payons moins cher et leur faisons perdre des sous.
Dans ce marché du capital, je ne suis qu’un ticket de quelques centimes. C’est pour ça que les bus ont toujours été la principale alternative pour les étudiants. Comme ils sont plus grands, il y a de la place pour tout le monde.
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El Agustino est l'endroit le plus misérable de la planète. Les maisons s'entassent et s'agrippent aux collines. Ici la mort se promène en princesse ; c'est peut-être ce qui pourrait nous arriver de mieux. Les briques nues et les petits ponts que forment les maisons. Les impasses. Le matin, en montant les escaliers, tout est noir. La pénombre. Dans chaque recoin, il y a un fumeur de pâte de cocaïne. Des enfants sniffent de la colle. Les sacs de polyéthylène enflent comme des poumons.
L'effet est celui d'un kaléidoscope. On voit le monde en couleurs. Aucun visage n'est vierge de cicatrices. L'âme, n'en parlons pas. Les blessures arrivent jusque là.
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J'ai refait le même chemin des tas de fois, pendant des mois, pour voir si je la retrouverais. Bien entendu, ce n'est pas arrivé. J'ai commencé à oublier son visage. Si je la voyais aujourd'hui, je ne la reconnaîtrais pas et pourtant j'en ai besoin plus que jamais.
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Cette tristesse, c'était la malédiction de leurs yeux. Ce qu'ils partageaient en un même lieu. Un même destin. Le même emblème qui déambule dans les vieilles rues de Lima. Les lignes brisées, rompues par la passage du temps. C'est l'archétype de la rupture. C'est la lumière.
C'est comme ça. Entre des pensées entrecoupées qui ne décrivent rien ni personne, j'ai fait face à mon dernier jour avec tous. Ceux que j'aimais. Ceux avec qui je partageais des rites clandestins et inhumains. Ces rencontres où peu importe d'où tu viens. Seulement que tu viens de débarquer. Que tu veux partager quelques vagues de fraîche illusion. Comme un spectre dans l'espace sidéral.
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Le désir définit toujours les êtres imparfaits.
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Je ne l'ai pas revue. Je suis bien allé au théâtre le jour convenu mais la séance avait été annulée. j'ai refait le même chemin des tas de fois, pendant des mois, pour voir si je la retrouverais. Bien entendu, ce n'est pas arrivé. J'ai commencé à oublié son visage. Si je la voyais aujourd'hui, je ne la reconnaîtrais pas et pourtant j'en ai besoin plus que jamais.
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