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Citations de Martine Buttex (23)


Au temps des commencements, il n’existait que l’Atman, et uniquement lui. Il n’existait rien d’autre qui puisse émettre une lueur. L’Atman délibéra : « Je vais créer les mondes » (…) l’Atman pensa : « Voici les mondes. Je dois maintenant créer les gardiens des mondes. » Il fit sortir des eaux un être humain (Purusha) et le façonna.

Il le couva (comme un œuf, Hiranyagarbha ?), puis le fit éclore. La bouche de l’être humain se fendit, comme le fait un œuf. De cette bouche sortit Vak, la parole ; de la parole sortit Agni, le feu. Les narines apparurent, il en sortit Prana, le souffle de vie ; du souffle de vie sortit Vayu, l’air. Les yeux apparurent, il en sortit le sens de l’ouïe ; de l’ouïe sortirent les directions. La peau apparut ; de la peau, sortit le système pileux ; du système pileux sortirent les herbes et les arbres. Le cœur apparut, il en sortit Manas, l’organe mental ; de l’organe mental sortit Chandra, la lune. Le nombril apparut, il en sortit Apana, le souffle d’expulsion ; du souffle d’expulsion sortit Mrityu, la mort. Le membre viril apparut, il en sortit la semence ; de la semence sortirent les eaux.
(…)
L’Atman (se tournant vers l’être humain) délibéra : « Comment cette créature peut-elle continuer à exister sans mon soutien ? » Il pensa : « Par laquelle des diverses entrées vais-je pénétrer ? » (…) puis il fendit la partie du crâne (siman) où se fait la raie de la chevelure, et il pénétra par cette ouverture. Cette ouverture est appelée vidriti, la soudure ou la suture de la tête (littéralement la fissure), et c’est également le lieu de la félicité. L’Atman possède donc trois demeures dans la créature humaine, ainsi que trois états de conscience : il demeure ici (dans l’œil durant la veille), ici (dans le mental durant le rêve), et ici (dans l’éther du cœur, dahara, durant le sommeil profond.)

La créature humaine une fois née et achevée, l’Atman manifesta toutes les autres créatures ; car savait-il penser à autre chose ou parler d’autre chose ? Il réalisa que cet être humain est Brahman, le plus omniprésent de tous les êtres. Et il le contempla, se disant : « Ah, j’ai vu ceci ! (Idam dra). » (Aitareya Upanishad, I,i,1-4 & I,iii,12-13, pp. 73-75)
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Dans ce mauvais rêve que l’on visionne dans cette nuit qu’est la vie dans la matière, dans cette illusion vide qu’est le corps, tout ce qui est expérimenté comme faux-semblant, projeté par la vie empirique, ne peut être qu’impur. Dans l’enfance, on est stupéfait par l’ignorance ; dans la jeunesse, on est vaincu par une femme. Pour le restant de son temps, on est inquiété par son épouse. Que peut-on accomplir en tant qu’homme de moyenne capacité ? Mais la suite a de quoi faire hurler : l’irréalité chevauche sur les vagues de l’existence ; la laideur sur celles des jolies choses ; la peine sur celle des plaisirs. Y a-t-il une seule entité à laquelle on puisse se raccrocher ?

Ils trépassent eux aussi, ces hommes si importants que, du moindre cillement de leurs paupières, ils décident de la prospérité ou du désastre du monde. En regard, que représente un humble citoyen comme moi ? Cette vie empirique de l’être humain se trouve, dit-on, à la limite où commence la souffrance (des mondes inférieurs, ou enfers). Dès lors que le corps s’y est profondément incarné, comment le plaisir peut-il devenir une victoire définitivement acquise ?

Je suis éveillé ! Je suis éveillé ! Le voici, cet infâme voleur qui a empoisonné ma vie, le mental ! Je vais le détruire : trop longtemps, j’ai supporté ses attaques.

Ne sois pas déprimé. Ne cherche pas à saisir, c’est ce qui est justement à éviter. Abandonne l’idée de rejet autant que de saisie, enracine-toi profondément dans ce qui n’est ni à saisir ni à rejeter, et demeure intégralement ferme.

Le connaisseur, qui s’est délesté de toute chose susceptible de rejet ou de saisie, possède, tout en étant dépouillé d’impressions latentes, les attributs suivants : libération du désir et de la peur, de l’impulsion et de l’action ; éternité, égalité, sagesse, douceur, certitude, fermeté, amabilité, contentement, charité, voix douce et posée.
(...)
Pour tous ceux qui vivent en grandes âmes, l'humanité entière ne constitue qu'une seule famille. Réfugie-toi en cet état de liberté vis à vis de toutes les considérations du monde, par-delà la vieillesse et la mort, là où toutes les constructions mentales sont taries, où nul attachement ne peut trouver un point d'ancrage.

Cet état est celui de Brahman, d'une pureté absolue, au-delà de l'inextinguible avidité comme de la souffrance.

Ainsi équipé, on parcourt librement la terre sans être abattu par les crises qui peuvent survenir. (Maha Upanishad, VI, 22-30 & 73-74, p. 401 & 404-405)
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Hari Om ! A la fin de l’Âge du doute (Dvapara Yuga), le sage Narada alla trouver le dieu Brahma et lui fit cette requête : « Ô Seigneur, comment pourrais-je, moi qui dois errer sur cette terre, traverser indemne cet Âge du conflit (Kali Yuga) ? »

Brahma lui répondit : « Bonne question ! Écoute ce que tous les Védas gardent scellé et secret, et grâce à quoi l’on peut traverser indemne l’océan des naissances et des morts durant le Kali Yuga. Le simple fait de prononcer le nom de Narayana, le Seigneur du Non-manifesté, qui est l’Homme cosmique primordial (Purusha), écarte les effets négatifs du Kali Yuga. »

Narada demanda encore à Brahma : « Quel est ce nom ? »

A quoi Hiranyagarbha, l’œuf d’or (Brahma, en tat qu’Être cosmique et Créateur) répondit :

Hare Rama Hare Rama Rama Rama
Hare Hare Hare Krishna Hare Krishna
Krishna Krishna Hare Hare

Ô Dieu Rama, Ô Dieu Rama, Rama, Rama !
Ô Dieu, Ô Dieu, Ô Dieu Krishna, Ô Dieu Krishna,
Krishna, Krishna, Ô Dieu, Ô Dieu !

« Ce mantra de seize nom est le nom qui anéantit les effets négatifs de Kali. Dans tous les Védas, il n’est aucun moyen plus efficace que celui-ci. Ces seizes noms détruisent le voile (avarana)(1) de l'âme individiuelle (jiva), qui est entourée des seize parties de la Manifestation divine (kalas). Alors, tout comme l'orbe solaire lance ses pleins feux après la dispersion des nuages, seul resplendit le Brahman suprême ».

Narada demanda : « Ô Seigneur, quelles sont les règles à observer pour réciter ce mantra ? »

Brahma répondit qu’il n’y en avait pas.

Qu’il soit en état de pureté ou non, quiconque répète en permanence ce mantra, parvient au monde de Brahma, demeure à proximité de Brahman, prend sa forme, s’y absorbe totalement.

Quiconque récite trois crore et demi (soit trente-cinq millions) de fois ce mantra composé de seize noms se libère de la dette karmique d’avoir tué un brahmane. Il est absous du vol d’or. Ainsi que d’avoir eu des rapports sexuels avec une femme de base caste. Il est purifié de tous les actes négatifs qu’il a commis à l’égard des ancêtres, des divinités et des hommes.

Celui qui a abandonné l’observance des quatre lois (chaturdharma) devient instantanément libéré de toutes ses infractions. Il est à l’instant libéré de toutes ses entraves. Oui, il est à l’instant libéré de toute entrave !

Tel est l’enseignement secret.

(1) Ici, K. N. Aiyar explique Avarana comme ''la force centripète qui produit le sens de l'individualité, ahamkara''. (Kali-Saṇṭāraṇa Upaniṣad, pp. 708-709)
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Alors qui donc est le brahmane, en vérité ? Quiconque a réalisé l’Atman, l’Un sans second, le Non-né, qui est libre des attributs de l’énergie universelle (Gunas) et de la nécessité de l’action, qui n’est pas touché par les six vagues de l’existence (faim, soif, souffrance, illusion, vieillesse, mort) ni par les six changements (naissance, existence, croissance, transformation, déclin, mort), qui est dénué de la moindre imperfection, dont la forme est éternelle, illimitée, emplie de connaissance et de félicité, qui est au-delà de toute dualité, qui est le fondement de la Totalité, l’âme résidant au cœur de toute créature (Antaryamin), qui est omniprésent, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de toute chose, tout comme l’espace éthéré (akasha) sur lequel sont tissés la trame et la chaîne de l’univers, dont la nature propre est une félicité universelle, qui est inconcevable et ne peut être connu que par l‘expérience intime, et qui, bien qu’invisible, se manifeste à celui qui est parvenu à la perfection directement et aussi indéniablement qu’une noix dans sa main – oui, quiconque voit l’Atman possède les caractéristiques suivantes : il est libre de tout désir, sans états d’âme, il s’est purifié de tous ses actes négatifs, il est paisible, maître de lui-même et il est parvenu à l’accomplissement ; il s’est libéré de l’envie, de la convoitise, et des égarement dus à l’illusion, il a dompté l’orgueil et le sens de l’ego, et son esprit n’est plus soumis à la matière.

Lui seul est un authentique brahmane, conformément aux déclarations des Écritures (Shruti), de la Tradition (Smriti), des Puranas et des chroniques du passé (Itihasa). Sans ces caractéristiques, la perfection du status de brahmane n'est pas réalisée. Car c'est l'Atman, dont la nature est Existence-Conscience-Félicité (Sat Chit Ananda), qui doit méditer sur le suprême Brahman, l'Un sans second, dont la nature est pareillement Existence-Conscience-Félicité. Oui, il faut méditer sur le suprême Brahman dont la nature est Existence-Conscience-Félicité absolues. (Vajra Suchika Upanishad, 9, pp. 525-526)
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Au temps des origines, cet univers était uniquement l’Atman, sous la forme d’un homme (Purusha). Il regarda autour de lui et ne vit rien d’autre que lui-même. Sa première parole fut : « Je suis Lui (Soham) ». Pour cette raison, on lui attribue par la suite l’épithète de Aham, « Je suis ». Et c’est pour cela qu’aujourd’hui encore, lorsqu’on appelle une personne, elle répond d’emblée « Je (c’est moi) », avant d’ajouter les autres noms qui l’identifient. Parce qu’il n’avait pas brûlé (ush) tous ses actes négatifs antérieurs, on l’appela le Purusha. Qui possède cette connaissance brûle tout ce qu’il a pu désirer auparavant.

Il connut la peur. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore on a peur lorsqu’on est seul. Il se dit : « S’il n’existe rien d’autre que moi, de quoi donc ai-je peur ? » Cette réflexion chassa sa peur, en effet, qu’y avait-il à craindre ? Car la peur ne surgit qu’en présence d’une seconde personne.

Il n’était pas heureux. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore on n’est pas heureux lorsqu’on est seul. Il désira une seconde (lui-même). Il se fit aussi grand qu’un homme et une femme s’enlaçant étroitement. Et ce nouveau corps, il le divise en faisant surgir un époux (pati) et son épouse (patni). Aussi, comme le disait Yajnavalkya, le corps de l’homme avant qu’il ne prenne une épouse est la moitié de lui-même, comme la moitié d’un pois cassé. Et cet espace vacant est rempli par la femme. Il s’unit à la femme et de leur union naquirent les êtres humains.
(…)
En ces temps-là, cet univers tout entier était à l’état d’indifférenciation (non déployé). Puis intervint la différenciation, qui porta uniquement sur le nom (anama) et la forme (rupa) – à ceci, à cela, était attribué tel ou tel nom, et ceci, cela, prenait telle ou telle forme. Et à ce jour encore, cet univers reste différencié par le nom et la forme, tel ou tel nom correspondant à telle ou telle forme. L’Atman est entré et s’est répandu dans ces corps jusqu’aux bout des ongles, semblable au rasoir qui est enfermé dans son étui, ou semblable au feu qui maintient la cohésion du monde tout en demeurant occulté dans sa source. On ne peut voir l’Atman, on ne le perçoit qu’à travers ses manifestations partielles, c’est-à-dire de façon fragmentaire. Lorsqu’on respire, l’Atman est le souffle vital ; lorsqu’on parle, il est l’organe de la parole ; lorsqu’on regarde, il est l’œil ; lorsqu’on entend, il est l’oreille ; lorsqu’on pense, il est le mental. Ce sont là ses noms, tout simplement, lesquels reflètent ses diverses fonctions. Celui qui médite sur l'un ’u l’autre de ses aspect ne le connaît pas vraiment, car il est alors perçu incomplètement ; en effet, l’Atman est coupé de sa totalité dès lors qu’on l’associe à une de ses caractéristiques. Seul l’Atman doit être l’objet de la méditation, car c’est en lui que tout ceci trouve son unité. (Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad, I, iv, 1-3 & 7, pp. 86-87)
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En ce temps-là, Maitreya, le Sage révéré, se dirigea vers le mont Kailasha, demeure du dieu Shiva. Arrivé là, il demande au dieu : « Seigneur, je t’en prie, initie-moi au secret de la Vérité suprême (parama tattva). » Mahadeva, le Seigneur majestueux, lui dit : « Le corps est réputé être un temple ; l’Atman individuel (jivatman) est Shiva, et lui seul. On doit se débarasser des fleurs fanées données en offrande par notre nescience (ajnana) et adorer la Dvinité avec cette pensée : ‘’Soham, je suis Lui’’. La connaissance consiste à ne voir aucune différence entre toute chose et soi-même ; la méditation consiste à abstraire son mental des objets des sens ; les ablutions consistent à laver le mental de ses impuretés, et la purification consiste à tenir sous le jour les organes sensoriels. On doit boire ce nectar qu’est Brahman, mendier de la nourriture juste pour sous sustenter son corps et, se vouant exclusivement à l’Unique, vivre dans la solitude de l’unicité, libre de toute dualité.

C’est ce que doit observer le sage, qui parviendra ainsi à la libération. (Maitreya-Upanishad, II, 1-4, p. 846)
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L’enfant ignore la faim et la douleur physique, et il joue avec les objets. De la même façon, l’heureux connaisseur de Brahman trouve ses délices en lui-même, mais sans le sens du « mien » ni du « je ». C’est ainsi que le sage, silencieux, alerte et solitaire, qui est l’incarnation du non-désir, traite les objets désirables. Existant en tant qu’Atman impersonnel, il est toujours satisfait de demeurer en cet Atman. Dénué de toute possession, il est toujours réjoui ; bien que sans compagnons, il se sent puissant. Se nourrissant à peine, il est toujours satisfait ; sans égal, il regarde en spectateur ses semblables ; bien que cueillant le fruit, il n’en ressent rien. Vivant dans un corps, il est néanmoins désincarné ; bien que déterminé, il est néanmoins omniprésent ; et jamais ce connaisseur de Brahman, désincarné et immortel, n’est affecté par l’agréable ou le désagréable, pas plus que dans le bien ou le mal. (Ātman Upanishad, II, 10-17, p. 337)
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L’Atman, plus subtil que toute subtilité et plus grand que toute grandeur, siège dans le cœur des créatures. Celui qui a maîtrisé tous les désirs peut contempler la gloire majestueuse de l’Atman à travers ses sens apaisés, dans son esprit pacifié, et il se libère dès lors de toute souffrance. Demeurant assis, il voyage loin ; demeurant immobile, il va partout. Qui donc, si ce n’est moi, peut connaître ce lumineux Atman qui tout à la fois se réjouit et demeure indifférent ?

L’homme sage qui a réalisé que l’incorporel Atman est présent en tout corps, qu’il est fermement établi en tout ce qui est instable, et qu’il est grand et omnipénétrant, ne connaît plus le chagrin. On n’atteint pas à l’Atman par l’étude des Védas, ni au moyen de l’intellect, ni à force d’écouter des enseignements. Seul le trouvera celui qu’il aura lui-même choisi. A celui-là, l’Atman se révélera de lui-même, dans sa nature authentique. Nul ne peut atteindre à l’Atman, qui ne s’est pas abstenu de toute conduite négative, dont les sens ne sont pas maîtrisés, dont le mental n’est pas concentré et dont l’esprit n’est pas établi dans la paix.

Car l’Atman ne peut être approché que par la Connaissance (prajna.) (Kaṭha Upanishad, 1, II, 20-24, p. 248)
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Au tout début, cher fils, il n’y avait que l’Être (Sat), et uniquement lui, non-duel. Sur ce point, certains disent : « Au tout début, il n’y avait que le néant, et uniquement lui, non-duel. De ce néant est sorti l’être. » Le père continua : – Cher fils, par quelle logique, en vérité, l’être peut-il sortir du néant ? Mais assurément, au commencement, tout ceci était l’Être, et uniquement lui, non-duel. » (Chāndogya Upaniṣad, IV, ii, 1-2, p. 213)
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Celui qui connaît Brahman, lequel est toute félicité, extrêmement subtil, telle la pellicule qui se crée à la surface du beurre clarifié, et qui est occulté en tous les êtres – oui, celui qui connaît la radieuse Divinité qui pénètre tout l’univers, est libéré de toutes ses chaînes. Ce Créateur de l’univers, qui s’est répandu en toutes choses, qui est l’Atman auguste (Mahatman), demeure en permanence au cœur des créatures. Il est connu par le mental, contrôlé par l’intellect et perçu par le cœur. Ceux qui le réalisent ainsi deviennent immortels. (Śvetāśvatara Upaniṣad, IV, 16-17, p. 518)
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Le corps, dit-on, est un temple, dont le dieu Shiva est l’âme individuelle. On doit jeter les fleurs après avoir fait ses dévotions, et vénérer le dieu en s’y identifiant. Percevoir qu’il n’y a pas de différence, voilà la connaissance ; conserver le mental dans la vacuité face aux objets des sens, voilà la méditation. Effacer les impuretés mentales, voilà les ablutions ; dompter ses sens, voilà la pureté. Il faut boire le nectar de Brahman, ne récolter d’aumônes que pour se maintenir en vie, et vivre dans la solitude, libéré de la dualité. Il faut rester avec l’unique pensée de l’Un non-duel. Quiconque développe cette sagesse parviendra à la libération.

Je m’incline devant le lieu de la Lumière suprême (Param Jyotish), Puisse le bien-être et une longue vie m’accompagner ! C’est par ta grâce, ô Narasimha (l’Homme-Lion), ô Dieu des dieux, que les sages connaissent la véritable nature de Brahman, qui est par-delà la pensée, non différencié, infini, immuable, et le voient à travers les formes de Brahma, Nayarana et Shankara.
(…)
Telle est la doctrine de la libération selon les Védas.
(Skandha Upanishad, 10-15, p. 493)
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Sache-le, l’Atman est le passager, le corps est le chariot, l’intellect (buddhi) est le cocher, et le mental (manas) est les rênes. Les sens sont, dit-on, les chevaux, les objets visibles sont leurs pistes. L’Atman, qui est couplé au corps, aux sens et au mental, est appelé par le sage ‘’le jouisseur’’.

Si l’intellect, lorsqu’il est couplé à un mental qui sautille de distraction en distraction, perd à la longue sa capacité discriminante (vijnana), les sens sont alors aussi peu contrôlables que des chevaux vicieux pour un cocher. Inversement, si l’intellect, lorsqu’il est couplé à un mental qui se réfrène et reste concentré, développe une forte capacité discriminante, les sens sont alors aisément contrôlables, tels des chevaux dociles pour un cocher.

Si l’intellect, lorsqu’il est couplé à un mental qui sautille de distraction en distraction, perd à la longue sa capacité discriminante et, par conséquent, reste toujours impur, alors l’âme incarnée n’atteint jamais le but, mais demeure prisonnière de la roue des naissances et des morts (samsara). Inversement, si l’intellect, lorsqu’il est couplé à un mental qui se réfrène et reste concentré, développe une forte capacité discriminante et, par conséquent, reste toujours pur, alors l’âme incarnée atteint le but. Pour elle, il n’y aura plus de renaissance.

L’homme chez qui la fonction de discrimination est le conducteur du chariot, qui utilise un mental contrôlé en guise de rênes, cet homme-là suit la voie jusqu’à son terme et parvient à l’état suprême de Vishnu. (Kaṭha Upanishad, 1, III, 3--9, p. 249)
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Quand la pulsion de désir ne surgit plus face aux objets de plaisir, le détachement atteint son acmé. Le plus haut degré de la conscience pleinement éveillée est atteint quand ne survient plus le sens de l'ego. [Adhyatma Upanishad, v.41]
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«Ceux qui ont saisi la sagesse du Védanta, les reclus qui se sont complètement voués au renoncement, à la pureté et à la conscience lumineuse (sattva), entrent tous dans le monde de Brahma à la fin de leur vie, et deviennent parfaitement immortels et libérés.» - Mundaka Upanishad [III:ii:6]
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On raconte qu’un jour le Sage Sankriti alla trouver Dattatreya, le vénérable ascète Avadhūta, et lui demanda : « Ô Vénérable, qui est donc l’Avadhūta ? Quelle est sa condition et quelles sont ses caractéristiques ? Et quelle existence mène-t-il en ce monde ? » Le vénérable Dattatreya, qui était le plus compatissant de tous les Sages, lui enseigna ce qui suit.

« L’Avadhūta est ainsi nommé parce qu’il est immortel (Akshara), parce qu’il est le plus grand (VArenya), et parce qu’il a rejeté tous les liens qui le rattachaient au monde (DHUTAsamsarabandhana) ; également parce qu’il incarne le sens que vise la maxime Tat Tvam Asi (Toi aussi, tu es Cela). Celui qui demeure constamment établi en son propre Atman, qui a traversé les barrières des castes (varna) et des étapes de la vie (ashrama), et s’est ainsi élevé au-dessus de ces notions, celui-là est appelé un ascète balayé par le vent (…) pour l’Avadhūta, l’existence ici-bas consiste à se déplacer librement, nu ou vêtu. Pour ceux de sa sorte, il n’est rien qui soit conforme à la morale (dharma) ou non conforme (adharma), rien qui soit pur ou impur. Puisqu’il a tout sacrifié, parce qu’il possède la connaissance juste, l’Avadhūta accomplit le sacrifice du Cheval (ashvamedha) au plan intérieur. Ce sacrifice intérieur est le plus grand de tous, c’est la grande union (yoga). » (Avadhūta Upanishad, 1-7, pp. 826-827)
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Tout comme le corps que nous utilisons en rêve, son corps physique n’est plus réel. Comment peut-il y avoir renaissance d’une chose qui est illusoire ? Et comment une chose peut-elle posséder l’existence, alors même qu’aucune naissance n’y a présidé ? De même que l’argile est la cause matérielle du pot, de même, nous enseigne le Védanta, c’est la nescience (ajnana) qui est la cause matérielle de cet univers. Dès lors qu’a cessé la nescience, où donc est passé le cosmos ?

Tout comme l’illusion nous fait prendre une corde pour un serpent, ainsi l’insensé, ne connaissant pas la vérité (satya), voit le monde comme réel. Dès lors que l’on a reconnu qu’il s’agit d’un morceau de corde, l’idée illusoire du serpent s’évanouit.

Ainsi, pour qui connaît ce substrat éternel sous-jacent à toute chose, l’univers est désormais vacuité. Or, son propre corps fait partie de ce monde : où donc se situerait son karma en cours ? En conséquence, on accepte ce terme ‘’karma en cours’’ uniquement comme moyen d’éclairer les ignorants. (Nada Bindu Upanishad, 24-29, p. 1001)
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Dans cet agrégat de graisses, de chairs et d’humidités qu’est ce corps, est déposé ce pur Atman impersonnel, à l’intérieur de la caverne du cœur. Le sage contemple cette Félicité lumineuse et immortelle, incorporelle et impondérable, enchâssée dans cette caverne, cet Atman qui est maître de tout ce qui existe, sans forme, splendeur massive, pure, détachée de tout, scintillant divinement, cet Atman qui est débordé de toute limite et dont la forme, s’il en est une, est impondérable.

Le sage contemple l’Atman, en procédant par sublimation, à l’intérieur de ce corps qui est aussi agité que le bouillonnement d’une eau, aussi creux que la tige du plantain, aussi illusoire qu’une citée aérienne de Gandharvas ou qu’une peinture murale, pur produit de nombreux artifices.

Est considéré comme sage celui qui connaît ainsi l’Atman, et non les autres. (Subala Upanishad, 42, p. 500)
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Prakriti n’est autre que la puissance (Shakti) de Brahman ; sa nature est conscience, capable de concevoir et créer ces mondes merveilleusement diversifiés, qui sont issus de Brahman comme d’une source. (Niralamba Upanishad, 6, p. 454)
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Acquiers la connaissance de cette grande maxime (mahavakya) : « Je suis Brahman, Aham Brahmasmi », dans lequel ce monde n’existe qu’en apparence, tel le reflet d’une cité dans un miroir, et trouve la réalisation, ô sans souillures ! Libéré de l’étreinte de l’égoïsme, on parvient à notre être essentiel, semblable à la lune au sortir d’une éclipse, pleine, éternellement sereine, luminescente. (Aḍhyāṭma Upanishad, 9-10, p. 318)
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Le Non-manifesté (avyakta) est plus subtil que le majestueux Atman, et encore plus subtil que le non-manifesté est l’Esprit suprême (Purusha). Il n’est rien qui soit plus subtil que le Purusha, il est l’ultime fin, il est le but suprême. L’Atman, qui est occulté au plus profond de tous les êtres, ne dégage pas d’éclat lumineux. Mais il est visible pour ceux dont l’intellect bien affûté peut pénétrer le plan subtil.

Le sage doit unir son discours à son mental, et son mental à son intellect. Il doit encore unir son intellect à l’Atman majestueux, et enfin arriver à unir ce dernier à paix suprême du Non-manifesté.

Lève-toi ! Éveille-toi ! Va trouver les plus grands maîtres et apprends auprès d’eux. Car ce sentier est aussi affûté que le fil du rasoir, périlleux et difficile à traverser, disent les sages.

Par la réalisation de l’Atman, inaudible, intangible, invisible, inaltérable, sans saveur, inodore, éternel, sans commencement ni fin, plus grand que toute grandeur et parfaitement constant, l’homme se libère des mâchoires de la mort. (Kaṭha Upanishad, 1, III, 11-15, p. 249)
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